Détachement administratif de la Loire-Atlantique

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Le détachement administratif de la Loire-Atlantique désigne le non-rattachement de ce département à la région administrative Bretagne, alors que son territoire faisait partie autrefois de la province de Bretagne, pour être rattaché à la région des Pays de la Loire. Ce détachement reste un sujet polémique dans ce département et en Bretagne. Des élus de Loire-Atlantique et des départements bretons, des mouvements politiques et des associations régionales prônent le rattachement administratif de la Loire-Atlantique à la région Bretagne.

Néanmoins, cette situation a connu quelques précédents un millénaire auparavant. Après l'émigration bretonne en Armorique, l'est de la péninsule est plus faiblement impacté par les vagues d'immigration. Les îlots bretonnants sont plus rares. Les zones gallo-romaines de Vannes, Rennes et Nantes sont originellement sous la souveraineté franque et font l'objet de conflits entre Bretons et Francs au cours du VIe au IXe siècle, avant d'être finalement incorporés au royaume puis duché de Bretagne. Suite aux raids normands et aux querelles de succession de la fin du IXe siècle et surtout du début du Xe siècle, l'autorité des rois de Bretagne est grandement affaiblie et la Bretagne est submergée par les Normands. Après une brève restauration du pouvoir ducal, les querelles de succession reprennent de plus belle entre les Maisons de Cornouailles, de Rennes et de Nantes. Ces conflits voient l'intervention des comtes francs de Chartres, de Blois et d'Anjou qui tentent d'étendre leur influence. Le comte Foulque III d'Anjou, surtout, tente d'étendre son autorité par la force sur le Maine, la Touraine et une partie de la Bretagne. Il soutient les prétentions des comtes de Nantes sur le trône ducal. Après l'avènement de l'empire angevin, les Plantagenêts étendent leur main-mise sur la Bretagne. Suite à divers heurs, Henri II Plantagenêt en profite pour prendre en main-propre le comté de Nantes pendant plus de 30 ans (1156-1189) avant de prendre le duché de Bretagne tout entier sous sa coupe. Il marie son fils Geoffroy II de Bretagne à Constance de Bretagne afin d'assurer sa main-mise.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Royaume, duché et province de Bretagne jusqu'à la Révolution française

[modifier] La conquête bretonne (IXesiècle)

Les cités franques de Nantes et de Rennes sont conquises par les Bretons par le traité d'Angers en 851, sous le règne de Nominoë. Ce traité vole en éclat dès 863 par la reprise de la guerre par Salomon de Bretagne. Ce dernier pousse ses troupes jusqu'aux portes d'Orléans à l'Est et dans les territoires normands au Nord.

En 863, par le traité d'Entrammes, il acquiert en échange de la paix le territoire d' Entre deux rivières.

En 868, le traité de Compiègne lui concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes. La Bretagne atteint alors son extension géographique maximale.

Mais, le duché de Bretagne est déstabilisé par les occupations et les incursions des Vikings au début du Xe siècle, ainsi que par les contre-attaques des forces armées royales.

[modifier] Les alliances avec l'Anjou (Xesiècle)

Dès le début du Xesiècle, le comté de Nantes sera étroitement lié aux comtes d'Anjou, puis, plus tard, à la dynastie angevine des Plantagenêts jusqu'au début du XIIIesiècle.

En 909, à la suite de la mort d'Alain le Grand, Foulque Ier d'Anjou reçoit le comté de Nantes. Il est chargé de lutter contre les Normands et les Bretons. Malgré la résistance de la garde nantaise et de l'escorte angevine de Foulque, Nantes est prise par les Vikings en 919. La cité est pillée et la cathédrale incendiée. Les notables nantais ainsi que le clergé de Nantes et les clercs fuient vers Angers. En 920, les Vikings attaquent Angers qu'ils pillent, puis Tours et menacent Orléans qui offre une forte rançon pour éviter le pillage. Les Nantais et les Angevins trouveront refuge en Bourgogne. Les Vikings redescendent le grand fleuve jusqu'à leur fief nantais. Foulque reconstitue, à Angers, une troupe de Nantais et d'Angevins pour libérer la cité de Nantes. Malgré l'aide des troupes franques de Robert Ier de France, la contre-attaque en 921, est un échec. Néanmoins, le comte d'Anjou, Foulque Ier conservera le titre de comte de Nantes, mais ce titre ne fut définitivement reconnu qu'en 930, quand son suzerain Hugues le Grand le qualifia comme tel dans une de ses chartes. Foulque Ier passa le restant de sa vie à combattre les Vikings. Il perd un de ses fils, Ingelger, lors d'un affrontement contre les Normands. Les Vikings envahissent la Bretagne. Devant leurs succès militaires, les seigneurs bretons et les notables fuient et embarquent pour se réfugier en Angleterre. Parmi les fuyards, un jeune homme, nommé Alain Barbetorte qui préparera sa revanche.

