Beylerbeys

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Une des plus grandes distinctions de l'Empire Ottoman, beylerbey qui signifie "Emir des émirs" désigne le titulaire de la plus haute charge dans une province de l'Empire. Titre "extraordinaire et peu galvaudé", il n' y en avait que huit à l'époque de Khayr ad-Din. Celui-ci fut le premier récipiendaire de la Régence d'Alger et sa nomination officielle eut lieu en 1534 à Constantinople par Soliman le Magnifique. Les beylerbeys d'Alger exerçaient leur suzeraineté sur les pachas de Tunis et de Tripoli. Ils n'étaient pas liés par les avis du "divan".

L'Epoque des Beylerbeys (1518-1587) désigne les premières années de la Régence sous tutelle de la Sublime Porte qui nommait son représentant. Mais tous les "Rois d'Alger", appelés ainsi par Diégo de Haëdo, savant abbé bénédictin espagnol captif à Alger de 1578 à 1581, n'avaient pas le titre de beylerbey.

Sommaire

[modifier] Arudj Barberousse (1516-1518)

Ce fameux corsaire qui écumait, avec ses frères, la Méditerranée comprit très vite l'intérêt de répondre à l'appel de Salim Et Toumi, roi d'Alger, aux prises avec les Espagnols. Peu de temps après son arrivée il le fit assassiner et se fit proclamer roi d'Alger en 1516. En octobre 1516, il fit échouer une tentative de Diégo de Vera de prendre la ville. C'est en 1518, au retour d'une campagne dans l'Ouest algérien qu'il fut tué près de Rio Salado dans l'Oranie.

[modifier] Khayr ad-Din Barberousse (1518-1533)

La fanfare des janissaires à Dolmabahce Istanbul
La fanfare des janissaires à Dolmabahce Istanbul

Frère cadet de Arudj, il va lui succéder comme gouverneur de la ville. Fondateur de la Régence d'Alger, il fit allégeance au Sultan de Constantinople qui lui envoya 2000 janissaires et le nomma beylerbey. Il mit en échec l'expédition contre Alger du vice-roi de Sicile Hugo de Moncade, mandaté par Charles Quint et établi sa suzeraineté sur tout le nord algérien. Khayr ad-Din mourut à Constantinople en 1546, ayant reçu tous les honneurs.

[modifier] Hassan Agha (1534-1543)

Barberousse, beylerbey, appelé à Constantinople par le Sultan Soliman, c'est Hassen Agha qui lui succéda avec le titre de Khalifa en 1535. Né en Sardaigne, renégat et eunuque de Khayr ad-Din, "ses vertus le faisaient généralement chérir et respecté" dans toute la Régence d'Alger.

C'est Hassen Agha qui dirigea avec succès la résistance de la ville contre l' Armada de Charles Quint en 1541. "Jamais en aucun cas, un Roi ne montra plus de courage, d'expérience et de prudence qu'il ne le fit en cette occasion".

A sa mort, il fut regretté de tous ceux qui l'avaient connu. Ce fut un grand justicier, bien qu'à certaines occasions, cruel. Il était très généreux et aimait faire l'aumône.

[modifier] Hadji Pacha (1543-1544)

Capitaine Général de la milice des janissaires, il S'était distingué par son courage lors du débarquement de Charles Quint. Il fut élu par l' Odjaq avant que le Sultan n'envoie son représentant. Il gouverna huit mois au cours desquels il dut faire face à une rebellion Maure.

[modifier] Hassan Pacha (1544-1551)

Fils de Khayr ad-Din Barberousse et d'une Mauresque d'Alger, c'est sur insistance de son père auprès du Grand Seigneur qu'il fut nommé par la Sublime Porte à Alger. A la mort de son père en 1546, il devint le deuxième beylerbey. Cette même année, le beylik du Sud fut constitué et son chef, le bey du Titteri résidait à Médéa. Il fit trois campagnes contre le roi de Tlemcen et la dernière s'acheva par l'installation des Turcs dans cette ville en 1550.

Il gouverna pendant sept ans de suite en toute paix et toute justice. C'est Hassan Pacha qui fit construire le "Fort l'Empereur" à l'endroit même où Charles Quint avait planté sa tente en 1541.

[modifier] Caïd Saffa (1551-1552)

C'était un turc d'Anatolie. Il fut le premier gouverneur turc de Tlemcen. Devint khalifa, c'est à dire "lieutenant du roi", d'Alger après le rappel de Hassan Pacha à Constantinople. Il gouverna sept mois, de septembre 1551 à avril 1552, tranquillement et sagement, jusqu'à l'arrivée du représentant du Sultan.

