Sahara

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Sahara
Carte du désert.
Pays Algérie Algérie
Maroc Maroc
Tunisie Tunisie
drapeau de la Libye Libye
Égypte Égypte
 Sahara occidental
Mauritanie Mauritanie
Mali Mali
Niger Niger
Tchad Tchad
Soudan Soudan
Superficie 9 065 000 km2
Latitude
Longitude
Altitude :
 · Maximale

3 415 m (Emi Koussi)
Température :
 · Maximale
 · Minimale

58 °C

-18 °C
Précipitations 25 mm/an
Ressources naturelles Pétrole, manganèse, cuivre, fer, phosphate, uranium

Le Sahara est une écorégion désertique située dans la partie nord de l'Afrique. Considéré comme le plus vaste désert chaud du monde (voir la liste des principaux déserts par superficie), il divise le continent d'est en ouest. Il couvre d'immenses étendues de territoires et s'étend sur 10 pays :le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Égypte, le Soudan, le Tchad, le Niger, le Mali, la Mauritanie, ainsi que sur le territoire contesté du Sahara occidental. Certaines dunes fossiles du Tchad ont été datées de 7 millions d'années.

Le terme Sahara est d'origine arabe (A-Saharra , صحراء, écouter écouter) qui signifie désert ou steppe. C'est donc un pléonasme que de dire le « désert du Sahara ».

Sommaire

[modifier] Limites géographiques

Selon des critères botaniques pour Capot-Rey (1953)
Selon des critères climatiques
  • au Nord l'isohyète des 100 mm
  • au Sud une limite plus floue que l'on peut baser sur l'isohyète des 150 mm sachant que les pluies varient fortement d'une année à l'autre.

[modifier] Climats

  • La frange nord du Sahara est soumise à un régime de pluies hivernales dans lequel les perturbations méditerranéennes parviennent atténuées.
  • La frange sud est soumise à un régime de pluies d'été irrégulières qui ne se produisent que lorsque le front intertropical de convergence remonte assez loin vers le nord ou lorsque les dépressions tropicales sont assez fortes.
  • Entre les deux, le Sahara central est soumis à un régime extrêmement aride marqué par l'établissement de l'alizé continental ou Harmattan. Seuls les sommets du Hoggar et du Tibesti sont plus arrosés.
  • Enfin la zone côtière atlantique baignée par le courant froid des Canaries est soumise aux brises de mer et à quelques phénomènes de brouillards.

[modifier] Précipitations

Elles sont caractérisées par leur faiblesse et leur extrême variabilité (de 1 à 100 mm). Il peut arriver qu'elles soient violentes et ravageuses. Il ne pleut que très rarement dans cette partie de l'Afrique. Dans le sud libyen elles se produisent à un rythme de 25 ans.

Au Sahel, les tentatives pour arrêter l'avance du désert restent vaines.

[modifier] Ensoleillement

[modifier] Température de l'air et taux d'humidité

Les températures maximales dans les régions les plus chaudes dépassent 50°C. D'ailleurs la température la plus haute enregistrée au Sahara fut de 58°c en Libye à Al Azizia. En juin, à Bilma dans le Ténéré la moyenne des maximums est de 43°C, à Tamanrasset de 35°C, le mois le plus chaud à Dakhla est le mois d'août avec des maximums de 27°C.

Les minimums moyens sont en janvier de 7°C à Bilma de 4°C à Tamanrasset mais de 13°C à Dakhla.

Le taux d'humidité de l'air est très faible, sauf sur la bordure atlantique. Dans le Ténéré les minimums (à 13h) sont inférieurs à 20% et les maximums (au petit matin) sont inférieurs à 43% sauf en août (29% et 56%). En conséquence, l'évaporation potentielle est considérable et elle est renforcée par l'action des vents.

