Ordre de Malte

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ordre souverain militaire et hospitalier
de Saint-Jean de Jérusalem,
de Rhodes et de Malte

Drapeau de l'ordre

Croix de Malte
Statut Ordre souverain
sujet de droit international
Langue officielle Italien[1]
Langues de travail Allemand, anglais, espagnol,
français et italien[2]
Siège actuel Rome, Italie Italie
Monnaie Scudo, tari, grani[3] (non reconnue)
Statut Monarchie élective
Prince et Grand maître Fra’ Matthew Festing
Constitution Charte constitutionnelle
Diplomatie 100 ambassades[4]
Devise « Tuitio Fidei et Obsequium Pauperum »,
« Défense de la Foi et Assistance aux Pauvres »
Hymne national « Ave Crux Alba »
« Je vous salue (Sainte) Croix blanche »
Fête nationale 24 juin[5].
Jour de la Saint Jean Baptiste
Territoire sans territoire depuis 1798
Population environ 12 500 membres
+ 80 000 bénévoles réguliers non membres
Fondation entre 1048 et 1090
Ordre monastique depuis le 15 février 1113
Ordre militaire depuis le XIIe siècle

L’ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, plus communément appelé, suivant les époques, ordre de l’Hôpital, Ordre hospitalier, ordre de Rhodes, Religion ou ordre de Malte, est une organisation catholique souveraine à vocation humanitaire, créée au milieu du XIe siècle par des Latins originaires d'Amalfi en Campanie, en Italie, du monastère Saint-Jean-l’Aumônier à Jérusalem.

Installé successivement à Jérusalem, Chypre, Rhodes, Malte et enfin Rome depuis 1834, cet ordre, à la fois religieux et militaire, est depuis sa création tourné vers les pauvres et les malades en vertu de la première règle de l’Ordre : « Protéger la foi, secourir les indigents, accueillir les sans-logis, soigner les malades et œuvrer pour la paix et le bien dans le monde ». Néanmoins, au cours de sa longue existence, il a été aussi un des principaux remparts de l’Occident chrétien, durant les croisades dans un premier temps, puis à l’époque où ses marins aguerris sillonnaient la Méditerranée, avant de développer, à partir de la Renaissance, un savoir médical envié et mondialement reconnu.

Aujourd’hui, le siège de l’Ordre se trouve à Rome, Via dei Condotti près de la place d’Espagne. Son siège et son Palais de l’Aventin jouissent d’un statut d’extraterritorialité, permettant ainsi à l’« Ordre de Malte » d’être considéré, à juste titre, comme la seule structure gouvernementale au monde à vocation humanitaire.

Ses actions humanitaires actuelles restent principalement tournées vers la pauvreté. L’Ordre est également très actif dans la lutte contre la lèpre et plus globalement les soins médicaux ; de plus, on peut noter l’existence de missions ponctuelles de secourisme d’urgence lors de catastrophes naturelles ou d’aide humanitaire envers les réfugiés lors de conflits armés, ce qui assure actuellement sa présence dans plus de 120 pays à travers le monde[6].

La devise officielle de l’Ordre, en latin, est : « Tuitio Fidei et Obsequium Pauperum » ( « Défense de la Foi et Assistance aux Pauvres »). Ses membres sont souvent appelés les « Hospitaliers », ou encore les « moines noirs »[7] en raison de leurs habits de chœur.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] v.1080-1522 : de Jérusalem à Rhodes

[modifier] v.1080-1291 : Jérusalem

[modifier] Les origines

L’Ordre a ses origines au monastère Sainte-Marie-des-Latins fondé à Jérusalem, au milieu du XIe siècle, par des marchands amalfitains. Le supérieur, Gérard Tenque, crée vers 1080 à côté de son monastère un « hôpital » (ou hospice) dédié à Jean le Baptiste. Son rôle est d’accueillir et de soigner les chrétiens venus accomplir un pèlerinage en Terre Sainte. Jérusalem est, à cette époque, sous domination musulmane.

[modifier] Organisation de l’ordre

Lors de la première Croisade en 1099, Jérusalem passe sous domination chrétienne. Cette prise, voulue par le pape Urbain II, renforce de façon importante l’insécurité dans la région. C’est pourquoi les frères hospitaliers, reconnus comme ordre monastique le 15 février 1113 par le pape Pascal II[8], deviennent rapidement après leur fondation un ordre militaire, le deuxième en Terre Sainte après les Templiers. Raymond du Puy, Grand maître de l'Ordre entre 1120 et 1160, se charge de cette transformation en le structurant en trois classes[7] : les bellatores (guerriers - c’est-à-dire les militaires) constituent la première classe, les sacerdotes (les religieux) la seconde, les autres membres étant regroupés au sein d’une troisième classe, les laboratores (c'est-à-dire les travailleurs). L’Église proteste un temps contre la militarisation de l’Ordre en lui rappelant que son premier devoir est de secourir les pauvres et les malades ; mais après la prise de Jérusalem en 1187 par Saladin, on s’accommode de cette solution[7]. Les membres de l’Ordre prennent comme cri de guerre : Saint-Jean, Saint-Jean ![9], la raison en est que Jean le Baptiste est le saint protecteur de l’Ordre de Malte[10].

Drapeau de l'ordre établi en 1130 par le pape Innocent II.
Drapeau de l'ordre établi en 1130 par le pape Innocent II.

À la demande de Raymond du Puy, le pape Innocent II attribue aux Hospitaliers, en 1130, le drapeau rouge à croix blanche[11] - tel qu'il flotte encore de nos jours sur les palais de l'ordre -. Mais il faudra attendre la parution en 1496 des « princeps de l'Ordre »[12] pour que la forme de la croix à quatre branches bifides trouve une signification spirituelle à travers les huit béatitudes du Christ. Avant cette date, les différentes illustrations montrent l'habit marqué d'une croix pattée, potencée, quelques fois bifide, mais rarement simple.

En 1153, le pape Eugène III donne son approbation de la Règle des Hospitaliers[11].