[modifier] Salah Pacha (1552-1556)

Le troisième beylerbey était originaire de la plaine de Troie, au pied du mont Ida, et ancien soldat del'armée Ottomane d'Égypte. Corsaire, Salah Raïs, avait longtemps été le compagnon de Khayr ad-Din Barberousse. Il l'accompagna en 1536 à Constantinople où il devint commandant de la flotte turque, puis "timonier du Sultan". Il eut,en effet, l'insigne honneur de diriger la manoeuvre de la galiote impériale.

Arrivé à Alger en 1552, il va, cette année là, mener campagne au Sahara afin de rétablir l'ordre à Touggourt et Ouargla. L'année suivante, il attaqua Majorque et en 1554, il investit le Peñon de Velez qui resta Turc jusqu' à sa prise par Philippe II d'Espagne en 1564. En 1555, il s'empara de Bougie qu'il confia à un renégat sarde Ali Sardo. Alors qu'il s'apprétait à délivrer Oran et Mers El Kébir de l'emprise espagnole avec l'aide de la flotte du Sultan, il mourut de la peste en 1556.

Salah Pacha se montra courageux, diligent et aventureux dans la guerre.

[modifier] Hassan Corso (1556)

A la mort de Salah Raïs, les Turcs et les janissaires choisirent pour roi et gouverneur, en attendant les ordres de la Porte, un renégat corse, familier et majordome du Pacha qui venait de disparaitre. Hassan prit la tête des troupes et opéra la jonction avec la flotte Turque pour attaquer Oran qu'il assiégea jusqu'à ce qu'un contre-ordre du Sultan ordonne la levée du siège. Le Grand Seigneur avait besoin de ses galères pour les opposer à Andrea Doria qui menaçait le Bosphore.

Hassan Corso gouverna en paix et au contentement de tout le monde jusqu'à l'arrivée du représentant de Constantinople Thétchéoli que l'Odjaq des janissaires refusa de recevoir. Par la ruse et avec l'aide de la Taïfa des Raïs, Théchéoli investit la ville rebelle. Il ordonna la mise à mort de Hassan Corso qui fut empalé aux ganches de la porte Bab Azoun.

Hassan Corso était un homme très bon, doux, affable et libéral, nullement ennemi des chrétiens. Il avait, au contraire, de l'attachement pour eux, tellement, qu'il ne pouvait et ne savait le dissimuler. Il ne garda le pouvoir que quatre mois.

[modifier] Théchéoli Pacha (1556-1557)

Dans les actes indigènes, le nom de cet ancien Raïs Turc fut transcrit de diverses façons: Mohammed Kurdogli, Tekerleli, Tekerli .....

Dès sa prise de pouvoir, son premier souci fut de faire payer à Hassan Corso, Ali Sardo, Caïd de Bougie et Mustapha, Caïd de Bône, leur refus de le laisser accoster. Il les fit tous trois empaler et mourir dans d'atroces souffrances.

Le quatrième beylerbey était aborrhé des janissaires qui fomentèrent un complot contre lui avec l'assistance du Caïd de Tlemcen, Yussuf, renégat calabrais de Hassan Corso. Yussuf poursuivit Théchéoli qui s'était installé à Cap Caxine, à l'ouest d'Alger, pour fuir l'épidémie de peste qui sévissait dans la cité, et le tua.

Théchéoli n'aura régné que trois mois. Telle fut la fin de celui dont la conduite eut été excusable s'il n'eut pas été tellement avare qu'il mécontenta l'Odjaq et tout le monde.

[modifier] Yussuf (1557)

Après l'élimination du représentant de la Porte, Caïd Yussuf fit preuve d'une grande prodigalité en distribuant de grosses sommes d'argent aux janissaires qui l'élirent roi d'Alger.

Au 6ème jour de règne, il décéda de la peste.

[modifier] Yahya Pacha ( 1557)

Choisi par la Milice, il succèda à Yussuf. D'origine turque, il fut longtemps Caïd de Miliana. Il gouverna la Régence durant six mois. Période durant laquelle la peste ravagea Alger et ses environs.

[modifier] Hassan Pacha (1557-1561)

Après cette période de grands troubles, Hassan, le fils de Kheyr ad-Din fut de retour à Alger en 1557, nommé pour la seconde fois par la Porte. Aussitôt arrivé il accourut au secours des Turcs de Tlemcen assiégés par le Chérif de Fès. Le 26 Août 1558, il infligea une sévère défaite aux Espagnols à Mostaganem qui se solda par la mort du Comte d'Alcaudète, général d'Oran. L'année suivante il fit campagne dans l'arrière-pays de Bougie afin de soumettre les kabyles des Béni-Abbès jugés peu coopératifs.

En 1560, Hassan Pacha se maria avec la fille du roi de Kouko. Cette alliance a permis aux kabyles de rentrer dans Alger armés, chose qui ne s'était jamais produite auparavant. L'Odjaq évoquant un pacte entre Hassan et les kabyles révoqua le beylerbey, l'accusant de trahison, et le renvoya enchainé à Constantinople.

