Terreur (Révolution française)

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Estampe de la Guillotine, « la Garde qui veille aux barrières du Louvre », durant la Terreur.
Estampe de la Guillotine, « la Garde qui veille aux barrières du Louvre », durant la Terreur.

La Terreur est le nom par lequel on désigne[1] deux périodes de la Révolution française au cours desquelles la France est gouvernée par un pouvoir d’exception reposant sur la force, l’illégalité et la répression[2].

Sommaire

[modifier] Chronologie

Sa datation et sa définition restent très flottantes[3]. Toutefois, on distingue deux phases de Terreur[4] :

  • La première va de la déchéance de Louis XVI, le 10 août  1792, à la proclamation de la République, le 21 septembre 1792. Elle voit la création des institutions qui vont mettre en œuvre la politique de Terreur : un tribunal criminel extraordinaire est institué le 17 août 1792, mais son manque d’ardeur à punir les royalistes, qui exaspère « le peuple », c’est-à-dire une partie des habitants de Paris, conduit aux massacres de septembre dans les prisons.
  • La seconde période va de l’élimination des députés girondins le 2 juin 1793[5], à l’arrestation de Robespierre le 27 juillet 1794. Entre l’été 1793 et le printemps 1794, l’affaiblissement de l’État, entamé en 1789-90, atteint son paroxysme, autorisant toutes les violences et toutes les surenchères. Le Comité de salut public, associé à la personne de Robespierre qui ne partage pas toujours les vues de ses collègues sur la répression, crée, au printemps 1794, un « bureau de police » qui lui est propre pour contrôler les dérives du Comité de sûreté générale, qui n’est autre qu’une police politique, fonctionnant en liaison étroite avec le Tribunal révolutionnaire : le Comité de sûreté générale, et lui seul, a délivré infiniment plus de mandats d’arrêt que toutes les autres autorités réunies [6] ; la Commune de Paris, qui possède, depuis le 10 août 1792, le pouvoir militaire, a participé dans une moindre mesure à la politique de répression ; le Comité de surveillance du département de Paris a, en revanche, délivré un certain nombre d’ordres d’arrestation et entraîné le renvoi de nombreux suspects devant le Tribunal révolutionnaire.

Ce n’est qu’en mars 1794 qu’on a assisté à un renforcement des pouvoirs de l’État entre les mains du seul Comité de salut public[7] dont les membres se sont peu à peu opposés sur la question des « sévérités nécessaires » : Robespierre était partisan de la modération et des sévérités motivées, contre l’avis de Bertrand Barère, Collot d'Herbois et Billaud-Varenne qui ont eu à répondre avec Vadier et Amar du Comité de sûreté générale, de nombreux crimes et actes de barbarie, ce qui valut aux trois premiers une condamnation à la déportation en l’an III.

Au motif de la guerre et du « salut public », la Terreur a été instaurée par le gouvernement révolutionnaire, sous la pression des événements : prise de Toulon soulèvement de la Vendée, etc. ; plusieurs libertés furent suspendues et une politique de lutte contre les dangers intérieurs et extérieurs menaçant la République a été mise en application.

La loi du 22 prairial (10 juin 1794) devait simplifier encore les procédures de mise en accusation et supprimer presque tout droit à la défense, instaurant une période d’exécutions massives appelée Grande Terreur.

On considère que la Terreur s’achève le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) avec la chute de Robespierre et de ses partisans et leur exécution le lendemain. Les acteurs majeurs de la période sont, notamment, Robespierre, Lazare Carnot[8], Saint-Just, Couthon, et surtout Barère, Collot d’Herbois, Fouché, Le Bon, Carrier ou Billaud-Varenne. Les victimes célèbres sont Marie-Antoinette, Danton, Camille Desmoulins ou encore Antoine Lavoisier.

La Convention n’a cependant mis la Terreur à l’ordre du jour, selon le mot célèbre de Bertrand Barère à la Convention, que le 5 septembre 1793, sous la pression des sans-culottes[9]. Robespierre a défini les objectifs de la Terreur dans un discours resté célèbre, prononcé à la Convention nationale, le 25 décembre 1793 (extraits) :

« Le but du gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui du gouvernement révolutionnaire est de la fonder. [...] Le gouvernement révolutionnaire doit au bon citoyen toute la protection nationale ; il ne doit aux Ennemis du Peuple que la mort. Ces notions suffisent pour expliquer l’origine et la nature des lois que nous appelons révolutionnaires [...]. Si le gouvernement révolutionnaire doit être plus actif dans sa marche et plus libre dans ses mouvements que le gouvernement ordinaire, en est-il moins juste et moins légitime ? Non ; il est appuyé sur la plus sainte de toutes les lois : le salut du Peuple. »

La Terreur est également marquée par des tentatives de réformes économiques, sociales et culturelles.

[modifier] Contexte et mise en place de la Terreur

[modifier] Les origines de la Terreur

[modifier] Fondements idéologiques

Pour les Révolutionnaires, la terreur va de pair avec la vertu rousseauiste. Saint-Just oppose, dans un discours à la Convention du 23 Pluviôse An I, la terreur à la morale, lorsqu’il parle d’imposer la vertu au peuple et la terreur aux aristocrates : « Il est temps que tout le monde retourne à la morale, et l’aristocratie à la terreur ; il est temps de faire un devoir de toutes les vertus, de faire la guerre à toute espèce de perversité, de mettre la révolution dans l’état civil, d’immoler sans pitié sur la tombe du tyran tout ce qui regrette la tyrannie, tout ce qui est intéressé à la venger, tout ce qui peut la faire revivre parmi nous… Il y a dans la république une conjuration ourdie par l’étranger pour empêcher par la corruption que la liberté ne s’établisse ; c’est la ligue de tous les vices armés contre la vertu. Que la justice et la probité soient mises à l’ordre du jour ! »

Pour Robespierre, en revanche, la terreur est le corollaire de la vertu. S’il veut, comme Saint-Just, la terreur pour les ennemis du peuple, la raison exige la vertu dans la terreur et la terreur dans la vertu. Dans son Rapport sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l’administration de la République du 18 pluviôse, il écrit que : « la première maxime de notre politique doit être que l’on conduit le peuple par la raison, et les ennemis du peuple par la terreur. Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire, en révolution est à la fois la vertu et la terreur. La vertu, sans laquelle la terreur est funeste; la terreur, sans laquelle la vertu est impuissante. La terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible : elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier qu’une conséquence du principe général de la démocratie appliqué aux plus pressants besoins de la patrie. »

Robespierre s’inscrit en faux contre Montesquieu, qui avait théorisé que les formes de gouvernement républicain et despotique ont respectivement pour principe la vertu et la crainte, en ajoutant : « On a dit que la terreur était le ressort du gouvernement despotique. Le vôtre ressemble-t-il au despotisme ? Oui, comme le glaive qui brille dans les mains des héros de la liberté ressemble à celui dont les satellites de la tyrannie sont armés. » Pour lui, il n’y a donc plus que deux terreurs parallèles qui s’affrontent. La vertueuse terreur républicaine s’autojustifie par les succès qu’elle rencontre dans l’accomplissement des buts qu’elle s’est fixés : « Que le despote gouverne par la terreur ses sujets abrutis, il a raison comme despote. Domptez par la terreur les ennemis de la liberté, et vous aurez raison comme fondateurs de la république. Le gouvernement de la révolution est le despotisme de la liberté contre la tyrannie. » Cette vertu devient donc, comme celle du Prince de Machiavel, une vertu, moins morale que politique, dont l’ultime dessein est de conserver le pouvoir.

