Ascain
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Ascain | ||
Pays | France | |
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Région | Aquitaine | |
Département | Pyrénées-Atlantiques | |
Arrondissement | Bayonne | |
Canton | Saint-Jean-de-Luz | |
Code Insee | 64065 | |
Code postal | 64310 | |
Maire Mandat en cours |
Jean-Louis Laduche 2008-2014 |
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Intercommunalité | Communauté de communes du Sud Pays Basque | |
Latitude Longitude |
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Altitude | 5 m (mini) – 883 m (maxi) | |
Superficie | 19,27 km² | |
Population sans doubles comptes |
3 097 hab. (1999) |
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Densité | 160,72 hab./km² | |
Localisation sur la carte départementale
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Ascain est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine.
Son nom basque est Azkaine manifestement de haitz gain 'dessus du tertre'. Plusieurs théories coexistent à ce sujet car il est difficile de retracer l'étymologie d'un nom basque antérieur au Xe siècle[1].
Le nom d'habitant est azkaindar.
Sommaire |
[modifier] Géographie
[modifier] Situation
Ascain fait partie de la province basque du Labourd.
La commune est frontalière, au sud, avec l'Espagne. Elle est, par ailleurs, située au pied de la Rhune.
[modifier] Accès
Ascain est desservie par la route départementale D918 entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Saint-Jean-de-Luz. Elle est également reliée à Urrugne et Sare par la route départementale D4.
[modifier] Hydrographie
Les terres de la commune sont arrosées[2] par la Nivelle et ses affluents, l'Ibardingo erreka, l'Arrayoko erreka, l'Etcheberriko erreka et le Galardiko erreka ainsi que par le tributaire de ce dernier, le ruisseau des trois fontaines.
Ascain est également traversée par le Larrungo erreka, un affluent indirect de la Nivelle.
[modifier] Lieux-dits et hameaux
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[modifier] Communes limitrophes
- Saint-Jean-de-Luz au nord
- Ciboure au nord-ouest
- Saint-Pée-sur-Nivelle à l'est
- Urrugne à l'ouest
- Sare au sud-est
- Bera (Navarre) au sud.
[modifier] Toponymie
Le toponyme Ascain apparaît[3] sous les formes Escan et Scain (respectivement vers 1140 et 1235, cartulaire de Bayonne, feuillets 7 et 29[4]), Scainh et Ascaing (respectivement 1450 et 1552, titres du Labourd, E 426[5]) et Sancta Maria d'Ascaing (1691, collations du diocèse de Bayonne[6]).
Le toponyme Serres apparaît[3] sous les formes Villa quœ dicitur Asseres (vers 1140, cartulaire de Bayonne, feuillet 8[4]) et Sanctus-Jacobus de Serres (1691, collations du diocèse de Bayonne[6]).
[modifier] Histoire
En 1609 le conseiller de Lancre intervient au Pays basque, à la tête de la commission d'enquête demandée par Henri IV. Cette commission devait purger le pays de tous les sorciers et sorcières sous l'emprise des démons. Le curé d'Ascain fut dégradé puis brûlé[7].
En 1794, au plus fort de la Terreur, et à la suite de la désertion de quarante sept jeunes gens d'Itxassou, le Comité de salut public (arrêté du 13 ventôse an II - 3 mars 1794) fit arrêter et déporter une partie des habitants (hommes, femmes et enfants) d'Ainhoa, Ascain, Espelette, Itxassou, Sare et Souraïde, décrétées, comme les autres communes proches de la frontière espagnole, communes infâmes[8]. Cette mesure fut étendue à Biriatou, Cambo, Larressore, Louhossoa, Mendionde et Macaye.
Les habitants furent « réunis dans diverses maisons nationales, soit dans le district d'Ustaritz, soit dans celles de la Grande Redoute, comme de Jean-Jacques Rousseau »[9]. En réalité, ils furent regroupés dans les églises, puis déportés dans des conditions très précaires[10] à Bayonne, Capbreton, Saint-Vincent-de-Tyrosse et à Ondres. Les départements où furent internés les habitants des communes citées furent le Lot, le Lot-et-Garonne, le Gers, les Landes, les Basses-Pyrénées (partie béarnaise) et les Hautes-Pyrénées.
