Cyanure d'hydrogène

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Le cyanure d'hydrogène est un composé chimique de formule chimique H-C≡N. Une solution aqueuse de cyanure d'hydrogène est appelée acide cyanhydrique (ou acide prussique).

cyanure d'hydrogène
Général
Formule brute HCN
DCI {{{DCI}}}
Nom IUPAC cyanure d'hydrogène
Numéro CAS 74-90-8
Numéro EINECS 200-821-6
Code ATC
Apparence Liquide ou gaz incolore
Propriétés chimiques
pKa
Propriétés physiques
Masse moléculaire 27,03 u
Température
de fusion
260 K (-13,2°C)
Température
de vaporisation
298,9 K (25,7°C)
Solubilité miscible à l'eau

et l'éthanol

soluble dans l'éther

Densité 0,6876
Température
d'auto-inflammation
538°C
Point d'éclair -17,78°C
Limites d'explosivité
dans l'air
56 000 ppm
5,6-41% (en volume)
Pression de
vapeur saturante
83 kPa (20°C)
Viscosité dynamique 0.192 mPa s (20°C)
pKa 9,2 - 9,3
a tendance à polymériser
Pharmacologie
Voie d'administration
Biodisponibilité
Métabolisme
Demi-vie
Excrétion
Caractéristiques commerciales
Noms
Classe
Autres
Thermochimie
S0gaz, 1 bar
S0liquide, 1 bar 109 kJ/mol
S0solid
ΔfH0gaz
ΔfH0liquide 113,01 J/mol·K
ΔfH0solide
Cp 71.09 J mol-1 K-1 (20°C, liquide)
Cp 44.06 J mol-1 K-1 (25°C, gaz)
Chaleur latente
de fusion
N/A
Chaleur latente
de vaporisation
N/A
Point critique
Point triple
Toxicologie
Classification UE {{{classification}}}
Phrases R {{{r}}}
Phrases S {{{s}}}
Inhalation Très toxique
Peau Très toxique
Yeux Provoque des conjonctivites
Ingestion Très toxique
Autres infos
Caractère psychotrope
Catégorie à définir
Mode(s) de
consommation
Autres noms
Unités du SI & CNTP,
sauf indication contraire.

Sommaire


[modifier] Description

Modèle 3D
Modèle 3D

Il s'agit d'un produit extrêmement toxique et potentiellement mortel qui peut exister sous diverses formes. Il a en principe une odeur d’ « amandes amères », mais certaines personnes ne le détectent pas.
Attention erreur probable et dangereuse : l'acide cyanhydrique ne sent pas l'amande amère, mais lorsqu'il n'est pas synthétisé par voie chimique mais issu de plantes, se trouve souvent produit en même temps que le benzaldéhyde qui lui sent l'amande amère ![réf. nécessaire]
Cette odeur est donc un fort indice de présence, mais n'est pas l'odeur même de l'HCN.

[modifier] Sources naturelles

Extrêmement toxique, l'acide cyanhydrique est produit naturellement par certains végétaux, et peut être trouvé notamment dans les amandes amères, les noyaux de pêche (et plus généralement les noyaux des fruits du genre Prunus), de nèfles, les feuilles de cerisier (Prunus avium) et de laurier-cerise (Prunus laurocerasus), le sorgho (jeune plante et graines non mûres) le sureau hièble. Il intervient aussi dans l’arôme des cerises (comme le benzaldéhyde).

Il est présent dans les cyanohydrines comme les mandelonitriles, et peut en être extrait par voies chimiques. Certains millepattes dégagent du cyanure d'hydrogène comme mécanisme de défense. Il est contenu dans les gaz d'échappement des véhicules à combustion interne, dans la fumée de tabac et dans la fumée de combustion de certaines matières plastiques contenant de l'azote.

[modifier] Préparation et synthèse

Le cyanure d'hydrogène est produit en grande quantité par deux procédés :

CH4 + NH3 → HCN + 3 H2

Cette réaction est semblable à celle du méthane et de l'eau pour former CO et H2 (procédé dit du gaz à l'eau).

CH4 + NH3 + 1,5 O2 → HCN + 3 H2O

Cette réaction se produit sur un catalyseur constitué de fils en alliage Platine / Rhodium (généralement 90/10%) à une température d'environ 1100ºC

  • Le Procédé Shawinigan est assez semblable aux précédents mais utilise des coupes d'hydrocarbures avec comme principal composant le propane:

C3H8 + 3 NH3 → 3 HCN + 7 H2

La réaction a lieu dans un lit fluidisé avec des particules de coke à une température supérieure à 1300°C. Aucun catalyseur n'est nécessaire.

  • Au laboratoire, de petites quantités d'HCN sont produites par action d'acide sur un cyanure alcalin.

H+ + NaCN → HCN + Na+

Cette réaction est la source d'empoisonnements accidentels.

[modifier] Propriétés

[modifier] Propriétés physiques

Le cyanure d'hydrogène se présente, à l'état pur, sous la forme d'un liquide incolore très volatil, ou d'un gaz incolore exhalant une odeur caractéristique d'amandes amères. Il bout à 26 ºC.

Il est miscible en toutes proportions avec l'eau et l'éthanol, soluble dans l'oxyde de diéthyle (éther).

