Héraldique ecclésiastique

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Le droit héraldique de l'Église catholique est fondé sur l'ordre hiérarchique de sa constitution. Tandis que le droit d'état de la noblesse, à l'origine des armoiries, était subordonné à l'exercice du métier des armes et à la naissance, le droit d'état de la hiérarchie est basé sur l'exercice des charges ecclésiastiques et sur une consécration (ordination pour les prêtres et les évêques, profession pour les religieux, bénédiction abbatiale pour les abbés. La naissance ne joue ici aucun rôle décisif.

Sommaire

[modifier] Histoire

Au début de l'héraldique, le port des armes était inséparable de la guerre et du tournoi. Si la participation à des entreprises belliqueuses était interdite au clergé, à l'exception des aumôniers de l'ost, le tournoi l'était encore plus. Cet exercice, souvent sanglant et meurtrier, fut, quoiqu'avec peu de succès, toujours condamné par l'Église catholique et même interdit sous peine d'excommunication, non seulement aux clercs, mais aussi aux laïques[1].

Même si l'on voit Guillaume de Joinville, évêque de Langres (1209-1215) faire usage des armoiries de son diocèse, sans toutefois y ajouter de symboles ecclésiastiques, l'usage des armoiries dans l'Église ne s'est vraiment répandu que vers le milieu du XIIIe siècle, près d'un siècle après son début dans la chevalerie. C'est surtout l'emploi du blason dans les sceaux qui l'a mis en vogue au sein de l'Église.

Il y eut néanmoins au début une hésitation marquée pour l'attribution d'armoiries aux ecclésiastiques. dans l'armorial zurichois, Zurchër Wappenrole de 1240, on trouve 27 armoiries de prélats, mais elle ne figurent pas encore sur des écus de modèle courant, mais sur des bannières. En effet, les dignitaires ecclésiastiques ne pouvaient pas participer personnellement aux expéditions militaires et s'armer de l'écu et du heaume, mais ils étaient tenus d'envoyer leur contingent féodal à leur suzerain.

Les dames, elle non plus, ne faisaient pas la guerre, mais les sceaux de la seconde moitié du XIIe siècle prouvent déjà qu'elles adoptaient avec fierté, comme signes personnels, les écus de leurs pères ou époux.

Quelques années après l'établissement de l'armorial zurichois, le Codex Seffken dit Wappenbuch von den Ersten représente les armoiries des évêchés avec heaume et écu. L'usage des armoiries s'était si largement répandu dans la vie civile, que personne ne pouvaient plus se formaliser de voir les ecclésiastiques l'adopter à leur tour.

Il devint très vite général dans le clergé. Miles de Nanteuil 1222, Robert de Cressonsart 1240 et Guillaume de Gretz 1261, évêques de Beauvais, utilisent les armoiries de leur évêché. Dans les sceaux du clergé inférieur, les armoiries familiales apparaissent même avant le milieu du XIIIe siècle.

[modifier] Timbres des blasons

Le blason représente des personnes physiques ou juridiques. Les timbres entourant l'écu indiquent leur rang et leur dignité ; cela établit une distinction facile de tous les gardes de la hiérarchie et rend de grands service d'ordre pratique.

Pour représenter les dignités ecclésiastiques, l'art héraldique se sert d'ornements et d'insignes liturgiques, et notamment de coiffures, comme le fait l'héraldique laïque qui emploie, comme timbres, des casques, des couronnes et des toques. Ces insignes sont toujours en usage.

L'insigne héraldique ecclésiastique le plus commun est le chapeau avec sa cordelière. Leur couleur varie généralement de la même manière, suivant la nature de la charge. Le nombre de houppes est d'autant plus grand que la dignité est importante.

Les ecclésiastiques qui ont une charge pastorale ont de plus l'écu accolé sur un insigne à hampe : bourdon, crosse, croix de procession. Dans l'héraldique d'empire, les ecclésiastiques superposent les attributs impériaux (toque et panache) et ecclésiastiques (chapeau, cordon et insigne).

