Utilisateur:Sammyday/Procès de Nuremberg

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Procès de Nurembergpremier rang (de gauche à droite) : Göring, Hess, von Ribbentrop, Keitel ;second rang (de gauche à droite) : Dönitz, Raeder, von Schirach, Sauckel.
Procès de Nuremberg

premier rang (de gauche à droite) : Göring, Hess, von Ribbentrop, Keitel ;
second rang (de gauche à droite) : Dönitz, Raeder, von Schirach, Sauckel.

Le procès de Nuremberg fut intenté contre 24 des principaux responsables du régime nazi, accusés de complot, crime contre la paix, crimes de guerre et crime contre l'humanité. Il se tint à Nuremberg du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946.

Ce procès se déroule sous la juridiction du Tribunal militaire international de Nuremberg, créé en exécution de l'accord signé le 8 août 1945 par les gouvernements des États-Unis d'Amérique, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, de l'Union des républiques socialistes soviétiques et par le Gouvernement provisoire de la République française, afin de juger pour leurs actes les dirigeants du Troisième Reich.

Dès avant la fin de la guerre, l'idée de juger les responsables du conflit est évoquée, notamment aux réunions de Téhéran (1943), Yalta (1945) et Potsdam (1945) : les puissances alliées décident que les chefs du régime nazi devraient être jugés, et que le tribunal représenterait les principaux États victorieux : URSS, États-Unis, Royaume-Uni et France.

Sommaire

[modifier] Création du Tribunal

[modifier] Une lente maturation

Le 17 avril 1940, les gouvernements français, anglais et polonais (en exil) dénoncent « la persécution des Polonais [et] le traitement atroce infligé à la communauté juive de Pologne ». Le 25 octobre 1941, interrogé sur les buts majeurs de la guerre, Winston Churchill évoque le « châtiment des crimes commis dans les pays occupés par l'Allemagne » et envisage une répression rapide.

Le 13 janvier 1942, la déclaration de Saint-James signée par les dirigeants en exil des pays occupés (dont De Gaulle) fait apparaître la volonté, encore plus nette, de châtier les responsables des crimes commis contre les civils par l'Allemagne. Le 30 octobre 1943, par la déclaration de Moscou, Winston Churchill, Franklin D. Roosevelt et Joseph Staline précisent le processus. La libération progressive des territoires, surtout polonais et soviétiques, met d'ailleurs à jour les scènes de l'horreur, d'autant que les Allemands en déroute n'ont plus le temps de détruire toutes les preuves de leurs crimes alors Himmler avait pourtant ordonné de faire sauter toutes les installations des camps d'extermination où se déroulaient la Shoah et le Porajmos (génocide tsigane) ; au contraire, faisant preuve de plus en plus de violence, les troupes nazies commettent encore de nombreuses exactions durant leur retraite, exactions qu'ils n'ont plus le temps de cacher.

En avril 1945, la fin de la guerre approchant, les Britanniques se penchèrent sur la question de savoir si Hitler et les principaux dirigeants nazis devaient être jugés ou exécutés sans procès. Winston Churchill, Premier ministre britannique de 1940 à 1945, envisagea alors « d'exécuter Adolf Hitler sur la chaise électrique », sans procès, et d'exécuter sommairement les dirigeants nazis une fois qu'ils seraient capturés[1]. Sous la pression des Américains et des Soviétiques, les dirigeants nazis furent finalement jugés, la valeur pédagogique et médiatique d'un procès international étant préférée à une justice sommaire.

L'Union soviétique veut que les jugements aient lieu à Berlin, mais Nuremberg est choisie pour plusieurs raisons :

  • le palais de justice était grand, peu endommagé et comportait une grande prison ;
  • c'était le lieu de réunion annuelle du parti nazi, qui donnait lieu à de grandes manifestations et rassemblements, destinés à marquer l'opinion publique par leur importance.

[modifier] Composition du tribunal

Les juges, suppléants et procureurs font partie des quatre puissances alliées:

Le procureur américain est Robert Jackson, le procureur britannique est Hartley Shawcross. Quant au procureur soviétique, c'est le Lieutenant-Général Rudenko.

Au début, le procureur français était François de Menthon. Mais le général de Gaulle nomma Auguste Champetier de Ribes, délégué du gouvernement provisoire au procès de Nuremberg. Celui-ci y soutint l'accusation pour le compte des pays occupés à l'Ouest : la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège.

