Musique algérienne

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Sommaire

Sur le plan musical, l'Algérie est réputée pour son riche répertoire. On y retrouve plusieurs styles de musique : classique arabo-andalou algérienne, le raï, le Chaâbi, la musique kabyle, la musique diwane et plus récemment le rock, ou le rap. Il se distingue également par la richesse linguistique de son répertoire mêlant arabe classique, arabe algérien, le français et l'amazigh (dites berbères) telle que kabyle, chaoui, touareg, etc...

Des artistes algériens exilés rencontrent un succès en Europe, Asie et Amérique comme Biyouna, Idir, Djurdjura ou Souad Massi lors de la Victoire de la Musique en 2006 pour son troisième album.

Biyouna est un chanteur algérien qui dans sa musique est un mélange de pop, rock, raï, jazz et d'autres types de musique. Son dernier disque Blonde dans la Casbah, a été un grand succès mondial.

[modifier] Genres musicaux

[modifier] Musique arabo-andalouse

Icône de détail Article détaillé : Musique arabo-andalouse.

La musique classique arabo-andalouse, d'expression arabe (classique), est présente en Algérie, à travers trois importantes écoles : le Ghernati de Tlemcen qui se revendique de Grenade, le Ça'naa d'Alger qui se revendique de Cordoue et le Malouf de Constantine d'influence ottomane qui se revendique aussi de Séville. Chacune de ces écoles pratiquent cette musique avec certaines nuances. Dans les trois écoles cette pratique est représentée par la nouba, qui correspond à une composition instrumentale et vocale qui se déroule selon un ordre établi et des règles rythmiques et modales bien déterminées. Chaque nouba est construite sur un mode (Tab) précis duquel elle tire son nom.

Les différents mouvements qui la composent et qui vont en s'accélerant, sont les suivants :

  1. Daira : Pièce vocale de rythme libre exécutée à l’unisson strict.
  2. Mestekhber : Prélude instrumental de rythme libre, exécuté à l’unisson.
  3. Touchia : Pièce instrumentale servant d’ouverture, composée sur un rythme binaire ou quaternaire (2/4; 4/4).
  4. Mçedder : Pièce vocale et instrumentale la plus importante de la Nouba, jouée sur un rythme 4/4.
  5. Btayhi : Deuxième pièce vocale et instrumentale, construite sur le même rythme que le Mçedder (4/4 moins lent).
  6. Derdj : Mouvement vocal et instrumental construit sur un rythme binaire, plus accéléré que les deux précédentes pièces.
  7. Touchiat el inçirafate : Pièce instrumentale annonçant une partie accélérée et vive, construite sur un rythme ternaire.
  8. Inçiraf : Mouvement vocal et instrumental à rythme ternaire (5/8).
  9. Khlass : Ultime pièce chantée de la Nouba, il est exécuté sur un rythme alerte et dansant (6/8).
  10. Touchiat el Kamal : c’est une pièce instrumentale construite sur un rythme binaire ou quaternaire.

Sur les 24 noubas qui existent, on n'en connait que 12 complètes. Il s'agit : Nouba Dhil, Nouba Ghrib, Nouba Hsine, Nouba Maya, Nouba Mezmoum, Nouba Mdjenba, Nouba Rasd, Nouba Rasd Eddil, Nouba Reml, Nouba Reml Maya, Nouba Sika, Nouba Zidane.

Les grands maîtres de cette musique se nomment : Mohammed Ben Teffahi, Rédouane Bensari, Cheikh Larbi Bensari, Abderezzak Fakhardji, Mahieddine Bachetarzi, Abdelkrim Dali, Dahmane Ben Achour, Cheikha Tetma, Fadhéla Dziria, El Hadj Ghaffour, Mohamed Khaznadji, Saddek el Bedjaoui, Sid Ahmed Serri, Mohamed Sfindja.

[modifier] Hawzi

Il s'agit d'un genre musical tlemcenien ancien qui coexistait avec la musique arabo-andalouse. Exprimé en arabe classique, il dérive également de la musique arabo-andalouse, et plus particulierement de l'école de Tlemcen : le Ghernati. Ce genre musical fut représenté par le poète musicien BenMessaieb (XVIIe S). Il influencera en partie plus tard le Chaabi, genre musical local, de la région d'Alger, créé au XXe siècle.