Le Krak des Chevaliers (reconstitution) contrôlé par les chevaliers de l'Ordre de Malte entre 1142 et 1271
Le Krak des Chevaliers (reconstitution) contrôlé par les chevaliers de l'Ordre de Malte entre 1142 et 1271

Comme les Templiers, les Hospitaliers vont alors jouer, jusqu'au XIIIe siècle, un rôle de premier plan sur l'échiquier politique du royaume de Jérusalem. En 1137, ils reçoivent de Foulques Ier, roi de Jérusalem, la garde de la forteresse de Bath-Gibelin[11] ; en 1142 celle du krak des Chevaliers[13]. Leur structure militaire et leurs places fortes en font une armée très efficace, même si elle n'hésite pas à s'ingérer dans la conduite du royaume, formant à la cour un véritable « parti de la guerre », qui s'oppose aux « poulains », seigneurs francs nés en Terre Sainte, plus favorables à une entente avec les musulmans.

En 1181, paraissent les premiers statuts officiels de l'Ordre concernant l'accueil des malades[11].

La puissance de l'Ordre vient avant tout de ses possessions en Occident. En effet, sa double vocation, militaire et monastique, lui attire les faveurs de la noblesse, qui se sent plus proche de ces moines-chevaliers que des institutions ecclésiastiques. Cela est particulièrement frappant dans le Midi de la France et dans la péninsule ibérique. Le roi Alphonse Ier d'Aragon va jusqu'à laisser le tiers de son royaume aux ordres militaires à sa mort en 1134. Les Hospitaliers organisent ces dons reçus de l'Occident en commanderies, elles-mêmes regroupées en prieurés, puis en grands prieurés, dont les chefs, les prieurs, répondent directement au grand-maître, chef suprême de l'Ordre. Ces commanderies, gérées par des frères trop âgés pour combattre, envoient en Terre Sainte les subsides nécessaires à la poursuite de la lutte contre les musulmans.

En 1206, paraissent les premiers statuts officiels et connus de l'Ordre : en accord avec la division en trois ordres de la société médiévale, ils confirment les trois classes établies par Raymond du Puy :

  1. ceux qui combattent, chevaliers nobles et sergents roturiers.
  2. ceux qui prient, les chapelains
  3. ceux qui travaillent, les frères servants

Parmi les chevaliers sont recrutés les responsables de l'Ordre, commandeurs, prieurs et grand-maître. Tous ces frères sont liés par les vœux religieux, à la différence des confrères, chevaliers qui se joignent temporairement à l'Ordre ou font promesse de s'y joindre à l'article de la mort, pour bénéficier ainsi de sa protection spirituelle tout en menant une vie laïque. Les Hospitaliers doivent se consacrer – en plus de leur action militaire – aux soins des malades, à l'entretien des hôpitaux en Terre Sainte et en Occident et à l'accueil des pèlerins. Dans les périodes mouvementées des XIIe et XIIIe siècles, c'est néanmoins la fonction militaire qui prend le dessus, particulièrement en Terre Sainte.

[modifier] L’exode suite à la perte de Saint-Jean-d'Acre

L'Ordre suit les vicissitudes des États latins de Terre Sainte et leur recul progressif vers la côte. Le 28 mai 1291[14], les croisés perdent Saint-Jean-d'Acre à l'issue d'une bataille sanglante durant laquelle le Grand maître hospitalier, Guillaume de Villiers, est grièvement blessé. Les chrétiens sont alors obligés de quitter la Terre sainte et les ordres religieux tels que les Templiers et les Hospitaliers n'échappent pas à cet exode. La Grande maîtrise de l'ordre est alors déplacée à Chypre.

[modifier] 1291-1309 : Chypre

À la différence des Templiers, qui se réorganisent en Occident, l'Ordre se replie vers Chypre où se trouve déjà le roi titulaire de Jérusalem, Henri II de Lusignan, qui voit d'un mauvais œil une organisation aussi puissante s'installer sur son royaume. Là, l'Ordre instaure en 1301 une structure élaborée pour ses possessions en Occident fondée sur les « Langues »[15]. Ces « Langues » sont des groupements régionaux de grands prieurés, eux-mêmes regroupements de commanderies. Elles sont au nombre de sept, puis huit à partir de 1492[16], et chacune est dirigée par un pilier, qu'on appellera plus tard bailli :

  1. la « Langue de Provence » : tout le Midi de la France en plus de la Provence, avec deux grands prieurés, Toulouse et Saint-Gilles ; le pilier de Provence est grand commandeur et seconde le grand-maître dans ses fonctions.
  2. la « Langue d'Auvergne » : tout le centre de la France ; un seul grand prieuré, celui de Bourganeuf ; le bailli d'Auvergne a le statut de maréchal, commandant de l'armée que constitue l'Ordre.
  3. la « Langue de France » : ne couvre en fait que le nord de la France, avec les grands prieurés d'Aquitaine (siège à Poitiers), de Champagne et de France ; le bailli de France est le Grand hospitalier de l'Ordre ; il a pour fonction de gérer les activités charitables de l'Ordre.
  4. la « Langue d'Espagne » : elle recouvre toute la péninsule ibérique, avec les grands prieurés d'Amposta ou d'Aragon, de Catalogne, de Castille et León, de Navarre et de Portugal  ; le bailli d'Espagne est drapier de l'Ordre (cette charge sera, après 1492 [16], celle du Bailli d'Aragon), c'est-à-dire qu'il est en charge des vêtements pour les frères et les malades. En 1492,[16] une huitième Langue est constituée en raison de la scission de celle d'Espagne en deux parties :
  5. la « Langue d'Italie » : les grands prieurés de Messine, de Barletta, de Capoue, de Rome, de Pise, de Lombardie et de Venise ; le bailli d'Italie est l'amiral de la flotte de l'Ordre de Malte
  6. la « Langue d'Angleterre » : toutes les Îles britanniques avec les grands prieurés d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande ; le bailli d'Angleterre est turcopolier, c'est-à-dire commandant des troupes légères.
  7. la « Langue d'Allemagne » : les grands prieurés de Bohême, de Danemark, de Haute-Germanie, de Basse-Germanie, de Hongrie, de Pologne et de Suède. Le pilier d'Allemagne est le seul à ne pas avoir de grand office.

En 1306, le pape Clément V autorise les Hospitaliers à armer leur navires[17].