[modifier] La Patrie en danger et la première Terreur

Sans-culottesReprésentation populaire (1789).
Sans-culottes
Représentation populaire (1789).

Depuis avril 1792, la France est en guerre contre les monarchies européennes solidaires de la famille royale française, l’Autriche et la Prusse. Le manifeste de Brunswick (25 juillet 1792) menace la population de Paris de représailles en cas de violence contre le roi et sa famille[10]. Le 11 juillet, on proclame la « patrie en danger ». Le 10 août, les sans-culottes et les fédérés prennent d’assaut le palais des Tuileries où réside Louis XVI. Celui-ci est jeté en prison alors que les armées étrangères pénètrent sur le sol français. Pendant cette période dite de la « Première Terreur » (été 1792), la France est dirigée par la commune de Paris et par un conseil exécutif de six membres[11]. L’Assemblée législative n’est pas supprimée ; elle envoie des représentants en mission auprès des armées afin de purger le haut commandement et de lutter contre les accapareurs. La commune de Paris fait pression pour juger rapidement les ennemis de la Révolution et les suspects : 3 000 personnes sont arrêtées en quelques jours[12]. Les défenseurs du palais des Tuileries lors de l’insurrection du 10 août sont exécutés sommairement[13]. Un tribunal d’exception est organisé le 17 août 1792, auquel participent des membres des sections parisiennes. L’annonce de la chute de Verdun aux mains des Prussiens et les rumeurs de complot déclenchent les massacres de septembre 1792 dans les prisons, qui font entre 1 000 et 1 400 morts.

Les premières opérations militaires sont des défaites françaises. La bataille de Valmy (20 septembre 1792) marque un premier succès militaire et déclenche l’enthousiasme à Paris. La Première République est proclamée le lendemain et la Convention nationale remplace l’Assemblée législative.

[modifier] Les débuts de la Convention nationale (septembre 1792-juin 1793)

Exécution de Louis XVI
Exécution de Louis XVI

La nouvelle assemblée de la Convention est élue au suffrage universel. Elle doit rédiger une nouvelle constitution pour le pays. Les députés siègent selon leur appartenance politique : en haut et à gauche se trouvent les Montagnards ; les Girondins prennent l’habitude de s’asseoir à droite. Le fossé entre les deux « partis » s’agrandit au cours des premiers mois de 1793. Les Montagnards accusent les Girondins de trahir la nation, de diviser le pays par le fédéralisme et d’être trop modérés. Les Girondins reprochent aux Montagnards leur soutien aux sans-culottes parisiens et suspectent Robespierre, Danton et Marat de vouloir instaurer une dictature. Les Montagnards font confiance au peuple et pensent que la violence est inévitable[14].

Après le procès de Louis XVI, la Convention nationale vote l’exécution du roi (21 janvier 1793), ce qui provoque la formation d’une coalition européenne : les Britanniques attaquent les côtes méditerranéennes et du Nord-Ouest, les Espagnols tentent de passer les Pyrénées, les Sardes franchissent les Alpes ; les frontières du nord et de l’est cèdent devant les armées austro-prussiennes. Certains généraux comme Dumouriez ou certaines unités trahissent.

Les armées révolutionnaires reculent (défaite de Neerwinden, le 18 mars 1793), à cause des faiblesses du commandement et des effectifs. Les émigrés français étaient souvent d’anciens officiers : même si leurs forces sont en réalité très faibles, elles alimentent l’idée du complot aristocratique[15].

Pour pallier le manque de soldats, la Convention décrète en mars 1793 la levée en masse de 300 000 hommes, sur le principe du volontariat. Devant le manque de volontaires, on décide de procéder à un tirage au sort. Les départements de l’Ouest refusent de partir à la guerre et dénoncent les privilèges accordés aux notables. Avec la guerre de Vendée, l’unité de la République est mise en péril. La Convention réagit d’abord en envoyant des contingents armés en Vendée et prend des mesures radicales : tout insurgé est condamné à mort et des listes de résidents sont affichées sur les portes des immeubles de la capitale[16].

Au cours du printemps 1793 ont lieu des pillages de magasins et de boulangeries dans Paris. Dans la rue et dans les sections parisiennes, les sans-culottes réclament l’arrestation des députés girondins, accusés de trahison et d’être du côté des spéculateurs et pressent le gouvernement de prendre des mesures radicales : les sans-culottes exigent la taxation des « riches égoïstes » [17]. Devant la pression populaire et pour éviter de nouveaux massacres, les Montagnards décident de prendre des mesures radicales et exceptionnelles. Danton affirme : «  Soyons terribles pour éviter au peuple de l’être » [18]. Un Tribunal révolutionnaire chargé de juger les « suspects » selon une procédure d’exception est fondé par le décret du 10 mars. Les comités de surveillance et les comités révolutionnaires sont institués le 21 mars : ils doivent surveiller et dénoncer les « ennemis de la République ». Le 28 mars, les lois contre les émigrés sont durcies (Loi des témoins). Le Comité de Salut Public est mis en place par décret le 6 avril, en remplacement du comité de défense général : organe de gouvernement révolutionnaire, il est en principe subordonné à l’assemblée et doit permettre de concentrer le pouvoir. Mais la Convention nationale entérine le plus souvent ses décisions. Composé de neuf puis de douze membres, le Comité de Salut Public est l’un des organes d’exécution de la Terreur. Le 4 mai est fixé un maximum des prix pour les grains et les farines, afin d’arrêter le renchérissement des denrées. Le 2 juin 1793, 80 000 hommes encerclent la Convention et réclament l’arrestation de 29 députés et deux ministres girondins[19]. L’épuration de la Convention est réalisée et l’Assemblée est désormais aux mains des Montagnards. Les Girondins proscrits prennent le contrôle de plusieurs villes de Province (Lyon, Toulon) et de plusieurs régions (Normandie) inaugurant les insurrections « fédéralistes ». En septembre 1793, les mesures terroristes s’accentuent sous la pression des évènements. La Terreur est mise à l’ordre du jour le 5 septembre 1793. Le 4 frimaire an II (24 novembre 1793) est présenté le décret relatif à l’organisation du gouvernement révolutionnaire, qui renforce la centralisation du gouvernement.

Icône de détail Article détaillé : Gouvernement révolutionnaire.

[modifier] Les mesures de la Terreur (juin 1793-juin 1794)

[modifier] La guerre contre les coalisés

[modifier] Épuration de l’état-major

Le général Custine, condamné par le tribunal révolutionnaire et guillotiné en août 1793
Le général Custine, condamné par le tribunal révolutionnaire et guillotiné en août 1793

Plusieurs mesures sont prises pour rétablir la situation militaire de la République et éviter un coup d’État : des représentants en mission sont envoyés pour inspecter les armées et surveiller les généraux. Cette surveillance aboutit à des exécutions de généraux jugés trop tièdes ou traîtres : en 1793, 11 d’entre eux sont exécutés comme Adam Philippe de Custine ou Jean Nicolas Houchard, 31 en 1794 (voir aussi Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire ayant été exécutés). Ces généraux sont remplacés par de jeunes officiers sortis du rang et fidèles à la République. Ils mettent en pratique la stratégie offensive décidée par le Comité de salut public. Ensuite, les étrangers sont bannis de l’armée car ils sont considérés comme suspects[20].

[modifier] Réorganisation des armées

Les armées républicaines sont réorganisées, notamment par Lazare Carnot, surnommé l’Organisateur de la victoire : les effectifs augmentent grâce à la levée en masse (23 août 1793), qui porte momentanément les effectifs de l’armée à 750 000 hommes fin 1794[21] (contre 270 000 fin 1792 et 550 000 fin 1793). Tous les hommes célibataires de 18 à 25 ans sont mobilisés de force. Le budget consacré à l’effort de guerre est augmenté.

Les régiments sont transformés en demi-brigades, par l’amalgame de l’armée royale et des volontaires : chaque bataillon de soldats de l’armée d’Ancien Régime reçoit deux bataillons de volontaires ; ces derniers, plus jeunes et généralement plus enthousiastes envers la Révolution, bénéficient de l’expérience des premiers, les entraînent lors des combats et les surveillent, ce qui évite les trahisons d’unités entières. L’amalgame est achevé en 1796.

[modifier] La mobilisation de tous pour l’effort de guerre

Pour combler le déficit d’armes et de munitions, le Comité de salut public crée, en 1793, la commission des armes et des poudres, qui multiplie les manufactures d’armes et réorganise la collecte des matières premières, et confie au comité militaire, réduit à un rôle technique et consultatif, l’organisation des levées d’hommes et leur encadrement, le développement de la cavalerie et la réquisition des charrois, la surveillance des hôpitaux militaires et des troupes cantonnées à Paris[22].

La production d’armes augmente. Pour améliorer la qualité des métaux utilisés et les techniques de fabrication, le chimiste Gaspard Monge et l’ingénieur des mines Hassenfratz sont chargés de l’organisation de la manufacture d’armes de Paris, le chimiste Carny de faciliter l’extraction du salpêtre, Berthollet et Choderlos de Laclos de travailler sur la composition de la poudre et expérimenter de nouveaux projectiles. Le 14 frimaire an II (4 décembre 1793), tous les citoyens, y compris les enfants, sont invités à récolter le salpêtre sur les murs de leurs caves[23].

La Convention décide le 26 juillet 1793 la construction de relais pour le télégraphe par sémaphore de Claude Chappe ; la première ligne est installée entre Lille et Paris durant l’été 1794. Des l’automne 1793, l’armée utilise des ballons captifs, dont le général Jourdan se sert notamment à Fleurus.

Des camps d’entraînement pour les nouvelles recrues sont aménagés.

Le 15 novembre 1793, la Convention décrète que l’approvisionnement des armées doit primer sur celui des civils. En décembre 1792, le ministre de la guerre Jean Nicolas Pache a remplacé les intendants des armées, système qui favorise la corruption, par la régie directe, pratique abandonnée par son successeur Beurnonville en février 1793. Finalement, un décret du 27 juillet 1793 résilie tous les marchés passés et leur substitue la régie, et l’approvisionnement devient l’un des domaines de prédilection des envoyés en mission.

[modifier] Résultats

Après l’été 1793, la situation militaire semble se redresser : le 2 septembre, Toulon est reprise par les armées républicaines après un long siège. Ces dernières remportent plusieurs victoires dans le nord et l’est : Honschoote (8 septembre 1793), Wattignies (16 octobre 1793), Tourcoing (18 mai 1794) et enfin Fleurus (26 juin 1794). Par ces victoires, la République se renforce et exporte ses idéaux révolutionnaires en dehors de la France.

[modifier] Libération ou de conquête ?

Le but premier de la guerre est, pour la Convention, de détruire les forces contre-révolutionnaires et de libérer les peuples européens qui leur sont soumis. Les premières Républiques-sœurs sont constituées en 1793 (République rauracienne, dans le Jura suisse, et République de Mayence). Pourtant, les objectifs initiaux sont vite dévoyés et font place à une politique d’occupation des territoires conquis. L’armée doit réquisitionner du matériel et de la nourriture.

[modifier] Contre les ennemis de l’intérieur

[modifier] La loi des suspects et répression

En juillet 1793, l’assassinat de Marat par Charlotte Corday renforce les sentiments anti-royalistes. Les insurgés fédéralistes de Normandie marchent sur Paris mais sont finalement arrêtés à Pacy-sur-Eure. Il faut attendre le mois d’octobre pour que Bordeaux et Lyon soient reprises par le gouvernement. En août, les sujets britanniques résidant en France sont menacés d’être arrêtés[24] et en octobre est instituée la Loi contre les Anglais. Le 12 août 1793, Robespierre déclare à la Convention :

« Que le glaive de la loi, planant avec une rapidité terrible sur la tête des conspirateurs, frappe de terreur leurs complices ! Que ces grands exemples anéantissent les séditions par la terreur qu'ils inspireront à tous les ennemis de la patrie ! »

La loi des suspects est adoptée le 17 septembre 1793. Sont jugés « suspects » d’après l’article 2 :

« Ceux qui, soit par leur conduite, soit par leurs relations, soit par leurs propos ou leurs écrits, se sont montrés partisans de la tyrannie ou du fédéralisme et ennemis de la liberté […]. Ceux à qui il a été refusé des certificats de civisme. Les fonctionnaires suspendus ou destitués de leurs fonctions par la Convention nationale ou ses représentants. Les nobles, les maris, les femmes, pères, mères, fils ou filles, frères ou sœurs, qui n’ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution. Ceux qui ont émigré du 1er juillet 1789 au 8 avril 1792, bien qu’ils soient rentrés en France »

La justice révolutionnaire est chargée de juger les suspects : elle est exclusivement parisienne après la création du tribunal révolutionnaire de Paris en mars 1793, puis elle se trouve étendue à la province par plusieurs représentants en mission, avec la création de commissions révolutionnaires ou militaires dans les zones de guerre civile. Le 10 octobre 1793 est proclamé le gouvernement révolutionnaire : la constitution de 1793 n’est pas appliquée et les libertés sont suspendues en attendant le retour à l’ordre et à la paix. Le pouvoir est concentré et centralisé. Grâce à la création du Bulletin des lois de la République, les décisions de la Convention sont connues et applicables immédiatement. C’est à partir de cette date que Robespierre prend de plus en plus d’ascendant sur les différents acteurs politiques à Paris. Le comité de sûreté général ainsi que les comités locaux sont chargés d’appliquer les lois et de trouver les suspects. Ils font leur rapport hebdomadaire devant le Comité de salut public. En province, les institutions locales sont purgées. Finalement les agents nationaux surveillent les districts.

Malgré les victoires contre les fédéralistes (Lyon tombe le 9 octobre 1793), la Terreur continue en province comme à Paris. La loi de ventôse an II (février-mars 1794) permet la redistribution des biens des opposants vers les alliés des dirigeants politiques du moment. L’obtention d’un certificat de civisme devient une nécessité vitale pour les nombreuses personnes suspectes.

[modifier] Les Vendéens

Icône de détail Articles détaillés : Guerre de Vendée et Virée de Galerne.

Le décret de destruction de la Vendée (1er août 1793) témoigne de l’exaspération de la Convention devant les victoires vendéennes (Vihiers en juillet 1793). En dépit des victoires des armées républicaines à Cholet (17 octobre 1793) ou à Savenay (23 décembre 1793), une guerre d’embuscades et de coups de main se poursuit, conduisant à l’organisation de colonnes incendiaires par le général Turreau. Certains ont parlé de « volonté génocidaire » dans la répression menée par plusieurs individus.