Près de 200 Allemands sont jugés lors des différents procès de Nuremberg, et quelque 1600 autres dans d'autres tribunaux militaires.

[modifier] Justice internationale ou vengeance des vainqueurs?

Sous le prétexte qu'on a refusé aux défenseurs le droit de se plaindre de la sélection des juges, certains estiment que le tribunal n'était pas impartial. Le caractère "international" des juges doit être pondéré du fait qu'ils n'étaient en fait que l'émanation des principaux vainqueurs, les pays neutres, colonisés et ou ayant sommairement soutenu les Alliés n'étant pas représentés.

De plus, les textes constitutifs du tribunal de Nuremberg affirment dans les articles 19 et 21 : "Le tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l'administration de la preuve. Il adoptera et appliquera autant que possible une procédure rapide et non formaliste et admettra tout moyen qu'il estimera avoir une valeur probante" ; "Le tribunal n'exigera pas que soit rapportée la preuve des faits de notoriété publique, mais les tiendra pour acquis. Il considère également comme preuves authentiques les documents et rapports officiels des gouvernements alliés."

Dans sa déclaration liminaire, Robert H. Jackson, représentant du ministère public, déclarait : « La disparité énorme qui existe entre la situation des accusateurs et celle des accusés pourrait discréditer notre action si nous hésitions à faire preuve d'équité et de modération, même sur des points mineurs [...] Nous ne devons jamais oublier que les faits pour lesquels nous jugeons ces accusés sont ceux pour lesquels l'Histoire nous jugera demain. Leur donner une coupe empoisonnée, c'est aussi la porter à nos lèvres. Nous devons accomplir notre tâche avec détachement et intégrité intellectuelle afin que ce procès représente pour la postérité la réalisation des aspirations humaines à la justice. »

Le caractère à la fois rétroactif et ad hoc des définitions de crime de guerre et de crime contre l'humanité en constitue toutefois une faiblesse vis-à-vis des fondements du droit, qui pose comme principe la non-rétroactivité des lois pénales.

Les puissances victorieuses n'étaient pas non plus exemptes de crimes commis durant la guerre (notamment le bombardement de Dresde). Le bombardement massif de populations civiles a donc été exclu des faits reprochés aux forces de l'Axe, en raison de sa pratique par les Alliés. Les Soviétiques accusèrent les troupes allemandes du Massacre de Katyn, alors qu'il fut commis sous l'autorité de Staline, et reconnu comme tel seulement après la chute du mur.

De même, les charges concernant la conspiration en vue d'envahir la Pologne étaient délicates à traiter, compte tenu de la signature du Pacte de non-agression entre le Troisième Reich et l'URSS en août 1939. L'URSS ayant profité de l'invasion allemande pour attaquer l'est de la Pologne, comme la Pologne avait fait lors de l'invasion allemande de la Tchécoslovaquie (mais sans conspiration pour celle-ci), il est difficile de reprocher l'attaque aux dirigeants accusés, sous peine de devoir demander des explications à certains des pays vainqueurs.

Ainsi donc, on peut voir des accusations abandonnées (notamment contre Karl Dönitz), sous prétexte que les Alliés avaient fait de même (ce qui reviendrait presqu'à dire que les criminels étaient exempts des crimes que les "policiers" avaient également commis). Sur ce point-là, le tribunal est donc fragilisé, mais ces faits ne réapparurent que bien plus tard et n'entraînèrent donc pas de réels problèmes pendant le procès.

Ce procès pose plusieurs grandes questions. Les réponses apportées sont aujourd’hui partielles ou discutables du fait de leur dimension politique, philosophique et éthique. Il y a trois thèmes dans le débat :

  • Dans quelle mesure l’obéissance peut servir d’excuse ?

De nombreux accusés, notamment des fonctionnaires et des soldats, ont mis en avant que l'obéissance à leurs chefs les avaient empêché d'exercer leur libre-arbitre, et de ne pas commettre les crimes qui leur étaient reprochés.

  • Qui savait quoi des crimes commis ?

Certains membres de l'administration, notamment, ont expliqués qu'ils ne pouvaient savoir qu'en envoyant des gens dans les "camps de travail", ils les condamnaient à être torturés, exécutés, etc. Cette défense a été reprise plusieurs fois depuis le procès, notamment lorsque les cheminots ont été accusés de complicité dans la Shoah.