C'est Alain Barbetorte, débarqué sur la côte nord de Bretagne en 936 de retour d'exil d'Angleterre, qui va entreprendre avec des troupes bretonnes la guerre aux Normands. En 937, Alain Barbetorte est reconnu duc de Bretagne. Il poursuit son combat contre les Normands et s'empare de Nantes la même année. Les Normands reviennent plusieurs fois à la charge le long de la Loire. Ce n'est qu'en 939, avec la victoire de Trans sur les Normands, que Nantes sera définitivement à l'abri des Vikings. En 952 le duc Alain II Barbe-Torte meurt. Il sera inhumé dans la collégiale Notre-Dame à Nantes. Il laisse le duché au jeune héritier, Drogon. La veuve d'Alain II Barbe-Torte se remarie à Foulques le Bon, comte d'Anjou et fils de Foulque Ier.

Drogon de Bretagne comte de Nantes et duc de Bretagne de 952 à 958. Drogon (ou Dreux), seul fils légitime d'Alain Barbetorte succède à son père à l'âge de deux ans. Sa tutelle fut assurée par son oncle Thibaut Ier de Blois, qui remarie très vite sa sœur avec le comte Foulque II d'Anjou. Le pouvoir sur la Bretagne est alors partagé : Foulque II reçoit le comté de Nantes et la garde du jeune duc Drogon, Thibaut conservant la suzeraineté sur le nord de la Bretagne.

Dés 975, Hoël Ier entre en conflit avec le comte de Rennes Conan le Tort, vassal de Thibaut Ier de Blois, qui contrôle le nord de la Bretagne et se considère comme son suzerain. Les armées nantaise, soutenue par les troupes de Geoffroy Ierd'Anjou, et rennaise, soutenue par Blois, se rencontrent sur le champ de bataille à Conquereuil; et Geoffroy Ier bat les troupes de Conan. Cette victoire angevine ne règle pas le conflit.

En 981, Hoël est assassiné sur l'ordre de Conan. Sitôt prévenu, son frère, Guérech quitte sa charge de futur évêque de Tours, avant sa consécration, et se fait élire comte de Nantes. Guérech poursuit le combat initié par son frère contre le comte de Rennes Conan le Tort. Guérech signe un traité avec le comte Guillaume IV de Poitiers qui confirme les possessions nantaises au sud de la Loire - les pagi d'Herbauges, de Tiffauges et de Mauges - obtenues par son père Alain II de Bretagne en 942.

Guérech se rend ensuite en 983 à la cour du roi de Francie Occidentale Lothaire pour lui prêter hommage, et s'arrête, sur le chemin du retour, chez le comte Geoffroy Ier d'Anjou. Déjà commanditaire de l'assassinat de Hoël Ier, Conan le Tort, craignant, à juste titre, cette alliance entre les comtes de Nantes et d'Anjou contre lui, aurait convaincu le médécin de Guérech, Héroicus, également abbé de l'Abbaye Saint-Sauveur de Redon d'empoisonner le duc. Guérech meurt comme son frère prématurément, en 988.

En 990, après la dispariton du comte Guérech de Nantes, Conan Ier de Bretagne tente de mettre la main sur le comté de Nantes après la mort prématurée de son jeune héritier le comte Alain.

Le nouveau comte d'Anjou (Foulques Nerra) s'inquiétant des prétentions de Conan et de son ascension politique, se proclame le défenseur des intérêts de la maison de Nantes et il lui livre combat. Conan Ier est tué dans la défaite, lors de la seconde Bataille de Conquereuil le 27 juin 992.

Judicaël de Nantes comte de Nantes de 992 à 1004. Soutenu par Foulque III d'Anjou, prend possession du comté de Nantes après la défaite et la mort de Conan Ier de Bretagne à la seconde Bataille de Conquereuil. Compte tenu de son jeune âge le comte d'Anjou le place sous la tutelle de son vassal le vicomte Aimery III de Thouars qui portera le titre de comte de Nantes de 992 à 994. Judicaël meurt prématurément en 1004 assassiné par trahison.

Budic de Nantes comte de Nantes, fils du comte Judicaël de Nantes, succéda à son père et régna jusque vers 1010. Budic mit à profit un pèlerinage de l'évêque de Rennes en Terre Sainte pour s'emparer des biens épiscopaux et détruire le château du prélat à Nantes. De retour de Palestine, l'évêque demanda l'intervention du comte de Rennes et Budic dut demander l'assistante du comte Foulque III d'Anjou ce qui entraîna la perte d'une partie des territoires nantais, notamment au sud de la Loire.

