Mansukh

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Les expressions arabes Mansûkh (arabe : مَنْسوخ [mansūḫ], abrogé) et nâsikh (ناسِخ [nāsiḫ], abrogatif; abrogeant), correspondent en français aux notions de verset abrogé et de verset abrogatif du Coran.

Certains versets du Coran sont dits mansûkh (آية مَنْسوخة [āya mansūḫa], verset abrogé) lorsqu'il est considéré qu'une révélation ultérieure dans un autre verset vient le modifier ou le corriger. Ce verset correctif est alors dit nâsikh (آية ناسِخة [āya nāsiḫa], verset abrogatif).

Sommaire

[modifier] Les fondements de l'abrogation

Le mécanisme d'abrogation des versets anciens est légitimé dans le Coran :

Nous n'abrogeons aucun verset, Nous n'en faisons oublier aucun sans le remplacer par un autre qui soit meilleur ou équivalent. Ne sais-tu pas que Dieu est tout puissant ?
Le Coran (II; 106)

Alors que Mahomet a été accusé de manipulation à l'occasion de révélations particulièrement opportunes, on peut lire en réponse dans le Coran :

Lorsque nous remplaçons un verset par un autre —et Dieu sait mieux que quiconque ce qu'il révèle— ils disent : « Tu n'es qu'un imposteur ! » Non ! Mais la plupart ne savent rien.
Le Coran (XVI; 101)

[modifier] Les enjeux des versets abrogés

L'enjeu des versets abrogés est crucial dans l'islam, bien que méconnu en dehors. Ainsi, certains versets cités en exemple par les défenseurs ou les détracteurs de l'islam sont-ils en fait abrogés par d'autres ayant un sens différent.

Au sein de l'islam, l'enjeu consiste à déterminer quels versets sont abrogés et lesquels ne le sont pas. En théorie, les plus récents abrogent les plus anciens traitant du même sujet, le dernier révélé donnant la conclusion de l'enchaînement des versets. Cependant, l'ordre des versets tel que retranscrits dans le Coran n'est pas l'ordre chronologique de leur révélation. Dans cette perspective, le débat sur l'ordre de la révélation des versets devient un enjeu majeur.

[modifier] Des exemple de versets abrogés et abrogatifs

[modifier] L'héritage

Concernant les règles de succession en matière d'héritage, les versets successifs sont :

Voici ce qui vous est prescrit: Quand la mort se présente à l'un de vous, si celui-ci laisse des biens, il doit faire un testament en faveur de ses père et mère, de ses parents proches conformément à l'usage.
C'est un devoir pour ceux qui craignent Dieu.
Le Coran (II; 180)

Cette sourate a été révélée à Médine et selon la tradition c'est la 87e dans l'ordre de la révélation. La sourate IV est considérée comme la 92e. On y lit dans le verset 11 des prescriptions beaucoup plus précises.

Quant à vos enfants, Dieu vous ordonne d'attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles.
S'il n'y a que des filles, même plus de deux, les deux tiers de l'héritage leur reviendront. Et s'il n'y en a qu'une, la moitié lui appartiendra.
Si le défunt a laissé un fils, un sixième de l'héritage reviendra à ses père et mère.
S'il n'a pas d'enfant et que ses parents héritent de lui: le tiers reviendra à la mère.
S'il a des frères le sixième reviendra à sa mère, après que ses legs ou ses dettes auront été acquittés.
Vous ignorez si ce sont vos ascendants ou vos descendants qui vous sont les plus utiles.
Telle est l'obligation imposée par Dieu : Dieu est celui qui sait, il est juste.
Le Coran (IV; 11)

Ce seront donc ces prescriptions qui seront retenues pour fixer le droit (fiqh) en matière d'héritage ne laissant au défunt que peu de liberté de tester.

[modifier] Autres exemples