  • Ces crimes n’ont-ils été commis que par l’Allemagne ?

Le massacre de Katyn, le bombardement de Dresde et les autres bombardements dont les civils ont été victimes, et même les naufrages du Wilhelm Gustloff ou du Cap Arcona peuvent être assimilés à des crimes de guerre, tout comme l'exécution sommaire de soldats allemands prisonniers. Les coupables seront très rarement jugés, et uniquement lorsque les crimes n'avaient pas été commis dans le cadre d'une opération militaire qui occasionnait ceux-ci.

La Gestapo et la SS sont jugées criminelles. Sont collectivement criminels tous ceux qui sont devenus ou restés membres de ces organisations en sachant qu’elles étaient utilisées à des fins criminelles.

Le procès de Nuremberg perturbe les habitudes militaires durant la guerre. En effet, il permet aux vainqueurs de juger les vaincus, si ceux-ci ont commis des crimes. Ainsi ce procès peut, au-delà d’une volonté de justice, être aussi vu comme un prélude à la création d'une justice internationale, au-dessus des nations.

[modifier] Le procès principal

[modifier] Les chefs d'accusation

Le tribunal militaire international s'ouvre le 18 octobre 1945 à la cour suprême de Berlin, en vertu des principes et procédures de la Charte de Londres. La première séance est présidée par le juge Nikitchenko. Le premier procès s'ouvre contre vingt-quatre grands dirigeants et six organisations : le NSDAP (parti nazi), les SS, SD, la Gestapo, les SA et le haut commandement de l'armée. Les réquisitions portent sur :

  1. complot ou plan concerté en vue de commettre l'un des trois autres crimes
  2. crimes contre la paix (« direction, préparation, déclenchement ou poursuite d'une guerre d'agression ou d'une guerre de violation des traités, assurances ou accords internationaux »)
  3. crimes de guerre (« assassinat, mauvais traitements ou déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, assassinat ou mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, exécution des otages, pillages de biens publics ou privés, destruction sans motif des villes et des villages, ou dévastation que ne justifient pas les exigences militaires »)
  4. crimes contre l'humanité (« assassinat, extermination, réduction en esclavage, déportation et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux »)

Les trois dernières charges ont été définies (ou redéfinies pour les crimes de guerre) pour le procès.

[modifier] Le déroulement du procès

Le procès débute le 20 novembre 1945 à 10 heures. La première journée est consacrée à la lecture de l'acte d'accusation par les procureurs.

Le 21 novembre les accusés répondent tous non coupable. De ce jour jusqu'au 20 décembre 1945, le procureur Robert Jackson lit les différentes charges et ses adjoints présentent les preuves. L'accusation passe en détail l'avant-guerre, son déclenchement et l'occupation de l'Europe. C'est le 13 décembre que le procureur adjoint américain s'attaque aux camps de concentration et aux ghettos juifs.

Du 20 décembre 1945 au 2 janvier 1946, les travaux du tribunal sont suspendus, les juges et procureurs repartent dans leur famille, les avocats ont un délai de 12 jours pour préparer leurs dossiers.

Dès le 3 janvier, à la reprise du procès, des interrogatoires capitaux ont lieux: celui du gruppenführer SS Otto Ohlendorf sur l'extermination des juifs à l'est et celui de Dieter Wisliceny l'adjoint d'Eichmann à la Gestapo sur la déportation.

Dans les mois qui suivent, des survivants de l'holocauste témoignent comme Abraham Suzkevet le 27 février.

Le 16 avril 1946 c'est le commandant d'Auschwitz, Rudolf Höss en personne, qui raconte en détails le fonctionnement de son camps.

C'est finalement le 13 mai 1946, 80 jours après l'ouverture du procès que les accusés sont entendus, l'accusation à présenté jusqu'ici 29 témoins et 2700 documents. Le premier accusé à être interrogé est Hermann Göring, le dignitaire nazi vedette du procès qui en l'absence de Adolf Hitler, Heinrich Himmler et Joseph Goebbels fait figure de "chef" auprès des autres accusés. Son duel contre les procureurs sera le moment fort du procès et massivement suivi par la presse, d'autant plus que les autres accusés s'aligneront sur lui pour leur propre défense (exceptéAlbert Speer).