Le retour des exilés et le recouvrement de leurs biens furent décidés par une série d'arrêtés pris le 29 septembre et le 1er octobre 1794, poussés dans ce sens par le directoire d'Ustaritz : « Les ci-devant communes de Sare, Itxassou, Ascain, Biriatou et Serres, dont les habitants internés il y a huit mois par mesure de sûreté générale, n'ont pas été cultivées. Les habitants qui viennent d'obtenir la liberté de se retirer dans leurs foyers, demandent à grands cris des subsistances sans qu'on puisse leur procurer les moyens de satisfaire à ce premier besoin de l'homme, la faim. »[11]. La récupération des biens ne se fit pas sans difficulté, ceux-ci avaient été mis sous séquestre mais n'avaient pas été enregistrés et avaient été livrés au pillage : « Les biens, meubles et immeubles des habitants de Sare, n'ont été ni constatés ni légalement décrits ; tous nos meubles et effets mobiliers ont été enlevés et portés confusément dans les communes voisines. Au lieu de les déposer dans des lieux sûrs, on en a vendu une partie aux enchères, et une autre partie sans enchères. »[12]
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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1808 | 1813 | Michel Monségur | ||
1813 | 1814 | Pierre Theillary | ||
1814 | 1828 | Michel Monségur | ||
1828 | 1837 | Jean Pagès | ||
1837 | 1844 | Jean Gracy | ||
1844 | 1848 | Raymond Monségur | ||
1848 | 1856 | Dominique Hirigoyen | ||
1856 | 1864 | Gustave Hillaire Argelliès | ||
1864 | 1867 | Raymond Monségur | ||
1867 | 1877 | Dominique Hirigoyen | ||
1877 | 1883 | Jean dit 'Ganich' Gracy | ||
1883 | 1891 | Jean Etcheverry | ||
1891 | 1900 | Jean Larralde | ||
1900 | 1904 | Dominique Berho | ||
1904 | 1906 | René Minier | ||
1906 | 1912 | Jean Gracy | ||
1912 | 1919 | Jean Leholaberry | ||
1919 | 1924 | René Minier | ||
1924 | 1941 | Pierre Pinatel | ||
1941 | 1945 | Jean-Baptiste Gracy | ||
1945 | 1946 | Charles Minier | ||
1946 | 1953 | Jean Baptiste Aspirot | ||
1953 | 1963 | Jean Baptiste Gracy | ||
1963 | 1971 | Robert Minier | ||
1971 | 1977 | Jean Sauvé | ||
1977 | 2001 | André Luberriaga | DVD | |
2001 | 2008 | Jean-Louis Laduche | DVD | |
2008 | 2014 | Jean-Louis Laduche | DVD |
[modifier] Intercommunalité
Ascain fait partie de dix structures intercommunales
- communauté de communes du Sud Pays Basque ;
- syndicat AEP Nive Nivelle ;
- syndicat départemental d'électrification ;
- syndicat intercommunal des collèges d'enseignement secondaire de Saint-Jean-de-Luz ;
- syndicat intercommunal du bassin de la Nivelle ;
- syndicat intercommunal du centre de secours de Saint-Jean-de-Luz ;
- syndicat intercommunal Nive-Nivelle ;
- syndicat intercommunal pour l'élimination des déchets de la côte basque sud ;
- syndicat mixte Kosta Garbia ;
- syndicat pour le soutien à la culture basque.
La commune adhère à l'Eurocité basque Bayonne - San Sebastian.
[modifier] Démographie
En 1670 la commune comptait 300 feux et en 1718 1560 habitants.
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2007 : population provisoire de l'Insee (Source : Insee).
[modifier] Économie
L'activité, principalement agricole, est également tournée vers le tourisme. Une carrière de grès est active sur le territoire de la commune.
[modifier] Culture et patrimoine
[modifier] Patrimoine civil
- Un ensemble de neuf cromlechs[13] se dresse au lieu-dit Aïra-Harri ;
- Le pont sur la Nivelle dit pont romain[14] date du Ve siècle ;
- Les redoutes d'Esnaur[15] et de Biscarzoun[16] sont les témoignages de la défense par le maréchal Soult de la frontière franco-espagnole face à l'armée britannique (Wellington) en 1813.
- La maison de Ferdinand Pinney Earle[17] est référencée par le ministère de la Culture ;
[modifier] Patrimoine religieux
L'église[18], qui conserve des vestiges médiévaux fut agrandie aux XVIe et XVIIe siècles, elle fut inaugurée sous Louis XIII en 1626. En 1605, Mgr Bertrand d'Etchaux, évêque de Bayonne, visitant la paroisse d'Ascain, permit « auxdits paroissiens de ladite paroisse de vendre et aliéner les sépultures que bon semblera et en faveur de qui leur plairont pour le produit de la vente (destiné à) être employé à la faction, réparation et parachèvement de l'œuvre de l'église »[19].
