Cap Arcona

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Cap Arcona
Maquette du Cap Arcona (avant 1940) dans l'exposition du site commémoratif du camp de NeuengammeMaquette du Cap Arcona (avant 1940) dans l'exposition du site commémoratif du camp de Neuengamme
Type : Paquebot
Histoire
Quille posée : 1926
Lancement : 14 mai 1927
En service : 29 octobre 1927
Statut : Coulé le 3 mai 1945
Caractéristiques techniques
Longueur : 205,9 m (hors-tout)
196,2 m (flottaison)
Maître-bau : 25,8 m
Tirant d'eau : 12,8 m (8,7 m)
Port en lourd : 11 500 tpl
Tonnage : 27 561 BRT, 15 011 NRT
Propulsion : 2 turbines à vapeur, 2 hélices
Puissance : 17 500 kW
Vitesse : 20 nœuds
Autres caractéristiques
Passagers : 1315
Équipage : 475
Chantier : Blohm & Voss
Armateur : Hamburg-Südamerikanische Dampfschiffahrtsgesellschaft (HSDG)
Pavillon : Bahamas

Le Cap Arcona était un paquebot allemand de grand luxe, dont l'histoire est liée à l'une des deux plus grandes tragédies maritimes de la Seconde Guerre mondiale, donc de l'Histoire : le 3 mai 1945, il est coulé avec deux autres navires par l'aviation britannique alors qu’il transporte des milliers de déportés sortis du camp de concentration de Neuengamme.

Sommaire

[modifier] Fierté de la marine allemande

Ce bateau à vapeur rapide appartenait à la HSDG, Hamburg-Südamerikanische Dampfschifffahrts Gesellschaft (entreprise de croisières entre Hambourg et l’Amérique du Sud). Construit par les chantiers Blohm und Voss de Hambourg, le Cap Arcona fut lancé le 14 mai 1927. D’une longueur de 206 mètres, d’un tonnage de 27 500 tonnes et doté de cales profondes, il était considéré comme l’un des plus beaux navires de son temps. Son nom, Cap Arcona, provient du Kap Arkona sur l’île allemande de Rügen (Mecklembourg-Poméranie occidentale). Ce vapeur servit aussi bien à des croisières de luxe qu’à l’émigration, principalement vers l’Amérique du Sud. Le 3 décembre 1928, à Rio de Janeiro, un hydravion transportant l’élite intellectuelle brésilienne et chargé d’accueillir Santos-Dumont, qui était à bord du Cap Arcona, s’échoua près du navire.

[modifier] Réquisition par la Kriegsmarine

Le navire fut réquisitionné par la Kriegsmarine le 25 août 1939. Il resta à quai dans le port de Gotenhafen, baie de Danzig (mer Baltique), Prusse-Orientale, servant de logement flottant aux troupes de la Kriegsmarine.

[modifier] Un intermède cinématographique

En 1942-1943, un film de propagande nazie y fut tourné, Titanic.

En 1944, il reçut l'ordre de transporter des civils et des soldats entre Gotenhafen et Copenhague, mais ses turbines tombant en panne, il fut remorqué et réparé dans un chantier naval scandinave. Il fut restitué en mauvais état à la compagnie Hamburg-Süd le 14 avril 1945.

[modifier] Des prisons flottantes

Le même jour du 14 avril, Heinrich Himmler donne l'ordre de faire disparaître les déportés avant l'arrivée des Alliés.

Vue aérienne du camp prise par l'aviation britannique le 16 avril 1945.
Vue aérienne du camp prise par l'aviation britannique le 16 avril 1945.

Le 4 mai, les Alliés libèrent donc un camp de Neuengamme vide, bien qu'il ait reçu 106 000 déportés à partir de 1938. C'est le gauleiter, chef SS du district de Hambourg, Karl Kaufmann qui fit diriger les déportés vers Lübeck, où se trouvaient le Cap Arcona et deux navires plus petits, le Thielbek et l'Athen, ainsi que le Deutschland.