[modifier] Vent

Le vent le plus constant sur la partie centrale et ouest du Sahara est l'Harmattan, alizé continental qui souffle du nord-est. Il se renforce avec l'anticyclone et produit alors les vents de sable. Au nord du Sahara peuvent s'établir d'autres vents en liaison avec les dépressions méditerranéennes d'hiver comme le Khamsin en Égypte. Au sud, des bourrasques de poussière sont associées aux tornades tropicales du mois d'août.

[modifier] Animaux du désert

C'est la nuit que le désert s'anime. Là, au milieu des dunes et des rochers, une vie en majorité minuscule - elle appartient surtout au monde des insectes - sort de sa torpeur. Chacun cherche alors à se nourrir. Car si la majorité des espèces animales des espaces désertiques n'ont pas besoin de boire pour survivre, ils doivent absolument récupérer le précieux liquide dans la chair de leur proie.

  • Chameaux, dromadaires et chèvres sont bien sûr les animaux qui nous viennent à l'esprit mais ceux-ci sont des animaux domestiqués par l'homme. Le chameau a toujours été l'animal favori des nomades, en raison de ses qualités bien connues de sobriété, d'endurance et de rapidité. Dans le Sahara, on rencontre uniquement des dromadaires.
  • Le scorpion jaune à large queue nous est aussi bien connu. Il peut mesurer 10 cm de long.
  • Le varan gris, d'un naturel irascible, fonce délibérément sur l'ennemi.
  • La vipère des sables dotée d'une tête plate et triangulaire, s'enfouit dans le sable grâce à des mouvements giratoires du tronc.
  • Le fennec appelé aussi renard des sables vit partout dans le Sahara. Le fennec passe la journée à l'abri dans son terrier. La nuit, il chasse des insectes et des rongeurs. Pour éviter toute dépense physique inutile dans la localisation de ses proies, il posséde une ouïe extrèmement développée.
  • Le daman de rocher est un hôte des reliefs.
  • L'autruche est devenue rare car elle est chassée.
  • L'addax, grande antilope blanche, est une espèce menacée (surtout à cause de la chasse). Adapté au désert, il peut rester des mois sans boire, voire une année entière.
  • Les gazelles dorcas se passent de boire. Elles se contentent de l'eau extraite du feuillage qu'elles consomment.
  • Le guépard saharien vit au Niger, au Mali et au Tchad. Il en reste seulement quelques centaines. Très émotif, évitant toute présence humaine, le guépard fuit le soleil d'avril à octobre. Il cherche alors l'abri d'arbustes tels que balanites et acacias.
  • Les fourmis moissonneuses travaillent dur - du printemps à l'automne - pour entasser des graines diverses dans leurs fourmilières. Situées entre 25 et 40 cm de la surface du sol, leurs réserves sont depuis longtemps connues par les peuples nomades, qui, en période de famine, n'hésitent pas à se les approprier pour survivre.
  • Le ganga a la particularité de nicher très loin des oasis. Pour abreuver la couvée, le mâle n'hésite pas à couvrir de longues distances pour trouver un point d'eau. Il emmagasine l'eau dans son plumage particulièrement absorbant et revient auprès de ses poussins.

Il existe bien sûr d'autres animaux dans le désert (des oiseaux notamment), mais les animaux cités plus haut sont les plus représentatifs du Sahara.

[modifier] Milieux naturels

[modifier] Les ergs

Les ergs sont les grands massifs de dunes, ils occupent environ 20% de la surface du Sahara.

[modifier] Les regs

Les regs, aussi appelés serir dans les parties orientales du désert, sont des étendues plates, caillouteuses et graveleuses et constituent le paysage le plus fréquent du Sahara. Les grands regs sont particulièrement inhospitaliers. On peut citer le reg du Tanezrouft, le serir libyen ou le reg du Ténéré qui occupent chacun des centaines de milliers de km². Ils peuvent occuper aussi le sommet des plateaux.

