Croisades

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Les croisades du Moyen Âge étaient des pèlerinages armés prêchés par le pape, financés et mis en œuvre par la noblesse d'Occident. Elles s'inscrivaient dans la guerre sainte chrétienne du XIe au XIIIe siècles. Ces expéditions militaires chrétiennes ont été prêchées au nom de la libération de Jérusalem, conquise aux Arabes Fatimides par les Turcs en 1078.

La première croisade débute en 1095, soit dix-sept ans après l'invasion turque. Elle fut la seule croisade dite populaire, c’est-à-dire constituée de milliers de pèlerins piétons. Elle fut aussi l'occasion pour le pape d'occuper la noblesse dans sa lutte de pouvoir avec elle.

Elles se sont déroulées entre les XIe et XIIIe siècles. Elles trouvèrent leur origine dans la volonté des chrétiens d'Occident de reprendre Jérusalem aux Turcs. Elles ont été largement favorisées par la division entre les Fatimides, Arabes chiites, et les Seldjoukides, Turcs sunnites. Un peu plus tard, la menace représentée par les Mongols gengiskhanides, considérés comme des ennemis beaucoup plus dangereux que les croisés, a mobilisé l'attention des musulmans.

La croisade a aussi été un élément mobilisateur dans les guerres en Europe contre les païens : Slaves de l'Elbe, conquis par l'Empire germanique, puis peuples baltes visés par les croisades baltes, qui permirent la fondation de l'État teutonique en Prusse.

De façon préméditée ou non, trois croisades ont été dirigées contre des chrétiens, jugés « hérétiques » : la quatrième croisade (1204) dirigée contre les Grecs, les croisades contre les Cathares au XIIIe siècle, puis celle contre les Hussites (1418-1437).

Formellement, les dernières « croisades » furent celle de 1442-1444 contre les Turcs, menée par Ladislas III roi de Pologne, par Iancou de Hunedoara, voïvode de Transylvanie et par Vlad Dracul, voïvode de Valachie (dont le nom a été utilisé au XIXe siècle par Bram Stoker pour créer le personnage de Dracula), vaincus par le sultan Murat II, et la Reconquista espagnole contre le Califat de Cordoue.

Carte des croisades (Larousse 1922)
Carte des croisades (Larousse 1922)

Sommaire

[modifier] Le terme de croisade

À la fin du XIe siècle apparaissent les pèlerinages armés, dont le nom latin « iter hierosolymitanum » (voyage de Jérusalem) ne les distingue pas des pèlerinages individuels. C'est sous ce nom que les contemporains ont pu désigner ce que nous appelons les premières croisades, ou encore sous celui de peregrinatio, « pèlerinage ». Plus tard sont aussi employés les termes de auxilium terre sancte, « aide à la terre sainte », expeditio, transitio, « passage général » (armées nationales) et « passage particulier » (expéditions ponctuelles, particulières).

Le terme de croisade n'apparaît que tardivement en français : Le Trésor de la langue française fait remonter l'expression « soi cruisier » (se croiser) à la Vie de St Thomas le martyr de Guernes de Pont-Sainte-Maxence datée de 1174, et le terme de « croisade » aux Chroniques de Chastellain datées d'avant 1475, notant qu'il s'agit d'un substitut de termes proches tels que « croisement », « croiserie » ou « croisière » qui sont plus anciens, sans qu'on puisse les signaler avant la fin du XIIe siècle ; Le Dictionnaire historique de la langue française note une première apparition du mot vers 1460 et note également qu'il dérive de « croisement », que l'on rencontre avant la fin du XIIe siècle.

Pourtant, l'ancien français « croieserie » apparaît dans la chronique de Robert de Clari durant la quatrième croisade (1204) tandis que l'on trouve l'espagnol cruzada dans une charte en Navarre de 1212. En réalité, tous ces termes sont des substantifs de l'adjectif crucesignatus, croisé (littéralement, marqué par la croix) qui lui apparaît dans la chronique d'Albert d'Aix (sans doute écrite, pour sa première partie, dès 1106) ou du verbe crucesignare, prendre la croix, qui est fréquent au XIIe siècle.

Il est donc clair que ce que nous appelons « première croisade » n'était pas appelée ainsi par ses contemporains. Du point de vue musulman, les croisades ne sont d'ailleurs pas perçues comme une nouveauté, mais comme la continuation de la lutte contre l'Empire romain d'Orient, qui durait depuis plusieurs siècles. Pourtant, il est aussi évident que les contemporains ont eu très tôt conscience que la croisade n'était pas un simple pèlerinage armé ni une opération militaire comme les autres mais bien une réalité différente, alliant les caractéristiques du pèlerinage à Jérusalem aux impératifs d'une guerre pour la défense de la foi.

[modifier] Contexte historique

Arrivée des Croisés à Constantinople
Arrivée des Croisés à Constantinople

Contexte historique succinct :

  • 1009 : Destruction du Saint Sépulcre de Jérusalem, plus haut lieu saint du christianisme, par le calife fatimide al-Hakim ;
  • 1054 : Schisme entre chrétiens d’Orient et d’Occident ;
  • 1076 : Prise de Jérusalem par les Turcs
  • 1095 : Première croisade.