Les capitaines du Cap Arcona, Heinrich Bertram, et du Thielbek, John Jacobsen, sont informés des projets nazis le 18 avril. Jacobsen est déchu de son commandement le 19. Dès le 20 commence l'embarquement sur les navires de 11 000 déportés arrivés à Lübeck entre le 19 et 26 avril, malgré les protestations de la Croix-Rouge suédoise.

L'officier SS Gehrig ordonne au capitaine de l'Athen, Fritz Nobmann, d'embarquer 2 300 déportés accompagnés de 280 SS et kapos et de les transférer au Cap Arcona, ancré à 4 km au large. Nobmann refuse, puis menacé de mort, s'exécute. Mais le commandant Bertram refuse le transbordement et l’Athen doit repartir au port. Ce n'est que le 26 sous la menace d'un jugement sommaire que Bertram doit se résoudre au transfert.

Sous le commandement du SS Kirstein, les gilets de sauvetage sont enlevés, alors que bancs et banquettes (possibles radeaux) sont stockés dans les cales, ce qui ne laisse aucun doute sur les projets allemands de couler le navire avec ses occupants. En plusieurs voyages jusqu'au 30 avril, 6 500 déportés et 600 gardes sont amenés sur le Cap Arcona, où ils survivent dans des conditions atroces. On compte plusieurs dizaines de morts chaque jour. Le 30, des prisonniers sont enlevés du navire tant la surpopulation exaspère même les SS et en raison d'un accord avec la Croix-Rouge pour exfiltrer les déportés français vers les hôpitaux suédois. Mais arrivés du camp de concentration de Stutthof, 500 nouveaux déportés arrivent à Lübeck.

Le 3 mai, alors que des sous-marins allemands se préparent à torpiller les navires-prisons, des chars britanniques arrivent dans la ville et un avion de reconnaissance repère les navires. Deux officiers britanniques écoutent le rapport terrifiant de la Croix-Rouge et promettent d'agir, mais il est trop tard pour détourner l'attaque lancée par la RAF.

[modifier] La tragédie de Lübeck

Baie de Lübeck, à trois kilomètres de Neustadt (en haut à gauche): Position du Cap Arcona au moment de son naufrage.
Baie de Lübeck, à trois kilomètres de Neustadt (en haut à gauche): Position du Cap Arcona au moment de son naufrage.

Le 3 mai 1945 à 14 h 30, quatre jours après le suicide d’Hitler, le Cap Arcona, le liner de luxe allemand d’avant-guerre de 27 561 tonnes et de 206 mètres de long, le Thielbek (un cargo de 2 815 tonnes) l'Athen et le Deutschland (liner de 21 046 tonnes), ancrés dans la baie de Lübeck au large de Neustadt (Schleswig-Holstein) et Scharbeutz furent bombardés et coulés par des chasseurs-bombardiers Typhoons 1B du Groupe 83 du Second Tactical Air Force de la RAF commandés par le capitaine Martin Scott Rumbold. Environ 7 000 à 8 000 déportés périrent noyés, les survivants nagèrent dans la mer Baltique glaciale puis furent mitraillés par les SS sur la plage.

À bord des deux premiers bateaux, plus de 7 500 déportés des camps de concentration de Neuengamme près de Hambourg et de Stutthof près de Danzig, dont une moitié étaient des prisonniers de guerre russes et polonais et d’autres français (résistants, réfractaires au STO, anciens STO, etc.), allemands (droit commun), danois, etc., ont été rapidement évacués de ces camps en face de l’avancée rapide des troupes britanniques. Arrivant dans le port de Lübeck, ils furent forcés de monter à bord de l’Athen (un cargo de 1 936 tonnes) pour être transférés dans le Cap Arcona dont le capitaine, Heinrich Bertram, refusa de les prendre à bord en protestant que son bateau ne pouvait en contenir que 700. Menacé de mise aux arrêts et d’exécution sommaire, il obéit et laissa 7 000 déportés être entassés par quelque 600 SS dans les cales profondes de son navire.

