Bataille de Kerbala

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La Bataille de Kerbala eu lieu le 10 octobre 680 en Irak. Dans le calendrier musulman c'est le 10 de muharram 61 A.H.. La commémoration de cette bataille est la fête chiite d'`Achoura. Cette fête se célèbre tous les 10 muharram, c’est-à-dire en suivant le calendrier lunaire et non pas le calendrier julien[1].

La bataille opposa la puissante armée du calife omeyyade Yazîd Ier contre l'armée des partisans de l'imam Husayn, petit-fils de Mahomet, qui se réduisait à 72 hommes et enfants.

Sommaire

[modifier] Les prémices

En 680, à la mort de Mu`âwiya, le nouveau calife omeyyade Yazid Ier s'est vu refuser le serment d'allégeance de la part de quatre personnes : Husayn fils d'Ali, Abd Allah ben az-Zubayr, `Abd Allah fils d'Umar et `Abd ar-Rahman fils d'Abu Bakr[2].

Husayn est à La Mecque, les habitants de Koufa l'invitent à venir les rejoindre, par prudence il y envoie en éclaireur son cousin aveugle Muslim dont le père, Aqil, frère d'Ali, avait rallié le camp des Omeyyades. Les habitants de Koufa viennent en nombre faire allégeance à Husayn auprès de Muslim ben Aqil. les habitants de Koufa insistent pour que Husayn vienne les rejoindre. Le calife intime l'ordre à `Ubayd Allah ben Ziyâd de réprimer l'agitation chiite provoquée par la popularité grandissante de Husayn à Koufa. `Ubayd Allah qui est à Bassora confie la ville à son frère `Uthman et part pour Koufa. Il arrête Muslim ben Aqil et le fait décapiter en public[3].

Husayn ignore les évènements qui se déroulent à Koufa. Il part de la Mecque pour Koufa. En chemin il croise une caravane qui transporte les impôts du Yémen vers Damas. Husayn s'en empare. `Ubayd Allah est prévenu du départ d’Husayn et part à sa rencontre. Husayn campe près d'Al-Qâdisiyya, des habitants de Koufa le mettent en garde en lui apprenant les évènements qui viennent de se passer. Husayn continue sa route jusqu'à Kerbala

L'armée conduite par `Ubayd Allah rencontre le groupe mené par Husayn à Kerbala. `Ubayd Allah exige que Husayn prête serment d'allégeance à Yazîd. Husayn obtient le sursis d'un jour pour donner sa réponse. Pendant cette journée Husayn prépare ses armes pour le combat.

[modifier] Récit de la bataille

Le premier tué fut Qâsim âgé de dix ans fils de Hasan. Il fut coupé en deux d'un coup de sabre. Le cheval de Husayn tomba touché par une flèche. Husayn s'assit par terre mais les soldats ennemis n'osèrent pas le tuer, ne voulant pas être responsable de la mort d'un petit-fils du Prophète. Abdallah, un des fils de Husayn âgé d'un an, pleurait. Husayn le pris dans ses bras, mais une flèche atteignit l'enfant à l'oreille et celui-ci fut tué sur le coup. Affaibli par la soif, il voulu boire dans l'Euphrate, une flèche l'atteignit à la bouche. Sept ou huit hommes se jetèrent contre Husayn seul. L'un d'entre eux le transperça de sa lance dans le dos. Un autre le décapita lorsqu'il fut à terre. D'autres lui enlevèrent ses vêtements et ses armes. On pilla la tente d'Husayn, on déchira les vêtements des femmes, mais on fit grâce à `Alî Zayn al-Abidin le fils de Husayn qui était resté dans la tente parce qu'il était malade.

Le crâne de Husayn fut envoyé par `Ubayd Allah à Yazîd. Ce crâne fut conservé un temps dans une annexe de la mosquée de Damas. Il fut emporté à Ascalon au moment des croisades, puis au Caire.

[modifier] Conséquences

La bataille de Kerbala est le lieu du martyr de Husayn et de sa famille. Le divorce entre les chiites et les Omeyyades est consommé. Certains Omeyyades ne sont pas aussi honni que l'est Yazid, comme par exemple Umar ben Abd al-Aziz. S'ils ne peuvent pas prétendre représenter l'orthodoxie religieuse à cette époque, pour s'opposer à leurs prétentions, il n'y a encore aucune des grandes écoles juridiques qui n'apparaissent qu'après la prise du pouvoir par les Abbassides. Les fidèles subissent leur dictature, elle sera renversée en 750 par les Abbassides.

La théologie chiite va développer une martyrologie complètement étrangère au sunnisme. Durant le mois de Mouharram, une forme de mortification va s’installer dans le chiisme qui peut être rapprochée de certaines formes d’ascèse catholique : auto-flagellation, souffrances auto-infligées. Voir Festival du Mouharram

Une forme théâtrale originale, le tazieh[4], va se développer aussi autour du « massacre » de Kerbala. Ce théâtre peut être comparé aux passions qui se jouaient sur les parvis des églises au moment de Pâques au Moyen Âge.

[modifier] Notes

  1. arabe : عشرة, [`ašara], dix; عاشوراء, [`āšūrā'], le dix du mois de muharram)
  2. Tabari, La Chronique, Histoire des prophètes et des rois, Volume II, Les Omayyades, Éd. Actes Sud / Sindbad 2001, (ISBN 978-2-742-73318-7), p.30.
  3. Tabari, ibidem, pp. 34-38.
  4. farsi : تعزيه, [t`azīeh], passion)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Source

  • Tabarî, La chronique, Les Omayyades

[modifier] Bibliographie

  • (fr) Henri Tincq, « La bataille de Karbala : le baptême de sang des chiites », dans Le Monde, 31 juillet 2007, [lire en ligne]