Épire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Épire
Image:GreeceEpirus.png
Statistiques
Capitale Ioannina
Superficie (km²) 9 300
Population 365 000
Densité de pop. (h./km²) 39,2
Nomes (Code ISO 3166-2)
Site internet http://www.roe.gr

Épire (en grec Ήπειρος Ípiros) signifie deux choses différentes. D'une part c'est le nom d’une région montagneuse des Balkans, partagée entre la Grèce et l’Albanie. Epire se traduit par "Continent" en français. Ses habitants sont les Épirotes (ou les Continentaux). D'autre part c'est une des 13 périphéries de la Grèce (voir la carte de la Grèce). Elle est bordée à l’ouest par la Mer Ionienne, et elle est limitrophe au sud-ouest de l’Albanie, au nord de la région de Macédoine de l'Ouest, à l’est de la région de Thessalie. La périphérie est divisée en 4 préfectures : Thesprotie, Ioannina, Arta et Preveza.

Sommaire

[modifier] Géographie de l'Epire périphérie Grecque

Sa superficie est de 9 300 km² et sa population d'environ 365 000 habitants en 2002

Montagneuse (2646 m au mont Smólikas) et peu fertile, l'Épire renferme des lacs sans émissaires (on parle d'endoréisme), comme celui de Ioannina, une des villes principales. La plaine littorale est plus fertile. Le sens du nom Epire est continent et les Epirotes sont des continentaux aux yeux des habitants des Iles en face des côtes.

Le relief et le climat neigeux en hiver coupent encore quelquefois cette région du reste du monde l'hiver.

L'originalité de l'Épire frappe d'abord par la beauté de ses paysages : hautes falaises calcaires du Tymphée, gorges profondes du Vikos, vastes forêts de chênes, puis de conifères, en suivant la route de Ioannina à Metsovo, vallée humide où se niche le sanctuaire de Zeus dodonéen. Dans l'Antiquité, déjà, elle passe pour peuplée de Barbares selon Thucydide, même si l'un des candidats à la main d'Agaristè, fille de Clisthène de Sicyone, qui ont été sélectionnés parmi les meilleurs des Grecs, porte pour nom Molosse.

C'est en Épire que l'Odyssée place l'oracle des morts, au-delà du monde des vivants, dans la vallée de l'Achéron, dont le nom correspond à celui du fleuve des Enfers.

Sur ses côtes, les Corinthiens viennent fonder des colonies à Corfou, la Corcyre antique, et à Ambracie, l'actuelle Arta.

Plus tard, Corfou et l'Épire sont les premières terres grecques abordées par les Romains : Corcyre se place sous la protection de Rome dès 229 pour échapper aux Illyriens ; Ambracie est le port de débarquement des armées de Paul Émile en guerre contre le roi macédonien Persée (172-168). Cette ouverture vers l'Occident a particulièrement marqué toute l'histoire de Corfou, qui est très tournée vers l'Italie, vers Venise, et qui échappe ainsi à l'envahisseur turc en passant sous la protection de Napoléon, puis de l'Angleterre avant de rejoindre le royaume de Grèce en 1864. En revanche, l'Épire, qui a connu une présence ottomane prolongée jusqu'à la première guerre balkanique, n'est rattachée à la Grèce qu'à la fin de 1912.

Cette région a particulièrement souffert de la guerre civile qui s'est prolongée jusqu'en 1949 et qui opposait royalistes et communistes.

La capitale de l'Épire est Ioannina (57 000 habitants).

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

Bien que considérée comme barbare par les Grecs, ses côtes accueillirent de nombreuses colonies, et le célèbre oracle de Zeus à Dodone y était situé.