[modifier] Malouf algérien

Comme le Malouf tunisien, il s'agit d'une musique arabo-andalouse ottomanisée.Le Malouf n'existe pas au Maroc qui ne connut pas la forte influence de l'Empire ottoman sur tous les autres pays arabes.

Ahmed Bestandji, Omar Chenoufi dit Chaqleb Esseghir, Abderrahmane Karabaghli, Mohamed Tahar El Fergani, Cheikh Raymond, Abdelmoumene Bentobbal, Mustapha Remli

[modifier] Chaâbi

Icône de détail Article détaillé : Chaâbi.

Musique née au début du XXe siècle. Exprimée en arabe dialectal et en kabyle, elle dérive de la musique arabo-andalouse ottomanisée aussi appelée Malouf, avec plusieurs influences berbères (Achewiq kabyle essentiellement). Elle est pratiquée essentiellement dans la région d'Alger. Elle est de loin la forme musicale la plus appréciée et la plus écoutée dans l'algérois.

[modifier] Raï oranais et ses variantes

Icône de détail Article détaillé : Raï.

Musique née au début du XXe siècle. Exprimée en arabe dialectal, elle est née dans la région d'Oran sous sa forme primitive et s'est popularisée par étapes dans le reste de l'Algérie ; elle conquiert le monde après avoir subie de nombreux enrichissements et perfectionnments en Occident.

Cette musique vient d'une Occidentalisation de tous les genres musicaux existant en algérie ( en particulier le châabi ) utilisant une orchestration moderne occidentale ( synthétiseurs, guitares électriques etc..). Cette nouvelle musique nécessitait donc un phrasé plus souple et moderne d'où l'emploi de l'arabe algérien oranais mélangé à des mots français ou anglais. Soutenue en Occident par les jeunes immigrés d'origine maghrébine diverse en recherche d'une musique leur ressemblant , cette musique s'est surtout affirmée en France ( puis en Europe et le monde entier ) avant de reconquérir une population algérienne plus large car ses débuts ont été boudés par la population (en dehors des jeunes citadins) qui ne la voyait pas d'un bon oeil .

Cette musique née à Oran sous une forme simple a donc trouvé ses lettres de noblesse en Occident(où elle s'est considérablement enrichie, diversifiée et internationalisée) avant de regagner le coeur des jeunes habitants des pays arabo-musulmans. Citons comme exemples, la collaboration du compositeur Français JJ Goldman avec le chanteur Cheb Khalid qui lui écrira l'un de ces plus grandes tube mondial "AICHA" ou la collaboration de Cheb Mami avec le chanteur international Sting et des groupes de musique celtique français .Le chanteur Rachid Taha du groupe "carte de séjour" est plus à classer dans la catégorie Rock même si ce plus ancien artiste maghrébin sur la scène française a parfois interprété des chansons RAÏ ou RnB.

Il faut rappeler qu'au début des années 70, les premières des tentatives de modernisation de la musique dans le monde arabe étaient par des artistes kabyles comme idir qui a composé et interprété la chanson célébre a vava inouva et qui a fait le tour du monde, ensuite d'autres tentatives de modernisation ou d'occidentalisation ont commencé dans des studios de musique égyptiens ( l'Egypte avec Le Caire, La Hollywood du monde arabe, a longtemps été le pays le plus en pointe du monde arabo-musulman dans les domaines musicaux et cinématographiques).Elles donneront le Nubi-shâabi et le Jeel, considérées pour de nombreuses raisons comme les précurseurs du RAÏ ( voir Musique égyptienne). Ces musiques égyptiennes avant-gardistes ( boudées par les médias à ses débuts comme le RAÏ), ne trouveront d'echos favorables qu' auprès de la jeunesse égyptienne citadine et, faute d'atteindre la diaspora arabophile occidentale, contrairement au RAÏ, cette musique n'attisera pas la curiosité des artistes occidentaux et ne s'internationalisera pas dans l'immédiat.

