1927 (Chronologie de Dada et du surréalisme)

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Sommaire

[modifier] Éphéméride

[modifier] Janvier

[modifier] Mars

  • 9 mars
    Antonin Artaud
    « Le Pèse-nerf », réédition aux "Cahiers du sud" à Marseille orné d'un frontispice d'André Masson, suivi des
    « Fragments d'un journal d'enfer »[2] :
    « Simplement me poser sur une vérité claire, c'est-à-dire qui reste sur un seul tranchant. Ce problème de l'émaciation de mon moi ne se présente plus sous son angle uniquement douloureux. Je sens que des facteurs nouveaux interviennent dans la dénaturation de ma vie et que j'ai comme une conscience nouvelle de mon intime déperdition. »
  • 21 mars
    Nadja est internée à Sainte-Anne, puis à l'asile de Perray-Vaucluse (près de Sainte-Geneviève-des-Bois, Essonnes).[3]

[modifier] Avril

[modifier] Mai

  • Artaud rencontre le philosophe chrétien Jacques Maritain : « Je vous demande de ne pas vous hâter de désespérer de moi. Soyez persuadé que je recherche la vérité. Je suis très loin d'être indifférent à mon salut. Mais il se peut que j'entende ce dernier mot dans un sens peut-être très hétérodoxe. »

[modifier] Juin

  • 30 juin
    André Breton
    « Introduction au discours sur le peu de réalité ».[10] :
    « Les créations poétiques sont-elles appelées à prendre bientôt ce caractère tangible, à déplacer si singulièrement les bornes du soi-disant réel ? »

[modifier] Juillet

  • Numéro d'"Intégral" sur le surréalisme français et roumain.

[modifier] Août

[modifier] Septembre

  • Publication en anglais de « Hands off love », texte collectif de soutien à Charlie Chaplin, cible d'une violente campagne de la presse puritaine des États-Unis dénonçant son divorce d'avec Lita Grey et sa vie privée « dissolue ».[11]

[modifier] Octobre

  • Artaud participe au tournage du film « Verdun, visions d'Histoire » de Léon Poirier. Il justifie sa participation au titre que ce « n'est pas un film patriotique, fait pour l'exaltation des plus ignobles vertus civiques, mais un film de gauche pour inspirer l'horreur de la guerre aux masses conscientes et organisées. Je ne compose plus avec l'existence. Je méprise plus encore le bien que le mal. L'héroïsme me fait chier, la moralité me fait chier. »
Raymond Queneau
  • 23 octobre
    Parution du manifeste « Permettez »[12] écrit par Raymond Queneau en protestation contre l'inauguration d'une statue d'Arthur Rimbaud à Charleville (Ardennes) : « La statue subira peut-être le même sort que la précédente. Celle-ci, que les Allemands firent disparaître, dut servir à la fabrication d'obus et Rimbaud se fût attendu avec délices à ce que l'un d'eux bouleversât de fond en comble votre place de la Gare ou réduisît à néant le musée dans lequel on s'apprête à négocier ignoblement sa gloire. »





[modifier] Novembre

  • 22 novembre
    Desnos et Henri Jeanson sont condamnés à une amende symbolique pour avoir lacéré des publications pieuses, place Saint-Sulpice, répondant ainsi à l'abbé Bethléem qui déchirait des publications qu'il jugeait licencieuses.
  • 27 novembre
    Apprenant la préparation du film « La Chute de la maison Usher » de Jean Epstein, Artaud écrit à Abel Gance : « Je n'ai pas beaucoup de prétentions au monde mais j'ai celle de comprendre Edgar Poe et d'être moi-même un type dans le genre de Maître Usher. Si je n'ai pas ce personnage dans la peau, personne ne l'a. Je le réalise physiquement et psychiquement. Ma vie est celle d'Usher et de sa sinistre masure. J'ai la pestilence dans l'âme de mes nerfs et j'en souffre. »
  • À Madrid, Aragon brûle les pages de son roman « Défense de l'infini ».