Cette administration, exemplaire pour l'époque, permet à l'Ordre de tirer un grand profit de ses possessions en Occident et d'entretenir l'espoir d'une reconquête de la Terre Sainte.

[modifier] 1310-1523 : Rhodes

Entrée du palais du Grand maître  à Rhodes
Entrée du palais du Grand maître à Rhodes

Entre 1307 et 1310, l’Ordre, dont la rivalité avec le roi de Chypre ne cesse de s'accentuer, conquiert l’île de Rhodes[18], alors sous souveraineté byzantine, qui devient son nouveau siège. De leur position insulaire, les Hospitaliers développent la grande flotte qui fait leur réputation.

En 1311, ils créent le premier hôpital de l'île de Rhodes[19].

Leur richesse s'accroît encore par le transfert Ad providam des biens des Templiers, le 2 mai 1312[20] (à l'exception de leurs possessions d'Espagne et du Portugal, où deux ordres naissent des cendres de l'ordre du Temple, l'ordre de Montesa et l'ordre du Christ). L'Ordre de Saint-Jean, qu’on commence à appeler « de Rhodes », transforme son action militaire en guerre de course, alors peu différente de la piraterie, attaquant même des bateaux chrétiens et pratiquant l’esclavage. Signe d'un enrichissement de l'Ordre en même temps que d'une conquête de souveraineté, les grands maîtres se mettent à battre monnaie à leur effigie.

En 1344[17], les Hospitaliers conquièrent la ville de Smyrne, dans l'actuelle Turquie, mais la perdent en 1402[17].

Siège de Rhodes en 1480
Siège de Rhodes en 1480

Mais, pendant que les chevaliers de Rhodes exercent un contrôle maritime sur la mer Égée, la dynastie ottomane conquiert peu à peu les territoires riverains : l'empire agonisant de Byzance et les États latins de Grèce nés de la quatrième Croisade. En 1396, une croisade soutenue par l'Ordre essuie un échec sanglant à Nicopolis. Le sultan Bajazet Ier a désormais les mains libres dans les Balkans. Seule sa défaite de 1402 face aux Mongols de Tamerlan sauve Rhodes. Avec l'échec de Nicopolis, tout espoir de reconquête terrestre des Lieux Saints par l'Ordre est définitivement perdu. Les chevaliers ne peuvent plus agir que par la guerre de course en Méditerranée.

En 1440[17] puis en 1444[17] et le grand maître Pierre d'Aubusson repousse à trois reprises l'assaut des troupes du pacha Misach, ancien prince byzantin converti à l'Islam, grâce à des secours en provenance de France, conduits par le propre frère du grand maître, Antoine d'Aubusson. Le siège décisif a lieu en 1522[21]. Le sultan Soliman le Magnifique assiège pendant cinq mois la ville de Rhodes avec 200 000 hommes et ne parvient à la prendre qu'à la suite de la trahison du grand chancelier d'Amaral. Impressionné par la résistance héroïque du grand maître Philippe de Villiers de L'Isle-Adam, il accorde libre passage aux chevaliers rescapés. Emportant dans trente navires leur trésor, leurs archives et leurs reliques, dont la précieuse icône de la Vierge de Philerme[22], l'un des symboles de l'Ordre, les chevaliers quittent définitivement la Méditerranée orientale et la proximité avec le monde musulman le 1er janvier 1523[17].

[modifier] 1523-1530 : l’errance

Les Hospitaliers entament en 1523[17] une errance de sept années qui les conduit à Civitavecchia[23], en Italie, puis, en 1528, le pape Clément VII, ancien Hospitalier, les héberge à Viterbe[23] ; mais finalement, ils partent pour Nice en France peu de temps après[23].

[modifier] 1530-1798 : l’Ordre à Malte

[modifier] L’installation dans l’archipel

L'empereur Charles Quint, comprenant l'utilité que peut avoir un ordre militaire en Méditerranée face aux avancées ottomanes (Alger est conquis par le célèbre Barberousse en 1529), confie à l'Ordre l'archipel de Malte, dépendance du royaume de Sicile, par un acte du 24 mars 1530. Les chevaliers se retrouvent aux avant-postes de la Chrétienté, mais le grand maître de Villiers de l'Isle-Adam entretient toujours l'espoir de reprendre pied à Rhodes. Ce n'est qu'à sa mort, en 1534, que les Hospitaliers renoncent définitivement à l'Orient. Face aux progrès ottomans (Tunis est pris en 1534), le borgho, principale ville de l'archipel, est fortifié. Alors que pèse cette menace sur le nouveau siège de l'Ordre, la Réforme porte en Europe du Nord un grand coup aux possessions des Hospitaliers. De nombreuses commanderies sont sécularisées et certains grands prieurés cessent purement et simplement d'exister, comme ceux de Suède et de Danemark. En 1540, le roi d'Angleterre Henri VIII supprime de facto la Langue d'Angleterre. C'est dans ce contexte difficile que l'Ordre doit faire face à la plus grande épreuve de son histoire : le « grand siège » de 1565.

[modifier] Le « grand siège » de 1565

La flotte turque qui se présente le 18 mai 1565[24] devant Malte compte plus de 160 galères et 30 000 hommes, face aux 800 chevaliers et 1 450 soldats que le grand maître Jean Parisot de La Valette a convoqué.

Les Ottomans prennent place sur la presqu'île de Sciberras qui domine Birgu et son Grand Port. Cependant à l'extrémité de la presqu'île se trouve le fort Saint-Elme que les Ottomans doivent réduire au silence afin de pouvoir lancer l'assaut sur Birgu.

Cette citadelle dont les fortifications ne sont pas encore achevées est tenue par 60 chevaliers et quelques centaines d'hommes. Le chef des Ottomans le corsaire Dragut espère en être maître en cinq jours. Les cinquante canons turcs commencent à pilonner le fort et les ottomans partent à l'assaut mais les chevaliers résistent. Cependant le fort est isolé, encerclé par les galères ottomanes d'un côté et de l'autre par les troupes terrestres, la faiblesse numérique des chevaliers les empêchant de lancer une contre-attaque pour briser l'encerclement. Les chevaliers, affamés, renforcés par les quelques soldats qui parviennent à rejoindre le fort à la nage, tiennent plusieurs semaines mais la situation devient rapidement critique. Celui de Saint-Elme tombe le 23 juin, deux cents chevaliers y trouvent la mort.