La conquête de la Palestine par les Arabes (Jérusalem fut prise en 638) n'affecta guère le pèlerinage vers les lieux saints chrétiens, tels que Jérusalem, Bethléem, et Nazareth. Toutefois en 1009 le calife fatimide du Caire, al-Hakim, fit détruire le Saint-Sépulcre. Son successeur permit à l'Empire byzantin de le rebâtir, et le pèlerinage fut à nouveau autorisé.

Avec la défaite de l'empire byzantin lors de la bataille de Manzikert en 1071, les Turcs Seldjoukides font prisonnier l’empereur Romain IV, le patriarche byzantin, puis prennent Jérusalem en 1078. Parmi les arguments invoqués notamment par Pierre l'Ermite, le principal est que les Turcs avaient interdit aux pèlerins chrétiens l'accès à la ville sainte. Cependant, Robert Mantran[1] compte plusieurs pèlerinages, dont six entre les années 1085 et 1092, qui se sont déroulés sans que les sources ne mentionnent de difficultés particulières.

Au concile de Plaisance de juin 1095, les ambassadeurs de l'empereur byzantin Alexis Comnène réclament aux Occidentaux une assistance militaire pour lutter contre les Turcs. La lettre datée de 1095 adressée par Alexis Comnène au comte Robert II de Flandre, appelant au secours après une description apocalyptique de la situation des chrétiens sous le joug musulman (…) est un faux[2]. Alexis Comnène espérait cependant bel et bien que l'Occident lui envoyât des soldats qu'il aurait pu embaucher comme mercenaires pour continuer ses opérations de reconquête en Asie Mineure.

Parallèlement, l'Église romaine tente de sortir de la crise qu'elle a connue au début du Xe siècle. Le clergé a perdu de son prestige : il se prête aux simonies et au nicolaïsme et sape ainsi l'autorité morale de l'Église. Les premiers objectifs du concile de Clermont sont donc de tenter de poursuivre l'œuvre entamée par Grégoire VII afin de restaurer une certaine rigueur : Urbain II est issu du mouvement clunisien et réaffirme les grands principes édictés par ses prédécesseurs : la « trêve de Dieu » et la « paix de Dieu ».

Les dernières années du XIe siècle sont une succession de mauvaises récoltes et le peuple, encouragé par certains prédicateurs, y voit une punition divine et un appel à la pénitence. L'appel à la croisade est l'occasion de souder la chrétienté dans une quête sacrée et d'offrir aux seigneurs l'occasion de « purifier leur âme ». En effet, une indulgence plénière (absolution de tous les péchés) est accordée à ceux qui entreprennent le voyage. Elle permet en outre de restaurer une certaine paix en offrant un exutoire aux pulsions belliqueuses des nobles européens qui peuvent ainsi assouvir leur soif de conquête et de richesse tout en assurant le salut de leur âme.

[modifier] Réputation et évaluation

Croisés (Larousse 1922)
Croisés (Larousse 1922)

En Europe occidentale, les croisades ont été considérées traditionnellement comme des efforts héroïques, mais tous les historiens ne sont pas d'accord sur cette vision des choses. Dans le monde musulman, les croisades sont considérées comme des attaques cruelles et sauvages des chrétiens contre l'Islam. Actuellement, certains discours des intégristes islamiques utilisent le mot croisade dans ce contexte-ci quant aux actions de l'Ouest contre eux. L'orthodoxie voit aussi les croisades comme des attaques par l'Ouest, à cause du sac de Constantinople durant la quatrième croisade en 1204.

Il y a une concordance intéressante entre les termes croisade et jihad. À l'Ouest le terme croisade a des connotations négatives alors que le terme jihad a des connotations positives, associé à une autodéfense. Dans le monde musulman, le terme jihad possède des connotations positives qui incluent également un sens de lutte personnelle et spirituelle contre soi-même, alors que le terme croisade a les connotations négatives décrites ci-dessus.

La force terrestre des Croisés vient essentiellement des pays où le régime féodal est bien enraciné et où la "chevalerie" (au sens de cavalerie lourde) peut mobiliser des ressources considérables: la France capétienne, l'État anglo-normand des Plantagenet, l'Empire germanique et en particulier ses marches francophones (Godefroi de Bouillon est wallon), le royaume normand de Sicile. Mais il ne faut pas oublier le rôle des cités maritimes italiennes, Gênes, Pise, Venise, qui fournissent le transport et les forces maritimes, techniquement supérieures à celles des musulmans, en échange de comptoirs commerciaux dans le Levant. Le rôle de Venise sera d'ailleurs déterminant dans le détournement de la quatrième croisade en 1204.