Les colonnes infernales dirigées de janvier à mai 1794 font entre 20 000 et 40 000 morts[25]. Les massacres commis à cette occasion sont qualifiés par certains historiens de « génocide » vendéen[26]. D’autres rappellent que la destruction de la Vendée correspond à une pratique propre aux guerres de l’époque moderne et la comparent à la destruction du Palatinat par les armées de Louis XIV en 1689. Jean-Clément Martin rappelle que le discours de Barère du 1er août 1793, qui a servi pour justifier l’idée d’un « génocide » commis par les révolutionnaires, précise qu’il faut protéger les femmes, les enfants, les vieillards, et même les hommes sans armes[27]. A fortiori, tous les « Vendéens » (en fait l’est de la Vendée, le sud de la Loire-Atlantique, l’ouest du département de Maine-et-Loire et le nord des Deux-Sèvres) n’étaient pas royalistes ; ce sont d’ailleurs, pour une bonne part, les gardes nationales locales qui ont sauvé Nantes en 1793, avant l’arrivée de renforts militaires, et ce sont les patriotes de l’Ouest qui ont été les premières et les principales victimes des chouans. Par ailleurs, de nombreux catholiques appartiennent, dans ces régions comme dans le reste de la France, au camp républicain, comme en témoignent les nombreux ex-voto fabriqués pour protéger des chouans ou les martyrs et les saints républicains (non reconnus par Rome) vénérés par les villageois, en l’absence du curé ou de l’évêque.

Le représentant en mission Carrier incarne les abus de la politique de la Terreur contre les Vendéens : de la fin décembre 1793 à la fin février 1794, il fait fusiller 2 600 prisonniers[28], puis il organise les noyades dans la Loire qui font plusieurs centaines de victimes.

[modifier] La chouannerie

Icône de détail Article détaillé : Chouannerie.

[modifier] Mesures économiques

La Terreur fut aussi économique. L’objectif principal était d’assurer le ravitaillement des armées et de Paris. Pendant le printemps et l’été 1793, la situation est dramatique : la valeur des assignats s’est fortement dépréciée et la pénurie menace la population. Les pillages se multiplient et les sans-culottes réclament des mesures énergiques. Pour faire face, la Convention décide de limiter certains prix dès le 4 mai 1793. En juillet, les municipalités peuvent utiliser la peine de mort contre les accapareurs (Loi sur l'accaparement) [29]. À partir du mois d’août, il est interdit d’envoyer des capitaux à l’étranger. Les sociétés par action, la Bourse et la caisse d’escompte sont fermées. Le 29 septembre 1793 est passée la loi du maximum général, (extraits) :

« Les objets que la Convention nationale a jugés de première nécessité et dont elle a cru devoir fixer le maximum sont : le pain, la viande, le vin, les grains, les farines, les légumes, les fruits, le beurre, le vinaigre, le cidre, l’eau-de-vie, le charbon, l’huile, le savon, le sel, les viandes et poissons, le miel, le sucre, le papier, le chanvre, les laines, les cuirs, le fer et l’acier, le cuivre, les draps, la toiles et toutes les étoffes, les soieries exceptées. Le maximum du prix des denrées et des marchandises sera le prix que chacune d’elles avait en 1790. »

Le maximum général encourage le marché noir et met en difficulté les industries du textile.

  • Taxation du prix des grains.
  • Emprunts forcés sur les riches, confiscation des terres des « ennemis du peuple » et des suspects (décret du 26 février 1794), perquisitions chez les banquiers[30].
  • Réquisitions encadrées par une Armée révolutionnaire et les gardes nationaux, ce qui se révèle efficace au moins jusqu’au début de 1794.
  • Émission d’assignats, emprunts extérieurs
  • La « Terreur financière » est engagée pour éviter l’hyperinflation, dès le 2 juin 1793.
  • Dirigisme économique.

[modifier] Mesures sociales

[modifier] Mesures religieuses et culturelles

Cathédrale de Clermont-Ferrand : « Le peuple français reconnoit l’Être Suprême » (marquage à la peinture mis au jour lors d’une restauration).
Cathédrale de Clermont-Ferrand : « Le peuple français reconnoit l’Être Suprême » (marquage à la peinture mis au jour lors d’une restauration).
  • Suppression de toutes les congrégations le 18 août 1792.
  • Suppression des universités le 15 septembre 1793.
  • Création d’un Calendrier républicain.
  • Création d’un calendrier de fêtes républicaines, dont la fête de la Raison et la fête de l’Être suprême, fixé par décret du 18 floréal an II (7 mai 1794).
  • Une vague de déchristianisation se développe dans la capitale sous la direction de la Commune, et dans plusieurs départements de province, où elle est encouragée par des représentants en mission comme Fouché. 3 000 communes[32] changent de nom : par exemple, Versailles devient Berceau-de-la-Liberté. Dans la Nièvre, les cloches des églises sont fondues et des mascarades anticléricales sont organisées : on force les curés à parader sur un âne. Fouché fait donner une fête civique dans la cathédrale de Nevers[33]. Mais en novembre 1793, Robespierre prononce un discours aux Jacobins dans lequel il condamne l’athéisme[34]. En 1794, alors qu’il contrôle toutes les institutions républicaines, l’Incorruptible impose le culte de l’Être suprême et proclame l’immortalité de l’âme.
  • l’archevêque de Paris, Mgr Gobel, et de nombreux prêtres démissionnent, de nombreuses églises sont désaffectées ou transformées en temples de la raison.
  • Confusion entre prêtres réfractaires et prêtres constitutionnels, qui semblent tous suspects.
  • Censure des théâtres parisiens : le Comité de Salut Public propose que soient jouées « des pièces au patriotisme reconnu » [35].
  • Culte de la Raison
Calendrier républicain de 1794, dessin de Louis-Philibert Debucourt.
Calendrier républicain de 1794, dessin de Louis-Philibert Debucourt.

Dans la nouvelle organisation administrative (découpage en départements), les représentants en mission sillonnent la France pour appliquer les consignes de la Révolution.

Les mesures de déchristianisation commencent à se faire sentir, comme le culte de la Raison, à partir de 1792-1793. Les agendas étaient le principal canal d’information des campagnes, faiblement alphabétisées. Il fallait donc supprimer le calendrier grégorien, et le remplacer par un nouveau calendrier.

Des mesures de rétorsion sont prises vis-à-vis des prêtres réfractaires.

  • Bilan de la déchristianisation : 20 000 prêtres ont abandonné leurs ministères et 5 000 se sont mariés[36] .

[modifier] Administration

Les prisons se multiplient à travers la France. Voir la Liste des prisons de Paris lors de la Révolution.

[modifier] La Grande Terreur (juin-juillet 1794)

L’exécution de Robespierre, le 28 juillet 1794marque la fin de la Grande Terreur
L’exécution de Robespierre, le 28 juillet 1794
marque la fin de la Grande Terreur

La politique de Terreur inaugurée en juin 1793 semble porter ses fruits : les manifestations fédéralistes sont matées, les Vendéens sont écrasés, les attaques de la coalition sont repoussées. Cependant, le Comité de salut public souhaite asseoir la République. Pour ce faire, il lui faut exterminer ses ennemis, selon le mot de Couthon, dans son rapport de la loi de prairial, et développer une nouvelle classe de petits propriétaires. Les décrets de ventôse décident la confiscation des biens de ces ennemis de la République, qui doivent être distribués aux patriotes indigents ; ils prévoient la constitution de listes d’indigents par les autorités locales et la création de commissions révolutionnaires pour faire la part entre les vrais ennemis de la République et les personnes injustement emprisonnées (le tribunal révolutionnaire ne doit juger que des accusés triés, en contradiction avec le décret du 19 mars 1793) ; une partie, seulement, verra le jour. En outre, le 27 germinal (17 avril 1794), un décret ordonne la suppression des tribunaux populaires en province ; tous les suspects doivent passer devant le tribunal révolutionnaire de Paris, sauf dans le Nord et le Vaucluse, où les commissions révolutionnaires d’Orange et de Cambrai sont maintenues.

