Soutane

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Paramentique - Couleurs liturgiques
Costume ecclésiastique - Mobilier liturgique
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Un cardinal, un évêque et des prêtres en soutane.
Un cardinal, un évêque et des prêtres en soutane.

De l'italien sottana qui signifie « vêtement de dessous » par rapport aux habits liturgiques.

Longue robe boutonnée sur le devant, portée au chœur lors des offices, sous les vêtements liturgiques, par tous les clercs, les enfants de chœur et parfois par certains chantres laïcs et bedeaux ; elle est aussi portée par les clercs, en dehors des églises, comme vêtement ordinaire de dessus. La nature de son étoffe, sa couleur et celle de ses parements dépendent de l'état du clerc qui la porte et des circonstances. Elle est blanche pour le pape et les chanoines réguliers rouge pour les cardinaux, violette doublée et filetée de cramoisi pour les évêques et les prélats de rang supérieur et généralement noire pour les prêtres et les autres clercs.

Vêtements de cardinal

Au chœur, les évêques et les cardinaux portent la soutane de couleur avec la mosette (évêques et cardinaux) sur le rochet. Les prélats supérieurs portent, selon leur rang, la soutane de couleur avec le mantelet sur le rochet ou seulement avec le surplis. En plus de la croix pectorale et de l'anneau pastoral, les évêques et les cardinaux utilisent une ceinture, une calotte, un collaro et des bas. Ces accessoires sont violets pour les évêques, rouges pour les cardinaux. Les prélats qui ont droit au choeur à la soutane violette portent également un collaro et une ceinture violets mais n'ont pas droit à la calotte, privilège épiscopal et cardinalice et font usage de bas noirs. Cardinaux, évêques et prélats supérieurs portent en outre la barrette qui est rouge pour les cardinaux, violette pour les évêques, noire à houppe cramoisie pour les prélats supérieurs de la Curie romaine qui n'ont pas la dignité épiscopale, certains clercs de la Rote romaine, du Tribunal suprême de la Signature apostolique ou de la Chambre apostolique et les protonotaires apostoliques de numero participantium, enfin entièrement noire pour les Prélats de Sa Sainteté. Le collaro, la calotte, la barrette, la ceinture et les bas sont en soie lisse pour les prélats supérieurs et évêques et, sauf les bas, en soie moirée pour les cardinaux et pour les évêques ayant rang de nonce apostolique.

Autrefois, pendant les temps de l'avent et du carême, aux Quatre-Temps, aux vigiles des fêtes solennelles, aux offices funèbres et durant la vacance du Siège pontifical, les cardinaux utilisaient des vêtements violets à doublure, filetage et boutons rouges et les évêques des vêtements noirs à doublure, filetage et boutons violets. Les cardinaux portaient, les dimanches de Gaudete et Læatare, une soutane couleur de rose sèche. [1].

Les religieux élevés à l'épiscopat ou créés cardinaux conservaient la couleur propre à leur ordre : les dominicains, les camaldules, les chartreux le blanc, les augustins et les bénédictins le noir, les capucins le marron, les franciscains de l'Observance le gris, cendré ou perle.

À la ville, cardinaux, évêques et prélats ont revêtu jusqu'en 1969 comme tenue quotidienne et revêtent encore aujourd'hui comme tenue de cérémonie une soutane filetée (appelée abito piano en italien, car créée par Pie IX vers 1870), noire avec une doublure, un liseré et des boutons de couleur violette pour les Chapelains de Sa Sainteté, cramoisie pour les autres prélats et les évêques et rouge pour les cardinaux. Avec cette tenue, les prélats supérieurs, les évêques et les cardinaux portent le collaro et la ceinture violets ou rouges, les évêques et les cardinaux ont en outre les bas et la calotte violette ou rouge.

Cette soutane filetée est à la fois l'habit de ville et l'habit de chœur des Chapelains de Sa Sainteté (portée avec le surplis)lesquels ont perdu en 1969 le droit d'user au choeur de la soutane entièrement violette avec le manteau de choeur dit "mantellone". Ils portent la ceinture et le collaro violets mais des bas noirs et une barrette entièrement noire.

La soutane filetée des évêques et des cardinaux est souvent portée avec une pèlerine ouverte sur le devant et cousue au col. A la création de l'abito piano, elle était également dotée de surmanches boutonnées descendant des épaules jusqu'au coude. Ces surmanches ont été supprimées par la réforme de 1969. Elles réapparaissent néanmoins aujourd'hui sur les soutanes du Souverain Pontife, lequel n'est pas lié par les décisions prises par ses prédécesseurs pour les différents prélats. Ce type de soutane, qui était souvent portée autrefois, entièrement noire, par certains dignitaires (Vicaires Généraux, Supérieurs de séminaires,...), s'appelait alors une « simarre ». C'était, à l'origine, un habit d'intérieur.