[modifier] L'annexion à l'Anjou (XIesiècle)

En 1156, le comté de Nantes est détaché, lors d’une période de divisions internes de la Bretagne, et annexé à l’Anjou. En effet, alors que Conan IV est proclamé duc de Bretagne, les Nantais chassent son oncle Hoël comte de Nantes et choisissent pour comte le frère cadet d'Henri II, Geoffroy Plantagenêt, déjà comte du Maine et d'Anjou depuis 1156. Le comté de Nantes sort du duché. À la mort de Geoffroy, en 1158, Conan croit pouvoir reprendre le pays nantais, mais doit le restituer à Henri II Plantagenêt qui le conservera en sa main pendant plus de 30 ans (1156-1189)[1].

Conan IV doit abdiquer en 1166 et Henri II Plantagenêt est reconnu gardien du duché par les barons bretons en attendant que son fils Geoffroy II Plantagenêt, fiancé à la petite-fille de Conan III, Constance de Bretagne, atteigne la majorité. En tant qu'époux de Constance, Geoffroy Plantagenêt est proclamé duc de Bretagne sous le nom de Geoffroy II de Bretagne en 1181, mais il meurt prématurément suite à des blessures reçues au cours d'un tournoi organisé le 19 août 1186 à Paris par le roi de France, Philippe Auguste. De ce premier mariage, Constance a deux enfants : notamment Arthur, qui lui succèdera.

[modifier] Retour dans la Bretagne sous la domination angevine des Plantagenêts (fin XIIesiècle)

En 1196, Arthur fut proclamé duc de Bretagne par les grands aristocrates de Bretagne. Il fut élevé à la cour de Philippe Auguste, qui le protègea des convoitises de Richard Cœur de Lion. À la mort de ce dernier, Arthur, étant le seul fils de Geoffroy Plantagenêt, frère puîné de Richard Cœur de Lion, revendiqua l'héritage de "l'empire Plantagenêt" (Angleterre, Normandie, Anjou, Maine, Poitou, Aquitaine) qui lui fut raflé par son oncle Jean sans Terre (le plus jeune frère de Richard) avec le soutien de sa grand-mère, la vieille reine Aliénor d'Aquitaine. Il devint le chef nominal des barons bretons qui tendaient à l'indépendance. Vaincu, lui et sa sœur sont faits prisonniers en 1202 à Mirebeau (près de Loudun) par Guillaume de Broase, seigneur normand à la solde de Jean sans Terre. Il meurt en 1203 en prison à Rouen, peut-être à la demande de son oncle[2]

[modifier] Nantes et Rennes capitales de la Bretagne

La « capitale » du duché de Bretagne était Nantes, sous l'Ancien Régime, les deux grandes villes bretonnes se partageant les rôles : Rennes capitale politique avec le Parlement de Bretagne, et Nantes capitale économique avec les activités portuaires et le débouché de la Loire. Jusqu'à la Révolution française, le duché de Bretagne, s'il connait des régimes politiques différents (vassal de la Normandie, puis de la France et de l’Angleterre, intermède de quasi-indépendance au Haut Moyen Âge, union avec le royaume de France), reste dans les mêmes frontières. Son territoire bouge peu, correspondant à peu près à ceux de l'actuelle région Bretagne et du département de la Loire-Atlantique. La province était alors divisée en comtés (Cornouaille, Léon, Broërec, Tréguier, Penthièvre, Porhoët, Nantais, Rennais...) puis en huit baillies qui évolueront en quatre présidiaux mais aussi en neuf évêchés.

Cependant, la notion de « capitale » est sujette à caution, le sens de cette fonction est fluctuant sous l’Ancien Régime : elle peut parfois désigner la résidence favorite du souverain ou le lieu d’intronisation du Prince ; ou bien le siège fixe des institutions centrales du gouvernement ou bien le lieu des réunions périodiques des organes représentatif ; ou encore parce qu’elle est la ville la plus riche, la plus peuplée...

Aucune ville n’est établie légalement comme capitale définitive sous l’Ancien Régime. Au sens où nous l’entendons aujourd’hui, seul un État national constitutionnel dispose d’une véritable capitale.

[modifier] La Révolution française (XVIIIesiècle)

À la Révolution française, les provinces sont supprimées et la Bretagne cesse d'exister en tant qu'entité administrative. Ses privilèges et son autonomie sont abolis avec l’abolition des privilèges. En 1790, elle est divisée, comme le reste de la France, en départements. L'ancienne province se retrouve éclatée en 5 entités :

[modifier] Les premiers projets de regroupement des années 1910-1920

En 1848, les cinq départements bretons sont réunis sous l'autorité du Nantais Michel Rocher, commissaire général de la Bretagne, qui chapeaute les autres commissaires (préfets) bretons.

En 1917 naît un projet de création de régions économiques dites « groupement économique régionaux » ou « régions Clémentel». Les régions seront créées en avril 1919, mais ces regroupements échoueront dans les années 1920 pour ne subsister que sous forme d'union plus ou moins lâche de Chambres de commerce.

