Cappadoce

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Un paysan de Cappadoce et son âne
Un paysan de Cappadoce et son âne

La Cappadoce, située dans l'actuelle Turquie, est un ancien pays d'Asie Mineure. Elle est connue pour ses habitations troglodytiques.

Sommaire

[modifier] Histoire

Région traditionnelle de commerce avec les Assyriens, à cause de ses mines (or, argent, cuivre), elle est envahie par les Hittites au IIe millénaire av. J.-C., et intégrée à l'Empire, qui y établit sa capitale Hattusha (actuelle Boğazkale) jusque vers -1200. Ensuite, elle fait partie de l'Empire perse, intégrée par Darius à la troisième satrapie. Ce sont les Perses qui lui donnent le nom Katpatuka (« pays des chevaux de race »), qui donnera ensuite « Cappadoce » — les Grecs, quant à eux, donnent aux Cappadociens le nom de « Syriens blancs ». Elle continue à être gouvernée par ses propres dirigeants, organisés en une aristocratie de type féodal. Elle devient ensuite indépendante sous le roi Ariarathe Ier, qui reconnaît symboliquement la suzeraineté d'Alexandre le Grand et fonde une dynastie.

Paysage de la Cappadoce.
Paysage de la Cappadoce.

Sous Ariarathe IV ont lieu les premiers contacts avec Rome. La Cappadoce devient alors l'alliée de l'empire contre les Séleucides, mais elle est vaincue. Suit une période confuse, au terme de laquelle la dynastie d'Ariarathe disparaît dans les guerres contre le royaume du Pont. Rome vient alors alors à son secours pour repousser Mithridate VI, roi du Pont, et maintient au pouvoir Ariobarzane Ier, dénommé Philoromaios (« ami des Romains »). La Cappadoce soutient ensuite Pompée, Jules César, Marc Antoine, enfin Octave. En 17, par suite de la disgrâce du roi Archélaos, la Cappadoce est intégrée par Tibère à l'Empire romain, dont elle devient une province.

En 371, l'empereur Valens divise la province en Cappadoce Première (chef-lieu : Césarée) et Cappadoce Seconde (chef-lieu : Tyane).

Dès le IVe siècle, le christianisme se répand : deux évêchés, Césarée et Tyane, sont fondés. En 536, Justinien crée l'évêché de Mokissos ; basiliques et oratoires se multiplient. Au début du VIIIe siècle, la contrée est harcelée par des raids arabes et les souterrains deviennent des refuges.

Surviennent ensuite les problèmes religieux et politiques de l'iconoclasme : professé à partir du VIIIe siècle et jusqu'en 843, l'iconoclasme refuse les images religieuses pour éviter l'idolâtrie. Les empereurs byzantins y trouvent un moyen de limiter le pouvoir grandissant des monastères. Mais en 843, l'iconoclasme est déclaré hérétique et le pays retourne à l'orthodoxie.

Au XIe siècle, la Cappadoce est conquise par les Turcs, d'abord Selçuks (Seldjoukides), puis, au XVe siècle, Osmanlis (Ottomans). Lentement mais sûrement, ses populations passent à l'islam et à la langue turque pour ne plus payer le haraç (impôt sur les non-musulmans) et pour être des citoyens à part entière. Au XVIIIe siècle, les derniers ermitages troglodytiques sont abandonnés.

[modifier] Liste des rois de Cappadoce

[modifier] Géographie

Le paysage de Cappadoce présente une morphologie se caractérisant pour l'essentiel par des plateaux formés par les cendres et les boues rejetées par les volcans avoisinants, des gorges, des cheminées de fées, ainsi que de grandes plaines constituées de résidus volcaniques.

Sous l'effet des variations thermiques, le sol se désagrège, permettant à l'eau de s'infiltrer et d'en éroder la croûte. Ainsi, quand le tuf est très tendre, il se désagrège totalement pour former une plaine poussiéreuse, tandis que sur les reliefs pentus, l'érosion crée canyons, mesas, cônes, pitons et cheminées de fées, dans lesquels les communautés monastiques byzantines ont aménagé, entre le VIIIe et le XIIIe siècle, une multitude de couvents et d'églises rupestres décorées de fresques. Pour les historiens de l'art, la Cappadoce constitue un laboratoire où ils analysent l'évolution picturale de l'Église d'Orient, avec 150 sites encore préservés. D'autant que les musulmans n'ont pas, ici, récupéré ces églises pour en faire des mosquées : aucune n'est orientée vers la Mecque comme l'impose la religion islamique pour tous les monuments devant servir à la pratique du culte. Les sites les plus remarquables sont la vallée de Göreme, les canyons d'Ilhara et de Soganlı, ainsi que la ville souterraine de Derinkuyu.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe