Musique bulgare

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sommaire

La musique bulgare s'incrit dans le cadre des traditions des Balkans qui furent longtemps sous influence Ottomane et qui ont reçu en héritage bien des instruments d'origine turque. Cette musique a été rendue célèbre récemment grâce au succès obtenu par le Mystère des Voix Bulgares, un chœur féminin typique, excellent dans les harmonies vocales.

S'il existe une grande tradition vocale polyphonique officielle, qui si elle est encore folklorique n'en est plus tout à fait traditionnelle, il se trouve aussi une variété de musique instrumentale héritée des traditions tsigane et turque, qui est dédiée aux danses et aux festivités calendaires ou cérémonielles.


[modifier] Musique traditionnelle

Elle est très variée et diffère selon les régions et les périodes de l'année (Noël, Nouvel An, Fête de St. Lazare, Konstantin). Autant chantée par les hommes que les femmes, lors de réunions amicales sedenka, lors des travaux des champs (en antiphonie ou monophonie), lors des mariages ou des funérailles, lors des quêtes (koleda et lazaristsa), lors des marchés (penopoiki), lors des danses (horovodna), la musique précède et accompagne la vie quotidienne. Nombre de ballades célèbrant le haïdouk ("brigand"), sont accompagnées à table (pesni na trapeza) au luth tamboura ou à la vièle gadoulka.

Tambura
Tambura

Comme dans les autres pays de l'Est, pour des raisons de lutte idéologique, la musique folklorique (ou fakelore) a été privilégiée et encouragée. Un musicien tel Filip Koutev s'est attaché à la rendre encore plus populaire par des arrangements et c'est lui qui créa le chœur de la télévision bulgare connu sous le nom « Le Mystère des Voix Bulgares ». Ces chants polyphoniques (dvouglas) doivent leur spécificité à leurs rythmes syncopés, leurs bourdons, l'usage de l'intervalle de la seconde majeure provoquant une diaphonie et au vibrato (tresene) de la chanteuse principale. En 1965, le Festival national de musique bulgare de Koprivchtitsa fut créé et se déroule encore tous les cinq ans.

Profitant de cet engouement, des musiciens traditionnels développèrent les capacités de leurs instruments, tels Kostadin Varimezov et Nikola Atanasov (gaida), Mihail Marinov et Atanas Vulchev (gadoulka), et Stoyan Chobanov, Nikola Ganchev ou Stoyan Velichkov (kaval).

À côté de cette musique officielle s'est développée de manière discrète la musique de mariage des brass bands (nefesli orkestar) sous l'influence tant occidentale que tsigane et ottomane (Janissaires), jusqu'à ce qu'en 1986 un festival leur soit consacré à Stambolovo, consacrant la virtuosité de clarinettistes tel Ivo Papasov ou d'accordéonistes tels Boris Karlov, Kosta Kolev et Ibro Lolov.

Les danses bulgares elles aussi sont bâties sur des rythmes complexes, "boîteux" (aksak), à l'aide d'un mélange de combinaisons de 2 temps courts et 3 temps longs ainsi lesnoto (7 temps, 3-2-2), kopanitsa (11/16, 2-2-3-2-2), Račenica (7/8 ou 7/16, 2-2-3), Pajduška (contretemps de 2-3), pravo horo (en 4/4 ou 6/8), horo (5/8, 5/16, 11/16, 9/8, 11/8...), kjucek (7/8 ou 9/8) et sborenka (2/4).

[modifier] Instruments de musique

Gadoulka
Gadoulka

Vents :

Cordes :

Percussions :

[modifier] Musique classique

Il existe une riche école de musique classique en Bulgarie depuis 1860, avec des compositeurs et des chanteurs de renommée internationale :

  • Gheorghi Arnaoudov
  • Boris Christoff
  • Ghena Dimitrova
  • Stefan Dragostinov
  • Nicola Ghiuzelev
  • Nicolai Ghiaurov
  • Parashkev Hadjiev
  • Dobri Hristov
  • Raina Kabaivanska
  • Vesselina Kasarova
  • Anatoli Krastev
  • Neva Krysteva
  • Konstantin Iliev
Rossen Milanov
Rossen Milanov

[modifier] Musique actuelle

La Bulgarie n'est pas en reste pour ces musiques avec des artistes renommés tels Elitsa Todorova et Stoyan Yankulov (Concours Eurovision), Milcho Leviev (jazz), Ivo Papasov et Nikola Parov (world) et Desi Slava (turbo folk).

Il existe un courant de petits ensembles nommés chalgia (interdit par le régime communiste) mêlant folklore bulgare, musique pop des Balkans et des influences turco-arabes.

[modifier] Bibligraphie et liens

  • Étienne Bours, Dictionnaire thématique des musiques du mondes, Fayard, 2002.
  • Kim Burton, The Mystery Voice, 2000, In Broughton, Simon and Ellingham, Mark with McConnachie, James and Duane, Orla (Ed.), World Music, Vol. 1: Africa, Europe and the Middle East, pp 36-45. Rough Guides Ltd, Penguin Books, (ISBN 1-85828-636-0)