Rappelons que, dans les années 60, la chanteuse kabyle nouara une des pionnieres de la musique algérienne de langue kabyle dans l'introduction de la musique moderne dans certaines de ses chansons

Le RAÏ a participé au succès en Occident du métissage musicale Orient-Occident ; citons pour exemple d'orientalisation de musique occidentale : l'album "Arabesque" de la chanteuse Franco-britannique Jane Birkin (en association avec des artistes maghrébins d'Europe contemporains modernistes)qui reçut un excellent écho dans le monde entier.

Cette occidentalisation de la musique orientale s'est aussi produite en Allemagne avec les jeunes Allemands d'origine turque (qu'on classe dans la catégorie RAÏ du fait de la ressemblance des sonorités et de la technique utilisée).

Aujoud'hui des artistes arabo-musulmans se sont appropriés le RAÏ et ces variantes nées en Europe et l'ont transformé selon les spécificités culturelles et musicales de leur pays, comme cela se passe pour tous les genres musicaux (exemple du RAÏ-RnB du chanteur Franco-marocain Amine ou la combinaison RAÏ-Musique indienne de sa consoeur, la chanteuse Française Leslie)

[modifier] Musique kabyle

Icône de détail Article détaillé : Musique Kabyle.

Style traditionnel de la Kabylie, d'expression kabyle, il dérive essentiellement de l'achewiq.

Les interprêtes les plus connus : Slimane Azem, Cherif Kheddam, Cheikh El Hasnaoui, Chérifa, Matoub Lounès, Lounis Aït Menguellet, Idir, Rabah Asma, Brahim Izri, Takfarinas, Djamel Allam, Massa Bouchafa, Allaoua Zarouki, Farid Gaya, Hanifa, Sami Djazaïri, Akli Yahyaten, Bahya Farah, Nouara, Taos Amrouche, Sadaoui Salah, Djurdjura , Lani Rabah , Chérif Hamani , Kheloui Lounès , Youcef abdjaoui , Karim Abdjaoui , Hsicen , Ahrès Hacen , Kamel Rayeh , Zedek Mouloud , Ferhat Imazighen Imoula , Izri Brahim , Moh Smail , Hamidouche , Abdelkade Bouhi, Farid Feragui, Brahim Saci ...

[modifier] Musique Staifi

La 3e musique populaire de fête d'Algérie est, certainement, le "staifi" après le "Rai" et le "Kabyle". Basée sur le rythme "zendari" rythme originaire de Constantine et aussi sur un accompagnement présent du clavier, cette musique est aujourd'hui très présente dans toutes les fêtes maghrébines. Les premiers furent Samir Staifi, Bekhachi El Khier, Djamel, Nordine,bentoumi mohamed et d'autres .

[modifier] Musique chaouie

Style traditionnel berbère de la région des Aurès(Ain Beida), d'expression chaouie et arabe. Elle dérivent des traditionnels Rahabas, groupement d'homme dansant face à face en entonnant des chants polyphoniques accompagnés de gasbas et de bendirs. Le rythme particulier du benir chez les Chaouis se retrouvent dans quasiment toute les chansons auressiennes. Les interprètes les plus connus sont Katchou, Hamid Belbeche, Houria Aïchi, Nocceredine Hora et Massinisa.

[modifier] Musique Diwane ou Gnawa d'Algérie

Style traditionnel du sud algérien d'expression tergui et arabe (dialectal). Il s'agit d'une musique ancestrale importée de l'Afrique noire vers le Maghreb par les dynasties régnant sur le Maghreb (comme celle des Almohades) et qui sera influencée, entre autres, par le Tindé (style de l'extrême-Sud algérien), l'Ahellil (Timimoun).

