Bouin (Deux-Sèvres)

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Bouin
Carte de localisation de Bouin
Pays France France
Région Poitou-Charentes
Département Deux-Sèvres
Arrondissement Niort
Canton Chef-Boutonne
Code Insee 79045
Code postal 79110
Maire
Mandat en cours
Jean-Claude Sillon
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Cœur du Poitou
Latitude
Longitude
46° 05′ 11″ Nord
         0° 00′ 51″ Ouest
/ 46.0863888889, -0.0141666666667
Altitude 96 m (mini) – 156 m (maxi)
Superficie 8,33 km²
Population sans
doubles comptes
122 hab.
(1999)
Densité 14 hab./km²

Bouin est une commune française, située dans le département des Deux-Sèvres et la région Poitou-Charentes.

La Carte de Cassini, établie entre 1766 et 1768, indique l'existence d'une paroisse, d'un « Logis » et d'un moulin à vent sur un site orthographié Boüin. Bouin s'est également orthographiée Boig.

La commune de Bouin, canton de Chef-Boutonne, en Deux-Sèvres, porte le même nom que les deux communes suivantes : Bouin (Vendée) et l'ancienne commune de Bouin, fusionnée en 1791 avec Neuvy, actuellement nommée Neuvy-Bouin, canton de Secondigny, en Deux-Sèvres.

Lorsqu'il est porté par des personnes, le nom de Bouin s'orthographie également Buin ou Boin ; ce sont des formes de Bodin, par amuïssement du d, ou de Bohin , nom de personne d'origine germanique dérivé de la racine bod (= messager). On retrouve le radical bod- dans le nom de plusieurs aristocrates wisigoths : Canabodus, Marobodus et Launebodus.

L'étude du nom de Bouin devra s'intéresser aux Boiens, (du latin Boii), peuple celte proche des Helvètes et des Eduens, implanté en Gaule (voir Commentaires sur la Guerre des Gaules Jules César).

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune de Bouin est située sur le versant aquitain du Seuil du Poitou, à proximité de la ligne de partage des eaux du bassin de la Loire (fleuve) et du bassin de la Charente (fleuve). Cette ligne de partage des eaux est matérialisée par le horst de Montalembert (Deux-Sèvres) situé au nord de Bouin.

La rivière Aume (ou Osme, ou encore Rivière de Bouin) prend sa source à Bouin. C'est un petit affluent de la rive droite de la Charente à Ambérac.

Sur l'hydrographie des environs de Bouin, on pourra consulter la fiche de la commune d'Aubigné (Deux-Sèvres).

Sur la géologie des environs de Bouin, on pourra consulter la fiche de la commune de Ruffec (Charente).

Bouin est principalement accessible par la route départementale D740, entre Chef-Boutonne et Villefagnan, à 4,5 km du département de la Charente.

[modifier] Histoire

L'histoire de Bouin est commune à l'histoire du comté de Poitiers, puis à celle de l'Angoumois, puis enfin à celle du département des Deux-Sèvres : peuplement celte des Gaulois, domination de l'Empire Romain en -52, expansion du christianisme à partir du IVe siècle, domination du Royaume Wisigoth en 418 puis des Francs en 507, domination des Capétiens en 987 puis des Plantagenêts en 1152, rattachement à la Couronne de France en 1308 et importance du protestantisme au XVIIe siècle.

La région de Bouin est dévastée à de très nombreuses reprises par les guerres : guerre civile entre Carolingiens, guerre entre Plantagenêts et Capétiens, Guerre de Cent ans et Guerres de Religion. Par contre, Bouin et ses environs n'auraient pas souffert du passage des Vandales en 407, ni du passage des Maures en 732, ni des raids normands en Poitou et dans la vallée de la Charente de 845 à 868.

