Melle (France)

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Melle
Carte de localisation de Melle
Pays France France
Région Poitou-Charentes
Département Deux-Sèvres
Arrondissement Niort
Canton Melle
(chef-lieu)
Code Insee 79174
Code postal 79500
Maire
Mandat en cours
Yves Debien
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Canton de Melle
Latitude
Longitude
46° 13′ 22″ Nord
         0° 08′ 38″ Ouest
/ 46.2227777778, -0.143888888889
Altitude 87 m (mini) – 174 m (maxi)
Superficie 9,76 km²
Population sans
doubles comptes
3 851 hab.
(1999)
Densité 394 hab./km²

Melle est une commune française, située dans le département des Deux-Sèvres et la région Poitou-Charentes.

Ses habitants sont appelés Mellois ; ils vivent en pays mellois.

Sommaire

[modifier] Géographie

Située à 27 km au sud-est de Niort, Melle est le chef-lieu du canton, après avoir été sous-préfecture des Deux-Sèvres jusqu'en 1926.

La ville est bâtie sur un promontoire situé au centre du plateau mellois. La Béronne et le Pinier, son affluent, constituent les limites naturelles de la cité à l'ouest et au sud.

Melle est sur le chemin de la Via Turonensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur l'axe Poitiers-Saintes.

[modifier] Histoire

La présence humaine est attestée sur les lieux dès l'Antiquité, les fouilles archéologiques de "Champ-percé" ayant permis de mettre à jour des sépultures des IIe et IVe siècles[1] .

Le nom ancien de la ville « Metullum » est d'origine incertaine. Certains y ont vu une forme corrompue du latin metallum (mine, métal), ou un dérivé de metula (la petite borne). Il est plus probable que ce nom dérive de la racine celtique metl, bien attestée dans les noms de lieux, dont le sens exact est discuté : hauteur[2]? enclos ?

Durant le haut Moyen Âge, Melle fut un centre actif de monnayage, grâce aux mines d'argent situées sous la ville et aux alentours. Celles-ci ont été exploitées de 602 jusqu'à au moins 995. Le minerai extrait était de la galène : du plomb contenant de l'argent. Le plomb servit tout d'abord à payer un tribut aux rois Francs : sous Dagobert Ier, huit mille livres en étaient envoyées tous les ans à Paris où il servit à la couverture de la basilique Saint-Denis.

Le monnayage fut actif de 768 à 1189. L'atelier monétaire faisait notamment partie des dix ateliers autorisés à maintenir leur activité par Charles le Chauve. Deux monnaies étaient frappées : l'obole et le denier.

De nos jours on peut visiter une petite partie des anciennes mines d'argent, qui sont les plus anciennes mines visitables d'Europe.

En 848, les Normands atteignent et pillent Melle[3],[4], menés par leur chef Hasting[5].

La ville est livrée à Thomas de Wodestock, fils du roi d’Angleterre Édouard III, en 1363, en application du traité de Brétigny, signé trois ans plus tôt[6].

Durant la Cinquième guerre de religion, le duc de Montpensier prend la ville en 1575, après une résistance de trois jours, et fait pendre le gouverneur[7]. C'est à également à Melle que Catherine de Médicis rencontra son neveu et gendre Henri de Navarre, le futur Henri IV en 1586.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2008 Yves Debien PS
2001 2008 Pierre Poupin
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[8])
1952 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
3187 3762 4257 4402 4119 4003 3851 3659
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Economie

Les environs de Melle vivent principalement de l'agriculture. Le bocage a été détruit par des opérations de remembrement.

Les "Usines de Melle" sont nées de la production d'alcool à partir des betteraves. Rachetées, elles fabriquent maintenant divers produits chimiques.

Melle a un bureau de la Chambre de commerce et d'industrie des Deux-Sèvres.

[modifier] Lieux et monuments

Outre ses vestiges des fortifications médiévales, Melle possède trois églises romanes intéressantes. Leur construction est concentrée entre la fin du XIe siècle et le milieu du XIIe siècle, ce qui offre en un seul lieu un condensé de l'évolution architecturale de cette époque. On appelle cet ensemble la triade romane de Melle.