En réalité toutes les actions des croisés ne furent pas héroïques. Ils commirent des atrocités non seulement contre les musulmans mais aussi contre les juifs et les chrétiens. Par exemple la quatrième croisade n'arriva jamais jusqu'à la Palestine, mais au lieu de cela elle mit à sac Constantinople, la capitale de l'empire byzantin chrétien. Beaucoup de reliques et d'objets volés à Constantinople sont encore au Vatican, à Venise, en France et ailleurs. Cette croisade-ci aggrava les rancunes entre l'orthodoxie et le catholicisme. L'Empire byzantin recouvre finalement Constantinople en 1261, mais sa puissance ne fut pas retrouvée, et le souvenir de 1204 rendit impossible toute réconciliation durable entre l'Occident et Byzance jusqu'à la conquête de Constantinople par l'Empire ottoman en 1453.

[modifier] Chronologie des croisades

[modifier] Croisade de Léon IX contre les Normands, 1053

Par définition, une croisade est une expédition militaire faite dans un dessein religieux. L'expédition militaire du pape Léon IX, en juin 1053, contre les Normands qui occupaient le sud de l'Italie, peut être considérée, à ce titre, comme effectivement une croisade chrétienne.

À l’appel des habitants de la ville de Bénévent, assiégés par les Normands, avec à leur tête Richard comte d’Aversa, le pape Léon IX se rend en Allemagne pour demander des forces militaires à l’empereur Henri III. Ce dernier convoque à Worms en décembre 1052 une Diète dont les membres lui accordent à contre cœur, 3000 souabes, les meilleurs soldats de l’empire germanique. Léon IX multiplie alors les démarches diplomatiques avec l’empire de Byzance qui à son tour lui offre le soutien du général Argyros et de son armée. Après avoir excommunié tous les Normands d’Italie, Léon IX décide de les en chasser définitivement. Il réussit pour sa croisade, dont il prendra personnellement le commandement, à soulever également de nombreux comtes et barons Italiens qui prendront les armes au nom de la croix. Les Normands avaient à leur tête, Onfroi de Hauteville qui s’était auto proclamé comte de Pouille et avait fait de Melfi sa place forte. Il était secondé par tous ses frères et demi-frères dont parmi ces derniers, Robert de Hauteville dit le Guiscard, ainsi que de nombreux Bretons. La bataille eut lieu à Civitate dans la Pouille le 23 juin 1053 près du fleuve Fortore. Malgré la très nette supériorité numérique des croisés, les Hauteville seront vainqueurs. Le pape sera détenu pendant près d’une année par les Normands dans la ville de Bénévent qu’il quittera sur une civière pour mourir à Rome quelques semaines plus tard en 1054.

[modifier] Première croisade (1096 - 1099)

Icône de détail Article détaillé : première croisade.

En 1096, l'empereur byzantin Alexis Ier Comnène demanda à l'Occident de l'aider à défendre son empire contre les Seldjoukides. Cette demande rejoignait les préoccupations du moine Pierre l'Ermite et du pape Urbain II (pontificat de 1088 à 1099) qui au cours d'un prêche public le 27 novembre 1095, dixième jour du Concile de Clermont, appela aux armes toute la chrétienté, un appel à la défense de la foi menacée par la nouvelle invasion musulmane et la prise de possession de l'Asie mineure par les Turcs : de Nicée dont l'Islam avait pris le contrôle 14 ans plus tôt, on pouvait à tout instant surprendre Constantinople. Le cri de « Dieu le veut ![3] » (« Dieu li volt ! ») devint le cri de ralliement général, et le pape demanda aux soldats de se marquer du signe de la croix. Cette guerre serait considérée comme pénitence pour les croisés, une indulgence plénière. Les croisés marchèrent vers Jérusalem, plusieurs villes chrétiennes sur leur route furent mises à sac. En 1098 les Fatimides ont vaincu les Turcs et se sont emparés de Jérusalem. En 1099, les Croisés s'emparèrent de Jérusalem, et tous les habitants encore vivants dans la ville furent massacrés. À la suite de la première croisade, plusieurs petits États furent créés, notamment le Royaume de Jérusalem, qui subsista pendant un siècle. Antioche et Édesse furent aussi reprises.

Godefroy de Bouillon refusa d'être nommé roi du Royaume de Jérusalem. Il dit: "Je ne porterais pas une couronne d'or, là où le Christ porta une couronne d'épines". Il fut alors l'Avoué du Saint-Sépulcre, soit "advocatus Sancti Sepulchri". Quelques mois plus tard après la mort de Godefroy son frère Baudouin, Comte d'Édesse, se fit couronner Roi de Jérusalem par le patriarche latin de la ville.

[modifier] Deuxième croisade (1147 - 1148)

Icône de détail Article détaillé : deuxième croisade.

Suite à la reprise du comté d’Édesse par les musulmans en 1144, le pape Eugène III met tout son zèle à organiser une nouvelle croisade le premier décembre 1145. Pour cela, il demande à son maître Bernard de Clairvaux, un des hommes les plus célèbres et les plus estimés de la chrétienté de l’époque, de prêcher cette croisade. Bernard de Clairvaux convainc, en promettant que ceux qui prendraient la croix verraient leur péchés absous, de nombreux nobles français dont Louis VII (roi de France) à Vézelay le 31 mars 1146 lors d’un discours mémorable. On raconte qu’à la fin de cette assemblée, la population réclama tant de croix que le tissu vint à manquer et que Bernard lui-même donna son habit pour que l’on y taille des croix. Il fit de même avec Conrad III (empereur germanique) qu’il réussit à convaincre le 25 décembre de cette même année.