[modifier] Bourdon

Le bourdon descend, comme la crosse, du bâton de pèlerin. Le plus souvent il est d'argent ou de bois recouvert d'argent. En son sommet, il se termine par un bouton en forme de pomme, de fleur de lis ou d'une petite chapelle. Il sert à donner des signaux pendant l'office choral.

Le bourdon est la marque de certains dignitaires de chapitres n'ayant pas droit aux insignes pontificaux, comme les prieurs, primiciers, grands chantres ou pré-chantres.

C'est aussi le timbre des armes des prieurs et supérieurs locaux de certains ordres monastiques.

[modifier] Chapeau

Coiffure faisant partie des ornements extérieurs, figurant un chapeau à large bord, généralement réservée aux ecclésiastiques. Il est accompagné d'une cordelière, dont la couleur et le nombre de nœuds (houppes, aussi appelés glands, ou fiocchi) reflète le rang de l'ecclésiastique.

[modifier] Chapelet

Le rosaire, ou chapelet, est le signe héraldique des religieux. Les abbesses en timbrent leurs armes. Les chevaliers profès de l'ordre de Malte entourent leur écu, posé sur la croix de Malte, d'un chapelet d'argent dont la croix reproduit celle de malte.

[modifier] Clefs

Les clefs sont un timbre héraldique du Pontife romain, avec la tiare.

Les clefs désignent le pouvoir de lier et de délier accordé par le Christ à Pierre et à ses successeurs.

Posées en sautoir, l'une est d'or, l'autre d'argent. La clef d'or, qui va de dextre à sénestre, signifie de pouvoir qui s'étend au ciel ; la clef d'argent symbolise le pouvoir sur le fidèles de la terre. Elles sont unies par un cordon de gueules, en signe de l'union des deux pouvoirs. Les poignées sont en bas, car elles sont dans la main du pape ; les pannetons sont en haut, car le pouvoir de lier et de délier engage le Ciel. Les pannetons sont évidés en forme de croix pour rappeler que le pape reçoit ses pouvoirs par la mort du Christ.

[modifier] Cordon

C'est un des ornements extérieurs de l'écu des ecclésiastiques (avec le chapeau). Le cordon est en général représenté avec des entrelacs variés, généralement des nœuds en huit. Il se termine par des houppes dont le nombre correspond à la dignité du possesseur des armes. (cf. Cordelière

[modifier] Couronnes et décorations

Les ecclésiastiques peuvent se servir des ornements extérieurs correspondant au titre nobiliaire attaché à leur siège, à leur abbaye ou à leur chapitre[2].

Ils peuvent également porter les insignes des ordres chevaleresques tels l'Ordre de Malte ou l'Ordre du Saint-Sépulcre. Parfois, en fonction de leur rang d'appartenance, ils portent les croix de ces ordres à l'intérieur de l'écu, en chef, ou aux 1 et 4 d'un écartelé.

[modifier] Croix de procession

Signe héraldique de l'ordre épiscopal. C'est l'unique signe que seuls les évêques ont le droit de porter.

Posée en pal derrière l'écu, elle est à une traverse pour les évêques et à double traverse pour les archevêques, les primats et les patriarches.

Les cardinaux qui n'ont pas reçu la consécration épiscopale ne s'en servent pas, sauf quand ils sont légats du pape.

[modifier] Crosse

Avec la mitre, la crosse est un des premiers insignes pontificaux que l'art héraldique ait adoptés comme marque de dignité. Symbole du Bon Pasteur, elle indique la juridiction.

Les abbés et tous les prélats inférieurs aux évêques accrochent à la crosse un voile (velum ou panisellus ou sudarium) partant du bouton, car originellement ils n'avaient pas l'usage des gants dans la liturgie pontificale. Ce voile servait à tenir la crosse pour éviter de la toucher avec des mains moites.

La crosse est le plus souvent représentée ouverte à dextre. En France, la crosse des évêques était depuis plusieurs siècles tournée vers l'extérieur de l'écu, alors que celle des abbés devrait être tournée vers le milieu, signifiant que leur juridiction ne s'exerce qu'à l'intérieur de leur monastère.

Son usage héraldique a été interdit sur les armes épiscopales par l'instruction Ut sive sollicite du 31 mars 1969[3]

[modifier] Épée temporelle

Posée en pal derrière l'écu ou en sautoir avec la crosse, l'épée temporelle, d'argent, représentait la juridiction civile avant la sécularisation des principautés ecclésiastiques. Elle symbolisait le droit de l'épée ou du sang, la haute juridiction, accordée aux prélats dans leurs territoires par le souverain temporel.

[modifier] Mitre

La mitre est l’insigne des évêques et des abbés ou de certains chapitres privilégiés.

C’est une coiffure à deux pointes (qui apparaissent confondues dans les vues de face), et deux fanons ou bandes, qui retombent sur les épaules. Les deux pointes et les deux fanons signifient la science des deux Testaments que le pontife doit posséder.

Elle apparaît parfois sur le blason lui-même : D’azur à une mitre d’argent, accompagnée de trois fleurs de lys d’or, qui est de Saintonge. Azur à une mitre d’or : apparaît dans les armes de Tolède. Argent à une mitre et une crosse d’or : apparaît dans les armes d’Andorre (évêché d’Urgel).

Son usage héraldique a été interdit sur les armes épiscopales par l'instruction Ut sive sollicite du 31 mars 1969[4]

[modifier] Pallium

Ornement liturgique du pape puis des archevêques métropolitains et parfois même attaché à certains évêchés, le pallium est une bande circulaire de laine blanche ornée de croix noires.

Il timbre les armes des archevêques métropolitains, posés en général en pointe de l'écu, parfois le sommant.

[modifier] Pavillon

Appelé aussi ombrelle ou gonfalon, le pavillon pontifical est une sorte de parasol à demi ouvert, aux couleurs papales gueules et or. (voir : Pavillon pontifical)

Le pavillon est le timbre héraldique des basiliques.

Accompagné des clefs de saint Pierre, il est l'emblème de l'Église catholique, notamment en son pouvoir temporel, du Collège des cardinaux, de la Chambre apostolique, des séminaires et instituts pontificaux, et aussi du Saint-Siège lorsque celui-ci est vacant (en représentant la tombe de Pierre, protégée par la basilique Saint-Pierre de Rome).

Pendant la vacance du Siège romain, le cardinal camerlingue en timbre ses armes.

[modifier] Tenants

Les armoiries officielles des personnes physiques ne doivent pas avoir de tenants, qui paraîtraient singuliers s'ils entouraient un blason timbré du chapeau ecclésiastique. Ils peuvent, par contre, présenter l'écu d'une personne juridique. C'est parfois le cas de monastères ou de chapitres, présentés par des anges ou des saints.

[modifier] Tiare

La tiare est une coiffure extra-liturgique du pape, qui la portait à l'occasion des grandes solennités et surtout des cortèges. C'est une coiffure d'argent, en forme de cône ovoïde, entourée de trois couronnes d'or, de laquelle pendent deux fanons de gueules.

Anciennement, on l'appelait regnum comme la couronne des empereurs et des rois. Avec l'ajout de la deuxième couronne par Boniface VIII puis de la troisième par Benoît XI, elle a pris le nom de triregnum.

[modifier] Devises

Icône de détail Article connexe : Liste des devises religieuses.

La coutume est très répandue, en particulier parmi les cardinaux et évêques de placer une devise sous le blason. Addition qui n'appartient pas à proprement parler à ce blason, elle exprime en raccourci un idéal, un programme de vie et, plus explicitement que le blason, elle manifeste l'esprit de celui qui l'a choisie.

Les devises religieuses sont souvent des textes denses de l'Écriture sainte, mais on voit parfois des sentences dévotes


[modifier] Armes des personnes physiques ecclésiastiques

Le droit de porter des signes quelconques est un droit daturel de toute personnalité humaine et n'est pas limité à des classes privilégiées. Il y a cependant des signes conventionnels qui, de l'accord général, sont réservés à certains états, à certains rangs ou à certaines charges publiques.