Enfin, la loi du 22 prairial An II (10 juin 1794) simplifie les procédures et supprime l’avocat, instaurant ce que l’on a appelé la Grande Terreur. La sentence est rendue selon l’intime conviction morale des juges et des jurés. Désormais, il n’existe que deux issues aux procès : l’acquittement ou la peine de mort[37] .

Ces décisions débouchent sur une accélération des procédures de jugement et une augmentation des condamnations au Tribunal révolutionnaire, en juin et juillet 1794. Pour le seul mois de juin 1794, on procède à 2 000 exécutions à Paris et la guillotine fonctionne jusqu’à six heures par jour[38]. Le 29 Prairial an II (17 juin 1794), 54 personnes sont condamnées à mort dans le procès de chemises rouges. Au début de Thermidor, on compte 8000 suspects dans les prisons parisiennes[39]. Les prisonniers hanovriens et anglais sont massacrés[40] et la guérilla contre les chouans se poursuit avec violence.

Toutefois, la loi de Prairial représente aussi un moyen d’atténuer la violence révolutionnaire, en limitant les causes d’exclusion politique : elle permet d’absoudre tous ceux qui ont été entraînés dans la contre-révolution à cause de leur ignorance, elle remet en cause la systématicité de la répression en rapport avec la faute reprochée. De même, elle offre une définition plus précise des motifs d’accusation (article 6), ce qui réduit l’arbitraire. Déjà, en avril, Robespierre avait obtenu qu’on ne poursuive pas les nobles qui avaient acheté leur noblesse. De même, les articles 10, 11 et 18 stipulent que les comités de salut public et de sûreté générale doivent pouvoir contrôler les poursuites engagées devant le tribunal révolutionnaire[41].

Pour Jean-Clément Martin, comme autrefois pour Albert Mathiez, la loi de prairial a été sabotée par les adversaires de Robespierre pour le discréditer, ainsi le 17 juin quand Fouquier-Tinville envoie un groupe hétéroclite de 54 condamnés (dont Admirat et Renault) à l’échafaud, revêtus des chemises rouges de « parricides » (laissant ainsi sous-entendre que Robespierre serait le « roi de France »)[42], des assassins et empoisonneurs[43].

Depuis le printemps 1794, en effet, des dissensions naissent au sein du gouvernement révolutionnaire. Le Comité de sûreté générale est ulcéré par la création du bureau de police générale, par le Comité de salut public, qui empiète sur ses fonctions. De même, quand Robespierre reprend le dossier de l’affaire Catherine Théot, à travers laquelle Vadier moquait le culte de l’Être suprême et tentait de compromettre l’Incorruptible, Billaud-Varenne et Collot d'Herbois l’accusent de se comporter en tyran et en dictateur. Enfin, Carnot voit d’un mauvais œil la poursuite de la Terreur, après la victoire de Fleurus, le 8 messidor (26 juin 1794), et les mesures sociales. D’autant qu’en juillet, le malaise économique s’aggrave (le 9 thermidor, des ouvriers manifestent contre la décision de la Commune de Paris d’appliquer strictement le maximum des salaires). Par ailleurs, au sein de la Convention nationale, une opposition se développe entre les représentants en mission corrompus et prévaricateurs ou suspects de modérantisme, rappelés à Paris au printemps 1794, et les anciens amis de Danton, qui complotent contre Robespierre. À son retour des armées, après Fleurus, Saint-Just tente, avec Barère, de rétablir l’unité parmi les deux comités ; ensemble, ils organisent la réconciliation des 4 et 5 thermidor. Saint-Just est chargé de rédiger un rapport manifestant l’unité retrouvée du gouvernement, et la création d’une seconde commission populaire (sur les quatre prévues à l’origine) est décidée.

Malgré tout, les attaques contre Robespierre continuent. Ne croyant pas à la sincérité de ses adversaires, l’Incorruptible décide d’en appeler à la Convention : c’est le discours du 8 thermidor, qui, bien qu’applaudi dans un premier temps, ne convainc pas l’Assemblée. Il demande la punition des traîtres (dans les différentes interventions, qu’il s’agisse de Robespierre ou de Couthon, ils sont évalués à cinq ou six), le renouvellement des bureaux du Comité de sûreté générale, l’épuration de ce Comité lui-même, subordonné au Comité de salut public, l’épuration du Comité de salut public lui-même, l’établissement d’une réelle « unité du gouvernement sous l’autorité suprême de la Convention nationale, qui est le centre et le juge », et la fin des factions au sein de la Convention. Le soir, Robespierre relit son discours aux Jacobins, où il est vivement applaudi, tandis que Collot d’Herbois et Billaud-Varenne sont conspués ; le peintre David promet alors à son ami de boire la ciguë avec lui.

De retour dans les locaux du Comité de salut public, Collot d’Herbois et Billaud-Varenne aperçoivent Saint-Just, qui est occupé à rédiger le rapport sur les évènements au sein du gouvernement révolutionnaire, dont il a été chargé, suite aux réunions des 4 et 5 thermidor. Convaincus qu’il rédige leur acte d’accusation, ils se jettent sur lui en l’insultant et en l’accusant de préparer leur décret d’accusation. Choqué, Saint-Just quitte la salle ; on ne le reverra plus que le lendemain, à la Convention où, contrairement à ses promesses, il commence à lire son discours sans en avoir fait une lecture préalable à ses collègues du comité. Devant ce qu'ils prennent à tort pour l'attaque décisive des « robespierristes », les membres du Comité de salut public se joignent alors au complot, qui s’est noué, au cours de la nuit, avec l’alliance des dantonistes, des anciens représentants en mission rappelés et du Marais, qui réclame la fin de la Terreur en échange de la tête de Robespierre. Le 9 thermidor, cette coalition hétéroclite obtient la chute de Robespierre, puis son exécution, après l’insurrection de la Commune. Le 1er août, la Grande Terreur est supprimée et le 24, les comités révolutionnaires sont remplacés par des comités de surveillance.

Icône de détail Article détaillé : Convention thermidorienne.

Après quelques semaines, cette coalition, qui comprend d’anciens hébertistes, diverses tendances de la Montagne et les modérés du Marais éclate, d’abord entre les Montagnards « dantonistes », autour de Tallien et de Merlin de Thionville et les Montagnards de l’an III, autour de Barère, de Billaud-Varenne et de Collot d'Herbois. À l’hiver 1794, les militants des sections populaires et les Babouvistes abandonnent leur dénonciation de la Terreur et des jacobins et s’unissent aux Crêtois. Dès l’été 1794, cependant, la réaction thermidorienne commence : c’est le temps de la répression et de règlements de compte sanglants. 71 membres[44] du conseil de la commune de Paris sont guillotinés puis enterrés dans des fosses communes. Les Thermidoriens mettent fin à la terreur économique et réintègrent les anciens députés girondins. Les sociétés jacobines sont dissoutes. Ils gardent cependant quelques éléments de la Terreur judiciaire, comme les lois contre les prêtres réfractaires et les émigrés. Jean-Baptiste Carrier est guillotiné en novembre 1794, les membres du Tribunal révolutionnaire de Paris en mai 1795, Joseph Lebon en octobre 1795. De nombreux jacobins sont emprisonnés et plusieurs fonctionnaires accusés de « robespierrisme » révoqués. Parmi des milliers de personnes concernées, on peut citer David, Jean Antoine Rossignol ou Napoléon Bonaparte (qui est d’ailleurs vite libéré). D’autres personnages échappent aux purges, comme Joseph Fouché par exemple.