Mais la prise d’Edesse n’est pas la seule cause de la croisade, la deuxième est que Louis VII voulait expier un crime dont le souvenir le tourmentait : l’incendie d’une église dans laquelle un certain nombre de personnes avaient cherché refuge. Les deux armées, française et allemande, réunissent plus de 200 000 croisés.

Conrad III part de Ratisbonne en mai 1147 suivant la rive du Danube en direction d’Edesse. Les Français avec à leur tête Louis VII partent de Paris un mois plus tard, soit en juin 1147, par le même chemin que les Allemands.

États croisés du Proche-Orient en 1140
États croisés du Proche-Orient en 1140

Premier problème : L'armée de Conrad était fort grande et hétérogène : une grande partie n'était en fait pas composée de soldats, mais de civils qui assuraient le support de l'armée de diverses façons ; il y avait même des gens pauvres et des criminels, qui s'étaient croisés pour se faire pardonner leurs péchés et assurer leur salut dans la vie éternelle. Il n'est donc guère surprenant que l'empereur germanique ait eu peu de contrôle sur une telle armée. L’indiscipline dans l’armée allemande provoque des incidents dans les Balkans. Mais d’autres problèmes surviendront en arrivant à Constantinople. Là, l’empereur byzantin Manuel Ier Comnène leur impose un serment de vassalité (Manuel exigea d'abord que l'armée française, de même que l'armée allemande, ne portent pas atteinte à son empire et à ses biens. Il exigea ensuite que les villes conquises par les croisés lui soient remises et envoya même une liste des villes concernées, afin d'éviter une répétition des malentendus qui étaient survenus lors de la première croisade.) Mais malgré l’alliance germano-byzantine, Conrad III et Louis VII refusent. Ils perdent donc l’appui et l’aide des Byzantins qui refusent de les approvisionner, ce qui aura pour conséquence de compliquer la traversée de l’Asie mineure et même de l’allonger un peu. De plus, l'empereur de Constantinople, soucieux de voir les importants effectifs croisés aux portes de sa cité, les presse de franchir le Bosphore pour rejoindre l'Asie. De même, les relations s'enveniment entre Français et Allemands qui, ne s’entendant plus, décident de cheminer séparément. L’armée de Conrad tombe dans une embuscade turque. Cet évènement décourage énormément de pèlerins allemands qui reviennent sur leurs pas. Conrad se réconcilie avec Manuel qui lui propose des vaisseaux byzantins qui les emmèneront à Acre. Louis VII et son armée suivent le littoral, mais se font attaquer dans la vallée du Méandre, près de Dorylée où Louis abandonne une partie de sa troupe. De là, il embarque avec ses chevaliers vers Antioche. Après un bref moment passé à Antioche, il rejoint Conrad à Jérusalem. Il faut savoir qu’à ce moment de l’expédition, les trois quart de l’armée a disparu. Leur pèlerinage terminé, certains repartent en Europe ; les deux souverains se laissent entraîner par les barons de Jérusalem dans une expédition contre, non pas Édesse comme prévu, mais Damas. Le siège de cette ville ne durera que quatre jours (24-28juillet 1148) auquel succéda une défaite des chrétiens.

Ils rentrèrent alors en occident où l’échec de la croisade suscita de profonds remous : le prestige de Louis VII est fortement entamé, mais l’excellente régence de Suger, qui se vit confier la régence du royaume franc, a su conserver au royaume sa puissance. L’échec de cette deuxième croisade sera attribué par l’opinion populaire aux excès de péchés des croisés.

[modifier] Troisième croisade (1189 - 1192)

Richard Cœur de lion
Richard Cœur de lion
Icône de détail Article détaillé : troisième croisade.

En 1187, Saladin reprit Jérusalem. Le pape Grégoire VIII, successeur d'Urbain III, qu'on a prétendu mort à la suite du choc ressenti à ces nouvelles[4], lança une nouvelle croisade, qui fut menée par plusieurs des chefs les plus importants d'Europe : Richard de Poitou, futur Richard Cœur-de-Lion prend la croix le premier, bientôt suivi par Henri II d'Angleterre, Philippe Auguste et, au printemps, par Frédéric Ier Barberousse, empereur romain germanique. Dans le même temps, la flotte navale de Guillaume II de Sicile fait voile vers les avant-postes de Tripoli, Antioche et Tyr pour les aider à résister contre les attaques des sarasins[4]. Les luttes franco-anglaise et la mort brutale d'Henri II retardent le départ du roi de France jusqu'en 1190, alors que des flottes croisées sont déjà parties d'Europe du nord, d'Angleterre et de Flandre depuis mai 1189 et reprennent Silves aux Maures sur le chemin. Le même mois, Frédéric quitte Ratisbonne avec la plus grande armée croisée jamais rassemblée.

Saladin à l'assaut de Jaffa.
Saladin à l'assaut de Jaffa.