Pour la Bretagne, le premier projet prévoyait la création d'une région dénommée IIIe région (ou région de Rennes), regroupant quatre départements du nord et de l'ouest de la Bretagne, tandis que la Loire-Inférieure aurait rejoint la IVe région (ou région d'Angers) avec la Mayenne, la Sarthe, le Maine-et-Loire, la Vendée et l'Indre-et-Loire. La réalisation des régions Clémentel intervint à partir d'avril 1919. La région de Rennes dénommée finalement VIe région comprit l'Ille-et-Vilaine, les Côtes-du-Nord et le Finistère. La grande Ve région ou région de Nantes se vit attribuer la Mayenne, la Sarthe, l'Indre-et-Loire, le Maine-et-Loire, la Vendée, la Loire-Inférieure et le Morbihan. Le principe avait été de grouper autour d'une grande ville les départements de son bassin économique. À ce titre, il avait été fortement discuté de l'appartenance à Nantes ou à Rennes du Finistère, qu'il aurait fallu diviser en deux entités sud et nord.

En septembre 1919, les fédérations de syndicats d'initiative commencent elles à organiser des « régions touristiques » sur un modèle un peu différent. La nature du découpage étant cette fois-ci touristique, géographique et ethnographique, ces régions touristiques ne coïncideront pas avec les régions économiques : une région appelée « Bretagne » s'étendit sur le Morbihan, le Finistère, les Côtes-du-Nord et l'Ille-et-Vilaine ; la Loire-Inférieure est rattachée à une région appelée « Vallée de la Loire ».

Pour plus de précisions voir l'article Bretagne

[modifier] Sous le régime de Vichy

Au printemps 1941, le maréchal Pétain charge le Conseil national de créer une commission des provinces avec pour objectif de dessiner les limites des futures régions qui serait instaurées une fois la guerre terminée.

Lucien Romier, d'origine paysanne, est nommé à la tête de cette commission forte de 21 membres. Le 6 mai 1941, la toute première réunion se déroule à Vichy. Huit autres séances de travail suivront. Le 15 mai, une carte est tracée : elle divise arbitrairement la France en 16 provinces (et non plus en 20 comme le souhaitait Pétain). Rennes y est la capitale d'un ensemble regroupant la Bretagne, l'Anjou et le Maine. Le 20 mai 1941, la commission suspend ses travaux. Elle doit se réunir à nouveau en août. Entre temps, les provinces concernées ont eu vent des intentions de Vichy : certains élus s'élèvent contre un découpage qu'ils considèrent comme totalement arbitraire.

Alors même que les travaux de la commission ne sont pas terminés, le décret du 30 juin 1941 est promulgué, semble-t-il dans l'urgence : il institue entre autres une région de Rennes, composée de quatre départements, et une région d'Angers à laquelle est rattachée la Loire-Inférieure (ancien nom de la Loire-Atlantique).

Les raisons du rattachement de la Loire-Inférieure à la région Loire sont à la fois économiques et politiques. Le gouvernement de Vichy décide en 1941 de créer des régions économiques afin de faciliter le ravitaillement de chacune d'entre elles. Nantes étant située à moins de 100 km d'Angers et les voies de communication entre les deux villes étant bien structurées, la Loire-Inférieure est rattachée à la région Loire. Le gouvernement de Vichy est contre une renaissance des provinces d'Ancien Régime, et souhaite maintenir un pouvoir centralisé fort.

Dans son livre La Bretagne sous le gouvernement de Vichy, Hervé Le Boterf cite les propos de Louis-Dominique Girard, chef du cabinet civil de Pétain : « Le maréchal n'avait nul désir de détacher la Loire-Inférieure du reste de la Bretagne. Il y fut contraint pour des raisons économiques ». Les difficultés du ravitaillement auraient donc conduit Vichy à créer des régions économiques - à l'image de celles de la IIIe République - en s'appuyant sur la réalité des moyens de transport de l'époque.

Hervé Le Boterf développe cette idée : « En vertu de ce principe, la Loire-Inférieure fut rattachée à la métropole angevine. Non pas seulement pour compenser par sa suprématie industrielle l'infériorité numérique des quatre autres départements de la région, mais surtout parce que la ville de Nantes se trouvait à moins de 100 km d'Angers ».

Les régions du régime de Vichy ne survécurent pas longtemps à sa chute : elles furent supprimées dès 1945.

