Jahiliya

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La jâhilîya (arabe : جاهِليّة [jāhilīya], ignorance; paganisme) désigne dans le Coran la période préislamique caractérisée par la présence à La Mecque d'un panthéon d'idoles.

Le prophète Mahomet avait surnommé un de ses opposants Quraychites du surnom infamant de Abû Jahl (arabe : أبو جَهْل بن هِشام [abū al-jahl ben hišām], père de l'ignorance). Abû Jahl de son vrai nom Abû al-Hikâm ben Hichâm (إحْكام [iḥkām], exactitude; précision) avait blessé le prophète en lui jetant des pierres. Il fut l'un des morts de la bataille de Badr.

[modifier] Les divinités préislamiques citées dans le Coran

Certaines idoles citées dans le Coran sont d'importation yéménite, leur évocation est assez floue car le Yémen, à l'époque de Mohammed, était depuis plusieurs siècles judaïsé puis christianisé.

D'après Maxime Rodinson, al-Lat, al-`Uzzâ, et Manât étaient, des déesses préislamiques mecquoises appelées les « filles d'Allah ». Lors de la révélation de la sourate LIII (L'étoile) Mohammed avait, dans une première version, recommandé qu'on leur rendît un culte, ces versets prononcés puis abrogés, sont les fameux versets sataniques.

  • al-Lât (اللَّات [al-llāt], al-lât; la déesse) Le Coran (LIII; 19)
Déesse du soleil représentée par une immense image de granit gris. Hérodote (484-420 avant J.-C.) signale la présence d'une divinité arabe nommée Alilat (ال + إلَهة ← الإلَهة [al+ilaha → al-ilaha], la + déesse; alilat).
  • al-`Uzzâ (العُزّى [al-`uzzā], l'être tout puissant) Le Coran (LIII; 19)
Idole préislamique apparentée à Vénus/Aphrodite et personnalisée par un bloc de granit long d'environ six mètres.
  • Manât (مَنَاة [manā]) Le Coran (LIII; 20)
Symbole du destin et de la mort (مَنيّة [manīya], destin; sort; mort). Déesse préislamique du sort, qui coupait le fil du destin à l'image de Morta la troisième Parque.
  • Nasr (نسْر [nasr], vautour) Le Coran (LXXI; 23)
Divinité préislamique d'une tribu du Yémen.
  • Sûwa` (سُوَاع [sūwa`]) Le Coran (LXXI; 23)
Divinité préislamique qui avait son sanctuaire près de Yanbu sur la Mer Rouge.
  • Tâghût (طاغوت [tāġūt], idole; faux dieu; démon) Le Coran (II; 256)
Être rebelle, divinité ou simple démon de la rébellion à mettre au nombre des djinns ?
  • Wadd (ودّ [wadd], amour) Le Coran (LXXI; 23)
Wadd est une divinité de l'amour et de l'amitié.
  • Yaghûth (يغوث [yaġūθ], Yaghûth) Le Coran (LXXI; 23)
Divinité du secours vénérée au Yémen.
  • Ya`ûq (يعوق [ya`uq], il défend; Ya`ûq) Le Coran (LXXI; 23)
Divinité protectrice, vénérée au Yémen.
  • Jibt (جِبْت [al-jibt], Jibt) Le Coran (IV; 51)
Idole citée une seule fois en compagnie des tâghûts.

[modifier] Divinité préislamique non citée par le Coran

  • Hubal (هُبَل [hubal])
Idole de forme humaine, importée de Syrie qui serait le patron des caravaniers et père de plusieurs autres idoles de l'ancien temple mecquois. Hubal est une divinité lunaire, dont le nom est peut-être à relier avec Baal. C'est cette idole que abû Sufyân salua après sa victoire à Uhud.

[modifier] Animaux sacrés cités dans le Coran

Dieu n'a institué ni Bahîra, ni Sâ'yba, ni Wasîla, ni Hâm. Les incrédules ont forgé des mensonges contre Dieu. Beaucoup d'entre eux ne comprennent rien.
Le Coran (V, 103)
  • Bahîra (بَحِيرة [baḥīra])
  • Sâ'yba (سَآئِبة [sā'iba], négligé; libre; intouchable)
  • Wasîla (وَصِيلة [waṣīla])
  • Hâm (حام [ḥām])

Ces quatre noms s'appliquent à différentes catégories de chamelles que les arabes s'abstenaient de tuer pour les réserver à leurs divinités et qu'ils laissaient paître librement dans l'enceinte des sanctuaires.

D'après Tabarî le roi perse Jemchîd serait l'inventeur du culte des idoles.