Ces bateaux devaient être sortis en pleine mer puis sabordés, noyant tous ceux qui étaient à bord selon l’ordre d’Himmler indiquant à tous les commandants de camps de concentration qu’aucun déporté ne devait tomber vivant entre les mains de l'ennemi.

Quand l'Athen eut fini son travail de transbordement, un groupe de déportés fut retransferé du Cap Arcona (qui était maintenant trop surpeuplé) à l'Athen. Le capitaine de ce dernier accostait alors son navire contre le quai de Neustadt et déployait un drapeau blanc, ce qui sauva 1 998 personnes. À une courte distance de là, le liner Deutschland était ancré et était en train d’être converti en navire-hôpital. Tirant leurs roquettes, les Typhoons du 184th Squadron basé à Hustedt attaquèrent d’abord, touchant les trois bateaux. Les capitaines du Cap Arcona et du Thielbek firent déployer un drapeau blanc.

Typhoon 1 B armé de 4 canons de 20 mm.
Typhoon 1 B armé de 4 canons de 20 mm.

La seconde attaque vint du 198th Squadron basé à Plantlünne dirigé par le Group Captain Johnny Baldwin. La troisième vint du 263rd Squadron basé à Ahlhorn, l’escadrille attaqua le Deutschland et la quatrième attaque effectuée par le 197th Squadron basé aussi à Ahlhorn. Le Deutschland, s’embrasa rapidement, la quille à l’air et coula quatre heures plus tard. Heureusement, il n’y avait aucun déporté à bord et l’équipage avait déserté le navire après la première attaque. Le Cap Arcona, avec 4 650 déportés piégés en dessous dans les cales profondes suffoquèrent dans la fumée et les flammes, le navire s’inclina sur un côté, fut en partie submergé et s’embrasa. Quelques-uns des déportés réussirent à s’en extraire et à se cramponner à la coque du navire, d’autres sautèrent dans la mer Baltique glaciale. On a compté 316 rescapés. Le Thielbek se transforma en épave où l’incendie couvait et coula quarante-cinq minutes plus tard. Du Thielbek, sur 2 800 déportés seulement 50 furent sauvés. L'Athen ayant hissé le drapeau blanc, les 1 998 passagers furent épargnés. Beaucoup de survivants, essayant de nager jusqu’à la plage, furent abattus dans l’eau par les mitrailleuses des Typhoons volant en rase-mottes et tournant autour des bateaux, d’autres par les unités de la SS, des Jeunesses hitlériennes, de l'infanterie de marine stationnées sur la plage. Les SS en barques épargnèrent uniquement ceux en uniforme SS, au moins 400.

Des photos (des navires en flamme; du Deutschland chavirant, du Thielbek, du Cap Arcona, de survivants nageant dans la mer Baltique glaciale) furent prises lors d'une mission de reconnaissance au-dessus de la baie de Lübeck par un avion F-6 du 161st Tactical Reconnaissance Squadron de l'USAAF vers 17 heures.

Mémorial international des déportés victimes du Cap Arcona et du Thielbek dans le cimetière d'honneur à Neustadt en Holstein
Mémorial international des déportés victimes du Cap Arcona et du Thielbek dans le cimetière d'honneur à Neustadt en Holstein

En tout, environ 8 000 personnes moururent dans cette tragédie (7 300 déportés et 600 SS), 314 déportés et 2 membres d’équipage furent sauvés. Les victimes ont été enterrées dans des fosses communes creusées entre Lübeck et Pelzerhaken. Les survivants ont fait construire un cénotaphe sur lequel est inscrit : « À la mémoire éternelle des déportés du camp de concentration de Neuengamme. Ils périrent lors du naufrage du Cap Arcona le 3 mai 1945 ».