Le cyanure d'hydrogène gazeux dans l'air est explosif à partir d'une concentration de 56 000 ppm (5,6 %).

[modifier] Propriétés chimiques

Le cyanure d'hydrogène pur est stable.

Moins pur, comme il est commercialisé, et s'il n'est pas stabilisé, il polymérise en donnant un dépôt brun. Ce processus, exothermique et autocatalytique, s'accélère en présence d'eau et de produits à réaction alcaline, et peut ainsi conduire à une réaction explosive. Le stabilisant le plus fréquent est l'acide phosphorique, employé dans des proportions de 50 à 100 ppm.

Le cyanure d'hydrogène est faiblement acide et produit des ions cyanure CN- en solution aqueuse. Les sels de l'acide cyanhydrique sont appelés cyanures.

[modifier] Réactions

HCN + R-CO-R' (cétone ou aldéhyde) → R-C(OH)(CN)-R' (cyanhydrine)

Le cyanure d'hydrogène brûle dans l'air en donnant de l'eau, du dioxyde de carbone et de l'azote.

[modifier] Chimie prébiotique

L'acide cyanhydrique se serait formé grâce à la dissociation de l'azote moléculaire présent dans l'atmosphère. Les rayons ultraviolets auraient pu réaliser cette réaction, à condition d'être suffisamment énergétiques (longueur d'onde inférieure à 100 nm), ce qui exclut toute réaction dans les couches les plus basses de l'atmosphère où les ultraviolets les plus énergétiques sont absorbés. La voie préférentielle pour synthétiser l'acide cyanhydrique à partir de l'azote semble être les éclairs, qui libèrent une énergie considérable sur leurs parcours, propre à casser de nombreuses molécules. Une fois la molécule d'azote brisée, un atome d'azote peut réagir avec une molécule de méthane (CH4) pour donner de l'acide cyanhydrique et de l'hydrogène.

[modifier] Utilisations

Le cyanure d'hydrogène est utilisé pour la fabrication :

[modifier] Sécurité

Voir la section Étiquetage selon les directives CEE, à la fin de cet article.

[modifier] Risques d'incendie

Le cyanure d'hydrogène, dont le point d'éclair est de -17,8°C (coupelle fermée) est extrêmement inflammable. Il peut former des mélanges explosifs avec l'air et ses limites d'explosivité sont de 5,6 et 41% en volume.

[modifier] Etablissements recevant du Public (ERP)

En France, l'arrêté du 4 Novembre 1975 modifié impose que la masse des matériaux inflammables utilisés dans les aménagements intérieurs n'entraine pas une quantité d'azote pouvant être libérée sous forme d'acide cyanhydrique, supérieure à 5 grammes par m3 du volume du local considéré.

[modifier] Toxicité pour l'homme

L'intoxication aigüe peut survenir par ingestion, par inhalation, ou par contact avec la peau. Une concentration de 300 ppm dans l'air tue un homme en quelques minutes. Sa toxicité est due à l'ion cyanure. Le cyanure d'hydrogène (sous le nom de Zyklon B) a notamment été employé par le régime Nazi dans les camps d'extermination comme outil d'extermination de masse.

Le cyanure d'hydrogène forme un composé puant quand il se combine avec la fumée de tabac. Pour cette raison, certains chimistes choisissent d'avoir une cigarette à la bouche quand ils travaillent avec lui pour recevoir une alerte rapide en cas de dégagement toxique[réf. nécessaire].

Le seuil de perception olfactive est inférieur à 1 ppm chez les sujets attentifs, sains et non habitués ; cependant, de nombreuses personnes, pour des raisons génétiques, ne perçoivent pas ou peu l'odeur du cyanure d'hydrogène.

Des taux de concentration atmosphériques supérieurs à 50 ppm respirés pendant plus d'½-heure représentent un risque important, alors que des taux de 200 à 400 ppm ou plus sont considérés comme pouvant entrainer la mort après une exposition de quelques minutes. À titre indicatif, la DL50 pour le rat est de 484 ppm pour une exposition de 5 minutes.

[modifier] Sources

Institut national de recherche et de sécurité (1997). "Cyanure d'hydrogène et solutions aqueuses". Fiche toxicologique n° 4, Paris:INRS, 5pp. (PDF file, in French).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Nomenclature

[modifier] Phrases de risque et conseils de prudence selon l'INRS

T-Toxique
T-Toxique
N-Dangereux pour l'environnement
N-Dangereux pour l'environnement

Règles Etiquetage :

  • R 26/27/28 -Très toxique par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
  • R 32 - Au contact d’un acide, dégage un gaz très toxique.
  • R 50/63 - Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entrainer des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique.
  • S 7 - Conserver le récipient bien fermé.
  • S 28 - Après contact avec la peau, se laver immédiatement et abondamment avec de l’eau.
  • S 29 - Ne pas rejeter les résidus à l’égout.
  • S 45 - En cas d’accident ou de malaise consulter immédiatement un médecin (si possible lui montrer l’étiquette).
  • S 60 - Eliminer le produit et son récipient comme un déchet dangereux.
  • S 61 - Eviter le rejet dans l’environnement. Consulter les instructions spéciales/la fiche de données de sécurité.
  • 205-599-4 Etiquetage CE.

[modifier] Liens Externes