La situation en Syrie est préoccupante : les colons s'entre-déchirent entre les partisans de Conrad de Montferrat, vainqueur de Saladin à Tyr, et les fidèles du roi de Jérusalem Guy de Lusignan, responsable de la défaite de Hattîn. Guy a tout de même commencé à assiéger Acre avec une petite troupe en août 1188, destination des flottes occidentales[4]. Après une traversée triomphale de l'Europe et de l'Asie mineure, Frédéric se noie accidentellement dans les eaux du Sélef (Asie Mineure) en 1190 et une grande partie de ses Allemands retournèrent en Europe, les autres atteignant non sans peine Acre en octobre. En juillet 1190, les rois français et anglais quittent ensemble Vézelay et passent l'hiver en Sicile, où ils se disputent sur de nombreux sujets politiques et personnels[4]. Philippe retourna chez lui en 1191 après que les croisés eurent repris Acre aux Musulmans en juillet de la même année, tandis que Richard Cœur de Lion, grand chef de guerre, resté seul, battit les musulmans à Arsouf. Arrivé à Jaffa en septembre, il passe l'année en Palestine du sud, période durant laquelle il fait reconstruire Ascalon pour fortifier les frontières méridionales du Royaume de Jérusalem. Par deux fois (en décembre 1191 puis en juin 1192), il parvient à quelques kilomètres de Jérusalem, mais ne put reprendre la ville sainte. Après avoir signé un traité avec Saladin, il repart pour l'Angleterre en octobre 1192 tandis que Philippe Auguste profitait de son absence pour enlever de nombreux territoires continentaux à son frère Jean sans Terre.

En 1194, l' ordre des Trinitaires est fondé par Jean de Matha pour le rachat des captifs prisonniers des musulmans. Il est plus tard confirmé par le pape Innocent III dans la bulle Operante divine dispositionis.

[modifier] Quatrième croisade (1202 - 1205)

L'Entrée des Croisés à Constantinople, huile d'Eugène Delacroix (1840)
L'Entrée des Croisés à Constantinople, huile d'Eugène Delacroix (1840)
Icône de détail Article détaillé : quatrième croisade.

La quatrième croisade fut appelée par le pape Innocent III en 1202 et par Foulques de Neuilly, mais elle est détournée par les Vénitiens qui la financent et qui la dirigent contre l'Empire byzantin chrétien, afin d'accroître leurs possessions dans le secteur, alors que les croisades avaient été lancées dans le but de protéger aussi Byzance. Profitant des troubles internes de l'empire, les croisés s'allièrent avec Alexis IV, le fils de l'empereur byzantin déposé Isaac II, pour mettre en place l'Empire latin de Constantinople. La croisade se conclut avec le sac de Constantinople en 1204, la création de nouveaux états latins en Grèce, la sécession de l'Épire et de Trébizonde, la continuité byzantine étant assurée par l'Empire (fort réduit) de Nicée.

L'esprit originel des croisades était désormais mort, et les croisades successives peuvent être considérées comme la volonté du Pape de dominer le pouvoir séculier en détournant sa puissance militaire vers la Palestine et la Syrie.

[modifier] Croisade des Albigeois (1209)

La croisade des Albigeois
La croisade des Albigeois
Icône de détail Article détaillé : croisade des Albigeois.

La croisade des Albigeois fut lancée en 1209 pour contrer la minorité divergente cathare (considérée comme hérétique) dans le sud de la France. La croisade est lancée par Innocent III, malgré les réticences du roi de France Philippe Auguste. Cette croisade est une défaite pour le pouvoir pontifical qui voulait en profiter pour accroître son pouvoir sur les souverains européens. La grande gagnante est la royauté française qui assujettit de vastes territoires dans l'Occitanie sans même s'engager directement, la guerre étant menée pour leur propre compte par des barons du nord (Simon de Montfort). Durant cette croisade fut créé un ordre de Chevalerie, l'Ordre de la Milice de Jésus-Christ (1209), par le fondateur de l'Ordre des Frères Prêcheurs, Dominique de Guzman et l'Évêque Foulques de Toulouse.

[modifier] Croisades des enfants (1212)

Icône de détail Article détaillé : croisade des enfants.

Il y en a eu plusieurs, en France et en Allemagne.

En 1212 à la suite d'une vision, le jeune Berger Estienne de Cloyes-sur-le-Loir rassemble des pèlerins et les mène vers Saint-Denis pour y rencontrer le roi Philippe Auguste.

À la même époque, d'autres groupes partent d'Allemagne et se rendent vers les ports de Gênes et de Marseille. Les chroniqueurs mentionnent que certains réussirent à embarquer et qu'ils furent vendus comme esclaves ou bien moururent de faim pendant le voyage. Certains réussissent à gagner Rome. L'empereur Frédéric II fit pendre quelques-uns des trafiquants marseillais compromis dans l'affaire (la Provence faisait alors partie du Saint-Empire Romain Germanique).

Quant à l’appellation de croisade des « enfants », elle serait en fait une traduction littérale du mot latin « puer » n'ayant pas dans ce contexte le sens du mot « enfant ». La croisade aurait été en fait composée de pauvres et de paysans ayant été exclus de la révolution économique du XIIe siècle et croyant fermement que Dieu les soutiendrait dans leur entreprise.