[modifier] Sous les IVe et Ve Républiques

L'aménagement du territoire sous la IVe République conduisit cependant à repenser à des groupements supra-départementaux. Le 28 novembre 1956 fut promulgué un arrêté délimitant des régions de programmes. Jean Vergeot, commissaire général adjoint au Plan, avait été chargé d'en définir les contours. Parmi les 22 régions qu'il créa en métropole, il inclut la Loire-Inférieure dans celle des Pays de la Loire. Cette inclusion lui fut, semble-t-il, difficile à décider [3], mais il se basa sur des considérations économiques (échanges téléphoniques, transports, etc.) pour réaliser un projet qui était à l'époque purement à usage interne de l'administration. Il s'agissait en effet alors de découpages administratifs et n'ayant pas d'autre vocation : partant de là, les considérations techniques primèrent sur l'histoire et la Loire-Inférieure fut rattachée aux Pays de la Loire.

Au fil du temps, ces régions furent investies de compétences de plus en plus grandes : création des préfets de région en 1964, des établissements publics régionaux avec la loi de régionalisation de 1972 et des régions avec la loi de décentralisation en 1982 entérinèrent ce découpage et lui donnèrent légitimité et pouvoir de décision dans beaucoup de domaines. Pendant cette même période, l'identité bretonne s'affirma et la position de la Loire-Atlantique dans les Pays de la Loire fut de plus en plus contestée (le conseil général du département vota en 1972 son vœu d'être rattaché à la Bretagne, par exemple).

C'est donc au départ un découpage administratif pour raisons techniques puis une régionalisation progressive reprenant les limites de ce découpage qui a conduit la Loire-Atlantique à ne pas faire partie de la région dont elle était pourtant historiquement l'un des centres.

Ce détachement administratif ne concerne cependant que certains échelons (administratifs et autres) :

  • Couvrant cinq départements existent des entités bretonnes maritimes, économiques, culturelles, judiciaires (Cour d'appel et ordres professionnels), touristiques, environnementales, associatives, des coopérations inter-collectivités, des signes officiels de qualité AOC-IGP-label rouge de produits agricoles, des structures de coopération entre région Bretagne et Loire-Atlantique, etc.
  • La région administrative à quatre départements est prise comme circonscription par les administrations préfectorales déconcentrées et les institutions décentralisées, les organismes consulaires, une partie des organisations syndicales, patronales ou associatives.

D'autres découpages (poste, défense...) ne recouvrent ni l'un ni l'autre de ces découpages.

De plus, la Loire-Atlantique s'associe aux départements bretons sur le plan culturel. Par exemple, les cinq départements ainsi que le conseil régional font partie du syndicat mixte de la Maison de la Bretagne à Paris.

[modifier] Positions actuelles

[modifier] État de l'opinion

Les sondages, malgré les critiques dont ils sont l'objet, demeurent le principal indice de l'opinion des habitants de Bretagne et de Loire Atlantique sur la question du rattachement. Pour la plupart d'entre elles, ces études tendent à montrer un attachement nettement majoritaire des populations de ces territoires en faveur de la réunification. Si en 1986, un sondage réalisé par le centre de recherche Créa pour FR3 Nantes Magazine indiquait que seulement 44% des habitants de Loire-Atlantique y était favorables[4], cette proportion montait à 66% dans une étude réalisée en 1998 par la Sofres pour Pèlerin Magazine. Depuis une série de sondages a conforté l'idée que l'opinion publique était largement favorable au rattachement, dans des proportions variables : 68% des habitants de Loire-Atlantique en 1999 selon un sondage TMO pour Ouest-France Dimanche[5], 71% en 2000 selon une étude de l'Institut CSA (pour 63% dans les quatre départements bretons)[6], 71% en Loire Atlantique en 2001 selon l'Ifop[7] (63% en Bretagne selon un autre sondage réalisé la même année par le Conseil de recherche économique et sociale du Royaume-Uni), puis 56% en 2002 et 67% en novembre 2006 selon le même institut.

Cependant, un sondage réalisé en 2002 par TNS Sofres[8], formulé de façon différente, donnait un résultat opposé à ceux émis par les autres instituts. Interrogés sur la meilleur formule en matière d'organisation territoriale pour la Loire-Atlantique, 29% des sondés étaient favorables rattachement administratif de la Loire-Atlantique à la Bretagne, contre 32% pour le « maintien des structures régionales actuelles » et 36% pour « La mise en place d'une grande région ouest dont ferait partie la Loire-Atlantique ».

