Musique syrienne

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Sommaire

La musique syrienne a une très longue histoire derrière elle. Véritable carrefour culturel, nichée au cœur du monde arabe, elle abrite néanmoins certainement les plus anciens chants chrétiens mais aussi une présence discrète de communautés juive ou kurde aux traditions musicales anciennes. Quant à la musique arabe, elle y a développé l'un de ses styles les plus fins en relation avec celui de l'Égypte et en concurrence avec celui de l'Irak notamment pour le chant et le luth (oud) ; c'est tout naturellement à la mosquée qu'échoit ici la formation des chanteurs classiques.


[modifier] Musique rituelle

Musique chétienne : L'hymnodie de l'Église syriaque, tant Orthodoxe que Catholique, date du II au IVe siècle de notre ère et constitue l'un des plus anciens reccueils de chants chrétiens. Le chant syriaque se caractérise aujourd'hui par huit modes différents et une rythmique plus importante que celle du chant grégorien. La Peshitta est une des plus anciennes versions de la Bible en syriaque.

Musique juive : Il existait une tradition particulière de l'hymnologie juive chantée en Syrie, et aujourd'hui encore par des Juifs sépharades expatriés en Israël ou aux États-Unis. Les baqashot (ou bakashot, שירת הבקשות) sont des invocations chantées le matin du shabbat par la communauté alépine depuis le XVIe siècle selon une source certainement issue du mouvement kabbalistique de Safed. Ils sont basés sur des modes proches du maqâm arabe. c'est en Syrie qu'a été trouvé le Codex d'Alep ou keter, manuscrit complet de la Bible hébraïque (massorétique).

Musique musulmane : La cantilation du Coran et l'appel à la prière par les muezzins est encore très riche en Syrie, notamment à la Grande mosquée des Omeyyades de Damas. La tradition du concert spirituel ou samâ'i est en recrudescence (favorisée par le tourisme d'ailleurs) ainsi que la pratique du dhikr soufi dont le nom dérive du syriaque dhukrana existant avant l'Islam...


Café chantant
Café chantant

[modifier] Musique arabe

Alors que Damas fut la capitale du monde arabe durant le Moyen-âge, Alep fut un centre de musique arabo-andalouse implanté au Machreq, avec notamment un style de muwashshah, une forme de poésie chantée intégrée au maqâm, dont le dernier grand interprète fut Umar al-Batsh (1885-1950).

La suite musicale alépine est une wasla (ou fasil), constituée d'un mawwâl, un muwashshah et une qasîda ou un dawr ou encore un qadd, le tout précédé d'un taqsim et d'un samâ'i, entrecoupé de layâlî. S'y ajouote dess ghazals joués sur des rythmes (wazn) locaux.

Cette tradition de style alépin (lawn halabî) a perduré difficilement, mais il subsiste un foyer de musiciens érudits qui s'attachent à faire revivre tout autant la tradition des salons de musique d'antant que des derviches tourneurs ou des cafés chantants.

Sabah Fakhri, Sabri Moudallal, Abib Dayikh, Omar Sarmini, Hamza Shakkûr, Muhammad Qadri Dalal et Julien Weiss de l'Ensemble Al-Kindi constituent aujourd'hui les pilliers de ce renouveau musical axé autour des chantres (mutrib et munshid) des mosquées qui abordent ainsi un répertoire profane.

[modifier] Musique kurde

La Syrie abrite une importante communauté kurde qui s'exprime en un style et une langue particulière, bien qu'aucune division administrative ne leur soit échue.

[modifier] Instruments de musique

Qanûn
Qanûn

On retrouve ici les instruments typiques du monde arabe formant l'ensemble classique takht :

Auxquels s'ajoutent les instruments populaires :

Musiciens populaires
Musiciens populaires

[modifier] Musique populaire

La Syrie a produit de grands noms de la chanson arabe dont George Wasoof et Nur Mahana sont les dignes représentants actuels, mais le personnage marquant de l'histoire musical arabe du XXe siècle fut Farid El Atrache, un oudiste virtuose qui, bien qu'ayant vécu en Égypte et au Liban, était d'origine syrienne (ainsi que sa sœur Asmahan, musicienne et actrice elle aussi). À l'aise tout autant dans le style classique que populaire, acteur aussi, il déchaînait les passion par son jeu volubile. Abed Azrié est un autre syrien d'origine au destin célèbre.

La danse en cercle masculine dabka est très prisée par la population. Elle est naturellement accompagné au duo formé de la zurna et du davul.

[modifier] Liens

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