L'Église ne s'est jamais préoccupée de l'usage des armoiries par les clercs, en tant que personnes privées. Il fait partie du droit personnel de chacun d'eux avant son entrée dans l'état ecclésiastique. Ce n'est donc pas l'écu et ce qu'il contient qui est l'objet du droit héraldique de l'Église, mais exclusivement tout ce qui s'ajoute de l'extérieur à l'écu, en le timbrant comme blason ecclésiastique et en indiquant les différentes dignités.

Comme l'habit et les ornements et insignes liturgiques, le blason ecclésiastique est une prérogative d'honneur du clergé. Les timbres qui le caractérisent dépendent entièrement du rang occupé dans l'Église, qu'il s'agisse soit d'un grade de la hiérarchie juridictionnelle à laquelle on est incorporé par la mission canonique, soit d'un degré de la hiérarchie d'ordre dans laquelle on est élevé par une ordination sacrée, soit enfin de la hiérarchie d'honneur qui a été établie par l'autorité ecclésiastique.

Les insignes ecclésiastiques ne sont, par nature, ni héréditaires, ni transmissibles par des contrats privés. Les charges et dignités, dont les insignes liturgiques et héraldiques ne sont que les symboles, ne peuvent être conférées que par l'autorité. Chacun, sans exception, doit les acquérir personnellement en entrant dans l'état clérical et progressivement suivant l'échelle de la hiérarchie.

Comme il n'existe pas de timbre pour les degrés de l'Ordre au dessous du sacerdoce, il faut, sauf le cas de quelques religieux, être au moins prêtre pour porter des armoiries ecclésiastiques.


Office Ornements extérieurs
Souverain pontife L'écu est timbré des symboles de la dignité papale : la tiare à trois couronnes et les clefs. La tiare est placée au sommet de l'écu. Les clefs, posées en sautoir, sous la tiare, au-dessus ou derrière l'écu, sont liées ensemble par un cordon de gueules. Celle en bande est d'or et celle en barre d'argent.
Benoît XVI a renoncé à cet usage en remplaçant la tiare par une mitre, dont le décor rappelle les trois couronnes de la tiare, et en ajoutant le pallium.

On voit parfois les armes papales timbrées d'une croix à triple traverse, en pal derrière l'écu. C'est là une pure fantaisie des artistes, la croix n'étant pas un timbre héraldique du pape[5]

Cardinaux Les cardinaux ont un chapeau de gueules accompagné d'une cordelière à quinze houppes de même. L'écu broche sur une croix de procession d'or.
Cardinal camerlingue Pendant la vacance du siège pontifical, le cardinal camerlingue timbre ses armes du pavillon pontifical et des clefs, posées en sautoir, au-dessus ou derrière l'écu, liées ensemble par un cordon de gueules. Celle en bande est d'or et celle en barre d'argent.
Patriarches Les patriarches qui ne sont pas cardinaux timbrent leurs armes de la croix à double traverse, et du chapeau de sinople accompagné d'une cordelière à quinze houppes de même, comme les primats.

Le cordon et les houppes sont parfois représentés entremêlés de fils d'or.

Le Patriarche de Lisbonne timbre son écu de la tiare (sans les clefs) et de la croix patriarchale à double traverse et de la crosse, posées en sautoir[6] depuis la concession du privilège accordé par le pape Clément XII.

Primats Les primats qui ne sont pas cardinaux timbre leurs armes, comme l'archevêque, de la croix à deux traverses, et du chapeau de sinople avec la cordelière quinze houppes du même, comme les patriarches. Le cordon et les houppes sont parfois représentés entremêlés de fils d'or.
Archevêques Les archevêques ont un chapeau de sinople accompagné d'une cordelière à dix houppes de même. L'écu est posé sur une croix de procession à double traverse.

Quand l'archevêque est métropolitain, il est d'usage, en outre, de timbrer l'écu du pallium.

Évêques Les évêques ont un chapeau de sinople accompagné d'une cordelière à six houppes de même. L'écu est posé sur une croix de procession à une traverse.

Alors que leur usage était très répandu par le passé, la mitre et de la crosse ne timbrent plus que très rarement, de nos jours, les armes épiscopales, leur usage héraldique ayant été prohibé sur ces armes par l'instruction Ut sive sollicite du 31 mars 1969[7]

Abbés et prélats nullius Sans avoir reçu la consécration épiscopale, ces abbés et prélats ont la juridiction sur le clergé et le peuple de leur territoire. Bénéficiant des mêmes insignes pontificaux et vêtements que les évêques, à l'exception de la croix de procession, qui est devenue, en héraldique un insigne propre de l'ordre épiscopal et de cardinaux. Ils timbre donc leurs blasons du chapeau de sinople avec douze houppes du même, posé sur la crosse voilée en pal.
Abbés et prévôts mitrés et crossés Les abbés réguliers et les abbés commendataires (qui possédaient en commande le bénéfice d'une abbaye) ont un chapeau de sable accompagné d'une cordelière, de chaque côté, à six houppes de même.

L'écu des abbés réguliers qui ont reçu la bénédiction abbatiale est, en plus, surmonté à dextre d'une mitre vue de face et posé à sénestre sur une crosse à laquelle est accrochée un voile, passée en pal, tournée à dextre.

Abbés prémontrés Les abbés prémontrés, dont l'habit est entièrement blanc, ont coutume de timbrer d'un chapeau prélatice d'argent.
Supérieurs religieux majeurs Les supérieurs majeurs des congrégations religieuses cléricales usent du signe de dignité héraldique propre aux prélats, le chapeau de sable accompagné d'une cordelière, de chaque côté, à six houppes du même.
Prélats di fiochetto Les prélats dits di fiocchetto timbrent d'un chapeau de pourpre duquel pend de chaque côté un cordon de gueules avec dix houppes de même sur quatre rangs.

Ces hauts prélats de la cour pontificale étaient le vice-camerlingue de la Sainte Église romaine, l'auditeur général et le trésorier général de la Chambre apostolique et le Majordome de Sa Sainteté.

Protonotaires apostoliques Les pronotaires apostoliques « de numero participantium » et les protonotaires apostoliques surnuméraires timbrent d'un chapeau de pourpre duquel pendent de chaque côté des cordons de gueules à six houppes de même, sans la croix épiscopale ni les insignes pontificaux (mitre et crosse).
Protonotaires apostoliques titulaires Les protonotaires apostoliques honoraires ou titulaires timbrent d'un chapeau de sable duquel pendent de chaque côté des cordons de sable à six houppes de même. Les vicaires généraux et vicaires capitulaires (aujourd'hui administrateurs diocésains) détiennent les privilèges des protonotaires titulaires durante munere (pour la durée de leur charge).


Prélats de Sa Sainteté Les prélats d'honneur timbrent leurs armoiries d'un chapeau de pourpre duquel pend, de chaque côté, un cordon à six houppes de même.
Camériers et chapelains secrets de Sa Sainteté Actuellement regroupés sous le titre de chapelains de Sa Sainteté, ils timbrent leurs armoiries d'un chapeau de sable duquel pend, de chaque côté, un cordon à six houppes de pourpre.
Chanoines Le timbre héraldique des chanoines est le chapeau de sable au cordons à trois houppes de même.

Les chanoines des chapitres privilégiés utilisent le timbre correspondant aux privilèges accordés à leur chapitre. Les membres des chapitres possédant collectivement un titre nobiliaire (tels les chanoines-comtes de Lyon) peuvent en même temps timbrer leurs armes personnelles de la couronne correspondante[8].

En revanche les couronnes représentant la noblesse héréditaire et familiale ne peuvent être portées[9].

Vicaires forains et supérieurs mineurs Les doyens, ou vicaires forains, et les supérieurs mineurs et locaux des congrégations religieuses portent un chapeau de sable accompagné d'une cordelière à deux houppes du même. Ces deux houppes peuvent pendre d'un nœud médian et tomber l'une à côté de l'autre, ou peuvent être disposées l'une au-dessus de l'autre.
Prêtres Tous les prêtres qui n'ont pas de charge durable peuvent timbrer leurs armes d'un chapeau de sable, avec une cordelière à une houppe de même, de chaque côté.
Abbesses Les abbesses ont un écu en losange ou ovale, entouré d'un chapelet, sur une crosse voilée en pal, sans mitre.
Religieux laïcs Les religieux, frères laïcs ou sœurs, ont le droit de timbrer leurs armoiries du chapelet, signe distinctif des religieux. C'est toujours le cas des religieux profès de l'ordre de malte, dont l'écu, posé sur la croix de l'ordre, est entouré du chapelet.

