Musique allemande

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Sommaire

La musique allemande semble toute entière vouée à la musique classique, tant du point de vue vocal qu'instrumental, bien plus que ses voisines, les musiques suisse ou autrichienne qui ont su conserver un folklore très riche. Si les peuples germaniques ont une tradition musicale remontant très loin dans le temps, elle semble s'être affirmée davantage ici au sein de la rigueur et de la joie allemandes. On constate ainsi la quasi-absence de musique traditionnelle au profit d'une musique populaire plus « crue » (à danser) ou d'une forme plus savante (à méditer).

Il est difficile d'établir à quel point les musiques autrichienne et allemande se sont influencées l'une l'autre tant ces cultures étaient à la fois proches et rivales, et les limites étatiques variables et les musiciens de l'une invités aux Cours de l'autre...


[modifier] Musique classique

L'Allemagne a été profuse non seulement pour les compositeurs, mais aussi pour les chanteurs (Dietrich Fischer-Dieskau, Fritz Wunderlich, Waltraud Meier, Elisabeth Schwarzkopf), les instrumentistes (Clara Schumann, Artur Schnabel, Wilhelm Kempff) ou les chefs d'orchestre (Hans von Bülow, Wilhelm Furtwängler, Eugen Jochum, Otto Klemperer, Bruno Walter).

Forte de sa richesse poétique, l'Allemagne est la terre d'élection du lied et de l'opéra dont le Festival de Bayreuth reste le témoin annuel. Parallèlement, la symphonie et le poème symphonique y ont trouvé leurs lettres de noblesse.

[modifier] Musique médiévale

La cour des seigneurs est le lieu où se développe la musique au Moyen Âge. Les Minnesänger puisent leur inspiration dans la poésie lyrique française et interprètent leurs compositions de cour en cour. Entre le XIVe et le XVIe siècle, les maîtres chanteurs, Meistersinger, s'illustrent. Ils s'organisent en corporation et introduisent la polyphonie. Heinrich von Meissen et Hans Sachs en sont les représentants les plus connus. Il convient aussi de citer Hildegarde von Bingen, Hans Sachs, Walther von der Vogelweide.

[modifier] Musique de la Renaissance

Bach
Bach

Les chorals furent créés par Martin Luther pour le culte protestant et composés avec Johann Walther en allemand. Les chœurs liturgiques, à l'origine du lied et du singspiel, eurent aussi des développements instrumentaux importants avec les écoles allemandes d'orgue avec comme chef de file, Dietrich Buxtehude et Johann Pachelbel[1]. Ce genre intrègre bientôt le chant profane et les mélodies populaires. Au XVIIe siècle, Heinrich Schütz compose le premier opéra allemand, Dafne, œuvre malheureusement perdue.

[modifier] Musique baroque

Tandis que la musique s'émancipe de l'Église, le contrepoint sous les formes des toccatas et fugues prend un essor remarquable en Allemagne sous la plume des compositeurs. La musique baroque doit beaucoup à Georg Friedrich Haendel, né à Halle en 1685 mais dont la majeure partie de la carrière se déroula à Londres. On lui doit des œuvres aussi connues que le Messie ou la Water Music. Johann Sebastian Bach, autre musicien de la période baroque, né lui aussi en 1685, mais à Eisenach est le maître de la forme pure. Compositeur prolifique de musique religieuse, sa musique n'a aucun rapport avec les mélodies populaires. Elle se caractérise par une forme pure et intériorisée[2]. Georg Philipp Telemann, ami de Haendel est influencé par les musiciens français et italiens. Il compose des œuvres de musique de chambre, des œuvres religieuses et des opéras. Le second fils de Bach, Carl Philipp Emanuel Bach donne son essor à la forme sonate.
Au milieu du XVIIIe siècle, l'École de Mannheim contribue à mettre au point la forme moderne de la symphonie. Influencé par cette école, Christoph Willibald Gluck écrit des opéras épurés. Il déchaîne à la fois l'enthousiasme et la fureur des partisans de l'opéra italien. On peut aussi citer Johann Jakob Froberger, Michael Praetorius, Johann Rosenmüller et Sylvius Leopold Weiss.