La loi du 10 juin 1794, 22 prairial An II, (extraits) :

« Article 4 : Le tribunal révolutionnaire est institué pour punir les ennemis du peuple.
Article 5 : Les ennemis du peuple sont ceux qui cherchent à anéantir la liberté publique. […]
Article 6 : Sont réputés ennemis du peuple, ceux qui auront provoqué le rétablissement de la royauté, ou cherché à avilir ou à dissoudre la Convention nationale et le gouvernement révolutionnaire et républicain. […] Ceux qui auront cherché à empêcher les approvisionnements de Paris, ou à causer la disette dans la République. […]
Article 7 : La peine portée contre tous les délits, dont la connaissance appartient au gouvernement révolutionnaire, est la mort. […] L’accusé sera interrogé à l’audience et en public : la formalité de l’interrogatoire secret qui précède est supprimée comme superflue […] S’il existe des preuves […], il ne sera point entendu de témoins. […] »

[modifier] Bilan de la Terreur

[modifier] Les succès

  • Création de nombreuses administrations
  • Avec la victoire de Fleurus, le spectre d’une invasion est repoussé jusqu’en 1814

[modifier] La déchristianisation

Pierre-Antoine Demachy, Fête de l’Être suprême au Champ de Mars (20 prairial an II - 8 juin 1794), 1794, Musée Carnavalet, Paris
Pierre-Antoine Demachy, Fête de l’Être suprême au Champ de Mars (20 prairial an II - 8 juin 1794), 1794, Musée Carnavalet, Paris

La déchristianisation, déjà entamée avec le culte de la Raison, s’intensifie.

Dans le rapport du 18 floréal, Robespierre présente, au nom du comité de salut public un calendrier de fêtes républicaines devant remplacer les fêtes catholiques, à travers lequel sont affirmées les valeurs républicaines et respecté le sentiment religieux de la majorité des Français de l’époque. La Convention affirme la croyance du peuple français en l’immortalité de l’âme et en l’Être suprême. La première fête de l'Être suprême, le 20 prairial an II (8 juin 1794), est orchestrée par le peintre David.

Les révolutionnaires attaquent les symboles de la monarchie absolue : la nécropole royale de Saint-Denis est livrée au pillage et plusieurs tombes royales sont dévastées. La Sainte Ampoule, utilisée pour le sacre royal, est détruite. De nombreuses églises subissent des mutilations ou des destructions.

Le culte catholique est interdit. Les églises parisiennes sont fermées le 23 novembre 1793, pour ne rouvrir que le 31 mai 1795. Elles sont transformées en temples de la Raison, ou bien en entrepôts. Le Concordat de 1802 entérine le retour au libre accès au culte.

Les agendas sont supprimés dans les campagnes, suite à l’instauration du calendrier républicain. Le calendrier grégorien n’est rétabli qu’en 1806.

[modifier] Le bilan humain

Guillotines de 1792 (à gauche) et de 1872 (à droite)
Guillotines de 1792 (à gauche) et de 1872 (à droite)
  • Les exécutions

Durant cette période, environ 16 à 17 000 personnes furent guillotinées[45], 25 000 furent victimes d’exécutions sommaires et environ 500 000 emprisonnées[46] à un moment ou à un autre, depuis le début de 1793. Environ 2 500 personnes furent guillotinées rien qu’à Paris : 1 306 d’entre elles reposent dans la fosse commune du cimetière Picpus[47]. Le Tribunal révolutionnaire de Paris n’a prononcé que 16% des sentences de mort, malgré la loi du 16 avril qui ordonnait que tous les suspects soient désormais déférés devant lui. Géographiquement, c’est l’Ouest, à cause de la guerre de Vendée, et la Vallée du Rhône, en raison de l’activisme fédéraliste, qui ont été les plus touchés, ainsi que les provinces frontalières, où se déroulaient les opérations militaires. Près de quatre condamnations sur cinq ont été rendues pour cause de rébellion ou de trahison, contre seulement 1% pour des motifs économiques, accaparement ou faux assignats, et 9% pour délit d’opinion.

  • La guerre de Vendée : d’après les estimations de l’historien Jean-Clément Martin, en 1802, un manque de 200 000 personnes est détectable, par rapport à 1790, si l’accroissement démographique n’avait pas été ébranlé par la guerre, dans les quatre départements concernés. Ce manque est dû pour une part aux pertes directes et indirectes de la guerre civile (hausse de la mortalité), pour une autre au déficit des naissances (baisse de la natalité) et aux mouvements de population (solde migratoire négatif), exacerbés par les violences.
  • Les massacres en province
    • À Nantes : entre 1793 et 1794, Jean-Baptiste Carrier, représentant de la Convention en mission à Nantes, ordonne un grand nombre d’exécutions sommaires, certaines par noyade dans la Loire depuis des bateaux munis de trappes : les condamnés, attachés deux par deux (un homme, une femme), se noient mutuellement ; Jean-Baptiste Carrier avait baptisé ces exécutions la « déportation verticale », elles sont restées célèbres sous le nom de « mariages républicains ». Il est rappelé à Paris pour être jugé, suite au rapport de l’agent du Comité de salut public, Jullien de Paris, fils du député Jullien de la Drôme et proche de Robespierre.
    • À Lyon : pendant la Révolution française, Lyon prit en 1793 le parti des Girondins et se souleva contre la Convention. La ville subit un siège de plus de deux mois avant de se rendre le 9 octobre 1793. La répression de la Convention fut féroce. Environ 2 000 Lyonnais furent fusillés ou guillotinés, et plusieurs riches hôtels particuliers autour de la place Bellecour détruits. Joseph Fouché, l’un des représentants en mission en charge de la répression, fut surnommé le « mitrailleur de Lyon ». Lyon fut renommée Ville-affranchie. Le 12 octobre 1793, parut un décret stipulant :
Lyon fit la guerre à la liberté, Lyon n’est plus.
Marie-Antoinette devant la guillotine
Marie-Antoinette devant la guillotine
  • Les emprisonnements : environ un demi-million de personnes ont été emprisonnées pendant la Terreur et 300 000 ont été assignées à résidence[48].
  • Les historiens ont tenté d’établir le profil social des victimes de la Terreur : les études font apparaître que 31 % des condamnés à mort sont des artisans ou des compagnons, 28 % sont des paysans[49]. Au total, 80 % des victimes appartiennent au Tiers État[50]. La répartition géographique des exécutions révèle qu’elles sont un instrument de répression dans un contexte de guerre civile : 52 % des condamnations ont été prononcées dans l’Ouest vendéen ou chouan[51].
  • Les victimes célèbres : Marie-Antoinette (16 octobre 1793), Antoine Barnave (28 novembre 1793), Danton (5 avril 1794), Camille Desmoulins (5 avril 1794), Fabre d'Églantine (5 avril 1794), Antoine Lavoisier (8 mai 1794), etc.

[modifier] Jugements sur la Terreur

Icône de détail Article détaillé : Historiographie de la Terreur.

La Terreur a longtemps fait l’objet de débats entre les historiens. Elle constitue l’un des épisodes les plus controversés et passionnés de l’Histoire de France. Les discussions portent sur les causes, les responsabilités et le lien entre Terreur et Révolution.

[modifier] La Terreur critiquée

George Cruikshank. Caricature britannique, hostile à la Révolution française, 1819
George Cruikshank. Caricature britannique, hostile à la Révolution française, 1819

Les massacres dans les prisons parisiennes en septembre 1792, poursuivis en province les jours suivants, déclenche d’abord une vague d’enthousiasme révolutionnaire. À Marseille, autour du girondin Charles Barbaroux, les patriotes félicitent le geste des Parisiens. Toutefois, plusieurs partisans de la Révolution, en Europe, sont profondément choqués. Les libéraux européens, qui avaient placé leurs espérances dans la France révolutionnaire, désapprouvent les méthodes violentes et arbitraires de Robespierre. Le Saint-Siège condamne les mises à mort et les attaques sur le clergé. Les catholiques assimilent les Vendéens et les prêtres réfractaires à des martyrs. Les monarques étrangers ainsi que les royalistes réprouvent l’exécution de Louis XVI et des nobles.

