Al-Kamel

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Al-Malik al-Kâmil Nâsîr ad-Dîn[1] « le Parfait » (1180-1238) vice-roi d'Égypte sous le règne de son père al-Adel puis sultan ayyubide d'Égypte et de Syrie de 1218 à 1238.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il devient sultan alors que la cinquième croisade assiège Damiette. Al-Kamel parvient à contenir les croisés et à les empêcher d’achever d’encercler Damiette, en leur infligeant des pertes sévères. Mais la mort d’al-Adel entraîne une tentative de coup d’État au Caire, où de nombreux émirs profitent de l’éloignement d’al-Kamel pour tenter d’installer un de ses frères sur le trône. Al-Kamel doit lever son camp et remonter vers la capitale pour rétablir l’ordre. Les Francs peuvent encercler Damiette.

En 1219, il reçoit les renforts son frère al-Moazzam, accouru de Damas, mais doit faire des propositions de paix. Il est prêt à livrer aux Francs Jérusalem s’ils acceptent de quitter l’Égypte. Les Francs, en position de force, refusent de négocier. En octobre, al-Kamel leur propose l’ensemble de la Palestine à l’est du Jourdain, avec en prime la vraie croix. Jean de Brienne et les Francs de Syrie sont prêts à accepter, mais le cardinal espagnol Pélage, nommé par le pape à la tête de l’expédition, partisan de la guerre sainte à outrance, refuse de traiter avec les Sarrasins. Il ordonne l’assaut sur Damiette, qui n’oppose aucune résistance. Décidé à marcher sur le Caire, il attend l’arrivée imminente de l'Empereur Romain Germanique Frédéric II de Hohenstaufen. Al-Kamel se prépare à la guerre, appelant tous ses alliés à l’aide. En 1219, il rencontre saint François d'Assise.

Al-Kamel fait armer une flotte à l’ouest du delta, non loin d’Alexandrie, qui pendant l’été 1220, écrase les vaisseaux Occidentaux au large de Chypre. Al-Kamel renouvelle ses offres de paix auprès de Pélage, qui refuse, attendant toujours l’arrivée de Frédéric II. Celui-ci n’arrivera en fait que huit ans plus tard.

L’armée Franque quitte Damiette en juillet 1221 et marche vers Le Caire. Dans la capitale égyptienne, les soldats doivent utiliser la force pour empêcher la population de fuir. Al-Kamel à reçu des renforts de ses frères, al-Archaf, qui avec les troupes de la Djézireh, s’est joint à lui pour empêcher les envahisseurs d’atteindre Le Caire et al-Moazzam, qui se dirige avec son armée syrienne vers le nord, s’interposant entre l’ennemi et Damiette. La crue du Nil rend les terres si boueuses, qu’à la mi-août les Francs doivent retirer leur armée. Le 26 août, les digues sont démolies, et l’armée franque se retrouve enlisée. Deux jours plus tard, Pélage doit réclamer la paix : les Francs doivent évacuer Damiette et signer une trêve de huit ans. Leur armée pourra reprendre la mer sans être inquiétée.

Rencontre entre Al-Kamel (à droite) et Frédéric II (à gauche)
Rencontre entre Al-Kamel (à droite) et Frédéric II (à gauche)

Frédéric II épouse Isabelle, la fille de Jean de Brienne, et devient ainsi roi de Jérusalem (1225). Al-Kamel lui envoie une ambassade à Palerme, dirigée par l’émir Fakhreddin Ibn ach-Cheikh. Fakhreddin devient l’ami de l’empereur, grand admirateur de la civilisation musulmane. Les liens se resserrent entre le sultan du Caire et Frédéric II du Saint-Empire. Al-Kamel propose à l’empereur de venir en Orient occuper la Palestine et Jérusalem. Il voit d’un bon œil la création d’un État tampon entre l’Égypte et la Syrie qui appartient à son frère al-Moazzam, avec lequel il vient de se brouiller. Frédéric II, qui ne soucie pas de religion, pense de son côté que la prise de Jérusalem renforcerait sa position dans sa lutte contre le pape, qui vient de l’excommunier pour avoir retardé son expédition en Orient.

Al-Moazzam meurt en novembre 1227. Il laisse Damas à son fils An-Nasir Dâ'ûd, un jeune homme sans expérience. Al-Kamel peut désormais songer à s’emparer de Damas et de la Palestine, et n’a plus besoin de Frédéric II pour créer un État tampon entre l’Égypte et la Syrie.

En septembre 1228, Frédéric II débarque à Acre avec seulement trois mille hommes. Il est convaincu de s’emparer de Jérusalem avec l’aide de son allié al-Kamel. La situation politique a changé avec la mort d’al-Moazzam, mais al-Kamel, s’est engagé à lui livrer la ville. Par l’ambassade de Kakhreddin, les deux parties arrivent à un accord. Après un simulacre de guerre pour sauver la face d'al-Kamel auprès des musulmans, Frédéric II obtient Jérusalem, un corridor la reliant à la côte, ainsi que Bethléem, Nazareth, les environs de Saïda et la forteresse de Tibnin, à l’est de Tyr. Les musulmans gardent une présence dans la ville sainte dans le secteur du Haram ach-Charif, où sont groupés leurs principaux sanctuaires. Le traité est signé le 18 février 1229. L’empereur Frédéric II entre à Jérusalem un mois plus tard.

Le monde musulman réagit à ce qu’il considère comme une trahison de la part d’al-Kamel.Al-Kamel assiège son neveu An-Nasir Dâ'ûd à Damas. La ville est prise en juin 1229. An-Nasir s’installe dans la forteresse de Kerak, à l’est du Jourdain, d’où il mènera la résistance.

A la mort de al-Kamel en 1238, son fils Al-`Adil Sayf ad-Dîn lui succède en Égypte. Il est déposé en 1240 par des officiers turcs qui appellent son frère Al-Salih Ayyoub au pouvoir. Celui-ci emploie les mamelouks pour former sa garde personnelle.


Précédé par Al-Malik al-Kâmil Nâsîr ad-Dîn Suivi par
Al-Mansûr Nâsir ad-Dîn
Ayyoubides d’Égypte
(1218-1238)
Al-`Adil Sayf ad-Dîn

[modifier] Notes

  1. arabe : abū al-maʿālī nāṣir ad-dīn al-malik al-kāmil muḥammad ben sayf ad-dīn ʾaḥmad,
    أبو المعالي ناصر الدين "الملك الكامل" محمد بن سيف الدين أحمد

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes