Robert Benoist

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Robert Benoist, (1895-1944) fut un pilote automobile de Grand Prix, vainqueur du Grand Prix automobile de France en 1925, des Grand Prix d'Italie, d'Espagne, de Grande-Bretagne et finalement champion du Monde en 1927. Il fut vainqueur des 24 heures du Mans (en équipe avec Jean-Pierre Wimille) en 1937[1] et devint un héros de la Résistance, membre du Special Operations Executive[2] (SOE), comme membre du réseau CHESTNUT et chef du réseau CLERGYMAN sous le nom de guerre « Lionel ». Il fut assassiné par les Nazis à Buchenwald.

Note : pour accéder à des photos de Robert Benoist, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d'article.

Sommaire

[modifier] Famille

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse

1895. Le 20 mars, Robert Marcel Charles Benoist naît à Auffargis, hameau de Saint-Benoît, près de Rambouillet.

[modifier] Première Guerre mondiale

  • Il sert dans le 131e régiment d'infanterie.
  • Il passe dans l'aéronautique militaire. Il est breveté pilote le 3 novembre 1915. Il sert comme pilote de reconnaissance et brièvement comme pilote de chasse. Il abat un avion allemand. Son avion est abattu à son tour, et il doit atterrir entre entre les lignes de front. Il devient instructeur de vol. Il est démobilisé en août 1919.

[modifier] Carrière de pilote automobile

Cherchant à retrouver les sensations qu'il avait éprouvées comme pilote de chasse, Benoist rejoint la société automobile de Marçay[3] comme pilote d'essai, puis la Société des moteurs Salmson avec laquelle il remporte des courses de moto.

1924. Il entre chez Delage.

1925. Faisant équipe avec Albert Divo, il remporte le Grand Prix automobile de France sur l'autodrome de Linas-Montlhéry, au cours duquel le célèbre coureur italien, Antonio Ascari, perdit la vie.

1927. Au volant de sa Delage 15-S-8, il remporte les Grands Prix de France, d'Italie,d'Espagne, de Grande-Bretagne et est finalement sacré champion du Monde. Il est le seul pilote à avoir jamais remporté l'ensemble de ces Grand Prix lors de la même année, ce qui lui vaut de recevoir la Légion d'honneur.

1928. Lorsque la société Delage se retire de la compétition automobile, Robert Benoist se retrouve sans volant et est engagé comme directeur du Garage Banville à Paris. Il participe cependant encore à quelques courses pour l'équipe Bugatti, terminant second du Grand Prix d'Espagne de San Sebastian.

1929. Faisant équipe avec Attilio Marinoni, il remporte les 24 heures de Spa en Belgique, sur Alfa Romeo. À la fin de la saison, il se retire de la compétition.

1934. Il fait son retour dans l'écurie Bugatti. Il est bientôt nommé directeur du département compétition et initie le projet Le Mans de la compagnie.

1937. Faisant équipe avec Jean-Pierre Wimille, il remporte les 24 heures du Mans. À la suite de cette victoire, Benoist se retire de la compétition mais continue de diriger le département courses de Bugatti

[modifier] Seconde Guerre mondiale

1939. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est rappelé dans l'Armée de l'Air . Robert Benoist et Jean-Pierre Wimille qui avaient remporté ensemble les 24 heures du Mans étaient amis d'un autre pilote de Grand Prix, William Grover-Williams[4]. Lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale et que la France est occupée, les trois amis partent pour l'Angleterre où ils rejoignent la Special Operations Executive en tant qu'agents secrets.

Première mission en France : CHESTNUT

Parachuté en France, Benoist organise des cellules de sabotage et, avec William Grover-Williams, s'occupe de la récupération de parachutage d'armes et de munitions en forêt de Rambouillet, qu'il stocke dans sa maison d'Auffargis d'où il organise leur distribution.

1943.

