Séleucides

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Les Royaumes des Diadoques et l'empire Séleucide vers -301.
Les Royaumes des Diadoques et l'empire Séleucide vers -301.

Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos, l'un des diadoques d'Alexandre le Grand, qui constitue un empire syro-iranien formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de la Syrie à l'Indus. Le cœur politique de l'empire se situe en Syrie antique, même si les Séleucides règnent jusqu'au IIe siècle av. J.-C. sur la Babylonie et la Mésopotamie dans la continuité des perses achéménides. La dynastie séleucide a régné de 305 à 64 av. J.-C.

Sommaire

[modifier] Histoire de la dynastie séleucide

D'abord satrape de Babylonie à la mort d'Alexandre, Séleucos étend par la suite sa domination sur les provinces de Syrie et d'Asie moyenne orientale (Perse, Médie, Susiane, Sogdiane, etc.). Il se proclame roi en 305. Séleucos fonde Séleucie du Tigre, sa première capitale, en Mésopotamie ; puis il transfère un temps sa capitale à Séleucie de Piérie sur la Méditerranée. La capitale s'installe définitivement à Antioche en Syrie antique à la fin de son règne[1]. Les Séleucides sont la seule des grandes dynasties hellénistiques à possèder une ascendance iranienne. Séleucos a en effet épousé Apama, la fille d'un noble perse, de laquelle naît son héritier Antiochos Ier. Les historiens ont longtemps sous-estimé l'importance de la Babylonie au sein de l'empire en consultant davantage les sources grecques que les documents écrits en araméen. La chancellerie, selon la tradition royale perse, rédige en effet des documents en écriture cunéiforme et pas seulement en grec. Les Séleucides font suite aux Achéménides dans les chroniques babyloniennes jusque dans les années 150.

Les Séleucides disputent la Cœlé-Syrie avec les Lagides lors des six guerres de Syrie. Vers 250, la satrapie de Bactriane fait sécession pour former le royaume gréco-bactrien. Dans le même temps, la Parthie devient elle aussi indépendante. Reconstitué en partie sous Antiochos III, l'empire est déchiré par les luttes intestines. Avec la paix d'Apamée en 188, conclue à l'issue de la défaite de Magnésie du Sipyle contre les Romains, les Séleucides perdent leurs possessions d'Asie Mineure au profit de Pergame. La frontière ouest de l'empire est limitée au Taurus. Les Séleucides perdent, à partir de la seconde moitié du IIe siècle av. J.-C., les satrapies orientales au profit des Parthes qui s'emparent de tous le plateau iranien. La dynastie s'éteint en 64 av. J.-C. avec Antiochos XIII Asiaticus, détrôné par Pompée qui réduit la Syrie, dernier reliquat du royaume séleucide depuis 140, en province romaine.

L'empire séleucide, fusion de l'Orient et du monde grec, semble au départ fidèle au projet d'Alexandre le Grand. L'empire connait une multiplicité de groupes ethniques, de langues (grec, perse, araméen, dialectes iraniens), de religions (polythéisme grec, zoroastrisme, judaïsme, cultes indigènes). Dans ce contexte, plus encore que pour les autres monarchies hellénistiques, le roi, qui reçoit un culte divin, est supposé être le garant de l'unicité de l'empire. L’armée apparaît être comme le meilleur soutien de la dynastie séleucide. Les Séleucides ont soutenu l'hellénisation de l'Orient en développant l'urbanisme, comme le montre la tétrapolis de Syrie et les nombreuses fondations de cités et de villes-garnisons.

L'immensité et la multiplité de l'empire séleucide ont fondé sa fragilité. La plupart des souverains, emportés par d'inextricables querelles matrimoniales, se sont averés médiocres dans la conduite des affaires, à l'exception notable d'Antiochos III.