De plus, pour démoraliser les chevaliers restant de l'île, le commandant ottoman, Mustapha pacha, lance dans la rade des radeaux portant les corps crucifiés de défenseurs du fort de Saint-Elme. En réponse à cela, Jean Parisot de La Valette fait décapiter les prisonniers ottomans et expédie leurs têtes dans les lignes ennemies à coups de canon.

Les Ottomans se tournent alors vers Birgu en juillet mais le temps qu'ils ont perdu face au fort Saint-Elme a été mis à profit par l'Ordre pour demander de l'aide dans toute l'Europe chrétienne. Les deux autres forts, Saint-Ange et Saint-Michel, tiennent bon, ainsi que l'enceinte de Birgo, duquel les Turcs, parvenus à y faire une entrée le 7 juin sont repoussés. La situation des assiégés maltais est critique quand arrive le 7 septembre le « Grand secours »: l'armée espagnole en provenance de Sicile. Les Turcs sont contraints à lever le siège. Les Turcs se replient alors laissant environ 30 000 morts sur le terrain tandis que les pertes chrétiennes ne s'élèvent qu'à 9 000 morts et 219 chevaliers tués. L'échec ottoman est incontestable; cette page glorieuse de l'Ordre ouvre une longue période de prospérité pour Malte.

[modifier] Lépante et la mainmise de l’Ordre sur la Méditerranée occidentale

Après l'échec du siège, l'Ordre se retrouve au centre des attentions des puissances catholiques européennes. Le 7 octobre 1571, les Hospitaliers s'illustrent à la bataille de Lépante, où la flotte de la sainte Ligue, commandée par don Juan d'Autriche, détruit la flotte ottomane. Une autre célèbre bataille maritime est livrée, le 16 août 1732, au large de Damiette en Égypte[25].

Après Lépante, le danger en Méditerranée ne vient plus de la flotte de guerre ottomane mais des corsaires « barbaresques » d'Afrique du Nord. L'Ordre se lance à nouveau dans le corso, la guerre de course, qui de contre-attaque qu'elle était à l'origine, devient vite un moyen pour les chevaliers de s'enrichir par l'arraisonnement des cargaisons mais surtout par le commerce d'esclaves, dont La Valette devient le premier centre chrétien.

L'Ordre entre alors dans une période de singulières mutations : les chevaliers novices lui doivent d'effectuer quatre « caravanes », quatre expéditions de course lors de quatre années consécutives à Malte, mais reçoivent souvent par la suite la permission de servir leur souverain d'origine. Les institutions centrales du grand magistère s'enrichissent de la course et transforment les commanderies européennes en un système de bénéfices qui permet à l'aristocratie de placer ses fils cadets, qu'elle fait souvent admettre dans l'ordre dès l'enfance afin qu'ils soient mieux placés dans la « course aux commanderies ». Ainsi, on trouve peu de chevaliers accomplissant toute leur carrière dans l'ordre, mais au contraire une rotation importante de novices venus accomplir leurs « caravanes », qui, une fois munis d'une commanderie, s'en vont servir leur roi, souvent dans la marine. Les grands amiraux français des XVIIe et XVIIIe siècles, tels Coëtlogon, d'Estrées, Tourville ou Suffren, sont tous des chevaliers de Malte.

[modifier] Malte et la culture

Portrait d'Alof de Wignacourt, 54e Grand maître de l'Ordre, peint par Le Caravage qui fut un éphémère chevalier de Malte
Portrait d'Alof de Wignacourt, 54e Grand maître de l'Ordre, peint par Le Caravage qui fut un éphémère chevalier de Malte

Au XVIe et XVIIIe siècle, l'île — et donc l'Ordre — de Malte est devenu un lieu de rencontre et de raffinement où se croisèrent de nombreux artistes[26] tel Le Caravage, Rubens, Baccio Bandinelli, ou encore (en)Mattia Preti. On ne peut néanmoins pas parler d’« École Maltaise » au sens littéral car les influences étaient très diverses ; mais leur héritage, par notamment de nombreux portraits de membres de l'Ordre, reste très important.

De plus, l'Ordre de Malte a accumulé de très nombreux trésors baroques au XVIIIe siècle : on y trouve en particulier des tapisseries exécutées par les Gobelins entre 1708 et 1710[26] et la grande bibliothèque de Malte construite entre 1786 et 1796[26] selon les plans de Stefano Ittar. En 1798, on y dénombrait 80,000 livres[26]. En raison de la perte de l'île en 1798, cette bibliothèque n'a été inaugurée qu'en 1812[26] par les anglais, et ce n'est qu'en 1976[26] qu'elle a reçu son nom actuel de « Bibliothèque nationale de Malte ».

[modifier] Malte et la médecine

Du XVIe au XVIIIe siècle, les Hospitaliers vont développer de manière très importante les techniques de médecine et de soins du corps. On peut citer notamment les premières anesthésies[27] à la fin du XVIIIe siècle, avec des éponges imbibées d'opium que les malades suçaient jusqu'à s'évanouir.

Mais tout commence réellement en 1523[28] quand les Hospitaliers innovent dans la médecine d'urgence en créant le premier navire hôpital avec la caraque « Santa Maria » ; puis en 1550, durant la guerre contre le corsaire ottoman Dragut, ils installent des infirmeries de campagne sous des tentes afin de pouvoir soigner les militaires blessés[28]. Parallèlement, en 1530, le Grand Maître Villiers de L'Isle-Adam crée une « Commission de santé » composée de deux chevaliers et de trois notables[28] en installant la première « Sacrée infirmerie » et une apothicairie sur l’île de Malte. Ce complexe, novateur à l'époque, est construit sur la côte Est de l'île en face du port afin de pouvoir accueillir le plus rapidement possible les blessés acheminés par mer. Cependant, il faudra attendre 1532[28] pour qu'il soit terminé.

Plus tard, en 1575[28], un second hôpital sera construit de l'autre côté de l’île de Malte.