[modifier] Les dayas

Les dayas sont des cuvettes d'extension limitée, au fond en général argileux dans lesquelles l'eau de ruissellement peut s'accumuler. Une alternance d'inondation et d'érosion éolienne peut expliquer leur formation. Elles sont parfois d'origine karstique sur les plateaux. Elles constituent des zones de végétation pérennes. On les rencontre surtout au nord du Sahara.

[modifier] Les sebkhas

À la différence des précédentes, les sebkhas forment des marais salants temporaires. L'eau peut provenir du ruissellement ou de sources temporaires. La plus grande, le Chott el-Jérid, couvre 5000 km². Certaines sont exploitées sous forme de salines depuis le XVIe siècle comme à Taoudeni au Mali.

[modifier] Les hamadas

Les hamadas sont des plateaux rocheux tabulaires limités par des falaises. Ils sont d'origine sédimentaire, le plus souvent calcaire. Lorsqu'ils sont recouverts de grès, ils sont nommés tassilis (par exemple : Tassili des Ajjer en Algérie). En général la surface montre de la roche nue, lissée par l'érosion éolienne.

[modifier] Les djebels

Empilement de roches érodées dans le massif de l'Adrar des Ifoghas au Mali.
Empilement de roches érodées dans le massif de l'Adrar des Ifoghas au Mali.

Le terme djebel désigne tous les autres reliefs que ce soit des collines ou des massifs montagneux plus importants.

Les plus importants massifs sont :

  • Le Tibesti (région du Borkou-Ennedi-Tibesti) formé d'un massif volcanique émergeant d'une épaisse nappe sédimentaire reposant sur le socle cristallin. Il culmine à 3415 m (Emi Koussi).
  • Le Hoggar est un autre imposant massif volcanique. Il culmine à 2918 m.
  • L'Aïr est moins élevé les sommets sont plus tabulaires mais culminent tout de même à 2022 m.
  • L'Adrar des Ifhoras au sud du Hoggar en est un prolongement cristallin et métamorphique qui culmine à 890 m.
  • L'Ennedi (région du Borkou-Ennedi-Tibesti)est un massif gréseux au sud-est du Tibesti et atteint 1282 m.


[modifier] Les oasis

Timimoun (Algérie), l'oasis
Timimoun (Algérie), l'oasis

Les oasis sahariennes, milieu naturel et anthropique, n'occupent qu'un millième de la surface du Sahara. Elles sont situées parfois sur le lit de rivières venant se perdre dans le désert ou au pied de massifs produisant des sources ou encore directement au dessus de nappes phréatiques affleurantes ou peu profondes.


[modifier] Les guelta

Une guelta, près d'Oubankort dans l'Adrar des Ifoghas au Mali.
Une guelta, près d'Oubankort dans l'Adrar des Ifoghas au Mali.

Ce terme désigne des plans d'eau temporaires ou non sans écoulement visible. Ce peut être des mares dans les lits des oueds, ou des citernes naturelles dans la roche. On les rencontre dans les situations protégées d'une trop grande exposition au soleil dans les massifs montagneux, dans celui de l'Ennedi ou dans l'Adrar des Ifoghas au Mali.


[modifier] Les Foggaras

Foggara, coupe de principe.
Foggara, coupe de principe.

Les foggaras, sont des ouvrages souterrains de grande longueur permettant l'adduction d'eau dans certaines oasis, depuis les plateaux ou les massifs montagneux. Cette technique ancestrale a vu le jour dans ce qui est aujourd'hui l'Iran, sous le nom de Qanat.


[modifier] Les oueds

Les oueds sont des cours d'eau à écoulement visible temporaire. La majorité du temps ils sont à sec, en profondeur des poches d'eau durables peuvent persister, des gueltas peuvent être alimentées par une résurgence. Des crues violentes peuvent parfois se produire surtout dans les massifs montagneux. La partie amont naît du rassemblement de chenaux de ruissellement, la partie médiane forme un lit large et dont les limites sont parfois difficiles à reconnaître en plaine et la partie aval peut se diviser en plusieurs bras sur un cône étendu d'alluvions. C'est le long des oueds qu'on observe les seules formations arborées un peu denses dans le Sahara.

