Pagus

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Le mot latin pagus (au pluriel pagi), traduit par "pays", désigne une unité territoriale gallo-romaine inférieure à celle de la civitas, puis, à l'époque médiévale, une subdivision territoriale (proche du canton contemporain) souvent intégrée dans un comté.

[modifier] Évolution du pagus

À l'époque gallo-romaine, le pagus est une circonscription territoriale et juridique interne à la pertica (territoire rural de la civitas, ou "Cité"), d'une taille sensiblement équivalente à celle d’un canton. Il regroupe aussi bien des habitations isolées (fermes) que groupées (hameaux, villages, bourgs).

Parfois, le pagus peut aussi désigner l’agglomération secondaire du territoire de la Cité qui est aussi le chef-lieu administratif du pagus territorial, c'est-à-dire que le pagus désigne aussi bien la subdivision territoriale que le chef-lieu de cette subdivision : par analogie, on pourrait dire que cela désigne le canton, et le chef lieu du canton.

Dans l'Antiquité tardive et au Haut Moyen Âge, il s'agit d'une circonscription équivalente au Gau germanique.

À la période carolingienne, le pagus est placé sous l'autorité d'un comte. Le pagus désigne parfois une subdivision du comté. Le pouvoir territorial d'une ancienne civitas est en effet souvent démembré entre plusieurs comtes qui règnent sur différents pagi tandis que la cohérence du diocèse est, à l'inverse, maintenue sur l'ensemble de la civitas. De plus, un comte peut avoir plusieurs pagi sous son autorité (comitatus).

Le pagus peut lui-même être subdivisé en plusieurs petites subdivisions : on trouve ainsi la centana ("centaine"), puis le banum (ban).

[modifier] Les noms dérivés de pagus

Le terme pagus est à l'origine du nom commun pays et son dérivé paganus "de la campagne" est à l'origine du terme païen. Cette évolution sémantique s'explique par la christianisation plus tardive des habitants des pagi ruraux par rapport aux populations urbaines.

[modifier] Voir aussi