En 1595[23], l'École de médecine de Malte est créée ; plus tard, apparaissent l'École d'Anatomie et de Chirurgie (1676[23]), puis l'école de pharmacie de Malte (1671[23]) et enfin la bibliothèque médicale de Malte (1687[23]). Mais il faudra surtout attendre 1771[23] pour que soit crée la fameuse Université de médecine de l'île de Malte qui ajoutera à la renommée méditerranéenne de ses pratiques médicales, une attractivité mondiale[23].

On peut également noter la création de l'École de mathématiques et des sciences nautiques au sein de l'Université de Malte en 1782[23] ; puis, en 1794, la création de la chaire de dissection de Malte[23].

[modifier] La Révolution et l’exil

Paul Ier de Russie (élu 71e grand maître mais non reconnu par le pape) - il porte au cou le collier de l'Ordre de Malte
Paul Ier de Russie (élu 71e grand maître mais non reconnu par le pape) - il porte au cou le collier de l'Ordre de Malte

En 1792, la Révolution française confisque les biens français de l'ordre de Malte, comme ceux de tous les autres ordres religieux. Le Grand prieuré de France est dissout cette même année[29]. L'ordre perd alors les trois quarts de ses revenus en France.

En 1793, l’île de Malte échappe de peu à une révolte fomentée par des espions de la Convention[23].

Suite aux triomphes de Napoléon Bonaparte en Italie en 1796-97, le grand maître Ferdinand de Hompesch demande au tsar de Russie Paul Ier de devenir le protecteur de l'ordre. Le 10 octobre 1798, les 249 chevaliers de l'Ordre exilés en Russie le proclament « Grand maître de l'Ordre de Malte », mais cela ne suffit pas à protéger l'île et l'ordre, de l'invasion française par Napoléon en 1798 (qui les chasse ), puis anglaise en 1800.

L'élection de Paul Ier en 1798 provoque de nombreuses objections[30]. En effet, celui-ci est orthodoxe et marié. Cet évènement sans précédent dans l'histoire de l'Ordre amène le Pape Pie VI à ne pas le reconnaître comme grand maître. Au décès de Paul Ier, en 1801, son fils Alexandre Ier de Russie, conscient de cette irrégularité, décide de rétablir les anciens us et coutumes de l'Ordre catholique des Hospitaliers[30], par un édit du 16 mars 1801 par lequel il laisse les membres profès libres de choisir un nouveau chef. Néanmoins, étant donnée l'impossibilité de réunir l'ensemble des électeurs, le comte Nicholas Soltykoff assure l'intérim de la charge. Finalement, en 1803, il est convenu que la nomination du grand maître incombera uniquement et exceptionnellement au Pape Pie VII alors régnant ; le 9 février 1803[30], le pape choisit le candidat élu du Prieuré de Russie, le bailli Jean-Baptiste Tommasi.

[modifier] Depuis 1798 : un État sans territoire

Chassé, l'Ordre cherche néanmoins à récupérer son territoire à Malte, et réussit à faire passer dans le traité d'Amiens (25 mars 1802)[31] une clause qui prévoit la restitution de son territoire insulaire ; mais cet événement ne se produira pas car la France et l'Angleterre sont de nouveau en guerre. Le Grand Maître Tommassi installe l’état-major de l'Ordre à Messine en Sicile, puis à Catane en Italie, en attendant la possibilité de rentrer à Malte.

En 1814, le traité de Paris reconnaît l'Angleterre (anglicane) seule propriétaire de l'île de Malte[32], ce qui éloigne encore un peu plus les espoirs d'un retour. En 1822, pourtant, la convention de Vérone[32] reconnaît une fois encore la légitimité des réclamations de l'Ordre mais devant un blocus international, l'île ne leur est pas restituée.

Devant cet « État sans territoire », le pape Léon XI leur accorde en 1826 [32] comme maigre consolation un couvent et une église à Ferrare en Italie. En 1834, bien ancré en Italie, l'Ordre installe définitivement son état-major à Rome avec la bénédiction papale.

À partir de 1864, l'organisation internationale en « Langues » de l'Ordre de Malte disparaît au profit de la création d’« Associations nationales » ou de « Prieurés ». En 1879, le pape Léon XIII rétablit la dignité de « Grand Maître » qui était vacante depuis la mort de Tommassi en 1805.

À partir de ce moment, l'Ordre de Malte crée à travers l'Europe (et plus largement le monde) des fondations locales qui vont permettre de perpétuer les vœux initiaux des premiers chevaliers, c’est-à-dire « Défense de la Foi et Assistance aux Pauvres » :

Blason des activités
Blason des activités

En 1951, le cardinal Nicola Canali, Grand Maître de l'Ordre équestre du Saint Sépulcre et grand Prieur de l'Ordre de Malte à Rome, essaya en vain de se faire élire Grand Maître de l'Ordre de Malte [34]; mais le cumul de ces fonctions avec celle du Saint Sépulcre était incompatible, on lui refusa donc la possibilité de se présenter. Non satisfait, le cardinal Canali chercha le soutien du Vatican afin de retirer à l'Ordre de Malte son caractère souverain et le mettre sous l'unique tutelle du Vatican. Ses desseins échouèrent, mais il en a résulté un profonde crise qui a conduit les membres de l'Ordre de Malte à repenser leur Constitution. Et c'est finalement une nouvelle charte constitutionnelle qui a été promulguée par les membres de l'Ordre de Malte et qui a été approuvée en 1961 par le pape Jean XXIII[35] ce qui mit un terme à dix ans de tumultes.

En 1998, après deux siècles loin de Malte, l'Ordre de Malte est réintroduit sur l'île, où la République de Malte a mis à sa disposition le fort Saint-Ange à La Valette.