La presse s'attendait à voir en Hermann Göring un morphinomane obèse et découvre surprise l'ancien commandant de la Luftwaffe en forme et amaigri de 35 kilos grâce à sa cure de désintoxication. Avec sa répartie, l'ancien chef nazi met à mal le procureur Robert Jackson et à chaque question de celui-ci ou de son avocat, Hermann Göring se lance dans d'interminables monologues et fait l'apologie du régime nazi. Le président du tribunal demandera par la suite aux autres accusés de ne pas se répandre en paroles de la même façon que lui.

Si Göring "triomphe" sur Jackson en éloquence, ce n'est pas le cas contre les autres procureurs:

-Face au procureur Britannique Maxwell-Fyle Göring se vante de sa position de n°2 du régime tout en niant connaître la solution finale. Le procureur Britannique lui demandera pourquoi de nombreux dirigeants nazis moins élevés que lui avaient connaissance des camps d'extermination alors que lui-même, malgré son rang, n'en avait jamais eu connaissance. Göring visiblement troublé par des questions similaires tente de les éviter ou répond timidement.

-l'ancien maréchal du IIIe Reich s'effondre finalement face au procureur Soviétique Rudenko. Sur ses propres directives et discours à propos de l'exploitation des territoires occupés, Göring accablé par les documents se contredit. Son visage devient livide et ses mains tremblent selon le correspondant du Daily Express. Les autres journalistes noteront qu'il rejoint le banc des accusés dans un état de complet épuisement (compte rendu du procès tome 9).

Tous les autres accusés passant après lui s'aligneront sur sa défense, faisant l'apologie du régime, refusant leur culpabilité et ne critiquant à aucun moment Hitler et ses décisions. Tous diront n'avoir fait qu'obéir aux ordres, motif de défense surtout repris par les militaires. Cette défense de leur part fut jugé comme un mauvais prétexte et les officiers Wilhelm Keitel et Alfred Jodl seront condamnés à mort. En revanche les grands amiraux Erich Raeder et Karl Donitz recevront chacun une peine de prison.

Les avocats des grands amiraux accompliront la meilleur défense du procès, ils s'attaqueront à l'accusation d'avoir coulé les navires marchands ou neutre en prouvant que l'amiral américain Chester Nimitz avait fait de même dans le pacifique et fait surprenant, alors que l'Allemagne assistait au procès par la presse sans intervenir, 67 commandants de sous-marins en détention signeront une pétition collective contestant l'accusation d'avoir abattu les naufragés et la feront parvenir à Nuremberg. (compte rendu du procès tome 5 et 13)

L'accusé du procès le plus marquant après Göring est sans conteste Albert Speer, Il sera le seul à faire son autocritique et gagnera la clémence du tribunal. Son interrogatoire à surprit la presse et l'ensemble du tribunal, jusqu'ici, tous les accusés avait suivis les pas de Göring sans remettre en question le régime et Hitler, Speer lui assuma sa responsabilité. Les procureurs lui reprochaient d'avoir exploité la main d'œuvre pendant ses fonctions de ministre de l'armement et de la production de guerre. Quand on lui demanda s'il souhaitait limiter sa responsabilité à son domaine technique il refusa et déclara qu'il devait assumer d'autant plus que les autres accusés se dérobaient et que le chef du gouvernement Allemand s'y était soustrait devant le monde entier et le peuple allemand (compte rendu du procès tome 16). La prestation de Speer fit forte impression aux juges et aux procureurs. Ses biographes hésitent sur les intentions de Speer: sincérité ou stratagéme politique?

Le procès prit fin le 31 août 1946 et le jugement fut rendu le 1er octobre, les condamnations à mort furent exécutées les 15 et 16 octobre.