[modifier] Le Ténéré

Le Ténéré, ou « désert des déserts » est la partie centrale du Sahara qui s'étend au Niger. Le terme vient du tamacheq, la langue des Touaregs et signifie simplement « désert ».

[modifier] Désert blanc

Le doigt de Dieu
Le doigt de Dieu

Le désert blanc, aussi appelé désert Libyque s'étend à l'ouest du Nil, sur une largeur d'environ 800km. Il doit son nom à la présence de calcaire qui donne par endroits la couleur blanche.

Les précipitations y sont très faibles (environ 5mm par an).


[modifier] Populations et cultures actuelles

Parmi les populations actuelles du Sahara, on peut noter:

  • Les Touaregs, un peuple de nomades, au nombre estimé à un million. Vêtus traditionnellement de tissus de couleur bleu indigo qui déteignent sur la peau, ils furent aussi appelés les « hommes bleus » ou les « seigneurs du désert » par les voyageurs occidentaux.
  • Les Saharaouis.
  • Les Maures.

[modifier] Migration et désertification

  • Par dizaines de milliers, les nomades se replient devant la sécheresse. Jamais plus ils ne feront le traditionnel circuit des pâturages au gré des saisons, car plus la moindre graminée ne poussera sur leurs terres brûlées. Ils reculent jusqu'aux abords des cités, plantent là leurs tentes et viennent grossir les rangs de la population de ces bidonvilles d'un nouveau genre, partout en rapide extension.
  • Au sud du Sahara, les regions autrefois de climat tropical du Sahel sont transformés en désert, notamment à cause de l'action de l'homme. Ainsi, dans une région du nord du Sénégal, il y avait autrefois une forêt de tamaris et d'acacias. La sécheresse l'a tuée. Les paysans ont commencé par arracher les feuilles des arbres pour nourrir leur bétail. Ils ramassent maintenant le bois mort et les brindilles pour alimenter leurs feux. Quand ils auront déraciné les restes des troncs, plus rien ne retiendra la terre. La désertification sera totale.

[modifier] La préhistoire du Sahara

On peut trouver au Sahara de nombreuses traces d'une activité humaine préhistorique (outils, poteries, et peintures rupestres).

Le climat du Sahara a subi des changements climatiques durant la préhistoire :

  • Dans l'oasis de Bilma (Niger), des cratères de salines glauques sont les vestiges des mers qui couvraient le Sahara il y a 100 millions d'années.
  • Il y a environ 40 000 ans, il existait de grands lacs au Sahara, peuplé alors de semi-nomades
  • Il y a 18 000 ans, le Sahara était hyperaride.
  • Vers 12 000 ans avant notre époque, sa limite sud-orientale était remontée à hauteur du tropique du Cancer.
  • Vers 10 500 ans avant notre époque, c'est sa limite sud-occidentale qui était remontée, la surface désertique étant alors moitié moindre que l'actuelle.
  • Le radoucissement du climat de cette écorégion continua à demeurer tempéré jusqu'aux alentours de 8 500 ans avant notre époque. Le Sahara était alors marécageux, couvert de steppe et de savane.
  • Bien que le réchauffement se fût amorcé, le Sahara était encore humide vers 6 500 ans avant notre époque.
  • Ce désert acquit le climat aride actuel vers 3 000 ans avant notre époque mais on ne peut parler de véritable désert que depuis 3 000 ans, auparavant c'était une immensité verdoyante, peuplé de chasseurs et d'animaux sauvages.

[modifier] Anecdotes

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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[modifier] Sources

  • La vie sauvage au Sahara d'Alain Drajesco-Joffé 1993 Delachaux et Niestlé ISBN 2-603-00871-4
  • Mythes et réalités d'un désert convoité : Le Sahara de Jean Bisson, 2003, L'Harmattan, Paris, 479p