En juin 2006, une étude détaillée et commentée de TMO Régions pour France 3 ouest a été menée dans le but affiché de conduire à une « mesure plus exacte » de l'opinion sur la question du rattachement[9]. À cette fin, l'institut a ajouté une question symétrique (« la Loire-Atlantique doit-elle rester attachée à la région des Pays de la Loire ? ») à celle traditionnellement posée (« la Loire-Atlantique doit-elle être rattachée à la région Bretagne ? »), et proposé une réponse « ne sait pas » aux sondés. Si le résultat confirmait apparemment ceux obtenus pas la plupart des autres études (68% des sondés des sondés sont favorables au rattachement en Loire-Atlantique, 66% en Bretagne et 61% dans la région Pays de la Loire), ce sondage montrait l'existence d'une importante proportion d'indécis (respectivement 19%, 29% et 31%) dont la prise en compte amène à nuançer le bilan apparent. Personnes « sans opinion » comprises, la proportion de sondés devenait minoritaire en Bretagne (47%) et dans les Pays de la Loire (42%), et légèrement majoritaire en Loire Atlantique (55%). Surtout, les réponses à la question symétrique donnaient un résultat inverse. Il apparaitrait ainsi que, personnes sans opinion prises en compte, la part des sondés favorables au maintien de l'attachement de la Loire Atlantique dans la région Pays de la Loire est largement majoritaire dans ce département (60% — 67% hors « ne sait pas ») et dans l'ensemble des Pays de la Loire (63% — 77% hors « ne sait pas »), tandis que la proportion personnes sans-opinions reste importante.

Selon les auteurs de l'étude, ces résultats paradoxaux révèlerait surtout que « Pour la majorité des personnes interrogées, y compris en Loire Atlantique, la question du rattachement du département à l’une ou l’autre des régions est sans doute secondaire, loin des préoccupations quotidiennes. ». Enfin sur l'ensemble des deux régions, l'étude tendrait à montrer que la part des personnes favorables au rattachement augmente nettement avec l'âge, ce qui conduirait, selon ses auteurs, à une baisse mécanique de cette population dans la prochaine décennie.

L'étude de TMO Régions a été contesté par Yves Lainé, membre de l'Institut Culturel de Bretagne[10]. Il montre qu'en dépit du fait que l'étude prétend s'appuyer sur « l'échantillon le plus conséquent sur ce thème », celui-ci n'a rien d'exceptionnel pour la région bretonne (478 sondés) et est l'un des plus faibles réalisés en Loire-Atlantique (184 sondés auxquels s'ajoutent les 338 personnes interrogées dans le reste des Pays de la Loire). Selon Yves Lainé, la suggestion de la réponse « ne sait pas » dans le sondage contribue à diluer encore plus les résultats et « aboutit à un « Ouest » qui ne sait pas ce qu’il veut ». Il remarque enfin que l'hypothèse retenue pour justifier une baisse de l'opinion « pro » réunification est que les sondés ne changent pas d'avis dans l'avenir. Or, selon lui, « si l’on rapproche les résultats des sondages depuis 15 ans qui montrent que cette demande ne faiblit pas alors que – mécaniquement – la part des plus jeunes se renforce, on est obligé d’en conclure que des ANTI deviennent PRO plus souvent que l’inverse. ». Cependant dans sa critique, Yves Lainé ne fait à aucun moment référence aux résultats de la question « symétrique » que ce sondage est le seul à avoir posé, et qui aboutit à une majorité de sondés « favorables  » à ce que la Loire-Atlantique reste attachée à la région Pays de la Loire.

À noter parallèlement que 4112 élus de Bretagne et de Loire-Atlantique ont signé la Charte pour la Réunification de la Bretagne[11],[12] (cependant, le nombre de signataires en Loire-Atlantique n'est que de 201, soit moins de 5% du total [13]). A l'unanimité, le conseil régional de Bretagne et le conseil général de Loire Atlantique ont voté des voeux voire des résolutions pour un fonctionnement à cinq départements (notamment le 22 juin et 3 juillet 2001, résolution du 8 octobre 2004 du Conseil régional).[réf. nécessaire]

Si certaines structures (cour d'appel de Rennes), associations (Institut culturel de Bretagne) ou association d'entreprises (Produit en Bretagne)[14] fonctionnent dans les limites territoriales de la Bretagne historique, la majorité des organismes de la Loire-Atlantique, qu'ils soient administratifs, éducatifs, mutualistes, bancaires et associatifs tant culturels que sportifs, travaillent à l'échelle de la région des Pays de la Loire.

[modifier] Partisans du rattachement à la Bretagne

  • De nombreux mouvements régionaux militent pour la réunification de la Loire-Atlantique à la Bretagne, comme Bretagne Réunie, anciennement CUAB, Comité pour l’unification administrative de la Bretagne.
  • Des mouvements politiques d'horizons différents : Emgann, l'UDB, le Parti Breton, Les Verts, Les Alternatifs, la LCR, l'UDF (les élus bretons et l'UDF nationale — projet Jeunes UDF 2007 et déclaration de François Bayrou, candidat UDF à la présidentielle se prononçant en janvier 2007 pour la réunification via un référendum [15] — mais pas l'UDF de Loire-Atlantique en tant que telle) et le FN.
  • Des élus : près de 4 200 d'entre eux, de tout bords politiques ont signé depuis 2001, la Charte des élus pour la réunification, proposée par Bretagne Unie/CUAB.
  • Le conseil général de la Loire-Atlantique et le conseil régional de Bretagne. Il faut noter qu'en 1972, avant le vote de la loi de régionalisation, le conseil général de Loire-Atlantique demanda officiellement à ce que le département soit rattaché à la région Bretagne, mais cette demande ne fut pas prise en compte. En juin 2001, le conseil général de Loire-Atlantique et le conseil régional de Bretagne ont voté un vœu favorable à la réunification (le conseil régional de Bretagne l'a renouvelé par une résolution en octobre 2004) et ont créé ensemble une commission mixte de coopération.
  • La Coordination des Juristes de Bretagne. Celle-ci a participé à la rédaction d'une lettre — signée le 21 Mars 2008 et adressée au Président Sarkozy — en faveur du rattachement administratif de la Loire-Atlantique.[16]
  • Des entreprises avec, par exemple, l'association Produit en Bretagne qui regroupe les entreprises bretonnes des cinq départements[17].