[modifier] Les accusés et le verdict

Légende. « A » accusé — « C » accusé et déclaré coupable — « º » aucune charge

Les 24 accusés furent :
Accusé Charges Fonctions Sentence Remarques
1 2 3 4
Martin Bormann
A º C C Chef de la chancellerie du parti nazi et secretaire particulier d'Hitler Mort par pendaison Jugé par contumace. Il a été prouvé plus tard qu'il avait déjà été tué, à la fin de la bataille de Berlin.
Karl Dönitz
A C C º Chef de la Kriegsmarine à partir de 1943 10 ans Initiateur de la campagne des U-boot et successeur désigné d'Hitler (dirigeant du Troisième Reich entre le 1er et le 8 mai 1945). Reconnu coupable d'avoir fait couler des bateaux de commerce sans sommation en violation du droit international, son avocat réussit à atténuer sa peine en prouvant que les Américains faisaient de même dans le Pacifique avec les bateaux japonais.
Hans Frank durant sa détention
Hans Frank
A º C C Gouverneur général de la Pologne Mort par pendaison Avocat d'Hitler, président de l'Académie de droit allemand entre 1934 et 1941. Repenti, le psychiatre de la prison nota qu'il était résigné et qu'il monta les marches de l'échafaud hativement contrairement aux autres condamné.
Wilhelm Frick
A C C C Ministre de l'Intérieur et protecteur de Bohême-Moravie Mort par pendaison Auteur des lois antisémites de Nuremberg en 1935. Il est le seul prisonnier à ne pas avoir voulut monter sur l'échafaud, affolé, il fut prit en main par les gardes.
Hans Fritzsche au procès
Hans Fritzsche
A A A º Responsable de la presse et de la radio au ministère de la propagande Acquitté Poursuivi à la place de Joseph Goebbels. Jugé plus tard par un tribunal allemand de dénazification, il fut libéré en 1950.
Walther Funk
A C C C Ministre de l'Économie et président de la Reichsbank Emprisonnement à perpétuité Successeur de Schacht. Il a reçu de l'or de la part des SS commandant les camps de concentration. Libéré pour cause de santé le 16 mai 1957
Goering durant son emprisonnement
Hermann Göring
C C C C Commissaire à l'aviation, commandant de la Luftwaffe et ministre de l'Intérieur de Prusse, numéro 2 du régime Mort par pendaison Apparait considérablement amaigri devant le tribunal. Morphinomane, il a subi une cure de désintoxication. Accusé le plus populaire parmi les gardes américains et le plus influent parmi ses co-accusés. S'est suicidé la veille de son exécution avec une capsule de cyanure.
Hess durant son emprisonnement
Rudolf Hess
C C A A Dauphin proclamé d'Hitler et membre du Conseil de la défense du Reich Emprisonnement à perpétuité Il fut capturé lorsqu'il atterrit mystérieusement en Écosse, seul aux commandes de son avion en 1941. Prétendit être amnésique, il fut diagnostiqué comme une « personnalité hystérique ». Il se donna la mort dans sa cellule de la prison de Spandau, le 17 août 1987.
Alfred Jodl
C C C C Chef du bureau des opérations du commandement suprême de la Wehrmacht Mort par pendaison Acquitté à titre posthume de toutes les charges par un tribunal allemand de dénazification en 1953. Sa condamnation à mort fut la seule qui surprit la presse parmi les autres accusés.
Ernst Kaltenbrunner
A º C C Chef de l'Office suprême de sécurité du Reich (RSHA) Mort par pendaison Autrichien. Le plus haut chef SS survivant, successeur de Reinhard Heydrich (assassiné en 1942) comme responsable (1943-1945) de la RSHA (Reichssicherheitshauptamt), dont faisait partie la Gestapo. Le camp de Mauthausen avait été mis en fonctionnement pendant qu'il était responsable SS pour une large partie de l'Autriche. Ses visites à Mauthausen ont été démontrées par les photos que le témoin Boix (appelé par l'accusation française) a montré au cours de sa déclaration. Juste avant d'être pendus, il déclara avoir fait son devoir et ne pas avoir commis de crime.
Wilhelm Keitel
C C C C Chef de l'Oberkommando der Wehrmacht (état-major général de la Wehrmacht) Mort par pendaison A reconnu l'exécution massive de prisonniers soviétiques par la Wehrmacht. Lors de son exécution, il s'est écrié : « Vive l'Allemagne ».