[modifier] L'Ordre aujourd'hui

[modifier] Situation légale

Type de relations des États avec l'Ordre de Malte ██ relations diplomatiques (Ambassades) ██ autres relations (Associations, …)
Type de relations des États avec l'Ordre de Malte ██ relations diplomatiques (Ambassades) ██ autres relations (Associations, …)
Croix de chevalier d'honneur et de dévotion (en haut) Croix de chevalier profès (en bas)
Croix de chevalier d'honneur et de dévotion (en haut)
Croix de chevalier profès (en bas)

L'Ordre est reconnu par les nations comme un sujet de droit international public[36], au même titre qu'un État. Il émet des timbres, bat monnaie[37], délivre des passeports, a des ambassadeurs, etc. Cependant c'est une souveraineté sans territoire (les possessions à Rome et à Malte ne sont pas sous leur juridiction propre mais sous souveraineté italienne et maltaise respectivement) et limitée (en matière religieuse, l'ordre est inféodé au Saint-Siège). Il entretient des relations diplomatiques à part entière avec 100 puissances[4] par le truchement de ses ambassadeurs et dispose également d'un siège d'observateur permanent auprès des Nations Unies[4], de la Commission européenne[4] et des principales organisations internationales[4]. L'Ordre de Malte a la possibilité de battre pavillon sur ses bâtiments maritimes, aériens et terrestres.

L'Ordre de Malte reste malgré tout un organisme religieux catholique dépendant du Saint-siège — le grand maître a la dignité de cardinal — ce qui peut, en certaines rares occasions, être à l'origine de polémiques en raison de positions de quelques-uns de ses membres ; néanmoins, sa finalité première reste sa mission hospitalière envers les déshérités et les nécessiteux.

On dénombre environ 12 500 membres de l'Ordre de Malte et 80 000 bénévoles réguliers à travers le monde qui font vivre les activités hospitalières. La « fête nationale » de l'Ordre se déroule le jour de la Saint Jean Baptiste, c'est-à-dire le 24 juin[5]. À cette occasion en France, les membres de l'OHFOM se réunissent chaque année au château de Versailles[5] .

[modifier] Activités hospitalières nationales

L'ordre a aussi toujours officiellement un caractère militaire — même s'il n'est plus armé — et catholique mais il a surtout conservé sa mission hospitalière : « secourir et soigner » ; ce qui fait de l'Ordre de Malte le plus ancien organisme humanitaire (environ 900 ans d'âge). Pour la mener à bien, il dispose d'un personnel en grande partie bénévole. Chaque association nationale organise elle-même ses propres œuvres, qu'elle gère selon les lois du pays où elle réside[38]. Ces « associations » financent elles-mêmes ses activités médicales, hospitalières et humanitaires grâce à des cotisations, des dons lors de quêtes nationales ou encore grâce à de nombreux legs[38].

En France, l'Ordre de Malte n'est pas reconnu comme réellement souverain et ne dispose pas à Paris d'un ambassadeur mais d'un « Représentant officiel auprès de la France »[4]. Ce dernier représente les Œuvres hospitalières françaises de l'Ordre de Malte (OHFOM), une organisation caritative fondée en 1927. Cette association française est très active dans la lutte contre la lèpre, la précarité et dans le milieu du secourisme et pour l'ensemble de ses activités, elle a été reconnue d'utilité publique en 1928[39] par le gouvernement français. Son statut un peu particulier ne l'empêche pas de recevoir en 2007 le « Grand Prix Humanitaire » de l'Institut de France[40].

Pour promouvoir son action auprès du public et lui permettre de faire appel au don en confiance, la section française de l’ordre, en tant qu’association, adhère au Comité de la Charte.

[modifier] Diplomatie humanitaire internationale

L'Ordre de Malte est présent dans plus d'une centaine de pays en permanence[6] et ses activités diplomatiques l'amènent à intervenir lors de catastrophes naturelles[38] ou lors de conflits armés comme en 1969 au Biafra, au Vietnam en 1974, en Ouganda en 1980 mais aussi, par exemple, en Yougoslavie dans les années 1995/99[38].

  • « Comité Hospitalier International de l'Ordre de Malte »

En 2005, est créé au sein de l'Ordre de Malte le « Comité Hospitalier International de l'Ordre de Malte » placé sous la direction du Grand Hospitalier de l'Ordre et qui a pour mission de coordonner les efforts extra-nationaux humanitaires de chacune des associations maltaises[38].

  • « Malteser International »

On assiste également en 2005[41] au remplacement de l'ECOM (les Corps d’Urgence de l'Ordre de Malte) par le « Malteser International » afin de constituer un nouveau corps de secours international pour l'aide médicale et humanitaire d’urgence. Cette nouvelle structure a son siège à Cologne en Allemagne[41] et regroupe 16 associations[41] dépendantes de l'Ordre de Malte-Monde, à savoir l'Autriche, la Belgique, la Bohême, le Canada, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Irlande, l'Italie, la Hollande, la Pologne, le Portugal, la Suisse et les trois associations des États-Unis. Le Malteser International hérite de la longue expérience de l'ECOM qui avait été présent, par exemple, au Honduras après le passage de l'ouragan Mitch en 1998/99, au Kosovo en 1999/2000, au Pérou après le tremblement de terre de 2001, en Afghanistan en 2002/05. D’autres opérations à caractère médical et d’assistance ont eu lieu au Zimbabwe et en Angola en 2002, en Iraq en 2002/03. Le « Malteser International » est actuellement présent dans 35 pays[41].

  • « Comité International de l'Ordre de Malte »

Le « Comité International de l'Ordre de Malte », également appelé CIOMAL, a été créé en 1958[41]. Il a pour mission de lutter contre la lèpre et de soigner plus globalement les malades. En 1999[41], cette mission a été étendue aux handicaps et aux maladies pouvant marginaliser comme le SIDA, par exemple.

Son siège est situé à Genève en Suisse[41].

[modifier] Émissions philatéliques

L'Ordre émet des timbres depuis 1966[42] à partir de son petit territoire de la Via dei Condotti à Rome. Ces timbres sont très exactement produits par la « Poste Magistrale de l'Ordre Souverain de Malte »[42] et grâce à un accord signé le 4 novembre 2004[42] avec l'Italie, elle est habilitée à acheminer du courrier avec ses propres timbres dans une cinquantaine de pays[42]. Le courrier affranchi avec des timbres de l’Ordre peut uniquement être expédié depuis le siège de la Poste Magistrale à Rome[43].

L'émission de ces timbres procure à l'Ordre des ressources non négligeables ; en particulier depuis qu'ils sont cotés par certains grands catalogues philatéliques italiens, comme le Sassonne ou l’Unificato. Néanmoins, en matière postale stricte, les timbres émis par l'Ordre ne sont pas reconnus par l'Union postale universelle[43] (UPU).