Les pilotes de la RAF ne savaient pas qu’il y avait des déportés à bord et ce n’est que beaucoup d’années plus tard, en fait en 1975, que certains apprirent qu’ils avaient massacré des déportés des camps de concentration. Pendant des semaines après le naufrage, les corps des victimes furent ramenés par le courant sur la plage, ils furent rassemblés et enterrés dans de simples fosses communes à Neustadt en Holstein. Et pendant presque trois décennies, des squelettes et des morceaux de squelettes furent récupérés sur la plage, le dernier fut trouvé par un garçonnet âgé de douze ans en 1971. L’histoire de cette tragédie est dépeinte dans le musée du Cap Arcona de la ville de Neustadt en Holstein ouvert en 1990.

Ces déportés étaient de 28 nationalités différentes : allemande, américaine, belge, canadienne, danoise, espagnole, estonienne, française (à noter la mort de Roland Malraux, demi-frère d'André Malraux), grecque, helvétique, hongroise, italienne, lettonienne, lituanienne, luxembourgeoise, néerlandaise, norvégienne, polonaise, roumaine, russe, tchécoslovaque, ukrainienne, yougoslave, etc.

Le 4, la presse britannique titrait sur la « brillante attaque » de la RAF.

Ce naufrage fait partie, avec ceux du Wilhelm Gustloff et du Goya, qui eurent également lieu en 1945 dans la mer Baltique, des trois plus grandes pertes en vies humaines de l’histoire de la mer. Les officiers SS de Neuengamme ont été jugés par des tribunaux militaires britanniques, mais aucun des responsables du transfert vers le Cap Arcona ne le fut. La question reste posée de savoir si des Britanniques ont pu avoir connaissance de la présence de déportés sur ces navires la veille de l'attaque, comme le prétend l'historien allemand Wilhelm Lange. Les archives militaires britanniques ne seront consultables qu'en 2045.

Quant au navire Cap Arcona, son épave resta échouée dans la baie jusqu'en 1949, puis fut démantelée pour être réduite en ferrailles. La firme Rolls-Royce photographia ces restes en détail pour évaluer l'efficacité de ses bombes.

[modifier] La mission des Anglais

Témoignage de Derek Stevenson, officier de la RAF chargé de bombarder les bateaux de Lübeck :

« Les 1er, 2 et 3 mai, notre squadron de Typhoons effectue plus de 130 sorties de guerre avec 20 pilotes, dont sept missions pour moi. Le sommet, c'est le 3 mai 1945, avec pour moi 4 missions dans cette seule journée. Le jour du désastre de la baie de Lübeck.
L'officier de renseignements que nous appelions "l'espion" me dit ce 3 mai : Steve, j'ai une mission pour toi ! Il me parle de 4 navires se trouvant dans la baie de Lübeck : le paquebot Cap Arcona de plus de 200 mètres de long et plus de 27 500 tonneaux, le Deutschland de 21 000 tonneaux et les plus petits, le Thielbek et l'Athen. L'officier nous explique que nous devons couler ces bâtiments, car l'état-major a appris qu'ils étaient pleins de troupes SS devant partir continuer la guerre en Norvège...
20 minutes de vol à 3 000 mètres et j'aperçois le Deutschland. Je donne l'ordre à mes trois coéquipiers de piquer et de tout tirer nos 8 rockets et les 360 obus de 20 mm de nos canons.
À 80° d'angle, c'est la plongée. La cheminée fume, je me dis que le paquebot est prêt à partir. Le navire devient de plus en plus gros, j'arrose le pont, je fais ma ressource de fin de piqué, j'ai la vue voilée de noir en remontant, puis je rassemble ma section.
Nous constatons par radio que la Flak n'a pas tiré contre nous. Le navire n'était pas défendu… Bizarre !
En route vers le terrain, je signale ce manque de défense, avec un gros doute sur l'utilité de la mission et des autres à venir.. puis nous sommes repris dans le mouvement.
D'autres attaques de squadrons de Typhoons ont bien lieu, « mon message n'est pas remonté » note Derek Stevenson. […]
En Basse-Normandie [en 1996], j'ai pu rencontrer deux anciens résistants normands déportés : Pierre Billaux de Chambois et Roland Beaulès de Rouen. Pierre Billaux était le 3 mai 1945 sur l'Athen et Roland Beaulès sur le Cap Arcona… Ils avaient survécu[1]. »