Pour ses partisans, le rattachement de la Loire-Atlantique à la région administrative Bretagne se justifie pleinement, tant pour des raisons historiques, que géographiques ou pour faire le poids dans l'Europe des régions (la région administrative Bretagne avec la Loire-Atlantique aurait alors plus de 4 200 000 habitants).

[modifier] Opposition au rattachement à la Bretagne

Cette opposition est moins structurée et moins frontale que les partisans du rattachement. Néanmoins certaines voix se sont faites entendre contre ou peu favorable au rattachement :

  • La fédération du PCF de Loire-Atlantique a aussi plusieurs fois exprimé son refus d'un tel rattachement (Gilles Bomtemps au Conseil régional en 1999, Jean-Louis Le Corre au Conseil général en 2001) préférant un accroissement des coopérations régionales et craignant une concurrence économique entre régions.
  • François Fillon alors président de la région des Pays de la Loire après la publication du sondage de 2000 des habitants de Loire-Atlantique sur le rattachement à la Bretagne : "Nous devrons donc repenser notre structure administrative en coordonnant, voir en fusionnant, les départements et les régions "... " Cette coopération (entre Bretagne et Pays-de-la-Loire) est plus prometteuse que tous les projets de redécoupage ou séparatiste. " [18]

[modifier] Positions des candidats à l'élection présidentielle de 2007

Bretagne Réunie avait posé aux candidats cette question : "Vous qui êtes un (e) démocrate, vous engagez-vous, une fois élu(e), à favoriser l'application, au cas de la Bretagne, de la loi qui autorise les modifications de limites régionales?". Francois Bayrou, Dominique Voynet, José Bové et Olivier Besancenot avaient répondu favorablement au rattachement. les autres candidats n'avaient pas donné de réponse. Relancés avant le second tour de l'élection, Ségolène Royal s'était prononcé pour un référendum après consultation des élus, Nicolas Sarkozy n'avait pas répondu.

[modifier] Autres positions

Plusieurs organismes privés ne rattachent pas la Loire-Atlantique à la Bretagne :

  • la Fondation de France l'inclue dans une direction régionale Pays de Loire élargie (avec l'Indre-et-Loire et les Deux-Sèvres[19] ;
  • la Fondation Crédit mutuel possède une délégation Bretagne, une délégation Poitou-Charentes-Vendée et une délégation Loire-Atlantique ;

[modifier] Différents scénarios

Un éventuel rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, outre la question d'une répartition des rôles entre les deux grandes agglomérations bretonnes de Nantes et Rennes, pose la question du devenir de la région Pays de la Loire et plus globalement de l'organisation du Grand-Ouest français.

Plusieurs scénarios sont envisageables :

  • Réunification de la Bretagne et statu quo pour les autres départements de la région Pays de la Loire. Cela présente l'avantage d'être une solution immédiatement fonctionnelle mais manque de cohérence géographique et économique avec un département de Vendée isolé du reste de la région et sans réelle synergie avec elle.[20]
  • Réunification de la Bretagne, création d'une région "Grand Poitou" avec le rattachement de la Vendée à la région Poitou-Charentes et la création d'une nouvelle région Maine-Anjou. Ceci regrouperait les 3 départements restants de l'ancienne région Pays de la Loire, la Mayenne, le Maine-et-Loire et la Sarthe. Ce scénario a pour lui une certaine cohérence historique avec le retour de provinces ou d'ensemble historiques. Il renforce également la région Poitou-Charentes, mais présente les défauts d'une faible cohérence économique avec la Vendée plus tournée vers Nantes (économie/transport) et la création d'une "petite région" Maine-Anjou.
  • Réunification de la Bretagne, création d'une région "Grand Poitou" avec le rattachement de la Vendée à la région Poitou-Charentes et la création d'une nouvelle région "Val de Loire", regroupement de la région Centre et des 3 départements de la Mayenne, de Maine-et-Loire et de la Sarthe. Ce scénario, dans lequel pourrait s'inscrire la fusion des 2 Normandies, privilégie le parti de régions plus grandes et plus fortes, à l'image des länders allemands ou des Communautés autonomes espagnoles mais pose un problème de cohérence géographique et historique et d'absence de sentiment d'appartenance régionale des populations de la nouvelle région, sorte de région Centre élargie, absence de sentiment d'appartenance que cette dernière rencontre déjà. Cela ferait de plus de cette nouvelle "super-région", la plus grande région française en nombre de départements (9) soit un de plus que les régions Île-de-France, Midi-Pyrénées ou Rhône-Alpes et en créant un déséquilibre poserait la question générale de la taille des autres régions en France[21].
  • Regroupement de la Bretagne, des Pays de la Loire et du Poitou-Charentes pour former une région "Grand Ouest" calquée sur le modèle des circonscriptions européennes ; possible que dans le cadre d'une réforme globale des régions françaises. Avantage d'une synergie économique mais perte de l'identité régionale.
  • Statu quo avec seulement un renforcement de la coopération entre Bretagne et Pays de la Loire et d'une coopération directe entre la Loire Atlantique et les autres départements bretons principalement sur le plan culturel.[réf. nécessaire]