  • Juin. Le réseau "Prosper" à Paris s'effondre, avec l'arrestation de ses chefs, Francis Suttill et Andrée Borrel, et d'une grande quantité d'agents.
  • Juillet. Le 31, l’opérateur radio Roland Dowlen « Richard », repéré par radio-goniométrie, est arrêté chez lui, à Pontoise.
  • Août. Le 1er, le frère Maurice de Robert Benoist est arrêté à Paris, chez lui. Le 2, il accompagne les Allemands au château d'Auffargis. La maison de Benoist est mise à sac par la Gestapo. Sa femme, son père, les domestiques et Grover-Williams sont arrêtés (ce dernier sera exécuté à Sachsenhausen). Le 4, Robert Benoist est arrêté à Paris. Pendant son transfert au quartier général de la Gestapo , il saute du véhicule et parvient à s’échapper[2]. Il reste caché quelque temps dans l'appartement de sa secrétaire. Dans la nuit du 19/20, il rentre en Angleterre par avion Hudson, qui le récupère près d'Angers.
Deuxième mission en France : CLERGYMAN
Définition de la mission : établir le réseau dans la région nantaise ; ne faire appel qu'à ses amis et éviter tout contact avec PRIVET, le réseau d’Edward Wilkinson qui est tombé ; saboter, près de Nantes, les pylônes qui amènent l'électricité des Pyrénées en Bretagne ; en prévision du futur débarquement : préparer les sabotages des voies ferrées convergeant vers la ville, ainsi que les actions destinées à protéger le port de Nantes contre une possible destruction par les Allemands.
  • Octobre. Il est renvoyé en France, par Hudson, dans la nuit du 20/21. Dubois est son radio.
  • Novembre. Dubois, repéré par la radio-goniométrie allemande, est arrêté à son poste.
  • Privé de communication avec Londres pour ses commandes de matériel et jugeant les environs de nantes inadaptés pour des parachutages, il retourne dans sa propriété familiale aux environs de Rambouillet, et y récupère quelques armes de CHESTNUT. Mais il ne trouve pas d'explosifs (pour le saboatage des pylônes), ni des contacts (pour préparer la protection du port de nantes). Il laisse son réseau continuer sans lui et demande à Henri Déricourt de le ramener en Angleterre dès que possible.

1944.

  • Février. Dans la nuit du 4/5, il rentre à Londres, par avion Hudson qui le récupère près d'Angers.
Troisième mission en France
Définition de la mission. Il vient relancer le réseau CLERGYMAN dans la région de Nantes, et y préparer les sabotages de pylônes sur la Loire à l'île Héron[5] et les coupures de voies ferrées et de lignes téléphoniques vers Nantes, qui doivent désorganiser les communications de l'ennemi avant le débarquement. Il est accompagné de Denise Bloch, son courrier et opérateur radio.

1944.

  • 2/3 mars. Avec Denise Bloch, il est renvoyé en France. Un Lysander les dépose vers Chartres[6].
  • Ils procèdent à un premier repérage de leurs cibles dans la région de Nantes.
  • Ils retournent chez Benoist dans la banlieue sud-ouest de Paris. Ils y reprennent contact avec Jean-Pierre Wimille et y retrouvent des armes de CHESTNUT. Benoist remet le réseau en marche et annonce à Londres qu'il est en mesure de lever 2000 hommes autour de Rambouillet.
  • Juin. Le 18, il est arrêté à Paris, alors qu'il rend visite à sa mère malade. Le lendemain, près de Rambouillet, Denise Bloch est arrêtée et Jean-Pierre Wimille parvient à s'échapper.
Aux mains de l'ennemi
  • Il est envoyé à Buchenwald
  • Septembre. Le 9, il est exécuté par les Nazis.

[modifier] Situation militaire

  • Unité : SOE, section F
  • Grade : Captain (numéro 301112)

[modifier] Reconnaissance

Distinctions
  • MinD, M.R.F.
Monuments

[modifier] Sources et liens externes

  • Photographies de Robert Benoist sur le site Special Forces Roll of Honour
  • Dossier personnel de Robert Benoist aux National Archives britanniques. Les dossiers HS 9/127-128, HS 9/127 et HS 9/128 sont accessibles depuis le 6 mars 2003.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence.
  • Bernard-Précy, Robert Benoist, Au volant : Cours pratique de conduite automobile, Paris, Ed. Tallandier 1933
  • Robert Ryan, Early One Morning, Headline, 2002, ISBN 074726872X. Roman basé sur l'hisoire de Robert Benoist dans le Special Operations Executive.
  • Alain Pernot, Grand Prix de France, un siècle en histoires, ed. ETAI, 2006, ISBN 2-7268-8657-4.
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Robert Benoist ».

[modifier] Notes

  1. (en) Jean-Pierre Wimille, Grandprix.com. Consulté le 17 mars 2007
  2. ab (en) Special Operations Executive (SOE) files, The National Archives UK. Consulté le 17 mars 2007
  3. Histoire de l'automobile, Philippe Boursin de l'Arc
  4. Fabrice Bourrée, « Trois champions de course automobile dans la Résistance », Mémoire 78. Consulté le 18 mars 2007
  5. L'Île Héron : île de la Loire à Saint-Sébastien-sur-Loire, en amont de Nantes.
  6. Selon Hugh Verity, le terrain est situé à l'E/SE de Chartres, à 1,5 km à l'ouest de Baudreville (28)


Précédé de :
Johnny Hindmarsh
Luis Fontés
Vainqueur des
24 heures du Mans

1937
Jean-Pierre Wimille
Robert Benoist
Suivi de :
Eugène Chaboud
Jean Trémoulet
Autres langues