Ainhoa

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Ainhoa
Carte de localisation de Ainhoa
Pays France France
Région Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Arrondissement Bayonne
Canton Espelette
Code Insee 64014
Code postal 64250
Maire
Mandat en cours
Henri Daguerre
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Sud Pays Basque
Latitude
Longitude
43° 18′ 26″ Nord
         1° 29′ 51″ Ouest
/ 43.3072222222, -1.4975
Altitude 52 m (mini) – 649 m (maxi)
Superficie 16,19 km²
Population sans
doubles comptes
599 hab.
(1999)
Densité 37,00 hab./km²
Image:City locator 2.svg
Ainhoa
Localisation sur la carte départementale

Ainhoa est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine.

Son nom basque est Ainhoa. Le nom d'habitant est Ainhoar.

La commune a reçu le label des plus beaux villages de France, décerné par une association indépendante visant à promouvoir les atouts touristiques de petites communes françaises riches d'un patrimoine de qualité.

Panneau à l'entrée du village
Panneau à l'entrée du village
Ancienne plaque de rue sur la maison Elchoinea
Ancienne plaque de rue sur la maison Elchoinea
Le fronton place libre
Le fronton place libre
Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle
Linteau sur lequel on peut lire : Ceste maison apelée Gorritia a este racheptee par Marie de Gorriti mere de feu Jean Dolhagaray des sommes par luy envoyes des Indes laquele maison ne se pourra vandre n'y engaiger. Fait en l'an 1662
Linteau sur lequel on peut lire : Ceste maison apelée Gorritia a este racheptee par Marie de Gorriti mere de feu Jean Dolhagaray des sommes par luy envoyes des Indes laquele maison ne se pourra vandre n'y engaiger. Fait en l'an 1662

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Situation

Ainhoa et Sare, conjointement aux deux communes espagnoles de Zugarramurdi et Urdax, composent un territoire transfrontalier, appelé Xareta. À cheval sur la frontière avec l'Espagne, c'est un passage incontournable du Chemin de Saint-Jacques (voie du Baztan), qui part de Bayonne à Pampelune.
Ainhoa est frontalière avec l'Espagne au quartier Dancharia accédant au quartier Dantxarinea d'Urdax.

Situé dans la province du Labourd, Ainhoa fait partie du Pays basque.

[modifier] Accès

La commune se situe de part et d'autre de la route départementale D20 qui relie Espelette à la frontière espagnole.

[modifier] Hydrographie

Les terres de la commune sont arrosées[1] par la Nivelle, et par ses affluents, le Larreko erreka (et par les tributaires de celui-ci, le Haitzaberriko erreka, l'Erdiko erreka et le Farendeiko erreka), l'Opalazioko erreka et le Regata Barreta.

[modifier] Lieux-dits et hameaux

  • Dancharia
  • Gastelugain. Ce toponyme atteste l'ancienne présence d'un gaztelu (castellum).

[modifier] Communes limitrophes

[modifier] Toponymie

Le toponyme Ainhoa apparaît[2] sous les formes Nostre-Done d'Ainhoe (1511, titres de l'abbaye Sainte-Claire de Bayonne[3]), Anhoue (1684, collations du diocèse de Bayonne[4]), Mendiarte (1793) et Ainhoue ou Ainhoa (1863, dictionnaire topographique Béarn-Pays basque[2]).

[modifier] Histoire

XIIIe siècle

Paul Raymond[2] note que la cure d'Ainhoa était à la présentation de l'abbé d'Urdax (Espagne). Le vicariat d'Ainhoa fut créé par le prieuré prémontré d'Urdax, fondé au XIIIe siècle.
Après une période de lutte entre l'Angleterre et la Navarre, le domaine de la paroisse d'Ainhoa devint un territoire indivis entre les deux royaumes.

XVIIe siècle

Ainhoa fut détruite durant la Guerre de Trente Ans (1618-1648) puis reconstruite.

XVIIIe siècle

En 1724, à la suite des révoltes de Saint-Jean-le-Vieux (1685), Mouguerre et Saint-Pierre-d'Irube (1696), la population d'Ainhoa se révolta contre la gabelle, révolte d'opposition aux nouvelles taxes, annonciatrice de celles qui soulevèrent presque tout le Labourd en 1726 (contre l'impôt dit du 50e), Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port en 1748[5].

La loi du 4 mars 1790, qui détermina un nouveau paysage administratif de la France en créant des départements et des districts, décida de la naissance du département des Basses-Pyrénées en réunissant le Béarn, les terres gasconnes de Bayonne et de Bidache, et les trois provinces basques françaises. Pour ces dernières, trois districts furent créés : Mauléon, Saint-Palais et Ustaritz, qui remplaça le baillage du Labourd. Par abus de pouvoir des dirigeants locaux, le siège d'Ustaritz fut transféré presque immédiatement à Bayonne. Son Directoire incita un grand nombre de municipalités à adopter de nouveaux noms conformes à l'esprit de la Révolution. Ainsi Ainhoa s'appela Mendiarte, Ustaritz devint Marat-sur-Nive, Itxassou Union, Arbonne Constante, Saint-Étienne-de-Baïgorry Thermopyles, Saint-Palais Mont-Bidouze, Louhossoa Montagne-sur-Nive, Saint-Jean-Pied-de-Port Nive-Franche, Saint-Jean-de-Luz Chauvin-Dragon, du nom d'un jeune soldat mort au combat et Souraïde Mendialde.

En 1794, au plus fort de la Terreur, et à la suite de la désertion de quarante sept jeunes gens d'Itxassou, le Comité de salut public (arrêté du 13 ventôse an II - 3 mars 1794) fit arrêter et déporter une partie des habitants (hommes, femmes et enfants) d'Ainhoa, Ascain, Espelette, Itxassou, Sare et Souraïde, décrétées, comme les autres communes proches de la frontière espagnole, communes infâmes[6]. Cette mesure fut étendue à Biriatou, Cambo, Larressore, Louhossoa, Mendionde et Macaye.

Les habitants furent « réunis dans diverses maisons nationales, soit dans le district d'Ustaritz, soit dans celles de la Grande Redoute, comme de Jean-Jacques Rousseau »[7]. En réalité, ils furent regroupés dans les églises, puis déportés dans des conditions très précaires[8] à Bayonne, Capbreton, Saint-Vincent-de-Tyrosse et à Ondres. Les départements où furent internés les habitants des communes citées furent le Lot, le Lot-et-Garonne, le Gers, les Landes, les Basses-Pyrénées (partie béarnaise) et les Hautes-Pyrénées.

Le retour des exilés et le recouvrement de leurs biens furent décidés par une série d'arrêtés pris le 29 septembre et le 1er octobre 1794, poussés dans ce sens par le directoire d'Ustaritz : « Les ci-devant communes de Sare, Itxassou, Ascain, Biriatou et Serres, dont les habitants internés il y a huit mois par mesure de sûreté générale, n'ont pas été cultivées. Les habitants qui viennent d'obtenir la liberté de se retirer dans leurs foyers, demandent à grands cris des subsistances sans qu'on puisse leur procurer les moyens de satisfaire à ce premier besoin de l'homme, la faim. »[9]. La récupération des biens ne se fit pas sans difficulté, ceux-ci avaient été mis sous séquestre mais n'avaient pas été enregistrés et avaient été livrés au pillage : « Les biens, meubles et immeubles des habitants de Sare, n'ont été ni constatés ni légalement décrits ; tous nos meubles et effets mobiliers ont été enlevés et portés confusément dans les communes voisines. Au lieu de les déposer dans des lieux sûrs, on en a vendu une partie aux enchères, et une autre partie sans enchères. »[10].

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1995 2001 Bernard Saint-Jean
2001 2008 Philippe Aspirot
2008 2014 Henri Daguerre
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Intercommunalité

Ainhoa fait partie de huit structures intercommunales :

  • Communauté de communes du Sud Pays Basque
  • SIVU Errebi
  • Syndicat intercommunal Biek-Bat
  • Syndicat intercommunal Nive - Nivelle
  • Syndicat mixte Bizi Garbia
  • Syndicat pour le soutien à la culture basque
  • Syndicat AEP Nive - Nivelle
  • Syndicat départemental d'électrification.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
719 587 679 723 780 832 853 938 761
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
754 840 808 802 840 871 804 765 729
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
707 684 685 642 658 615 607 658 615
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 - -
653 579 543 544 539 599 651 - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

2004 : population provisoire de l'Insee (Source : Insee).

[modifier] Économie

Le gisement de fer a été exploité jusqu'au XIXe siècle[11]. Son exploitation initiale est attribuée aux Prémontrés de Saint-Sauveur d'Urdax[12].
Le tissage du lin (tisserands) et de la laine (duranguiers) a persisté à Ainhoa, où tout comme à Hasparren il représentait une activité importante, jusqu'à l'avènement de l'industrie textile au XIXe siècle[13].
Philippe Veyrin[14] note en 1975 l'existence d'une fabrique de chahako, petite outre en peau de bouc, que le paysan emporte au travail ou à la chasse.
Ainhoa fait partie de la zone AOC de production du piment d'Espelette. L'activité y est principalement agricole et forestière (500 ha de forêts sur une superficie de 1 619 ha).
Une carrière est toujours en activité sur le territoire de la commune.