[modifier] Armes des personnes juridiques ecclésiastiques

Depuis l'origine de l'usage héraldique dans l'Église, de nombreuses personnes juridiques (appelées autrefois personnes morales), collégiales ou non collégiales, l'ont adopté et cette coutume se maintient encore aujourd'hui. Il existe, en effet, des armes d'ordres et de congrégations religieuses, de chapitres, de fraternités, de monastères, d'évêchés, de territoires et d'offices ecclésiastiques.

La législation héraldique de l'Église n'a pas pris en compte le timbre de ces armes. Seule une ordonnance de la sacrée congrégation de évêques et des réguliers, du 20 novembre 1611, interdit aux chapitres de timbrer arbitrairement leurs armoiries de la mitre et de la crosse.

Les congrégations et les tribunaux romains et les instituts pontificaux usent dans leurs en-têtes, sceaux et filigranes officiel des timbres du Souverain pontife.


Ornements extérieurs
Congrégations romaines Les insignes pontificaux, sans l'écu, sont employés officiellement par les congrégations romaines, les offices et le tribunaux de la curie romaine, par les nonciatures et les délégations apostoliques et enfin par les instituts pontificaux du monde entier.

La tiare et les clefs ont également servi à la formation des armes de l'Église et des États pontificaux.

Collège des cardinaux, chambre apostolique, instituts pontificaux, séminaires pontificaux Accompagné des clefs de saint Pierre, le pavillon pontifical est l'insigne du Saint-Siège lorsque celui-ci est vacant (en représentant la tombe de Pierre, protégée par la basilique Saint-Pierre de Rome). Il est l'emblème de l'Église catholique, notamment en son pouvoir temporel, et timbre les armes du Collège des cardinaux, de la Chambre apostolique, des séminaires et instituts pontificaux.
Basilique Les basiliques timbrent leurs armes du pavillon sans les clefs.
Évêchés, abbayes, prévôtés, chapitres
Les écus de ces personnes morales de droit ecclésiastique sont souvent timbrées des signes de dignités de leurs prélats, ce qui a pour inconvénient de rendre difficile de discerner si ces armes sont celles d'une personne physique ou d'une personne juridique. De nombreux chapitres conservent leurs armes propres.
Paroisses, prieurés, chapellenies Aucun timbre particulier n'est prévu pour ces blasons. Les écus de ces personnes morales de droit ecclésiastique sont souvent timbrées des signes de dignités de leurs prélats.
Ordres monastiques, congrégations religieuses Aucun timbre particulier n'est prévu pour ces blasons.


[modifier] Sources et références

  1. Synode de Clermont, 1130, Can. 9 ; IIe concile du Latran, 1139, can. 14, IVe synode de Reims, 1148, can. 12, IIIe concile du Latran, 1178, can. 20, synode de Tolède, 1473, can. 20.
  2. Militantis Ecclesiæ Regimini, Innocent X 16 décembre 1644; Décret du 15 janvier 1915, sacrée congrégation consistoriale
  3. Secrétairerie d'État, instruction, "Ut sive sollicite" n.61 Acta Apostolicæ Sedis(1969)
  4. Secrétairerie d'État, instruction, "Ut sive sollicite" n.61 Acta Apostolicæ Sedis(1969)
  5. Bruno Bernard Heim, Coutumes et droit héraldiques de l'Église, Paris 1949
  6. Site du patriarcat de Lisbonne
  7. Secrétairerie d'État, instruction, "Ut sive sollicite" n.61 Acta Apostolicæ Sedis(1969)
  8. Militantis Ecclesiæ Regimini, Innocent X 16 décembre 1644; Décret du 15 janvier 1915, sacrée congrégation consistoriale
  9. Militantis Ecclesiæ Regimini, Innocent X 16 décembre 1644; Décret du 15 janvier 1915, sacrée congrégation consistoriale