Les timbres mettent en valeur les symboles de l'Ordre ainsi que les périodes historiques marquantes de son histoire : on retrouve ainsi des bannières rouges à croix blanche, des portraits de Grands maîtres, des scènes religieuses, les armoiries de l'Ordre… Mais aussi depuis peu, des scènes représentant les actions actuelles des Œuvres hospitalières[42].

[modifier] Émissions numismatiques

L'Ordre n'a commencé à émettre sa propre monnaie qu'après son installation sur l'île de Rhodes[44], c'est-à-dire après 1310 au moment où l'Ordre de Malte s'est fortement enrichi et qu'il a réellement gagné sa souveraineté. Sur ces pièces, les portraits des Grands Maîtres de l'Ordre figurent sur le verso tandis que sur le recto se trouve une croix. La croix à quatre branches bifides typique de la croix de malte n'apparaît qu'après 1520[44].

Le système monétaire maltais était constitué en part équivalente de pièces en cuivre, en argent et en or selon un acte interne datant de 1530[44]. Au XVIIIe siècle, ce système fut remis en question par une forte émission de pièces en argent[44]. La monnaie maltaise était constituée de « scudo » (écu), de « tari » et de « grani (grains) » avec pour valeur : 1 scudo = 12 tari = 240 grani[44]

De nos jours, cette monnaie n'a plus qu'une valeur numismatique[44].

[modifier] Organisation actuelle de l'Ordre

  1. Grands prieurés : Rome, Lombardie & Vénétie, Naples & Sicile, Bohème, Autriche, Angleterre.
  2. Prieurés : aucun.
  3. Sous-prieurés.
  4. Associations nationales : Allemagne (1859/1867), Royaume-Uni (1875), Italie (1877), Espagne (1886), France (OHFOM, 1891), Portugal (1899), Pays-Bas (1911), Pologne (1920), États-Unis (1926), Hongrie (1928), Belgique (1930), Irlande (1934), Argentine (1951), Pérou (1951), Canada (1952), Cuba (1952), Mexique (1952), etc.

[modifier] Hiérarchie de l’Ordre

Les membres de l'Ordre sont divisés en différentes classes, suivant le degré d'engagement religieux des membres, elles-mêmes subdivisées en catégories, suivant le degré de noblesse. Dans une même classe existent des distinctions[45].

Le Prince et Grand Maître de l'Ordre Frà Matthew Festing a été élu le 11 mars 2008.

Les membres actuels de l'ordre sont majoritairement issus de vieilles familles aristocratiques: Bourbon, La Rochefoucauld, Polignac, Faucigny-Lucinge, etc. ou encore l'ancien grand maître, Fra Andrew Bertie, qui descendait des Stuarts[46].

Icône de détail Article détaillé : Grands maîtres de l'ordre de Malte.
Icône de détail Article détaillé : Hiérarchie dans l'Ordre de Malte.

[modifier] Ordre pro merito Melitensi

L'ordre de chevalerie « pro merito Melitensi » récompense les personnalités qui ont acquis des mérites particuliers envers l'ordre ou qui ont soutenu ou participé à ses œuvres hospitalières. Les décorés ne deviennent pas pour autant membres de l’ordre[47].

Icône de détail Article détaillé : Ordre pro merito Melitensi.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Ordre de Malte.

[modifier] Bibliographie

  • (fr) Alain Blondy, Le Gallicanisme et l'Ordre de Saint Jean (L'Alliance française de Malte, 1992)
  • (fr) Claude Petiet, L'Ordre de Malte face aux Turcs: politique et stratégie en Méditerranée au XVIe siècle, Éd. Hérault, Paris 1997.
  • (fr) Claude Petiet, Le Roi et le Grand Maître. L'Ordre de Malte et la France au XVIIe siècle, Éd. Paris Méditerranée, Paris 2002, ISBN 2-84272-147-0.
  • (fr) Claude Petiet, Ces messieurs de la Religion. L'Ordre de Malte au XVIIIe siècle ou le crépuscule d'une épopée, Éd. France Empire, Paris 1992.
  • (fr) Gilles d'Aubigny et Bernard Capo, Les Hospitaliers de Malte, neuf siècles au service des autres (Ordre de Malte-France, 1999)* (fr) Antoine Calvet, Les Légendes de l’hôpital de Saint-Jean de Jérusalem (Presses Universitaires de Paris Sorbonne, Ceroc n°11, 2000)
  • (en) R. Cohen, édition Project Gutenberg, Knights of Malta, 1523-1798 (publié en 1920)
  • (fr) Joseph Delaville Le Roulx, Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre, 1100 - 1310 (E. Leroux, Paris 1904)
  • (fr) Alain Demurger, Chevaliers du Christ, les ordres religieux-militaires au Moyen Âge (Seuil, 2002 ISBN 2.02.049888.X)
  • (en) Colonel Edwing-James King, The Knight Hospitaliers in the Holy Land (Londres, 1931)
  • (fr) Claire-Eliane Engel, Histoire de l'Ordre de Malte (Nagel, 1968)
  • (fr) Michel Fontenay, De Rhode à Malte : l'évolution de la flotte des Hospitaliers au XVIe siècle (Genève 1987)
  • (fr) Bertrand Galimard Flavigny, Histoire de l'Ordre de Malte (Perrin, Paris 2006 (ISBN 2-262-02115-5)) source principale utilisée pour la rédaction de l’article
  • (de) Georg Bernhard Hafkemeyer, Der Rechtsstatus des Souveränen Malteser-Ritter-Ordens als Völkerrechtssubjekt ohne Gebietshoheit (Hamburg 1955) ;
  • (fr) Olivier Matthey-Doret, du Moine hospitalier du XIes. au Citoyen engagé au XXIes (Académie des Sciences Arts et Belles Lettres de Dijon, commission Héraldique et Numismatique) ;
  • (en) Noonan, Jr, The Church Visible: The Ceremonial Life and Protocol of the Roman Catholic Church (publié en 1996, 196 pages, ISBN 0-670-86745-4) ;
  • (fr) Guy Perny, Les Origines lorraines et alsaciennes de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem dit de Malte (Société de l'Histoire de l'Ordre de Malte, 1980)
  • (fr) Géraud Michel de Pierredon, Ordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte (Atlantica, Biarritz, 1999, ISBN 2-84394-178-4) ;
  • (de) Robert Prantner, Malteserorden und Völkergemeinschaft (Duncker und Humblot, Berlin 1974, IS) ;
  • (fr) Géopolitique du Catholicisme, de Patrick Levaye (Editions Ellipses, 2007, ISBN 2729835237) ;
  • (en) Piers Paul Read, The Templars (édition Imago 1999, 118 pages, ISBN 85-312-0735-5) ;
  • (en) Jonathan Riley-Smith, The Atlas of the Crusades (Facts On File, Oxford 1991) ;
  • (fr) Robert Serrou, L'Ordre de Malte (Éditions Guy Victor, 1963) ;
  • (en) Christopher Tyerman God's War: A New History of the Crusades (publié en 2006, 253 pages, ISBN 0-7139-9220-4) ;
  • (en) R.M.M. Wallace, International Law (1992, 76 pages)
  • (de) Adam Wienand (Hrsg.), Der Johanniter-Orden, der Malteser-Orden. Der ritterliche Orden des hl. Johannes vom Spital zu Jerusalem, seine Geschichte, seine Aufgaben (3. Auflage. Köln 1988, ISBN 3-87909-163-3)
  • (fr) Les Statuts de l'Ordre de l'Hôpital (Bibliothèque de l'École de Chartres, Paris 1887)
  • (fr) Nicolas Vatin, L’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, l'Empire Ottoman et la Méditerranée orientale entre les deux sièges de Rhodes (1480-1522) (Paris-Louvain, Peeters, 1994)
  • (en) Paul Cassar, Médical History of Malta (Londres, 1964)
  • (fr) Erik Svane et Dan Greenberg, Croisade vers la Terre Sainte (Éditions Paquet, 2007 ISBN 978-2888902287)

