Asmaa bint Abu Bakr

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Asmaa bint Abu Bakr (en arabe : أسماء بنت ابو بكر) était la fille d'Abu Bakr. Sa mère était Qutaylah bint Abd al-Uzza, ce qui fait d'elle la demi-sœur d'Aïcha et de Muhammad ibn Abu Bakr. Elle joua un rôle important dans les premières années de l'Islam.

Asmaa fut la dix-huitième personne à se convertit à l'Islam. Elle reçut plus tard le surnom de Dhat an-Nitaqayn (celle aux deux ceintures) en raison d'un incident liée avec le départ du Prophète et son père de La Mecque pour Médine, lors de hégire.

Elle épousa Zubayr ben al-Awwam et lui donna deux fils : Abdullah ibn az-Zubayr, le premier Musulman qui naquit à Médine après l'hégire, et Urwa ibn az-Zubayr.

En 692, Abdullah ibn az-Zubayr vient la voir :

« La paix soit sur toi, Mère, ainsi que la compassion et la bénédiction de Dieu.
— La paix soit sur toi, Abdullah, répondit-elle. Qu'est-ce qui t'amène ici à cette heure alors que les rochers des catapultes de Hajjaj pleuvent sur tes soldats dans le Haram et font trembler les maisons de la Mecque ?
— Je viens te demander conseil, répondit-il.
— Me demander conseil ? demanda-t-elle avec étonnement. Mais à quel sujet ?
— Le peuple m'a abandonné, soit par peur de Hajjaj, soit attiré par ses promesses. Mes propres enfants et ma famille m'ont quitté. Seul un petit groupe d'hommes me suit encore, mais malgré leur force et leur loyauté ils ne pourront résister plus d'une heure ou deux. Je suis en train de négocier avec les messagers des Umayyades et ceux-ci proposent de m'offrir toute possession que je puis désirer, à la condition que je dépose les armes et prête allégeance à Abdul Malik ben Marwân. Qu'en penses-tu ? »

Haussant sa voix, elle répondit :
« Ce sont tes affaires, Abdullah, et tu connais la réponse mieux que moi. Mais si tu crois être dans ton droit et défendre la Vérité, alors persévère et bats-toi, avec la même persévérance que tes compagnons morts sous ta bannière ont fait preuve. Mais si tu désires le monde, quel misérable tu feras ! Tu te seras détruit et tu auras détruit tes hommes !
— Mais il ne fait nul doute que je serais tué aujourd'hui.
— Ça sera mieux que de te rendre à Hajjaj de ton plein gré, pour que des sous-fifres des Umayyades jouent avec ta tête.
— Je ne crains pas la mort. Mais j'ai peur d'être mutilé.
— Après la mort il n'y a rien qu'un homme puisse craindre. La brebis abattue ne souffre pas de se faire écorcher. »

Le visage d'Abdullah rayonna alors qu'il s'exclamait :
« Quelle mère bienheureuse ! Bénies soient tes nobles qualités ! Je suis venu à toi en cette heure pour entendre ce que j'ai entendu. Dieu sait que je n'ai ni faibli ni perdu l'espoir. Il m'est témoin que je ne me suis pas dressé par amour pour ce monde et ses plaisirs, mais uniquement par colère, en son nom. Ses limites ont été transgressées. Me voilà, je vais faire selon tes désirs. Si je devais être tué, ne me pleure pas et recommande mon âme à Dieu.
— Je ne te pleurerai, dit Asmaa, âgée mais résolue, que si tu devais être tué dans une cause vaine et injuste.
— Sois assurée que ton fils n'a pas défendu une cause injuste, ni accompli d'action détestable, ni commis d'injustice envers un Musulman ou un Dhimmi et qu'il ne voit rien d'autre que le plaisir de Dieu, le Puissant, le Grand. Ce n'est pas pour me racheter que je dis ceci. Dieu sait que je ne le déclame que pour affermir ton cœur.
— Loué soit Dieu de t'avoir fait agir selon Son désir et le mien. Approche, mon fils, que je puisse sentir et ressentir ton corps, car ceci est peut-être ma dernière entrevue avec toi. »

Abdullah s'agenouilla devant elle. Elle le prit dans ses bras et couvrit sa tête et son cou de ses baisers. Ses mains commencèrent à serrer son corps quand elle se retira vivement et demanda :
« Que portes-tu là, Abdullah ?
— Mon armure.
— Ceci, mon fils, n'est pas l'habit de celui qui aspire à être un martyr. Retire-la. Tes mouvements seront plus légers et rapides. Porte à la place le sirwal pour que ton 'awrah ne soit pas exposé si tu venais à être tué. »

Abdullah retira son armure et se vêtit du sirwal. Alors qu'il partait pour se diriger vers le Haram pour prendre part au combat, il dit :
« Mère, ne me prive pas de tes prières. »

Levant ses mains aux cieux, elle pria :
« Ô Seigneur, ayez pitié de lui qui est resté debout des heures et de son long cri dans les ténèbres tandis que le peuple dort...
Ô Seigneur, ayez pitié de sa faim et de sa soif lors de ses voyages à Médine et à La Mecque tandis qu'il jeunait...
Ô Seigneur, bénissez sa droiture envers sa mère et son père...
Ô Seigneur, je le recommande à Votre cause et je suis contente, quel que soit le sort que vous aurez décrété pour lui. Et accordez-lui, par amour pour moi, la récompense de ceux qui sont patients et de ceux qui persévèrent. »

Avant le coucher du soleil, Abdullah était mort. Dix jours après, sa mère le rejoint. Elle était âgée de cent ans.

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