[modifier] Cinquième croisade (1217 - 1221)

Icône de détail Article détaillé : cinquième croisade.

Le pape Innocent III prêcha une autre croisade au quatrième concile de Latran en 1215. Les armées de la Hongrie, de l'Autriche, et de la Bavière prirent Damiette en Égypte en 1219, mais le légat du pape Pélage d'Albanie les persuada d'attaquer Le Caire, tandis qu'une inondation du Nil les força à capituler devant les Égyptiens.

[modifier] Sixième croisade (1228 - 1229)

Icône de détail Article détaillé : sixième croisade.

En 1228, l'empereur romain germanique Frédéric II, bien qu'opposé au pape – il fut excommunié en 1227 et 1239 – embarqua à Brindisi pour la Syrie. Fin diplomate, il gagna Jérusalem (dont il se fit proclamer roi), Nazareth et Bethléem. Il sera démis par le pape Innocent IV au concile de Lyon...

[modifier] Septième croisade (1248 - 1254)

Icône de détail Article détaillé : septième croisade.

Les Templiers attaquèrent l'Égypte en 1243, et en 1244 les Korasmiens reprirent Jérusalem. Louis IX de France fit une croisade sans succès l'Égypte, et la Syrie en 1248-1254. Il partit d'Aigues-Mortes en France.

[modifier] Croisade des Pastoureaux (1251)

Icône de détail Article détaillé : croisade des Pastoureaux.

Croisade de « petites gens », paysans ; elle fut provoquée en 1251 par la captivité de saint Louis pendant la septième croisade.

[modifier] Huitième croisade (1270)

Icône de détail Article détaillé : huitième croisade.

La huitième croisade fut menée aussi par Louis IX de France (Saint Louis), contre Tunis en 1270 ; il s'embarqua également à Aigues-Mortes. Louis IX mourut de maladie au cours de cette croisade.

[modifier] Neuvième croisade (1271 - 1272)

Icône de détail Article détaillé : neuvième croisade.

Édouard Ier d'Angleterre entreprit une autre croisade en 1271, mais il ne rencontra pas de succès et retourna chez lui l'année suivante. Avec la chute de la Principauté d'Antioche (1268), du Comté de Tripoli (1289) et d'Acre (1291), la présence chrétienne en Syrie prit fin.

[modifier] Bilan et conséquences des croisades en Europe

Magnifiées par certains historiens comme des épopées spirituelles ou glorieuses, les Croisades apparaissent pour d'autres tels Georges Duby surtout comme des expéditions de pillage de la noblesse de l'Europe du nord-ouest (même si individuellement, il y a eu des Croisés en recherche d'élévation spirituelle, et même si certains faits d'armes ou certains souverains ont montré du courage). Et surtout, elles sont, pour les Byzantins, les Turcs et les Arabes, de véritables "invasions barbares", qui s'abattaient sur leurs pays, à l'époque plus urbanisés et policés que les royaumes féodaux ouest-européens. Elles ont contribué à semer une haine durable entre chrétiens (catholiques et orthodoxes), et entre chrétiens et musulmans. Après les croisades, les catholiques ne purent plus, durant cinq siècles, faire le pèlerinage de Jérusalem.

Mais en revanche, elles ont permis des progrès en technologie militaire, en cartographie, en connaissance du monde méditerranéen et oriental (redécouverte de l'Égypte, des légendes concernant le Temple de Jérusalem...).

Les croisades ont aussi inauguré les premières grandes persécutions contre les juifs, eux aussi "infidèles": bien des Croisés trouvèrent plus rentable et moins risqué de se livrer à des pogroms en Europe, plutôt que d'aller en Orient se frotter aux musulmans, malgré l'intervention de Bernard de Clairvaux qui estimait que "contrairement aux Sarrasins, les Juifs ont l’espoir d’être sauvés, parce qu’un jour viendra où leurs yeux se dessilleront et où ils se convertiront".

Principalement, les Croisades, surtout la quatrième, ont été un formidable transfert de richesses de l'Orient vers l'Occident, et du Midi vers le Nord; marginalement, elles ont cependant permis quelques échanges culturels et favorisé la réappropriation par l'occident de certains savoirs oubliés. Toutefois l'intérêt des lettrés occidentaux pour la science byzantine et arabe est antérieur aux croisades : l'Italie par exemple n'avait jamais perdu le contact intellectuel avec Constantinople et l'Espagne était au contact direct avec le monde musulman.

[modifier] Les premières grandes persécutions contre les Juifs

Massacre de juifs, première croisade, Bible du XIIIe siècle
Massacre de juifs, première croisade, Bible du XIIIe siècle

À bien des égards, l’année 1096 marqua un tournant pour le judaïsme européen. L'appel à la croisade du pape Urbain II en 1095 n'incitait pas la foule de fidèles chrétiens à attaquer les communautés juives du Rhin[5] mais elles en furent bien victimes. En marge de la croisade officielle, des prédicateurs les désignèrent à la vindicte populaire. Les Juifs se trouvèrent devant l'alternative de se convertir ou de mourir en martyr.