[modifier] Référence

  1. Interview parue dans le journal Paris-Normandie du 8 mai 2005.

[modifier] Catastrophes maritimes

Nom Date Nationalité Nombre de morts Cause du naufrage
Cap Аrcona/Thielbek 3 mai 1945 Allemagne nazie 7 500- 8 000 Attaques aériennes de la RAF
Wilhelm Gustloff 30 janvier 1945 Allemagne nazie 6 000- 9 000 Attaque du sous-marin soviétique S-13
Gоya 16 avril 1945 Allemagne nazie ~ 6 000 Attaque du sous-marin soviétique L-3
Junyō Maru 18 septembre 1944 Japon 5 620 Attaque aérienne de l'USAF
Toyama Maru 29 juin 1944 Japon 5 400 Attaque aérienne de l'USAF
Armenia 7 novembre 1941 URSS ~ 5 000 Attaque aérienne de la Luftwaffe
Lancastria 17 juin 1940 Grande-Bretagne 4 000 Attaque aérienne de la Luftwaffe
Orion 4 mai 1945 Allemagne nazie 3 850 Attaque aérienne soviétique
Steuben 10 février 1945 Allemagne nazie 3 608 Attaque du sous-marin soviétique S-13
Тitanic 15 avril 1912 Grande-Bretagne 1 513 Iceberg

[modifier] Bibliographie

  • Angriffsziel « Cap Arcona », ISBN 3-88243-590-9 : Günther Schwarberg : Göttingen : Steidl Verlag ;
  • Cap Arcona, ISBN 3-923457-08-1 : Lange, Wilhelm : Eutin : Struves Buchdruckerei u. Verlag.
  • Benjamin Jacobs/Eugene Pool, The 100-Year Secret : Britains's Hidden World War II Massacre : The Lyons Press, October 2004 [1]
  • André Laroze, les Oubliés du "Cap Arcona" : Saint-Sever : André Laroze, 2005. – 149 p.-[3] p. de pl., 18 cm. – ISBN 2-911924-29-0.
  • Franck Mazoyer, Alain Vancauwenberghe et André Migdal, la Tragédie du Cap Arcona, in Le Monde diplomatique, août 2005. [2]
  • Wilhelm Lange, Mythos und Wirklichkeit ( Mythe et réalité ) - Eine "publikumswirksame" Präsentation der CAP ARCONA-Katastrophe vom 3. Mai 1945 (S. 27) (Une présentation "claire pour le grand public" de la tragédie du « Cap Arcona » du 3 mai 1945 (page 27)) 2/2000, in Schiff und Zeit, Panorama maritim N° 52

Extrait de l'encadré "Précisions" du Monde diplomatique du mois de septembre 2005 : "… Enfin, à la suite de la publication de « La tragédie du paquebot-prison Cap-Arcona » (Le Monde diplomatique, août 2005), nous avons reçu de M. A. V. un courrier estimant que cet article s'inspire largement d'un dossier publié sur son site : www.…. L'auteur, Franck Mazoyer, reconnait avoir fait « … Je ne pensais pas être si proche de son texte, j'en suis désolé ». Le Monde diplomatique s'associe à ces excuses et signalera à ses internautes, lors de la mise en ligne de cet article, la contribution de M. V."

[modifier] Liens externes

[modifier] Voir aussi