La musique DIWANE du Sud algérien et la musique GNAWA du Maroc ont donc pour point commun leur origine africaine sub-saharienne et les rites de Transe . Avec les siècles, ces musiques GNAWA d'Algérie et du Maroc vont se différencier et se spécifier en fonction des populations, et des histoires propres à chacun de ces pays.C'est au Maroc qu'elle connaît la plus forte reconnaissance sociale et le développement le plus important ; ceci facilite le métissage de ces populations sub-africaines avec la population locale ; Ainsi, les groupes Gnawa marocains enrichissent leur rite, leur enseignement, leur rythme, leur habillement etc...

Les interprètes les plus connus sont : Othmane Bali, Hesna El Becharia, Diwane Biskra, Gaâda - Diwane Bechar, Gnawa Diffusion, Karim Ziad.

[modifier] Musique actuelle

Depuis le début des années 1970, la musique algérienne s'est diversifiée au contact de la culture occidentale. Les Charles Aznavour, Oum Kalthoum, Farid El Atrache, Jimi Hendrix, Beatles, et autres Michael Jackson et Madonna ont largement influencé plusieurs artistes algériens les poussant à adapter différents styles musicaux venus d'Occident et d'Orient à la culture algérienne. C'est comme ça que l'on a vu apparaître de la varieté (tendance occidentale et tendance orientale), rock, le rap ou encore le reggae en Algérie.

[modifier] Musique orientale

sous différents autres styles populaires.

[modifier] Jazz algérien

Principaux interprêtes : Aminoss, Sinouj, Azedine Tebibel.

[modifier] Varietés occidentales

Principaux interprêtes : Baaziz, Hocine Lasnami, Triana d'Alger, Yacine Dahmane.

[modifier] Rock algérien

C'est sous l'influence des Rolling Stones, des Pink Floyd, ou encore de Johnny Hallyday, que le rock nait en Algérie à la fin des années 1970. Un groupe connu immédiatement un énorme succès, il s'agit de T34, nommé ainsi car ces derniers répetaient dans la chambre 34 du bâtiment T d'une des cités universitaires d'AlgerBen Aknoun). La scène rock révela également d'autres artistes comme Moh KG-2, ou Jimmy Oihid qui ajouta à sa musique des traits de blues et de reggae. C'est dans les universités algériennes que continuaient à se reveler de nouveaux groupes de rock, et au milieu des années 1990, un rock plus dur commençait à apparaitre en Algérie : le death metal, avec pour figure de proue le groupe Litham. Au début des années 2000, avec le retour à la mode de la musique gnawa, un nouveau style apparait : le rock-gnawi, mêlant guitare éléctrique, guitare basse et kerkabou.

Principaux rockeurs et groupes de rock en Algérie : les Abranis, Cheikh Sidi Bémol, Hamid Baroudi, D'zaïr, Index, Djamel Laroussi, Jimmy Oihid, Litham,HELM, Good Noise ,Moh KG-2, T34,Belaid branis(Kabylie).

[modifier] Rap algérien

Icône de détail Article détaillé : rap algérien.

Le rap est né en Algérie en 1985 avec un premier titre enregistré par Hamidou : Jawla Fe Lil. Ce titre d'influence très américaine, allait ouvrir la voie à plusieurs groupes qui naissent à Alger dès la fin des années 1980, dont Hamma et Intik, mais va être freiné par le manque de confiance des éditeurs, ainsi que la censure. Le veritable essor du rap algérien a lieu à la fin des années 1990, avec la diffusion à la radio algérienne et à l'ENTV de plusieurs titres de rap, ainsi que l'apparition de plusieurs artistes à Oran et Annaba.

Une première compilation est éditée en France sous le titre d'Algerap, qui fait que rapidement deux groupes vont s'exporter à l'étranger dès 1999, il s'agit de MBS et Intik, mais connaissent que peu de succès auprès d'un public qui ne comprend que très mal leur paroles (en arabe algérien). En Algérie, c'est un certain Lotfi Double Kanon (issu de la séparation du groupe Double Kanon) qui fait un tabac. Entre 2001 et 2004, le rap algérien a donné l'impression de s'essoufler, avant de revenir sur le devant de la scène avec la sortie de plusieurs nouveaux albums.

[modifier] Instruments de musique

vents :

Cordes :

Percussions :

[modifier] Liens

Magazine de la Musique Arabo-Andalouse

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