Cernés par les égarés (en hébreu to'im תועים), sans aucun espoir, des mères et des pères choisirent d'égorger leurs propres enfants, à l'image d'Abraham prêt à sacrifier son fils unique Isaac, plutôt que de les voir apostasier.

Un témoin, Rabbi Salomon bar Siméon, relate ainsi :

« En passant par les villages où se trouvaient des Juifs, ils se disaient l’un à l’autre : « voici que nous marchons par une longue route à la recherche de la maison d’idolâtrie et pour tirer vengeance des Ismaélites, et voici les Juifs, dont les ancêtres le tuèrent et le crucifièrent pour rien, qui habitent parmi nous. Vengeons-nous d’eux d’abord, et effaçons-les du nombre des nations, qu’on ne se souvienne plus du nom d’Israël, ou bien qu’ils soient comme nous et croient au fils de l’impureté[6]. » »

Comparativement à celles d’Allemagne, les communautés de France et d’Angleterre furent, selon les chroniques hébraïques, relativement épargnées lors de la seconde croisade, en 1146, grâce à l'intervention de Bernard de Clairvaux. Bernard définit ainsi la position de l’Église :

« Les Juifs ont l’espoir d’être sauvés, parce qu’un jour viendra où leurs yeux se dessilleront et où ils se convertiront. Il n’en va pas de même de l’Islam : les musulmans ne se convertiront jamais. Pour eux il n’est qu’un seul langage, celui du glaive exterminateur. »

Cependant, des attaques contre les Juifs, des massacres, des pillages, des apostasies forcées se déroulèrent à Worms, Mayence, Bacharach et Wurtzbourg, Strasbourg et Aschaffenbourg. À cette époque, les Juifs d’Allemagne avaient encore le droit de porter des armes. Rabbi Éphraïm bar Jacob de Bonn rapporte que le château de Wolkenburg, vidé de ses habitants non Juifs et de sa garnison militaire, fut confié à la communauté juive de Cologne, dont la majeure partie put ainsi être sauvée.

Quatre chroniques en Hébreu traitent de la première et de la deuxième croisades et de leurs conséquences tragiques pour les communautés juives :

  • les chroniques de Rabbi Salomon bar Siméon,
  • les chroniques de Rabbi Eliézer bar Nathan,
  • l'anonyme de Mayence,
  • "un livre du souvenir" de Rabbi Éphraïm bar Jacob de Bonn qui portent sur la seconde croisade.
Icône de détail Article connexe : Av HaRahamim.

[modifier] Adaptations militaires

Les chevaliers francs se trouvèrent confrontés en Orient à des conditions climatiques et à des adversaires inhabituels. Le climat torride et sec, le sol sableux ou rocailleux, les pluies diluviennes de l’automne, mettent à rude épreuve hommes, équipement et montures. Les cavaliers musulmans, rapides et harcelant de leurs flèches les chevaliers, équipés légèrement, avaient incontestablement l’avantage sur les chevaliers occidentaux. Ceux-ci adaptèrent équipement et tactique, ce qui leur permit de subsister près de deux siècles en Orient.

Un certain nombre d’adaptations visent à limiter l’échauffement au soleil : plusieurs auteurs signalent de nombreuses morts dues à l’insolation. Le heaume fut souvent remplacé par le chapeau de fer, le long haubert par une cotte de maille plus courte, le haubergeon, ou par le gambeson (vêtement rembourré porté sous la cotte de maille, pour amortir les chocs). De même, des housses couvrent les armures et les chevaux, pour limiter l’échauffement au soleil. Les chevaux turcomans sont aussi achetés (ou volés) en grand nombre, pour remplacer les chevaux tués au combat ou morts. L’armement local, d’excellente qualité (les armuriers de Damas avaient excellente réputation), sert aussi pour remplacer les armes que les combattants européens ont perdues ou cassées.

De façon plus large, l’emploi de la masse turque, qui permet de défoncer les pièces d’armure, se généralise en Europe après les croisades. Elle entraîne l’abandon du heaume à sommet plat, remplacé par les casques bombés, déviant les coups.

Les principales adaptations militaires sont situées toutefois dans la tactique. L’efficacité meurtrière des archers montés, qui souvent visaient les chevaux des Francs, poussa à une remise en cause du combat fondé sur la recherche du choc frontal. Le recours plus fréquent à l’infanterie, protégeant les chevaux derrière de longs boucliers, et aux archers et surtout aux arbalétriers, plus puissants et précis que les archers, permit de rivaliser avec les cavaliers musulmans. Des unités d’arbalétriers montés sont aussi créées, ainsi que des unités de cavalerie légère indigène, les turcopoles, très utiles aussi pour le renseignement.

Mais la tactique favorite, la charge massive créant la rupture de l’armée ennemie, n’est pas abandonnée, et l’armement lourd non plus. D’une part, les habitudes et les dépenses lourdes dans cet armement faisaient qu’il était difficile de les abandonner. D’autre part, l’armement lourd assurait une supériorité certaine à des combattants chrétiens le plus souvent en infériorité numérique. Enfin, en choisissant le moment du combat pour que les combattants n’attendent pas en armes sous le soleil, et pour que le combat soit bref, les Européens eurent parfois d’excellents résultats[7].

[modifier] Échanges culturels

L'intérêt des lettrés occidentaux pour la science antique, byzantine et arabe, est antérieur aux croisades : les états chrétiens de la Péninsule ibérique étaient déjà auparavant en contact direct avec le monde musulman. Leur émancipation vis-à-vis de l'empire franc les poussent à commercer avec le califat de Cordoue. Ainsi dès 985 le comté de Barcelone bénéficie d'une poussée de développement technique et culturel. Le développement monastique et celui du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle vont permettre de fixer les connaissances par écrit et de les diffuser à l'Europe entière. Les rois de Navarre et de León font ainsi entretenir les routes et construire des ponts. Des structures d'accueil pour les pèlerins qui affluent par dizaines de milliers sont organisées le long des chemins de Saint-Jacques. Ainsi, le mathématicien et clerc Gerbert d'Aurillac (938?-1003) - plus connu comme pape Sylvestre II - avait ramené d'Espagne les chiffres dits « arabes » d'origine indienne dont le zéro. Le très fort développement des ordres religieux et le large recours aux moines convers favorise la diffusion des techniques artisanales et agricoles dans les campagnes. Il en résulte une poussée démographique et technique en occident au 11ème siècle qui rend possibles les croisades.

Mais c'est surtout pendant la période des croisades que l'esprit scientifique et philosophique de l'Occident développe l'étude et la critique d'ouvrages byzantins et arabo-musulmans. Robert Grossetête, Albert le Grand (1200?-1280), Roger Bacon, Thomas d'Aquin, Siger de Brabant, entre autres, s'engagent dans cette voie. Cependant, leur démarche doit moins aux conquêtes d'Orient, qu'au travail de traduction fait en Espagne et en Sicile, où les gouverneurs et les souverains successivement byzantins, arabes et castillans, catalans ou normands hébergeaient des intellectuels grecs, musulmans et juifs arabisants, transmetteurs du savoir et de la philosophie antiques.

[modifier] Notes et références

  1. A l'aube de la première croisade : le face-à-face des chrétiens et des musulmans in « Le concile de Clermont de 1095 et l'appel à la croisade, actes du colloque universitaire international de Clermont-Ferrand (23 - 25 juin 1995), éditions de l'École Française de Rome, 1997, ISSN 0223-5099 p.341
  2. Émilia Robin, les Croisades et l'empire byzantin, http://www.eleves.ens.fr/home/robin/histoire/medievale/croisades/11partie.html , site consulté le jeudi 5 mai 2005.
  3. LACROIX, Benoît, «Deus le volt ! : la théologie d'un cri», dans Mélanges E.-R. LABANDE, Études de Civilisation médiévale (IXe - XIIe siècles), publié sous l'égide de l'Université par les soins du C.É.S.C.M. [Centre d'Études Supérieures de Civilisation médiévale], Poitiers, 1974, 770p, ici p.461-470.
  4. abcd Jonathan Riley-Smith, Atlas des Croisades, Edition Autrement, coll. « Atlas/Mémoires », Paris, 1996 (réimpr. 1996), 192 p. (ISBN 2-86260-553-0), p. 62
  5. désignées en hébreu sous le nom d’Ashkenaz אשכנז
  6. Les épithètes utilisés ici ne sont pas ceux des Chrétiens, mais du rabbin qui « parle en leur nom ».
  7. Pour le §, Frédéric Arnal. Adaptation technique et tactique du combattant franc à l'environnement proche-oriental à l'époque des Croisades. 1190-1291 Cahiers du Centre d’études d’histoire de la défense n° 23, 2004. (ISBN 2-11-094729-2). En ligne [1]. Consulté le 3 mars 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie générale

Icône de détail Article détaillé : Bibliographie sur les croisades.

[modifier] Bibliographie concernant les persécutions contre les Juifs

  • (fr) Simon Schwarzfuchs, Les Juifs au temps des croisades, en Occident et en Terre sainte, Albin Michel, 2005 (ISBN 222615910X)
  • (fr) Jean Flori. Pierre l'Ermite et la première croisade. Éditions Fayard. 1999.
  • (en) Robert Chazan, In the Year 1096, The First Cruisade and The Jews, The Jewish Publication Society, 1996 (ISBN 0827605757)
  • (en) Shlomo Eidelberg, The Jews and The Crusaders, The Hebrew Chronicles of The First and Second Crusades, Ktav, 1996 (ISBN 0299070603)
  • (en) Susan L. Einbinder, Beautiful Death, Jewish Poetry and Martyrdom in Medieval France, Princeton University Press, 2002 (ISBN 069109053X)

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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  • Site personnel de Jean Flori : historien français . Docteur d'État ès lettres et sciences humaines, directeur de recherche au CNRS, Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale de Poitiers, spécialiste des XIe et XIIe siècles et des idéologies guerrières.