  • A la suite des invasions germaniques au sein de l'Empire Romain d'Occident en l'an 406, le Royaume Wisigoth de Toulouse, créé en 418 par un foedus s'étend en Gaule et en Espagne, et comprend Bouin ; la participation des Wisigoths de Théodoric Ier à la bataille des Champs Catalauniques contre les Huns d'Attila en 451 repousse définitivement les Huns qui avaient atteint Orléans ; la chute de l'Empire romain d'Occident, datée de 476 (lorsque Odoacre dépose le dernier empereur d'Occident et renvoie les insignes impériaux à Constantinople) rend indépendant le Royaume Wisigoth. Les Wisigoths, peuple de Germains Orientaux issus de la région du Danube, avaient vaincu l'Empire Romain d'Orient à Andrinople en 376, puis avaient pillé Rome en 410 ; chrétiens ariens, ils créent les duchés (dont celui de Saintes) et les comtés à l'origine des structures médiévales, et perçoivent les impôts des Gallo-romains chrétiens ; ils laissent peu de trace de leur domination, sauf le Bréviaire d'Alaric II, mais constituent la première étape de l'apport des peuples Germains aux Gallo-romains de Bouin.
  • En 1137, le mariage d'Aliénor d'Aquitaine, héritière de l'Aquitaine, avec Louis VII, roi de France, rapproche Bouin du domaine royal capétien. Mais le divorce d'Aliénor en 1152 et son remariage avec Henri II Plantagenêt, futur roi d'Angleterre, déclenche une longue période de guerres dans la région (révoltes des seigneurs contre le pouvoir centralisé des Plantagenêts, disputes au sein de la famille Plantagenêt, confiscation des fiefs continentaux par le Roi de France, etc...), jusqu'au rattachement de l'Angoumois à la Couronne de France en 1308. La région de Bouin est à nouveau le théatre de combats entre Anglais et Français, accompagnés de destructions, pendant la Guerre de Cent Ans de 1337 à 1453.
  • Vers l'an 1500 (et en 1597 de façon attestée), la paroisse de Bouin est le siège d'un archiprêtré du diocèse de Poitiers dépendant de l'archidiaconé de Brioux comprenant les paroisses suivantes au sein de trois provinces : Couture-d'Argenson, La Bataille, Lussay, Lorigné, Melleran et Villemain en Poitou ; Bouin, Hanc, Pioussay, Longré, Paizay, Theil-Rabier, Empuré, Raix, Saint-Fraigne, La Forêt-de-Tessé, Les Gours, Ambourie, et La Chèvrerie en Angoumois ; Loubillé en Saintonge. Cet archiprêtré durera jusqu'au Concordat de 1801. On constate dans la région de Bouin une forte implantation du protestantisme, des destructions pendant les guerres de religion (1562 - 1598), des abjurations forcées par les dragonnades et une émigration à la Révocation de l'Edit de Nantes (en 1685) : en 1534, Calvin vient prêcher à Villefagnan où un Temple sera construit ; beaucoup de familles nobles adoptent la Réforme (à Longré, à Saveille, à Verteuil, à La Rochefoucauld, etc...). En 1598, Bouin fait partie du marquisat de Ruffec, le seigneur de Volvire recevant le droit de faire de la terre de Ruffec un marquisat fort de 36 paroisses et 200 maisons nobles. Il est probable que le logis de Bouin d'époque Renaissance est ruiné pendant les guerres de religion (l'église romane est également ruinée à cette période), et qu'il est vendu en l'état par les Turpin de Jouhé à François Chabot de Peuchebrun (Longré) vers 1750, qui constitue ainsi une terre pour son fils cadet Joseph Chabot qui reconstruira en 1766 l'actuel logis de style classique (hypothèse à vérifier).
  • Joseph Chabot de Bouin (né le 31 décembre 1736 à Peuchebrun, commune de Longré - mort en 1816 à Chef-Boutonne), est la tête de tige des Chabot de Bouin ; il est le fils de François Chabot, écuyer, seigneur de Peuchebrun, et de Marie Tesnon de la Ronce, mariés le 14 juillet 1732 et qui ont 8 enfants (Jacques Chabot de Peuchebrun, Joseph Chabot de Lussay, Nicolas Chabot de Potonnier, Joseph Chabot de Bouin et plusieurs filles). Joseph Chabot de Bouin épouse en 1772 Jeannne Rempnoulx, qui lui donne 2 enfants dont Nicolas Chabot de Bouin. Nicolas Chabot de Bouin (né le 18 septembre 1775) épouse le 26 juillet 1800 sa cousine Françoise Chabot de Peuchebrun (née le 13 février 1783) qui lui donne Nicolas Jules Chabot de Bouin. Nicolas Jules Chabot de Bouin (né à Chef Boutonne le 5 septembre 1807) écrit des romans et des pièces de théâtre ; marié à Paris en 1842 à Céline Rommel, il laisse une fille unique Juliette-Louise (mariée en 1855 à Bouin à Agathon Morisson), dernière descendante des Chabot de Bouin.