Elle recèle une Vierge à l'Enfant[20] du XIVe siècle. Des pierres tombales en grès rose de la Rhune recouvrent le sol.
[modifier] Patrimoine environnemental
La commune a été récompensée de trois fleurs au concours des villes et villages fleuris 2006.
[modifier] Équipements
- enseignement
La commune dispose de trois écoles primaires, une publique et les deux autres privées, l'école Sainte-Marie et l'ikastola (école où l'enseignement se fait en basque ou euskara).
[modifier] Personnalités liées à la commune
- nées au XVIe siècle
- Johannes de Sossiondo, né à Ascain, fut évêque de Bayonne de 1566 à 1578[21] ;
- nées au XVIIIe siècle
- Lubin Martin Vandermaesen, né en 1766 à Versailles et décédé en 1813 à Ascain, est un général de division, blessé mortellement à Saint-Jean-de-Luz ;
- Nicolas François Conroux, né en 1770 à Douai (Nord) et décédé en 1813 à St Esprit), est un général français, baron de Pépinville, blessé mortellement à Ascain ;
- nées au XIXe siècle
- Ferdinand Pinney Earle (1878 - 1951), est un décorateur de cinéma célèbre à Hollywood dans les années 1910 à 1920. En 1930, il s'installe à Ascain et fait construit une maison en forme de revolver qui rappelle les maisons en adobe bâties à Santa Fe vers 1920.
- nées au XXe siècle
- Pampi Laduche, né en 1955 à Ascain, est un joueur de pelote basque.
[modifier] Notes
- ↑ D'après Paul Rémond - Dictionnaire topographique Béarn Pays basque - Édition 1999, page 14 - la commune apparaît sous le nom Escan vers 1140, Scain en 1235 (cartulaire de Bayonne), Azcayn en 1302 (chapitre de Bayonne), Scainh en 1450 et Ascaing en 1552 (chapitre de Labourd)
- ↑ Notice du Sandre sur Ascain
- ↑ a b Paul Raymond, Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque
- ↑ a b Cartulaire de Bayonne ou Livre d'Or - Manuscrit du XIVe siècle - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- ↑ Titres du Labourd - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- ↑ a b Manuscrits du XVIIe et du XVIIIe siècles - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- ↑ Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 249.
- ↑ Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 187.
- ↑ Archives nationales, AF II 133/1014, citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 300
- ↑ Le maire et l'officier municipal de Capbreton demandèrent des consignes aux Représentants du peuple par un courrier (texte transcrit par P. Haristoy, Les Paroisses du Pays Basque pendant la période révolutionnaire, Pau, Vignancour, 1895-1901, pages 256-257) du 24 ventôse an II (14 mars 1794) pour les 229 détenus sous leur responsabilité :
« 1°) Combien de pain à donner à chaque homme (nous n'avons pas de pain, si ce n'est de la méture) ?
2°) Pouvons-nous consentir à ce qu'ils s'achètent du vin ou autres provisions ?
3°) Nous t'observons que nous n'avons point de viande ;
4°) Pouvons-nous leur permettre d'avoir de la lumière, la nuit, dans un fanal ?
5°) Pouvons-nous permettre qu'ils aient leurs matelas ou paillasses ? Nous leur avons fait porter de la paille pour coucher ;
6°) Pouvons-nous permettre qu'ils sortent deux à deux pour laver leur linge ?
7°) S'il y a des malades, sommes-nous autorisés à les faire sortir de la maison de réclusion pour les traduire dans d'autres pour les faire traiter ? » - ↑ Archives nationales, F11/394, 18 vendémiaire an III (9 octobre 1794), citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 309
- ↑ Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, année 1935, pages 67 à 70, et Les paroisses du Pays basque, page 263, Gure Herria, années 1930-1932 - Sources citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 310.
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur les cromlechs d'Ascain
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur le pont romain
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur la redoute d'Esnaur
- ↑ [1] [2], Ministère de la Culture, base Mérimée - Notices sur la redoute de Biscarzoun
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur la maison de Ferdinand Pinney Earle
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur l'église d'Ascain
- ↑ Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, III E 9744, citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 3, Elkarlanean 2001 (ISBN 2 9131 5634 7), page 116.
- ↑ Ministère de la Culture, base Palissy - Notice sur la Vierge à l'Enfant
- ↑ Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 113