[modifier] Les rois séleucides

  1. Séleucos Ier Nicator (« le Vainqueur » en grec ancien), règne de 305 à 280 av. J.-C.
  2. Antiochos Ier Sôter (« le Sauveur »), de 281 à 261 av. J.-C., fils du précédent.
  3. Antiochos II Théos (« le divin »), de 261 à 247 av. J.-C., fils du précédent.
  4. Séleucos II Callinicos (« le Grand vainqueur »), de 246 à 225 av. J.-C., fils du précédent.
  5. Antiochos Hiérax (« l'Épervier»), de 241 à 226 av. J.-C., frère du précédent.
  6. Séleucos III Sôter (« le Sauveur»), de 225 à 223 av. J.-C., fils du précédent.
  7. Antiochos III Mégas (« le Grand »), de 223 à 187 av. J.-C., frère du précédent, il remporte une victoire décisive sur les Lagides à Panion.
  8. Achaios II cousin du précédent usurpateur, de 221 av. J.-C. à 213 av. J.-C. roi d'Asie Mineure.
  9. Séleucos IV Philopator (« qui aime son père »), de 187 à 175 av. J.-C., fils d'Antiochos III.
  10. Antiochos IV Épiphane, (« Manifestation divine »), de 175 à 163 av. J.-C., frère du précédent, il homogénéise son empire sous la bannière de la culture grecque ce qui provoque la révolte des Macchabées en Judée.
  11. Antiochos V Eupator (« né d'un bon père »), de 163 à 162 av. J.-C., fils du précédent.
  12. Démétrios Ier Sôter (« le Sauveur »), de 162 à 150 av. J.-C.
  13. Alexandre Ier Balas, usurpateur, de 152 à 145 av. J.-C.
  14. Antiochos VI Dionysos, 145 à 142 av. J.-C., fils de Alexandre Ier Balas
  15. Démétrios II Nicator, 145 à 125 av. J.-.C., fils de Démétrios Ier Sôter
  16. Antiochos VII Evergète Sidétès, de 138 à 127 av. J.-C..
  17. Séleucos V Nicator, de 124 av .J.-C. à 125 av .J.-C en conflit avec Alexandre II Zabinas.
  18. Alexandre II Zabinas, usurpateur, de 126 à 122 av. J.-C.
  19. Antiochos VIII Philométor, de 125 à 96 av. J.-C., fils de Démétrios II Nicator.
  20. Antiochos IX de Cyzique, de 96 à 95 av. J.-C., frère du précédent.
  21. Séleucos VI Épiphane (« Manifestation divine »), fils d'Antiochos VIII Philométor, de 96 à 93 av. J.-C.
  22. Antiochos X Eusèbe (« le Pieux »), de 94 à 92 av. J.-C.
  23. Antiochos XI Philadelphe (« qui aime son frère »), de 93 à 90 av. J.-C., fils d'Antiochos VIII Philométor.
  24. Philippe Ier Philadelphe de 93 av .J.-C. à 83 av .J.-C.
  25. Démétrios III, de 95 à 88 av. J.-C.
  26. Antiochos XII Dionysos, en 83 av. J.-C., fils d'Antiochos VIII Philométor.
  27. Antiochos XIII Asiaticus (« l'Asiatique »), de 69 à 64 av. J.-C., fils d'Antiochos X Eusèbe.
  28. Philippe II Philoromaios ("l'ami des romains") de 65 à 64 av. J.-C., fils de Philippe Ier Philadelphe.

Les chevauchements de règnes s'expliquent par les usurpations et conflits de pouvoir.

[modifier] Notes

  1. La chronologie des capitales séleucides est sujette à caution. Certains historiens prétendent qu'Antioche ne devient véritablement la capitale que vers 240.

[modifier] Bibliographie

  • (en) J.D Grainger, Seleukos Nikator, Constructing an Hellenistic Kingdom, Londres, 1991 ;
  • Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., Seuil, collection « Points Histoire », Paris, 2003 (ISBN 202060387X).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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