Aucune photo libre disponible
Gustav Krupp
von Bohlen
und Halbach
A A A A Dirigeant du groupe Krupp Ag Considéré comme médicalement inapte, il a échappé au procès.
Aucune photo libre disponible
Robert Ley
A A A A Dirigeant du Front allemand du travail Se suicide avant le procès, le 25 octobre 1945
Konstantin
von Neurath
C C C C Ministre des Affaires Étrangères et protecteur de Bohème-Moravie 15 ans Libéré pour raison de santé le 6 novembre 1954
Franz von Papen
A A º º Ancien chancelier de la République de Weimar, ambassadeur en Turquie pendant la guerre Acquitté A aidé, parmi d'autres, Hitler à arriver au pouvoir. Condamné en 1947 par un tribunal allemand de dénazification à une peine de huit ans, il en purgea deux.
Erich Raeder
A C A º Chef de la Kriegsmarine jusqu'en 1943 Emprisonnement à perpétuité Responsable de la guerre sous-marine à outrance et de l'exécution de commandos alliés. Ne voulant pas passer le reste de sa vie en prison, il demanda à être condamné à mort lui aussi, sa demande fut refusé. Libéré pour raison de santé le 26 septembre 1955
Joachim von Ribbentrop
Joachim
von Ribbentrop
C C C C Ministre des Affaires Étrangères Mort par pendaison A signé le Pacte de non-agression avec l'URSS en 1939. Il a participé aux plans d'agression de la Tchécoslovaquie, de la Pologne et de l'URSS. Avant de passer sur l'échafaud, il déclara : "Que Dieu protège l'Allemagne"
Aucune photo libre disponible
Alfred Rosenberg
C C C C Ministre des Territoires de l'Est Mort par pendaison Idéologue et théoricien nazi
Fritz Sauckel
A A C C Plénipotentiaire général pour l'emploi de la main d'œuvre (responsable du STO) Mort par pendaison A fait transférer près de cinq millions de travailleurs forcés en Allemagne. À l'annonce du verdict le condamnant à mort, il crut à une erreur et refusa de croire à son exécution, sur l'échafaud il déclara être innocent.
Hjalmar Schacht
A A º º Ministre de l'Économie jusqu'en 1937 et président de la Reichsbank jusqu'en 1939 Acquitté Banquier, a contribué au redressement économique de l'Allemagne, puis en disgrâce, a fini la guerre dans un camp de concentration. Considéré comme le plus intelligent des accusés (meilleurs résultats aux tests de QI du psychologue de la prison). Condamné par la suite à huit ans de prison par un tribunal allemand, il fut libéré en 1948.
Baldur von Schirach au procès
Baldur
von Schirach
C º º C Chef de la Jeunesse hitlérienne et Gauleiter de Vienne 20 ans Repenti. Responsable de la déportation de Juifs autrichiens en Pologne.
Arthur Seyß-Inquart au procès
Arthur
Seyß-Inquart
A C C C Ministre de l'Intérieur de la République autrichienne en 1938 et Commissaire du Reich pour les Pays-Bas Mort par pendaison Chef du parti nazi en Autriche, a favorisé l'Anschluss en 1938. Responsable de la déportation des juifs hollandais. Dernier des accusés à être pendus, il déclara sur l'échafaud qu'il espérait que sa mort serait le dernier acte de la seconde guerre mondiale.
Albert Speer
º º C C Ministre de l'armement 20 ans Architecte d'Hitler, il l'aurait empêché de mener à bien ses projets de destruction complète de l'Allemagne devant l'avancée des Alliés en 1945. Responsable de l'exploitation de la main d'œuvre de camps de concentration en tant que ministre de l'Armement. Repenti.
Julius Streicher
A º º C Directeur du journal antisémite Der Stürmer et Gauleiter de Franconie Mort par pendaison A organisé un boycott des commerçants juifs en 1933 et appelé à l'extermination des juifs. Considéré comme le moins intelligent des accusés (plus mauvais résultats aux tests de QI du psychologue de la prison). Il était profondément méprisé par ses co-accusés. Persuadés que le tribunal était composé uniquement de juif et que le verdict avait été décidé bien avant le procès il fit sensation lors de sa pendaison en invectivant les personnes présente, leur promettant qu'ils seraient pendus par les communistes et conclua par "heil Hitler"