Dans les occasions particulièrement solennelles, tous les clercs peuvent porter sur l'abito piano le Manteau de cérémonie, ou ferraiolo en laine noire pour les prêtres, en soie lisse noire pour les Chapelains et Prélats de Sa Sainteté, en soie lisse violette pour les prélats supérieurs et évêques, en soie moirée violette pour les nonces apostoliques ou en soie moirée rouge pour les cardinaux. Avant 1969, les cardinaux portaient un "ferraiolo" violet doublé de rouge et les évêques un ferraiolo de soie noire pour les temps de pénitence et de deuil. Le pape n'a jamais porté le ferraiolo.

De nos jours, la tenue de tous les jours des évêques et cardinaux est la soutane noire avec la croix pectorale et l'anneau et, s'ils le jugent utile, selon leur rang, la ceinture, le collaro et la calotte de couleur. Les bas sont toujours noirs. Les prélats qui ne sont pas évêques peuvent porter la soutane noire accompagnée à leur guise du collaro et de la ceinture violets.

Le violet forme la livrée épiscopale. Ainsi cette couleur est-elle assignée aux maîtres de cérémonie des cathédrales, au caudataire de l'évêque et, en théorie, au séminaire diocésain. Les employés des basiliques (chantres, sacristains, massiers, acolytes, etc.) l'ont en privilège propre. Les porteurs de la livrée épiscopale n'ont néanmoins pas droit au collaro et aux bas violets. Ils portent parfois la ceinture violette.

Le clergé des pays tropicaux porte, en ville, la soutane blanche avec filetage et boutonnage noir, violet, cramoisi ou rouge. Pour les jours ordinaires, il peut aussi revêtir une soutane blanche sans filetage et de tissu très léger.

En France, le port de la soutane devient, dans certains diocèses, obligatoire sur le lieu de la résidence à partir du XVIIe siècle. Le concile de Trente avait prescrit aux clercs un habit « bienséant », sans en préciser la forme ni la couleur[2]. François de Harlay impose la soutane sur le lieu de résidence en 1673, le port de l' « habit court » à la française ou de la soutanelle étant réservé aux voyages. À Rome et en Italie, on est beaucoup moins strict sur ce point. On se contente d'imposer un habit noir, la soutane étant cependant obligatoire pour la célébration de la messe.

Pendant la Révolution française le port de l'habit ecclésiastique est supprimé par l'Assemblée nationale le 6 avril 1792 sur la demande de l'évêque constitutionnel du Cher, et au lendemain de la chute de la monarchie, l'Assemblée interdit de nouveau le port du costume clérical, ne le permettant qu'aux prêtres assermentés, dans l'exercice de leur fonction et dans l'arrondissement où ils exercent.

Les Articles organiques du concordat de 1801 reprennent l'interdiction de 1792 : l'article 41 proscrit le port de la soutane en dehors des cérémonies du culte et impose l'habit noir à la française, avec, pour les évêques, des bas violets et la croix pectorale. Le décret du 17 nivôse an XII autorise les ecclésiastiques à porter « les habits convenables à leur état suivant les anciens règlements et les usages de l'Église », mais seulement dans le lieu de leur juridiction. En dehors, l'habit noir à la française reste en principe obligatoire. En 1844, Monseigneur Affre rend obligatoire la soutane sur le territoire de la paroisse, la soutanelle et la redingote, noire -et non plus simplement de couleur modeste comme requis dans son ordonnance de 1840 - pouvant être portées en dehors de la paroisse.

C'est Monseigneur Sibour qui généralise le port de la soutane à Paris, en 1852.

À Rome, sous Pie IX, l'habit court est encore le costume de ville et des audiences papales. C'est lui qui supprime cet habit d'audience pour les cardinaux, lui substituant la soutane filetée, l’abito piano.

Le schéma du Ier concile du Vatican (1870) sur la vie des prêtres reprend simplement les règles sobres du concile de Trente et n'impose qu'un habit ecclésiastique dont la forme est laissée au jugement des Ordinaires.

Aujourd'hui, le droit canonique demande aux clercs de porter un habit ecclésiastique convenable[3], selon les règles établies par la conférence des évêques et les coutumes légitimes des lieux. C'est souvent un costume sobre accompagné d'une chemise ou d'un plastron surmontés d'un col romain imité de celui de la soutane.


[modifier] Annexes

La soutane a servi de base à d'autre costume telle la robe d'avocat.

[modifier] Notes et références

  1. Xavier Barbier de Montault, Le costume et les usages ecclésiastiques selon la tradition romaine T. Ier, p. 275
  2. Conc. Triden. session XIV, ch. VI
  3. Code de droit canonique, 1983, can. 284

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