  • Sous l'Ancien Régime, Bouin est une paroisse de l'Angoumois rattachée au Marquisat de Ruffec, Élection d'Angoulême et Généralité de Limoges. Bouin est située à proximité immédiate de la frontière des trois provinces d'Angoumois, du Poitou et de Saintonge ; cette situation, éloignée des centres de pouvoir et fluctuante dans l'histoire, ajoutée aux destructions des guerres et à la pauvreté de l'agriculture, expliquera la relative indifférence de la population à la Révolution. A la suite de la convocation des États Généraux par Louis XVI, ordonnée le 3 août 1798, communiquée aux baillis et sénéchaux des provinces le 24 janvier 1789, devant se tenir à Versailles le 1er mai 1789, le Sénéchal d'Angoulême, chef de la justice dans la province d'Angoumois, convoque le 14 février 1789 les habitants des paroisses (constituant le Tiers État) et les invite à exprimer leurs doléances (étant entendu que le Clergé et la Noblesse s'exprimeront à Angoulême dans leurs ordres respectifs). Tiers Etat de l'Angoumois : réunis en mars 1789, les paroissiens de Bouin expriment leurs doléances et désignent deux députés : Pierre Pinet et Pierre Sicaud (les paroisses de moins de 200 feux, au sens de feu fiscal, n'ont droit qu'à deux députés). Les députés du Tiers État des paroisses de l'Angoumois sont réunis à Angoulême le 11 mars 1789 où il est procédé à la réduction des doléances en quinze cahiers de districts. Le cahier de doléances du district de Ruffec, qui représente Bouin, concerne principalement la liberté individuelle, la propriété et la progression effrayante des impôts depuis 20 ans. Le 21 mars 1789, au Couvent des Cordeliers à Angoulême, les quinze districts de l'Angoumois rédigent un cahier de 61 articles concernant principalement les préoccupations professionnelles et corporatistes des robins (noblesse de robe) et des bourgeois. Les quatre députés du Tiers-Etat de l'Angoumois seront : Augier (Etienne-Jean) (négociant, adversaire des réformes), Roy (Antoine-Joseph) (avocat, hostile aux réformes), Marchais (Jean) (avocat, de santé fragile) et Pougeart Dulimbert (Pierre) (avocat, deviendra bonapartiste). Clergé de l'Angoumois : les trois ordres de la province d'Angoumois se réunissent ensemble en la cathédrale d'Angoulême les 16, 17 et 18 mars 1789, sans pouvoir néanmoins rédiger un cahier commun. Le curé de Bouin a donné pouvoir à un confrère. Le cahier de doléances du clergé de l'Angoumois est un compromis entre les préoccupations de curés favorables aux réformes et les préoccupations d'évêques plus conservateurs. Les deux députés de l'Angoumois seront : Albignac de Castelnau (Philippe-François d'), évêque d'Angoulême, et Joubert (Pierre-Mathieu), curé de St Martin d'Angoulême (qui rejoindra le Tiers État ultérieurement et deviendra préfêt du Nord). Noblesse de l'Angoumois : le 19 mars 1789, au Couvent des Jacobins à Angoulême, Joseph Chabot de Bouin est présent à la séance qui désigne quinze commissaires rédacteurs. Le cahier de la Noblesse concernera principalement le contrôle électif du pouvoir royal. Les deux députés de l'Angoumois seront : Saint Simon (Claude-Anne, marquis de) (qui émigrera) et Culant (Alexandre-Louis, comte de) (qui défendra le maintien en Angoumois de plusieurs communes situées au sud-est de Bouin).
  • En 1790, la paroisse de Bouin (de même que les paroisses voisines d'Hanc et de Pioussay), est transformée en commune et est détachée de l'Angoumois (qui formera le département de la Charente) pour être rattachée au département des Deux-Sèvres à la date de sa création.
  • En application de la loi Guizot du 28 juin 1833, une école primaire est créée en 1860 dans la partie Nord du Logis de Bouin, acquise par la commune au moment de sa vente par Juliette Chabot et de son morcellement ; la partie Sud du Logis est transformée en exploitation agricole (Famille Bournier), et la partie Est (grosse tour, four et communs) est acquise par deux familles de Bouin.