Les potences des condamnés furent préparées par l'ancien bourreau du Reich Reichhart. Elles furent dressées dans l'ancien gymnase du Palais de Justice de Nuremberg (qui fut détruit en 1987 lors de travaux de réfection). Cependant, ce fut l'exécuteur officiel de l'armée américaine le sergent-chef John C. Woods qui officia, assisté de son adjoint Joseph Malta.

Après les exécutions, le 16 octobre 1946, les corps des condamnés furent incinérés dans un crématorium à Munich, et les cendres dispersées dans un affluent de l'Isar, afin que les sépultures des condamnés ne deviennent pas un lieu de culte comme l'avait prédit Göring pendant le procès.

Ceux qui furent condamnés à l'emprisonnement purgèrent leurs peines à la prison de Spandau à Berlin.

[modifier] Les procès suivants

D'autres criminels nazis furent jugés séparément à Nuremberg et condamnés à mort, tels que Otto Ohlendorf, chef d'un Einsatzgruppe (groupe d'action spécial) et de la section III du RSHA ; Karl Brandt, médecin personnel d'Hitler et responsable du programme d'euthanasie ; Wolfram Sievers, secrétaire général de l’Ahnenerbe (Institut de recherche des SS), etc.

Au total, il y eut douze autres procès distincts :

  1. le Procès des docteurs (ou Procès des médecins), qui aboutit à sept condamnations à mort, cinq à perpétuité, le reste se composant de peines de prison et d'acquittements
  2. le Procès Milch : une condamnation à perpétuité
  3. le Procès des juges : quatre condamnations à perpétuité
  4. le Procès Pohl, ou procès du WVHA : quatre condamnations à mort, trois condamnations à perpétuité
  5. le Procès Flick : peines de prison
  6. le Procès IG Farben : peines de prison
  7. le Procès des otages : deux condamnations à perpétuité
  8. le Procès du RuSHA : une condamnation à perpétuité
  9. le Procès des Einsatzgruppen : treize condamnations à mort dont quatre exécutées, deux à perpétuité
  10. le Procès Krupp : peines de prison
  11. le Procès des ministères : peines de prison
  12. le Procès du Haut Commandement militaire : deux condamnations à perpétuité

[modifier] Héritage du procès

Les procès de Nuremberg ont permis d'ouvrir la voie vers une juridiction internationale. Dans leur foulée furent notamment institués à quelques mois d'intervalles les procès de Tokyo, pour juger les criminels de guerre du régime shōwa, et la Cour pénale internationale qui siège désormais à La Haye.

L'Assemblée générale des Nations unies a confirmé le 11 décembre 1946 « les principes de droit international reconnus par le Statut du tribunal de Nuremberg et par le jugement de celui-ci », et leur a donné une valeur permanente[2].

On doit aux Principes de Nuremberg, un document réalisé pendant ce procès, la définition des crimes contre la paix, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. En outre, les expériences médicales conduites par des médecins nazis ont conduit, à l'issue du « Procès des docteurs », à la création du Code de Nuremberg qui pose des principes en matière d'expérimentation médicale sur des sujets humains.

Le concept d'« éthique de la recherche » est issu de la République de Weimar, mais qu'il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour le voir émerger[3].

Les films documentaires sur les camps de concentration projetés lors du procès ont par ailleurs profondément marqué l'opinion publique, contribuant à faire connaître les images des atrocités commises par les nazis.

[modifier] Filmographie

[modifier] Bibliographie

(recension : [1])

  • Antoine Garapon, Des crimes qu’on ne peut ni punir ni pardonner, Odile Jacob, 2002
  • Gustave Gilbert, Le journal de Nuremberg, Flammarion, 1948
  • Leon Goldensohn, Les entretiens de Nuremberg, présentés par Robert Gellately, Éditions Flammarion, version française, 2005
  • Bruno Halioua Le Procès des médecins de Nuremberg, Irruption de l’éthique médicale moderne, Édition Vuibert, 2007 (ISBN 9782711772469)
  • Pierre Hazan, La Justice face à la guerre – De Nuremberg à la Haye, Stock, 2002
  • Telford Taylor, Procureur à Nuremberg, Seuil, 1998
  • Jean-Marc Varaut, Le procès de Nuremberg, Paris, Perrin, 2002 (éd. or. 1992) (ISBN 2262019827)
  • Annette Wieviorka, Le procès de Nuremberg, ed. Liana Levi, Paris, 2006.(ISBN 286746420x)
  • Joe J. Heydecker et Johannes Leeb, Le procès de Nuremberg, Éditions J'ai Lu, Paris, 1959.

[modifier] Notes

  1. War Cabinet Minutes of 47th Meeting - page 67
  2. Résolution 95(1), Assemblée générale, Nations Unies.
  3. Inserm : l'éthique

[modifier] Liens externes