[modifier] Culture et patrimoine

[modifier] Patrimoine civil

Le village est organisé en bastide, recélant des maisons labourdines du XVIIe siècle et un fronton place libre qui s'appuie sur le cimetière entourant l'église.
Un lavoir (fontaine Alhaxurruta), toujours présent entre le bourg et le quartier de Dancharia, fut remarqué par Napoléon III et Eugénie lors d'une excursion le 23 septembre 1858.

Rue principale et mairie
Rue principale et mairie
La mairie
La mairie
Le lavoir
Le lavoir

[modifier] Patrimoine religieux

L'église Notre-Dame de l'Assomption[15] fut construite au XIIIe siècle.
La chapelle Notre-Dame-d'Aubépine (Marie y serait apparue à un jeune berger dans un buisson d'aubépine ou arantza d'où l'autre nom de la chapelle Notre-Dame d'Aranzazu) possède un chemin de croix depuis 1886, une grotte depuis 1897 et un calvaire depuis 1898[16]. Au XVIIIe siècle, la paroisse d'Ainhoa subventionnait l'ermite de la chapelle pour qu'il enseigne à lire et à écrire aux bergers et aux enfants des fermes alentour, qui ne pouvaient accéder facilement au bourg[17].
Le cimetière recèle des stèles discoïdales et tabulaires des XVIe et XVIIe siècles.

L'église Notre-Dame de l'Assomption
L'église Notre-Dame de l'Assomption
Le cimetière
Le cimetière
Stèle discoïdale
Stèle discoïdale

[modifier] Patrimoine environnemental

La forêt d'Ainhoa qui s'étale sur plus de 400 ha, abrite une faune riche à la fois sauvage (chevreuils, sangliers, lièvres et oiseaux migrateurs) et pastorale semi sauvage (pottokak, bestisos, chèvres). Elle est constituée en majeure partie de chênes (chêne pédonculé), essence rustique, et de peuplements végétaux plus récents (chêne rouge d'Amérique et résineux).

[modifier] Équipements

enseignement

La commune dispose d'une école primaire publique.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Notes

  1. Notice du Sandre sur Ainhoa
  2. abc Paul Raymond, Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque
  3. Titres de l'abbaye Sainte-Claire de Bayonne - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  4. Manuscrits du XVIIe et du XVIIIe siècles - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  5. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 179.
  6. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 187.
  7. Archives nationales, AF II 133/1014, citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 300
  8. Le maire et l'officier municipal de Capbreton demandèrent des consignes aux Représentants du peuple par un courrier (texte transcrit par P. Haristoy, Les Paroisses du Pays Basque pendant la période révolutionnaire, Pau, Vignancour, 1895-1901, pages 256-257) du 24 ventôse an II (14 mars 1794) pour les 229 détenus sous leur responsabilité :

    « 1°) Combien de pain à donner à chaque homme (nous n'avons pas de pain, si ce n'est de la méture) ?
    2°) Pouvons-nous consentir à ce qu'ils s'achètent du vin ou autres provisions ?
    3°) Nous t'observons que nous n'avons point de viande ;
    4°) Pouvons-nous leur permettre d'avoir de la lumière, la nuit, dans un fanal ?
    5°) Pouvons-nous permettre qu'ils aient leurs matelas ou paillasses ? Nous leur avons fait porter de la paille pour coucher ;
    6°) Pouvons-nous permettre qu'ils sortent deux à deux pour laver leur linge ?
    7°) S'il y a des malades, sommes-nous autorisés à les faire sortir de la maison de réclusion pour les traduire dans d'autres pour les faire traiter ? »

  9. Archives nationales, F11/394, 18 vendémiaire an III (9 octobre 1794), citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 309
  10. Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, année 1935, pages 67 à 70, et Les paroisses du Pays basque, page 263, Gure Herria, années 1930-1932 - Sources citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 310
  11. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 22
  12. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 109
  13. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 42
  14. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 299
  15. Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur l'église Notre-Dame de l'Assomption
  16. Marie-France Chauvirey, La vie d'autrefois en Pays basque, Éditions Sud Ouest - Luçon 1994 (ISBN 2 87901 219 8), page 51.
  17. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 172

[modifier] Pour approfondir

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Site officiel

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