[modifier] Les dates de l'histoire de Bouin

  • -52 : le territoire gaulois des Pictons est rattaché à l'Empire Romain
  • IVe siècle : expansion du christianisme
  • 418 : rattachement au royaume wisigoth de Toulouse
  • 507 : rattachement au royaume franc par Clovis
  • IXe siècle : siège d'une viguerie à l'époque carolingienne
  • 987 : rattachement au royaume capétien
  • XIe siècle : rattachement au Comté d'Angoulême à sa création
  • 1152 : rattachement au domaine des Plantagenêts, construction (probable) de l'église romane
  • 1308 : rattachement à la Couronne de France, la Seigneurie de Bouin appartient à la famille La Lande, construction (probable) du Logis d'époque féodale
  • 1494 : la Seigneurie de Bouin appartient à la famille Turpin de Jouhé, construction (probable) du Logis d'époque Renaissance
  • de 1500 (environ) à 1801, la paroisse de Bouin est le siège d'un archiprêtré
  • 1562 - 1598 : le Logis d'époque Renaissance et l'église romane sont ruinés pendant les guerres de religion (l'église sera restaurée par Jean Turpin avant 1663)
  • 1750 : la Seigneurie de Bouin appartient à la famille Chabot de Bouin qui construit en 1766 le Logis de style classique
  • 1789 : les paroissiens de Bouin, le curé de Bouin et Joseph Chabot de Bouin expriment séparement leurs doléances
  • 1790 : création de la commune de Bouin et rattachement au département des Deux-Sèvres
  • 1797 : vente de l'église comme Bien National (jusqu'à son rachat par l'évêque en 1833)
  • 1860 : vente et morcellement du Logis, création de l'école communale

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Jean-Claude Sillon Conseiller général
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1800 1851 1901 1921 1946 1962 1968 1975 1982 1990 1999
332 364 266 243 233 183 185 158 135 126 122
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Avec 140 habitants, le recensement de 2004 montre la fin du phénomène de dépopulation, conséquence de l'exode rural moderne. Les nouveaux arrivants, principalement citadins, correspondent au phénomène de rurbanisation. On observe également un phénomène d'immigration britannique, issu de la bulle immobilière, comme dans plusieurs départements du Sud-Ouest de la France.

[modifier] Lieux et monuments

  • Église Notre Dame du Xe siècle, inscrite depuis 1926 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques ; le chœur abrite la tombe de Jean Turpin, écuyer, décédé en 1663. [1]
  • Logis de Bouin du XVIIIe siècle : Il subsiste de l'époque médiévale des vestiges d'une grosse tour (fortification) circulaire, de tourelles d'angle, de courtines et de douves sèches ayant formé une enceinte rectangulaire.
    Le logis seigneurial construit à l'époque Renaissance dans l'enceinte a été ruiné pendant les guerres de religion, les Huguenots tenant le Château de Saveille situé à proximité.
    Reconstruit et notablement agrandi en 1766 par les Chabot de Bouin, le logis XVIIIe siècle est une vaste construction classique formée d'un corps de logis cantonné de deux ailes symétriques, au centre de l'ancienne enceinte, accessible par un portail central à l'est (communs, four). Morcelé en 1860, transformé en exploitation agricole et école, il est en cours de restauration partielle depuis 1981.
  • Puits de l'Aume : source de l'Aume, à l'ouest du bourg ; équipée d'un beau lavoir et d'abreuvoirs à bétail. La source n'est pas alimentée en période d'étiage estival.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Joseph Chabot de Bouin (1736, Longré - 1816, Chef Boutonne), tête de tige des Chabot de Bouin, il fit construire en 1766 le Logis de Bouin, de style classique.

Nicolas Jules Chabot de Bouin (1807, Chef Boutonne - 1858), écrivain, petit-fils du précédent.

Plusieurs historiens ont publié des articles sur la région et sur Bouin : Henri Beauchet-Filleau (1818-1895), Maurice Poignat (1912-1997), Raymond Proust et André David (enseignant à Longré, en retraite).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Bouin sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes