Hattusha

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40°01′11″N 34°36′55″E / 40.01972, 34.61528

Hattousa : la capitale hittite 1
Patrimoine mondial de l’UNESCO

Rempart

Latitude
Longitude
40° 00′ 50″ Nord
         34° 37′ 14″ Est
/ 40.01389, 34.62056
Pays Turquie Turquie
Type culturel
Critères (i)(ii)(iii)(iv)
Superficie 167,699997 ha
N° identification (ID) 377
Région 2 Asie/Océanie
Année d’inscription 1986 (10e session)

1 Descriptif officiel (UNESCO)
2 Classification UNESCO

Hattusha, aujourd'hui Boğazkale dans la province de Çorum en Turquie, fut la capitale de l'empire hittite. Située en Anatolie, sur une boucle du fleuve Kızılırmak (Halys), elle succéda à Nesa sous le règne de Labarna II qui prit le nom de Hattushili Ier pour marquer l'événement, vers -1650.

Le site de Hattusha a été découvert par l'explorateur C. Texier en 1834, près du village de Boğazkoi. Il fallut attendre 1894 pour que l'archéologue E. Chantre ne vienne sur le site, et explore la colline de Büyükkale, où il exhume des tablettes. Ce furent ensuite des archéologues allemands qui effectuèrent la majorité des fouilles à Boğazkoi. En 1907, 1911 et 1912, H. Winckler fouilla la colline de Büyükkale (où se trouvent les ruines du palais royal), et les tablettes qu'il ramena permirent d'identifier le site comme celui de l'ancienne capitale hittite. En 1931, K. Bittel mène sa première campagne de fouilles sur le site. Ce sera lui qui effectuera la majeure partie des travaux de fouilles à Hattusha. Il y restera jusqu'en 1939, jusqu'à ce que la guerre ne le pousse à arrêter. Puis il reviendra en 1952, et à partir de là les fouilles sur le site d'Hattusha eurent lieu quasi-continuellement.

[modifier] Historique

Avant d'être une ville hittite, elle fut une ville hattie qui la nommaient dans leur langue, Hattoush. Les premières habitations du site apparurent dans la Vieille Ville à la fin du IIIe millénaire av. J.-C.. Le site devint une ville prospère, au cœur du pays hatti. Au début du IIe millénaire av. J.-C., les marchands assyriens y établirent un karûm (comptoir). Au XVIIIe siècle av. J.-C., Anitta, le roi de Kussara, s'empare de la cité et la détruit. La cité est alors abandonnée.

Au milieu du XVIIe siècle av. J.-C., Labarna II, deuxième roi du premier royaume hittite, fait rehabiter cette ville, et l'élève même au rang de capitale. Il prend alors le nom de Hattushili, qui signifie "l'homme d'Hattusha". Cette cité devient alors une grande cité, mais peu de monuments ont étés retrouvés pour la période de l'Ancien Royaume. Cette époque est très instable, avec notamment plusieurs révoltes de palais qui secouent la ville d'Hattusha.

C'est à la période de l'empire hittite que Hattusha connaîtra son apogée. Pourtant, la période commence mal, avec notamment le sac de la ville par les Gasgas au début du XIVe siècle av. J.-C.. La ville est surtout prospère sous le règne du grand roi Suppiluliuma Ier. Après, la situation devient difficile dans le Hatti, et devant la pression exercée par les Gasgas, qui pillent à nouveau Hattusha au début du XIIIe siècle av. J.-C., Muwatalli II transfère sa capitale à Tarhuntassa. Son frère Hattushili III, après avoir évincé son neveu et pris le trône hittite, refait d'Hattusha sa capitale.

Dans la seconde moitié du XIIIe siècle av. J.-C., l'empire hittite sombre sous les assauts de ses voisins et de nouveaux arrivants (les "Peuples de la Mer" des Égyptiens), notamment les Phrygiens. Pourtant, ce sont les Gasgas qui prennent encore Hattusha au début du XIIe siècle av. J.-C., anéantissant ainsi le royaume hittite. La ville est ensuite occupée par les Phrygiens jusqu'au début du Ier millénaire av. J.-C., après quoi elle est abandonnée.

[modifier] Les monuments de la capitale hittite

La porte des Lions
La porte des Lions

La majeure partie des bâtiments retrouvés dans les fouilles d’Hattusha date de sa reconstruction au XIIIe siècle av. J.-C. : son enceinte, de plus de six kilomètres, renferme un territoire de plus de 176 ha. C’est le centre de décision d’un empire militaire, dotée d’une citadelle de rempart et d’importantes réserves, situés au rez-de-chaussée des bâtiments. La vieille ville, vers l’ouest, et la ville basse, plus récente, vers le sud, sont entourées de puissantes murailles. Elles sont divisées en quartiers protégés eux aussi par des murailles, ce qui renforce le caractère militaire de la cité. La citadelle (Büyükkale), perchée au sommet d’un piton rocheux de 250 m sur 150 m, comprend le palais, résidence royale et centre de l’administration de l’empire. Il est compartimenté par quatre cours d’importances variables, souvent bordées de portiques, autour desquelles se répartissent les principaux monuments de l’administration, les archives, la salle de réception à colonne, la résidence royale au niveau le plus élevé. Les remparts de la citadelles sont élevés sur un remblai qui peut atteindre plus de 60 m d’épaisseur et dont la pente se transforme en un glacis de plus en plus pentu. La base est faite de moellons de belle taille, et l’appareil cyclopéen est parfois employé ; à 9 m environ au-dessus du remblais, le mur se poursuit en briques crues, ponctué de tours rectangulaires tous les 30 m. Les portes sont flanquées de tours et fermées par des battants de bronze.

La vieille ville comprend un énorme temple (260 m sur 160 m) dédié à Teshub, dieu de l’orage et à la déesse du Soleil, Arinna ou Hebat, organisé autour d’une cour centrale rectangulaire et doté de deux cella très retirées, de magasins et de dépendances. D’autres sanctuaires plus petits sont situés dans la ville nouvelle.

Ruines d'un temple de la ville
Ruines d'un temple de la ville

On a retrouvé dans la bibliothèque d’Hattousha les grandes œuvres mésopotamiennes et des poèmes épiques écrits en akkadien, des hymnes en sumérien, en akkadien et en hourrite, des rituels et des hymnes en louvite. Le récit historique est un genre dans lequel les Hittites se sont particulièrement illustrés. Ils sont les premiers à avoir eu une compréhension de l’histoire. Leurs annales ont le sens de l’anecdote, analysent les raisons pour lesquelles telle ou telle action a été entreprise et, dans les prologues des traités, rappellent les relations antérieures qui ont motivé l’accord. Le premier traité d'équitation, rédigé par Kikkuli provient également de ce site.

[modifier] Liens externes

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