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes, sources et références

  1. Langues officielles de l'Ordre de Malte
  2. Langues de travail de l'Ordre de Malte
  3. Monnaie de l'Ordre de Malte
  4. abcdef relation diplomatique de l'Ordre de Malte
  5. abc « fête nationale » de l'Ordre
  6. ab Présent dans plus de 120 pays
  7. abc p. 28 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5).
  8. p. 329 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  9. p. 32 de Histoire de l’Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5).
  10. « fête nationale » de l'Ordre
  11. abcd p. 330 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5).
  12. p. 22 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  13. Le Krac des Chevaliers sur le site de l'UNESCO
  14. René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem - III. 1188-1291 L'anarchie franque, 1936 [détail des éditions], p. 746
  15. p. 50-54 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  16. abc Sept puis huit langues
  17. abcdefg p. 331 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  18. Bertrand Galimard Flavigny, Histoire de l'Ordre de Malte, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5), p 109-126
  19. p 331 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  20. Demurger, 2005, op. cit., p. 467
  21. Eric Brockman : The two sieges of Rhodes. 1480 - 1522, London 1969
  22. Selon la tradition, la Vierge de Phileremos a été peinte par saint Luc l'Évangéliste. Elle aurait été apportée à Rhodes de Jérusalem vers l'an 1000 par un riche insulaire.
  23. abcdefghijkl p. 332 de Histoire de l’Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  24. p. 165 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  25. André Plousse, La grande croisière du Bailly de Chambray contre les Turcs, revue Marins et Océans III, Économica, 1992
  26. abcdef p. 198-210 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  27. Paul Cessar, Medical History of Malta
  28. abcde p. 211-225 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  29. p. 106 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  30. abc p. 693c du Quid 2005
  31. p. 694a du Quid 2005
  32. abc Fiche synthétique de l'Ordre de Malte sur le site du Quid
  33. abcdefghi p. 333 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5).
  34. p. 265 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5).
  35. Des chevaliers de l'hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem à l'Ordre de Malte par Philippe Conrad, historien
  36. p. 170 de The Atlas of the Crusades. Facts On File, Oxford (publié en 1991) par Riley-Smith, Jonathan,
  37. Émission de monnaie par l'Ordre de Malte
  38. abcde p. 269-275 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  39. OHFOM reconnu d'utilité publique en 1928
  40. « Grand Prix Humanitaire 2007 de l'Institut de France
  41. abcdefg Organisation internationale de l'Ordre de Malte
  42. abcde p. 292 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
  43. ab Timbres de l'Ordre de Malte
  44. abcdef p. 291 de Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5).
  45. Histoire de l'Ordre de Malte, par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5), page 85.
  46. Sophie Coignard, Le Point, no 1740, 19 janvier 2006, p. 38-45, « Nombre de ses membres appartiennent à de vieilles familles, Bourbon, La Rochefoucauld, Polignac, Comminges en France, par exemple - l'actuel grand maître, Fra Andrew Bertie, descend des Stuarts... Difficile de trouver des people parmi eux, sauf à s'appeler Juan Carlos, Albert de Monaco ou Valéry Giscard d'Estaing, qui, peu présent, s'enorgueillit tout de même dans le Who's Who d'être « bailli grand-croix d'honneur et de dévotion ». À l'Ordre de Malte, on est plutôt Bottin mondain que Paris Match, même si Emmanuel-Philibert de Savoie, l'époux de Clotilde Courau, en fait partie. »
  47. Page officielle traitant de cet Ordre pro merito Melitensi


Ordres religieux catholiques

Ordres monastiques : Bénédictins | Camaldules | Chartreux | Cisterciens | Trappistes
Ordres de chanoines réguliers : Augustins | Prémontrés
Ordres mendiants : Dominicains | Franciscains | Clarisses | Carmelites | Capucins
Ordres de chevalerie, militaires et hospitaliers : Teutoniques | Hospitaliers | Templiers
Ordres de clercs réguliers : Jésuites | Théatins | Camilliens
Congrégations ecclésiastiques : Salésiens | Assomptionnistes | Légionnaires du Christ
Sociétés de vie apostolique : Oratoriens | Lazaristes | Filles de la Charité | Sulpiciens | Ursulines
Ordres missionnaires : Société des missions africaines | Pères blancs

Liste alphabétique des ordres religieux catholiques

Bon article La version du 4 septembre 2007 de cet article a été reconnue comme « bon article » (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l’ayant promu.