Dès la période révolutionnaire, la Révolution française et sa période terroriste, font l’objet de nombreux pamphlets et de nombreuses études, parmi les royalistes, qu’il s’agisse du roman l’Émigré (1797), où Gabriel Sénac de Meilhan développe une analyse intelligente et pondérée, de l’Essai sur les révolutions (1797) de Chateaubriand, qui est fasciné par la Révolution et bouleversé par ses excès, des essais de Joseph de Maistre, qui voit dans la guerre civile qui ensanglante la France sous la Révolution une catastrophe d’ordre métaphysique, ou des Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme de l’abbé Augustin Baruel, qui voit dans la Révolution un complot des francs-maçons. De même, parmi les républicains libéraux, on assiste à une critique de l’égalitarisme de l’an II, avec une dénonciation de la loi agraire, qui aurait été prétendument défendue par les jacobins.

Plusieurs philosophes ont réfléchi sur la portée et le sens de la Terreur dès le XIXe siècle : Madame de Staël, Benjamin Constant. Louis-Gabriel de Bonald estime qu’elle est le prélude nécessaire d’une régénération. Sous la Restauration, on enseigne aux élèves que la Révolution française ne fut qu’une série de massacres et qu’une période d’anarchie généralisée. Les écrivains français Victor Hugo, Honoré de Balzac ou Alfred de Vigny « voient dans la violence révolutionnaire l’expression de la crise radicale des valeurs que la France a traversée[52] … ». L’historien Hippolyte Taine est clairement hostile à la Terreur.

[modifier] La Terreur acceptée, défendue ou expliquée

Certains auteurs acceptent la Terreur : c’est par exemple le cas de l’écrivain et révolutionnaire allemand Georg Forster (1754-1794)[53].

Après une lecture globalement hostile à la Terreur, dans les premières décennies du XIXe siècle, un mouvement se développe parmi les historiens français pour expliquer les crimes commis durant cette période et voir la Terreur comme un épisode inévitable de la Révolution, avec des lectures très différentes, opposant des historiens modérés comme Edgar Quinet à des historiens socialisants comme Louis Blanc.

Sous la IIIe République, l’opposition entre 1789 et 1793 qui prévalait jusque-là parmi les républicains modérés tend à s’estomper (selon le mot de Georges Clemenceau : « la Révolution est un bloc »), et les auteurs insistent sur la responsabilité de Robespierre et des Enragés. Toutefois, un conflit oppose, sur ce point, Alphonse Aulard, l’un des principaux spécialistes de la Révolution à cette époque, pour qui la grande figure est Danton, à son ancien élève, Albert Mathiez, admirateur de Robespierre, qui non seulement défend le rôle du gouvernement révolutionnaire de l’an II et de la Terreur dans la survie de la République, qui échappe à l’invasion et surmonte la guerre civile, mais prétend établir les sources du socialisme dans le discours robespierriste. Mathiez a eu une influence décisive sur plusieurs grands noms de l’histoire, qu’il s’agisse de Lucien Febvre, de Georges Lefebvre ou de Albert Soboul[54], (qui reprend la grille de lecture marxiste de l’histoire et offre un regard plus amène sur Hébert et sur les Enragés). Les écoles de la IIIe République justifient la Terreur par les progrès réalisés. Les manuels Lavisse approuvent la mort de Louis XVI et présentent la Terreur comme une réponse au problème vendéen et aux attaques européennes. L’idée s’impose que la Terreur n’a été qu’une réponse à la violence de la monarchie absolue et aux agressions étrangères ; elle n’est exercée que par une minorité d’individus et ne doit pas faire oublier les sacrifices des autres Français.

La recherche historique de l’après Seconde Guerre mondiale tente d’analyser le mouvement révolutionnaire et la Terreur dans ses structures politiques et socio-économiques, avec l’étude des mercuriales[55], de l’organisation du foncier, des pratiques agricoles, des structures proto-industrielles, etc.

Le courant de la Nouvelle histoire se lance dans de grandes études sérielles, privilégiant les périodes longues. À partir de l’entre-deux-guerres, le courant de l’École des Annales, emmené par Marc Bloch et Lucien Febvre, puis Fernand Braudel, dénonce le primat de l’histoire politique événementielle et la méthode positiviste de Langlois et Charles Seignobos, et base ses travaux sur des interrogations d’ordre économique, social ou culturel en multipliant les types de sources.

Dans la même orientation, les Annales historiques de la Révolution française, revue de la Société des études robespierristes (fondée en 1907, et dont le premier président fut Albert Mathiez) sous la direction de Georges Lefebvre et d’Albert Soboul, se désintéresse des épisodes sanglants de cette période, s’attachant plutôt à l’analyse du rôle des classes sociales. Titulaire de l’histoire de la Révolution française à la chaire de la Sorbonne, Soboul étudie le mouvement sans-culotte, le mouvement jacobin, etc.

Depuis les années 1980[56], dans un contexte de critique à l’égard du régime soviétique et de l’idéologie communiste, l'« école révisionniste », autour de François Furet et de Denis Richet, relance le débat historiographique, intégrant de nouvelles problématiques et plaçant la Révolution dans la longue histoire.

Dans les années 1990, Michel Vovelle, membre de la société des études robespierristes, renouvelle les grandes études sociales et économiques, avec une approche plus directe de l’individu, liée à la micro-histoire et à l’histoire culturelle.

[modifier] La Terreur après la Révolution

La période de la Terreur a servi de repoussoir pour tous les pouvoirs libéraux, conservateurs ou réactionnaires et continue à justifier, d’une part, le rejet de l’héritage révolutionnaire par l’extrême-droite, d’autre part, de toute idéologie révolutionnaire (qualifiée par certains philosophes d'« utopistes », depuis les années 1980) par les libéraux et la gauche modérée. En revanche, elle a pu être considérée, avec des nuances, et dans des sens différents, comme un modèle parmi les mouvements républicains, révolutionnaires et socialistes. Par comparaison, la Terreur blanche désigne deux épisodes de l’histoire de France au cours desquels la répression est menée par les royalistes. Après la révolution russe d’octobre 1917, les communistes, autour de Lénine instaurent ce qu’ils appellent la dictature du prolétariat qui se réclame de l’héritage terroriste de l’an II, pour asseoir le régime soviétique, tandis que, dans les territoires contrôlées par les armées blanches, favorables au tsar, se développe une autre terreur blanche, contre les communistes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] À lire

[modifier] Ouvrages en français

  • Daniel Arasse, La Guillotine et l’Imaginaire de la Terreur, Paris, Flammarion, 1987
  • Roger Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine : Tome 2, La République jacobine : Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire 1792-1794, Paris, Seuil, 2005, ISBN 2020398184.
  • Patrice Gueniffey, La politique de la Terreur. Essai sur la violence révolutionnaire (1789-1794) , Paris, Fayard, 2000.
  • C. Kintzler, La République et la terreur, Paris, Kimé, 1998, ISBN 2841740234
  • Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d’un mythe national, le Seuil, 2006.
  • Histoire de la France religieuse, sous la direction de Jacques Le Goff et René Rémond, le Seuil, Tome 3, XVIIIe siècle - XIXe siècle (Indications sur le culte de l’Être suprême et la déchristianisation pendant la période).
  • Germain Sicard, Justice et politique : la Terreur dans la Révolution française, Toulouse, Presses de l’Université des Sciences Sociales de Toulouse, 1997, ISBN 2909628337
  • Michel Vovelle, 1793, La Révolution contre l’Église, de la Raison à l’Être Suprême, éditions Complexe, 1988.
  • Sophie Wahnich, La Liberté ou la mort. Essai sur la terreur et le terrorisme. Paris : La Fabrique Éditions, 2003.
  • Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l’ont suivie (4 volumes), de Vincent-Marie Viénot de Vaublanc Texte en ligne : [2]. (spécialement le tome 2, livre IV, chapitre II de la pages 243 à 296), édition G-A Dentu, Paris, 1833.