[modifier] Notes

  1. Judith Everard. « Le duché de Bretagne et la politique Plantagenêt aux XIIe et XIIIe siècles », in Marin Aurell et Noël-Yves Tonnerre éditeurs. Plantagenêts et Capétiens, confrontations et héritages, colloque des 13-15 mai 2004, Poitiers. Brepols, 2006, Turnhout. Collection Histoires de famille. La parenté au Moyen Âge. ISBN 2-503-52290-4, p 202
  2. Martin Aurell, « Introduction : pourquoi la débâcle de 1204 ? », in Martin Aurell et Noël-Yves Tonnerre éditeurs. Plantagenêts et Capétiens, confrontations et héritages, colloque des 13-15 mai 2004, Poitiers. Brepols, 2006, Turnhout. Collection Histoires de famille. La parenté au Moyen Âge. ISBN 2-503-52290-4, p 5
  3. Georges Pierret, Régions d'Europe, la face cachée de l'Union, Apogée (1997) - ISBN 2909275892
  4. Sondage réalisé par Créa en 1986 auprès de 2000 personnes, 500 en Bretagne, 500 en Pays de Loire (dont 100 en Loire Atlantique), méthode des quotas, stratifié par taille d’agglomération
  5. Sondage TMO pour Ouest-France Dimanche auprès de 800 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas répartis en 4 zones agglomération nantaise, zone de Saint Nazaire, Zone nord ouest du département, zone nord est du département et zone sud, 1999
  6. Sondage auprès de 500 personnes de 18 ans et plus représentatifs de la région Bretagne et de la Loire Atlantique.
  7. Sondage réalisé l'Ifop pour Dimanche Ouest France du 28 au 29 juin 2001, réalisé sur un échantillon de 502 personnes, représentatif des habitants de la Loire-Atlantique, âgée de 18 ans et plus.
  8. Étude Tns Sofres réalisée par téléphone les 16 et 18 décembre 2002 pour le Conseil général de la Loire-Atlantique auprès d’un échantillon national de 800 personnes représentatif de l'ensemble de la population du département de Loire-Atlantique âgée de 18 ans et plus.
  9. Le rattachement de la Loire Atlantique à la Bretagne, vers une mesure plus exacte, TMO Régions, juin 2006
  10. Analyse critique d’un sondage – et de ses commentaires – réalisé par TMO/Régions en juin 2006
  11. Liste des signataires
  12. Texte de la Charte pour la réunification.
  13. liste des signaires de Loire-Atlantique
  14. A noter que cette dernière structure, implantée sur les cinq départements, vient de réaliser un sondage en 2007 auprès de 803 personnes. En Loire Atlantique, le taux de reconnaissance du logo est excellent (80 %). Parallèlement, 80 % des habitants du département « achètent des produits signés Produit en Bretagne » (82 % en Morbihan, 87 % en Côtes d’Armor, 77 % en Ille-et-Vilaine et 95 % dans le Finistère).
  15. L'Ouest-France du 8 février 2007
  16. Bretagne Réunie, la Coordination des Juristes de Bretagne et des Institutions culturelles de Bretagne écrivent au président Sarkozy
  17. Produit en Bretagne
  18. Presse-Océan Dimanche, septembre 2000
  19. Pourquoi la Fondation de France, en ligne http://www.fdf.org/download/brochure_fdf_2006.pdf
  20. Bretagne Réunie [1]
  21. Bretagne Réunie [2]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Collectif, Toute l'Histoire de la Bretagne (Des origines à la fin du XXe), éditions Skol Vreizh
  • Hervé Le Boterf, La Bretagne sous le Gouvernement de Vichy, éditions France-Empire