[modifier] Église Saint-Hilaire

Eglise Saint-Hilaire
Eglise Saint-Hilaire

Du nom du premier évêque de Poitiers, mort en 367, cette église, la plus vaste des trois, est également la seule à être toujours utilisée en tant que lieu de culte. Elle fut construite en deux étapes : vers 1090, et vers 1150. Son plan est complexe, et conçu de façon à faciliter la fréquentation des pèlerins. Une nef unique à collatéraux mène à un transept bordé d'absidioles, puis à un chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. Elle est longée par les rives de la Béronne que l'on traversait à l'aide d'un gué

Le décor sculpté est abondant : 282 chapiteaux romans représentant musiciens et monstres (centaure sagittaire, basilic, dragons), une chasse au sanglier côté Sud entre la 3e et la 4e travée.

Le portail sud est sculpté à l'intérieur, à l'extérieur il représente les saints de la Bible et les Pères de l'Église.

Le portail nord avec un cavalier en haut-relief, dans une niche, symboliserait la victoire de Constantin Ier sur les païens, surmontant la représentation du combat des vices et des vertus, sur le rouleau externe de l'arc. L'actuelle sculpture date majoritairement d'une restitution de 1872, seule la partie centrale est authentique[1].

L'église Saint-Hilaire est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1998.

Eglise Saint-Pierre
Eglise Saint-Pierre

[modifier] Église Saint-Pierre

L'église Saint-Pierre a été construite au début du XIIe siècle. Les voûtes de sa nef et de ses collatéraux sont en berceau brisé (fait assez rare). Certains chapiteaux offrent des thèmes exceptionnels : la Mise au tombeau du Christ et le Tireur d'épine. Le thème du Tireur d'épine était populaire chez les pèlerins, marcheurs donc exposés à ces mésaventures, et qui s'extirpent par leur pèlerinage le mal du corps. Le chevet est très orné (modillons, chapiteaux), alors que la façade a subi un traitement sobre.

[modifier] Église Saint-Savinien

Eglise Saint-Savinien
Eglise Saint-Savinien

Probablement la moins remarquable des trois, est la seule à avoir été construite dans la cité féodale. La plus ancienne des trois, elle possède une nef unique charpentée. Elle fut transformée en prison de 1801 à 1927, et abrite maintenant un festival de musique et des expositions.

Sa façade préfigure celles du XIIe siècle : portail encadré d'arcatures aveugles, quadrillage esquissé par une corniche et des contreforts.

[modifier] L'hôtel de Ménoc

Un joli hôtel du XVe siècle qui abrite le Palais de justice.

[modifier] Les autres choses à voir à Melle

  • Un arboretum appelé chemin de la découverte, chemin piétonnier de six kilomètres qui emprunte le tracé de l'ancienne voie ferrée et de chemins ruraux, et qui permet de découvrir plus de 1000 espèces d'arbres,
  • Un temple protestant,
  • Des halles de style Baltard,
  • Les mines d'argent des rois Francs,
  • Un portail Art nouveau

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. ab Melle Deux-Sèvres, Inventaire Général du Patrimoine Culturel, Geste Editions, coll. « Images du Patrimoine », La Crèche, 1993-2006, (ISSN 0299-1020)
  2. Le Robert encyclopédique des noms propres 2008, Le Robert-Sejer, Paris, 2007, (ISBN 2-84902-228-3)
  3. Annales de Saint-Bertin
  4. Robert Favreau, in Jean Combes (dir.), Histoire du Poitou et des Pays charentais : Deux-Sèvres, Vienne, Charente, Charente-Maritime, Clermont-Ferrand, Éditions Gérard Tisserand, 2001, ISBN 2-84494-084-6, p 132
  5. Michel Dillange. Les Comtes de Poitou Ducs d'Aquitaine (778-1204). La Crèche : Geste éditions, 1995. ISBN 2-910919-09-9, p 56
  6. Rpbert Favreau, op. cit., p 196
  7. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858) p 308
  8. Melle sur le site de l'Insee