Beethoven
Beethoven

[modifier] Musique classique

L'expansion de la musique symphonique se fait tant dans l'orchestration que dans l'écriture de plus en plus complexe, et non plus mathématique mais, dramatique suite à l'influence du Sturm und Drang. Le piano vient incarner cette évolution. C'est l'époque où apparaissent des lieds et des opéras en allemand. À la fin du XVIIIe siècle, le classicisme viennois s'avère décisif pour fixer les différentes formes de la musique classique[3]. Ludwig van Beethoven est le seul compositeur né en Allemagne des trois classiques de Vienne (Haydn, Mozart et Beethoven). Né en 1770 à Bonn, il invente un langage d'une grande expressivité qui contribue à dissoudre la rigueur formelle au profit du sentiment et de l'expression. En utilisant les dissonances notamment dans ses derniers quatuors, il manifeste son opposition aux normes classiques. Ses œuvres pour piano, ses symphonies, son unique opéra Fidelio restent des sommets de la musique classique. On peut aussi citer Johann Nepomuk Hummel, Ludwig Spohr.

[modifier] Musique romantique

Continuité du mouvement précédent, le romantisme porte à la gloire la musique allemande qui devient « universelle » ou un « pléonasme ». Du concerto au lied, de la symphonie à l'opéra, la musique se nationalise et se développe encore de manière qualitive et quantitative. Prestige et rivalité y sont autant personnel que national. La première partie du XIXe siècle, voit s'épanouir la musique romantique. Carl Maria von Weber écrit le premier opéra romantique allemand, le Freischütz. Felix Mendelssohn Bartholdy est un musicien classique par la clarté de son écriture mais un romantique par l'inquiétude de son inspiration. Robert Schumann célèbre pour ses œuvres pour piano et ses lieder est nourri de tradition germanique. Johannes Brahms, proche des Schumann incarne le romantisme allemand introverti.

Wagner
Wagner

Richard Wagner renouvelle le genre de l'opéra. La musique est au service du drame. Elle doit créer un climat, d'où l'importance de l'orchestration. Le sommet de son œuvre est la Tétralogie, un cycle de quatre opéras fruit de 22 ans de travail[4].

On peut aussi citer Max Bruch, Carl Reinecke, Engelbert Humperdinck. À cheval sur deux siècles, Richard Strauss excelle dans le poème symphonique et dans l'opéra.

[modifier] Musique moderne

Période critique de l'histoire où nombre de musiciens et compositeurs ont à faire face au nazisme, qui mettra un frein à l'inventivité, au profit de la tradition. Le patrimoine musical souffre de l'usurpation par le pouvoir nazi (voir l'admiration d'Adolf Hitler pour Richard Wagner), ou l'implication dans le pouvoir nazi de personnalités comme Richard Strauss ou Carl Orff. Werner Egk, disciple d'Orff, laisse entrevoir l'influence d'Igor Stravinski dans son œuvre. Kurt Weill, d'abord attiré par la composition atonale, est ensuite influencé par le jazz mais revient vers la musique tonale[5]. Il collabore avec le dramaturge Bertolt Brecht. On peut aussi citer Hanns Eisler, Karl Amadeus Hartmann, Paul Hindemith qui influence Wolfgang Fortner, Wolfgang Rihm, élève de Fortner, Hans Pfitzner et Max Reger. Ils sont en quête d'une « musique pure », bannissant tout pathos et toute expression personnelle et développent la musique sérielle. Leur musique n'a cependant jamais acquis une réelle popularité.

[modifier] Musique contemporaine

Cette période voit l'arrivée des instruments électroniques et l'abandon de toutes formes établies jusque-là. L'inventivité est déterminante et se rapproche par son matériel (mais non sa forme) de la musique populaire.


Guggenmusik
Guggenmusik

[modifier] Musique traditionnelle

La musique folklorique a eu fort à faire avec l'introduction de la Réforme et de son chant choral qui finit par supplanter toute autre forme de musique populaire.

[modifier] Musique de carnaval

Il existe une très ancienne tradition de carnaval en Allemagne (Cologne, Mayence) qui a toujours été l'occasion d'un déferlement sonore cacophonique, mais qui s'est organisée peu à peu en petite formation du genre brass band.

[modifier] Musique bavaroise

Cette région montagneuse a su conserver des traditions musicales pastorales communes aux autres pays alpins. Dans les milieux urbains est née une musique orchestrale conviviale autour des Biergarten (litt. « jardin de bière », ou brasserie découverte) ; chaque brasseur a son ensemble dédié qui assure l'ambiance.

  • Oompah
  • Schuhplattler
  • Stubenmusik
  • Yodel

[modifier] Instruments de musique

Zither
Zither

Vents :

Zistern waldzither
Zistern waldzither

Cordes :

Glockenspiel
Glockenspiel

Percussions :

  • Alpenglocken
  • Glockenspiel
  • Klapper
  • Raspel
  • Ratsche
  • Rommelpot
  • Waldteufel

[modifier] Musique du IIIe Reich

La propagande nazie s'est fortement impliquée dans le domaine musical sous forme de purge ou d'interdit de certains styles ou artistes, au profit d'une culture officielle, marquée du sceau du Reichsmusikkammer (« chambre de musique de l'Empire »). Le terme de Entartete Musik (« musique dégénérée ») fut ainsi appliqué à l'atonalisme, au jazz, et à tous artistes juifs ou tziganes, etc.

[modifier] Musique populaire

La musique populaire est très variée et très prisée par les Allemands, qui aiment bien festoyer. Sans vouloir entrer dans un conflit de culture, ils ont su développer une musique « germanique » moderne ou actuelle qui sait s'adresser à toutes les couches de la société.

[modifier] Cabaret

Hérité de la France, pendant l'entre-deux-guerres, dans les milieux urbains, le cabaret s'est fortement développé sous l'influence de Bertolt Brecht avec des artistes tels Marlene Dietrich ou Karl Valentin.

[modifier] Schlager

Mélange de variété et de folklore, c'est la musique populaire par excellence, retransmise quotidiennement sur les chaînes de TV allemandes (Hit-parade) et dansée aux quatre coins du pays.

Ländler :

Volkstümliche Musik :

[modifier] Rock allemand

Icône de détail Article détaillé : Rock allemand.

Le rock allemand a su éclipser les Anglo-Saxons en Allemagne. Appelé aussi Kosmische Musik (« musique cosmique »), il s'inscrit dans la lignée progressive (Can, Amon Düül, Popol Vuh, Tangerine Dream, Ash Ra Tempel) et fut un élément moteur de la musique électronique (Kraftwerk) avant-gardiste des années 1970. En 1972 est fondé le groupe Scorpions qui fera de l'Allemagne une nation importante pour le heavy metal et le hard rock. Plus tard, des groupes comme Accept et Helloween amplifièrent le succès des « métalleux » allemands lors des nombreux festivals de heavy metal comme par exemple le Wacken Open Air, plus grand festival du genre au monde. Parallèlement, des chanteuses au style prononcé parviennent à tracer un chemin particulier (Nico, Nina Hagen).

À la fin des années 1960, le premier tube international natif de la RFA, ‘The Witch’, interprété par les Rattles parvient à la seconde place du top anglais. Le style est baba, le son proche des Rolling Stones, les textes sont écrits en anglais. Seule originalité : le titre est bercé par les rires hystériques d’une sorcière.

Hamburger Schule :

Krautrock :

Neue Deutsche Härte :

Neue Deutsche Welle :

[modifier] Bibliographie et liens

[modifier] Notes et références

  1. Sous la direction de David Brabis, Allemagne, Michelin, 2004, p 88
  2. Le Grand Guide de l'Allemagne, Gallimard, 1997, p 34
  3. Sous la direction de David Brabis, p 89
  4. Sous la direction de David Brabis, p 90
  5. Sous la direction de David Brabis, p 91
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