Dogmes catholiques

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Les questions précises relatives à l'élaboration d'une doctrine du Christ ont commencé à se poser très tôt (IIe siècle), comme en témoignent, par exemple, les écrits apologétiques d'Hilaire de Poitiers contre les hérésies. [1]

En effet, si la première tradition est orale, la reconnaissance de la canonicité de ce qui constituera le Nouveau Testament mit un certain temps à être fixée. Ces écrits eux-mêmes n'ont pas été rédigés comme des ouvrages de référence dogmatiques.

De ce fait, comme dans toutes les religions, des interprétations multiples ont commencé à se répandre. La plus répandue étant les gnoses dont les évêques de Constantinople et d'Antioche considéraient qu'elles sapaient les fondements mêmes de la foi chrétienne. Se considérant dépositaires du seul message chrétien authentique, ils s'investirent de la mission de le propager et de l'autorité d'en préciser des points si nécessaire.

C'est au cours du IVe siècle que débute la succession des conciles élaborant la dogmatique, particulièrement la christologie. Plutôt que de trouver un consensus entre tous les patriarcats — égaux et indépendants à l'époque — et en particulier ceux d'Orient entre lesquels se situe le débat généralement sous-tendu par des questions de prééminence, les conciles agissent comme des tribunaux et chacun d'eux donna lieu à un schisme.

Le signal en est lancé par la multiplication des débats christologiques entre Antioche, Alexandrie et Constantinople. Le présupposé herméneutique qui se fait jour à cette époque est la nécessité de définir ce qu'il faut croire.

Dès leur condamnation, les écoles minoritaires — arienne, nestorienne et monophysite — seront déclarées hérétiques avec le sens péjoratif qui persiste de nos jours.

Icône de détail Article détaillé : dogme.

Sommaire

[modifier] Formulation du dogme

A partir de la formule qui condamne l'adoptionisme formulé en 268 par Paul de Samosate et condamné au Concile de Nicée, (reproduite ici en couleur pour faciliter l'explication)

"celui qui dit que Jésus a été baptisé comme n'importe quel chrétien, qu'il soit anathème !"

En vert, l'hérétique, non le croyant. En bleu, la doctrine. En rouge, la sanction.

Il propose les remarques suivantes :

  • la formulation classique ne demande pas de croire, elle demande de ne pas dire. Comme disait Eusèbe de Césarée : Plût au Ciel qu'ils ne se fussent pas posé la question !". L'hérétique est donc désigné par celui qui formule une question, plus exactement, celui qui aborde un sujet interdit.
  • la formulation de la doctrine est négative, en cela qu'elle formule positivement ce qu'il ne faut pas croire. Le croyant est donc plongé dans la perplexité car, précisément dans ce cas, les Evangiles, au moins les synoptiques, racontent ce baptême de façon plus ou moins détaillée,
  • la condamnation, en revanche se passe de commentaires.

Il en conclut que le dogme, dans sa formulation, ne cherche pas à enseigner le fidèle mais à désigner l'hérétique à la vindicte publique.

Comme l'explique Marie-Emile Boismard o.p., une formulation des divers dogmes destinée au croyant se retrouve alors dans les confessions de foi qui représentent une conception héllenistique de la religion :

"Croire que les dogmes étaient présents à l'origine relève de la mentalité moderne. On a toujours tendance à analyser les textes du Nouveau Testament pour y retrouver la foi de l'Église actuelle. Dans le monde sémitique, la foi est avant tout l'engagement d'une personne vis-à-vis de Dieu. Quand on passe dans le monde grec, elle se transforme : au lieu d'être une adhésion à une personne, elle devient adhésion à des vérités, à des dogmes. Elle "s'intellectualise". Pour beaucoup de gens, est chrétien celui qui va adhérer à un credo." [2]

Lucien Jerphagnon attire notre attention sur la crise arienne qui change tout. Auparavant, les conciles sont locaux : ce sont des tribunaux où l'on juge les minoritaires,tel celui de Hierapolis qui avait exclu Montan en 175. Avec la crise arienne au lieu d'être local (assorti de conséquences locales) le concile, par la volonté de l'empereur, devient oecuménique et les conséquences s'étendent à tout l'empire. La seule issue pour l'hérétique condamné est alors l'exil. [3]

[modifier] Dogmes catholiques

Il est impossible de parler de dogmes oecuméniques même si l'expression est tentante.[non neutre] Ces dogmes sont partagés par de nombreuses Églises chrétiennes. Toutefois, malgré la définition dogmatique originale[non neutre], à l'époque actuelle tous ne sont pas compris de la même manière qu'autrefois[non neutre]. La promulgation de chacun d'eux fut suivie d'un schisme, privant le dogme de ce caractère de catholicité[4].

[modifier] Dogmes proprement romains

[modifier] notes

  1. Depuis Walter Bauer, and Heresy in Earliest Christianity 1932, on sait que les hérésies, ou école de pensées, étaient premières en un temps où la règle hermétique la plus fréquente était plus c'est ancien, plus c'est authentique. Elles correspondaient à la fois au mode de transmission pharisien, groupe religieux dont les membres se réunissaient autour d'un maître, et au mode de transmission héllenistique, groupe philosophique dont les membres se réunissaient autour d'un maître.
  2. Le Monde de la Bible, juillet-août 1998
  3. : Arius sème la zizanie in Historia-thématique, mars-avril 2003, Les hérétiques
  4. qui, en grec, signifie "universel"

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

  • Les dogmes sont définis dans les textes du Magistère, consultables dans la Bibliothèque catholique en ligne (12000 pages). Le seul texte qui fait foi dans le catholicisme, est cependant l'Enchyridion cité ci-dessous qui rassemble les textes originaux tels que produits par les conciles. Il va de soi que le Magistère de l'église catholique romaine ne s'applique qu'aux catholiques romains. Les autres églises chrétiennes en sont exemptes.

[modifier] Bibliographie

  • H. Denzinger et A. Schönmetzer, Enchiridion Symbolorum, Definitionum et Declarationum de Rebus Fidei et Morum, Editio XXXVI emendata, Romæ, 1976.
  • Claude Tresmontant, Introduction à la théologie chrétienne (1967, Paris, le Seuil)
  • Bernard Sesboué s.j., Histoire des dogmes, 2000
  • Marie-Émile Boismard o.p., À l'aube du christianisme. Avant la naissance des dogmes, Paris, Cerf, 1998.
  • Le Catéchisme de l'Église catholique (1998)
  • Le Catéchisme hollandais (édition de 1967)
  • Le Catéchisme progressif de Monsieur Collomb