[modifier] Hassan Agha et Couça Mohammed (1561-1562)

Hassen Agha et Couça Mohammed furent les principaux instigateurs du coup de force contre Hassen Pacha. Hassan, bosniaque était Agha des janissaires et Couça, turc, Capitaine Général de le Milice. Ils gouvernèrent avec le titre de Khalifa c'est à dire Vice-Rois d'Alger durant cinq mois, de fin septembre 1561 à début février 1562.

Rien de notable n'intervint durant leur prise de pouvoir jusqu'à l'arrivée du représentant légal de la Porte qui les fit arrêter, envoyer à Istanbul où ils furent décapités sur ordre du Grand Seigneur.

[modifier] Ahmed Pacha (1562)

Grand favori du Sultan, il avait été à son service comme chef des jardins du Sérail à Constantinople, il fut très bien reçu à son arrivée à Alger. On lui fit de nombreux présents, ce qui le contenta grandement car il était extrêmement cupide.

Le beylerbey s'empressa de récolter le plus d'argent possible, mais cela ne dura pas car il mourut au bout de quatre mois, victime de la dysenterie.

[modifier] Yahya Pacha (1562)

Il assura une seconde fois le khalifa durant plus de quatre mois, en grande paix, jusqu'au retour de Hassan, fils de Barberousse.

[modifier] Hassan Pacha (1562-1567)

Ce fut sa troisième nomination à Alger. Il revint début septembre 1562 au grand contentement de la population.

Dès son installation, il commanda tout le nécessaire en vivres et matériel de guerre pour marcher sur Oran et Mers El Kébir, cherchant non seulement la gloire de prendre ces villes mais aussi une vengeance contre les janissaires qu'il envoyait ainsi au feu. Il rassembla la plus grosse armée qu'un roi d'Alger ait jamais levé. Mais l'expédition fut un échec en raison de l'intervention d'Andrea Doria qui vint au secours des défenseurs de Mers El Kébir commandés par Don Martin de Cordova, marquis de Cortès, Général d'Oran.

En 1564, le beylerbey reçut une lettre du Sultan lui demandant de se préparer à une expédition contre Malte. Il fit jonction avec la flotte Turque en 1565 devant La Valette. Ce fut un désastre pour la Marine Ottomane et particulièrement pour les assaillants de la Régence qui perdirent la moitié de leur effectif à l'assaut du Fort Saint Elme dont le célèbre corsaire Dragut. Néanmoins Hassan rendit les plus grands services durant cette campagne.

Hassan se reposa jusqu'à 1567 et au mois de janvier de cette année, il apprit que lui venait un successeur.

[modifier] Mohammed Pacha (1567-1568)

Mohammed Pacha est le fils de Salah Raïs.

Le beylerbey régna un an et deux mois au cours desquels il y eut une grande famine à Alger. Il fut très bon justicier et débarassa la ville de tous les voleurs qui l'infestaient en usant des méthodes souvent très cruelles. Il fortifia la cité et éleva le Fort des Vingt Quatre Heures. En mai 1567, il réprima une révolte des habitants de Constantine contre la garnison et le Caïd turcs.

Au cours de cette année passée à la tête de la Régence Mohammed Pacha atténua les dissensions entre l'Odjaq et la Taïfa en accordant aux janissaires la possibilité d'embarquer en mer comme soldats pour participer à la Course et aux corsaires la possibilité de devenir janissaires à leur demande.

[modifier] Ochali Pacha (1568-1571)

[modifier] Arab Ahmed Pacha (1571-1573)

[modifier] Rabadan Pacha (1573-1577)

[modifier] Hassan Pacha Vénitien (1577-1580)

[modifier] Djafer Pacha (1580-1582)

[modifier] Hassan Pacha Vénitien

[modifier] Mami Pacha Arnaute

[modifier] Amar Pacha

[modifier] Heder Pacha

[modifier] Chaban Pacha

[modifier] Mostafa Pacha

[modifier] Heder Pacha

[modifier] Mostafa Pacha

[modifier] Bibliographie

  • Hocine Mezali, Alger, 32 siècles d'Histoire , ENAG/Synergie Ed., Alger 2000
  • Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, édition originale 1931, réédition Payot, Paris, 1994
  • Diégo de Haëdo, traduction H.D. de Grammont, Histoire des Rois d'Alger, édition originale Adolphe Jourdan - Alger 1881 - , réédition éditions Grand-Alger-Livres -Alger 2004.
  • Corinne Chevallier, Les trente premières années de l'Etat d'Alger 1510-1541, OPU, Alger 1988
  • Jean-Louis Belachemi, Nous, les frères Barberousse, corsaires et rois d'Alger, Fayard, Paris 1984