La dynastie des rois éacides du peuple des Molosses y fonda un royaume puissant au Ve siècle av. J.-C., avec les autres peuples Chaones, et Thesprôtes. Pyrrhus est un des membres de cette dynastie, ainsi qu'Olympias, la mère d'Alexandre le Grand. Le roi Pyrrhus est célèbre pour ses victoires coûteuses contre les Romains. On aurait tort de n'en retenir que les victoires à la Pyrrhus, suivant l'expression inexacte de Tite-Live. Peu après Alexandre le Grand, il tente de sauver l'hellénisme occidental en Grande Grèce et en Sicile, en intervenant en Italie du Sud et en Sicile (280-274), et lutte victorieusement contre Rome dont les habitants tremblent de voir au loin les fumées du camp de Pyrrhos. Parallèlement, il s'empare de la Macédoine et porte la guerre jusque devant Sparte. Sa mort marque la fin de l'indépendance des cités grecques en Italie du Sud : Tarente se livre aux Romains dès 272. C'est dans cette période (deuxième moitié du IVe siècle et première moitié du IIIe siècle) que l'urbanisation s'accélère en Épire : les sites de Gitana, Kastritsa, Ammotopos et Cassopé sont particulièrement intéressants à visiter, du fait de la conservation de leurs remparts, des édifices publics – pensons notamment au théâtre de Gitana et de Cassopé –, des maisons remarquablement conservées à Ammotopos sur une grande hauteur et de l'urbanisme à Cassopé.

Une ligue indépendante se forme en 234 av. J.-C.. Cependant, la région passe progressivement dans l'orbite romaine : alliance de Corcyre seule en 229 av. J.-C., puis toute la région en 197 av. J.-C. Cela n'empêche pas le pillage en 189 av. J.-C. de la capitale, Ambracie, par les Romains. Cela n'empêche pas non plus le consul romain Paul Émile, de retour de la bataille de Pydna remportée sur les Macédoniens sans butin, de piller et de razzier la plus grande partie de la population, vendue sur les marchés aux esclaves à Rome. Leur nombre fut si grand (les sources antiques avancent le chiffre de 150 000 personnes) qu'il fit chuter le prix de l'esclave de manière durable. La région fut la première province romaine ultramarine en 148 av. J.-C.

En 31 av. J.-C., l'empereur Auguste y fonde la ville de Nicopolis d’Épire, pour célébrer sa victoire d'Actium. Cette cité avait un statut exceptionnel, autant par son territoire très vaste que par son statut de ville libre.

[modifier] Liste des rois d'Épire

Voir l’article Éacides

[modifier] Moyen Âge

Intégrée à l'Empire romain d'Orient, elle constitue un royaume indépendant après la Quatrième croisade, le despotat d'Épire, gouverné par les Comnène de 1205 à 1318. Elle fut conquise par les Ottomans en 1430.

De nombreux monastères orthodoxes s'établissent dans la ville de Ioànnina, dans une île au milieu d'un lac. Leurs fresques font notamment figurer les sages de l'Antiquité Platon, Aristote, Solon ou Thucydide parmi les précurseurs du Christ.

Sur les crêtes du Pinde ont été bâtis les monastères des Météores, dès le XIe siècle, au sommet de montagnes étroites et escarpées. La plus grande partie de ces 24 monastères datent du XIVe siècle. Le Grand Météore possède notamment de magnifiques fresques, celui d'Hagios Stéphanos (saint Stéphane) une belle iconostase sculptée. Ils sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988.

[modifier] Moderne

La turcocratie en Épire se termine le 21 février 1913 avec la libération de la ville de Ioannina et l'annexion de la région par la Grèce.

[modifier] L'Épire actuellement

De Corfou aux Météores, d'Achille à Ali Pacha, ce circuit à travers l'Épire révèle une Grèce plus verdoyante, aux paysages inoubliables, dépositaire d'un patrimoine archéologique original et d'une grande richesse historique. Comme la Macédoine à l'est, l'Épire marque la transition entre la Grèce égéenne et les pays balkaniques qui la bordent au nord, en empruntant à l'une sa civilisation et en développant comme ses voisins du Nord un genre de vie particulier, fondé davantage sur la vie pastorale, sur les grands espaces.

Drapeau de la Grèce Les 13 périphéries (régions) de la Grèce Drapeau de la Grèce

Attique · Crète · Égée-Septentrionale · Égée-Méridionale · Épire · Grèce-Centrale · Grèce-Occidentale · Îles Ioniennes · Macédoine-Centrale · Macédoine-Orientale-et-Thrace · Macédoine-Occidentale · Péloponnèse · Thessalie
Région autonome : République monastique du Mont Athos

[modifier] Voir aussi

Les Anals

[modifier] Liens externes