[modifier] Articles

  • Jean-Maurice de Montremy, « 1789 et 1793 : la Terreur en question », dans L’Histoire, n°90, p 72-74
  • François Lebrun, « La logique de la Terreur », dans L’Histoire n°113
  • François Lebrun, La Terreur à l’ordre du jour, dans Les collections de l’Histoire, n°25, p 74-79
  • Jean-Clément Martin, « La Révolution a coupé la France en deux », dans L’Histoire n°311, juillet-août 2006
  • Alain Texier, « La terreur institutionalisée », dans Historia n°624, décembre 1998

[modifier] Sources

Ces ouvrages ont été utilisés pour rédiger cet article :

[modifier] Notes et références

  1. On trouve le mot dans les dictionnaires historiques cités en bibliographie et dans la majorité des ouvrages donnés en bibliographie
  2. Définition de J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, 1987, p.1113 ; voir aussi P. Gueniffey, La politique de la Terreur, 2000, p.13 : la Terreur se caractérise par l’« emploi de la contraintes et de la violence à des fins politiques et dans le silence des lois »
  3. Jean-Clément Martin, « La Révolution a coupé la France en deux », L’Histoire, n°311, p. 39 ; P. Gueniffey, La politique de la Terreur, 2000, p.13
  4. Sur ce découpage voir : A. Soboul, La Révolution française, 1981, page 253, F. Furet, D. Richet, La Révolution française, 1999, p.158 et J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, 1987, p.1113
  5. Claude Mazauric propose plutôt de faire débuter la Terreur proprement dite le 3 septembre 1793 dans A. Soboul, Dictionnaire historique …, 2005, p.1021
  6. Alexandre Tuetey, Répertoire des sources manuscrites de l’Histoire de Paris pendant la Révolution, (volumes IX, X et XI)
  7. Jean-Clément Martin, « La Révolution a coupé la France en deux », L’Histoire, n°311, page 39
  8. Il a cosigné de très nombreux mandats d’arrêt : voir A. Tuetey, Répertoire des sources manuscrites (...), vol IX, X et XI
  9. Diane Ladjouzi, «Les journées des 4 et 5 septembre 1793 à Paris. Un mouvement d’union entre le peuple, la commune de Paris et la convention pour un exécutif révolutionnaire», in Annales historiques de la Révolution française, n° 321, [En ligne], mis en ligne le : 21 février 2006. URL : http://ahrf.revues.org/document178.html. Consulté le 24 mai 2007.
  10. « La ville de Paris et tous ses habitants sans distinction seront tenus de se soumettre sur le champ et sans délai au roi. Leurs Majestés Impériales et Royales rendant personnellement responsables de tous les évènements, sur leur tête, pour être jugés militairement, sans espoir de pardon, tous les membres de l’Assemblée Nationale, du département du district, de la municipalité et de la garde nationale de Paris (...) déclarent (...) que si le château des Tuileries est forcé ou insulté, que s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés, le roi, la reine et la famille royale (...) elles en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable ». Extrait de manifeste de Brunswick, 25 juillet 1972»
  11. J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, 1987, p.1113 ; R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.156
  12. J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, 1987, p.1113 ; A. Soboul, Dictionnaire historique…, 2005, p.1020
  13. A. Soboul, Dictionnaire historique …, 2005, p.1020
  14. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.73-74
  15. F. Furet, D. Richet, La révolution française, 1999, p.135
  16. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.59
  17. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.63
  18. F. Furet, D. Richet, La révolution française, 1999, p.195
  19. F. Furet, D. Richet, La révolution française, 1999, p.200
  20. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.174
  21. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.175
  22. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.176
  23. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.178
  24. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.146
  25. Bilan estimé dans R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.267
  26. Expression reprise dans J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, 1987, p.1113. À la suite des travaux de Reynald Secher, quelques historiens utilisent le terme de « génocide ». On peut citer ainsi Stéphane Courtois (« The crimes of Communism »), Reynald Secher (Le génocide franco-français : la Vendée vengée, PUF, Paris, 1986) ou Pierre Chaunu qui écrit : « je reprends donc l’expression de génocide franco-français pour la Vendée. » (postface du livre La Vendée après la Terreur, la reconstruction, Librairie Académique Perrin, Paris, 1997). Pour une critique de ces thèses, on peut lire Peter McPhee (commentaire de la thèse de Secher), sur l’évolution de l’historiographie et l’influence de Chaunu, Julian Jackson (in Stefan Berger, Mark Donovan, Kevin Passmore (dir.), Writing National Histories - Western Europe Since 1800, Routledge, Londres, 1999, pp. 247 sq.)
  27. Jean-Clément Martin, « Un génocide ? », in L’Histoire, n°311, « La guerre civile. 2000 ans de combats fratricides »
  28. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.170
  29. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.211
  30. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.207
  31. Nadine Vivier, Propriété collective et identité communale. Les Biens Communaux en France, 1750-1914, 1998
  32. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.223
  33. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.231
  34. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.235
  35. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.222
  36. Chiffres donnés par R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.236-237
  37. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.263
  38. J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, 1987, p.1114
  39. F. Furet, M. Ozouf, Dictionnaire critique de la Révolution française, p.158
  40. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.266
  41. Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d’un mythe national, éditions du Seuil, 2006, p. 221-226
  42. Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d’un mythe national, éditions du Seuil, 2006, p. 226-233
  43. article 4, titre Ier, 1re partie, Code pénal de 1791
  44. R. Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. La République jacobine, 2005, p.281
  45. Ces chiffres sont le fruit du travail de Donald Greer, The Incidence of the Terror during the French Revolution : A Statistical Interpretation, Cambridge (USA), Harvard University Press, 1935. Ils sont repris dans J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, 1987, p.1114 et dans A. Soboul, Dictionnaire historique …, 2005, p.1023 ; 50 000 personnes ont été exécutées pour l’ouvrage collectif, Oublier nos crimes, 1994, p.94
  46. D’après F. Furet, M. Ozouf, Dictionnaire critique de la Révolution française, p.162 ; 300 000 dans Collectif, Oublier nos crimes, 1994, p.94
  47. Laurent Zecchini, « La Fayette, voilà tes maires ! », dans Le Monde du 28-12-2007, mise en ligne le 27-12-2007, [lire en ligne]
  48. J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, 1987, p.1114
  49. J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, 1987, p.1114
  50. A. Soboul, Dictionnaire historique …, 2005, p.1023
  51. A. Soboul, Dictionnaire historique …, 2005, p.1023
  52. Collectif, Oublier nos crimes, 1994, p.89
  53. Collectif, Oublier nos crimes, 1994, p.87
  54. qui font partie du courant de l’historiographie révolutionnaire : lire P. Gueniffey, La politique de la Terreur, 2000, p.10
  55. ébauchée avec l’étude des prix sous la Terreur par Mathiez
  56. Collectif, Oublier nos crimes, 1994, p.92
Bon article La version du 4 avril 2007 de cet article a été reconnue comme « bon article » (comparer avec la version actuelle).
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