[modifier] Décembre

[modifier] cette année-là

  • Premières expositions parisiennes des peintres tchécoslovaques Jindrich Styrsky et Toyen à la Galerie Vavin.[15]
  • René Magritte quitte la Belgique pour s'installer au Perreux-sur-Marne, (act. Val-de-Marne) et participe aux activités des surréalistes.

[modifier] Œuvres

  • Antonin Artaud
    « À la grande nuit », pamphlet-réponse à « Au grand jour » :
    « Le surréalisme est mort du sectarisme imbécile de ses adeptes. Ce qu'il en reste est une sorte d'amas hybride sur lequel les surréalistes eux-mêmes sont incapables de mettre un nom. [...] Je sais que dans le débat actuel j'ai avec moi tous les hommes libres, tous les révolutionnaires véritables qui pensent que la liberté individuelle est un bien supérieur à celui de n'importe quelle conquête obtenue sur un plan relatif [...] Tout le fond, toutes les exaspérations de notre querelle roulent autour du mot révolution. »[18]
  • Georges Bataille
    « L'Anus solaire » :
    « Ceux en qui s'accumule la force d'éruption sont nécessairement situés en bas ; les ouvriers communistes apparaissent aux bourgeois aussi laids et sales que les parties sexuelles et velues ou parties basses ; tôt ou tard, il en résultera une éruption scandaleuse au cours de laquelle les têtes asexuées et nobles des bourgeois seront tranchées. »[19]
  • Jean de Bosschère
    « L'Automate personnel », huile sur toile
    Artaud : « En haut, en bas, la Pythonisse, la Sorcière, comme une sorte d'ange, de douce dragonne, avec sa figure contournée. Tous les colimaçons de l'esprit mangent sa fae abstraite et se retournent comme un corde tressée. »[20]
  • Drieu La Rochelle
    « Le Jeune Européen », essai
    L'auteur, sensible à la décadence et allergique aux nations, en appelle à la création des États-Unis d'Europe.[22]
  • Max Ernst
    « Aux antipodes du paysage », huile sur toile
    « Forêt oiseau », grattage
    « Vision provoquée par l'aspect nocturne de la porte Saint-Denis »[23]
  • René Magritte
    « Le Double secret »,
    « Le Plaisir »,[25]
    « Le Sens de la nuit », huiles sur toile
  • Georges Malkine
    « Le Baiser »,[26] huile sur toile
  • Joan Miró
    « Chapeau noir à liseré jaune et panache rouge au-dessus d'un estomac blanc sur fond bleu »,
    « Le Lièvre »[28] huiles sur toile
  • Paul Nougé
    « Quelques écrits et quelques dessins par Clarisse Juranville »
  • Man Ray
    « Paysage suédois », huile sur toile
    « Emak Bakia », court-métrage 17mn
  • Philippe Soupault
    « Histoire d'un blanc » : « Je ne sais pourquoi une phrase tourna dans ma tête. Elle faisait un bruit d'insecte. Elle insistait. Quelle sale mouche! Cela dura deux jours. Je pris un crayon et je l'écrivis. Alors quelque chose que je ne reconnu pas éclata.»
    « Le Nègre »
  • Yves Tanguy
    « Il faisait ce qu'il voulait »,[30]
    « Maman, Papa est blessé ! »,[31]
    « Rêveuse (Dormeuse) »,[32]
    « Terre d'ombre »,[33]
    « Un grand tableau qui représente un paysage »,[34] huiles sur toile

[modifier] Notes et références

  1. Bonnet, OC 1, p.LIII
  2. Grossman, p.175
  3. Bonnet, OC 1, p.LIII
  4. Bonnet, OC 1, p.LIII
  5. Scheler, p.LXV
  6. Scheler, p.LXV et Angliviel, p.191
  7. Bonnet, OC 1, p.LIV
  8. Angliviel, p.190
  9. Angliviel, p.84
  10. Bonnet, OC 1, p.LIV
  11. Texte publié en français dans "La Révolution surréaliste" d'octobre. Bonnet, OC 1, p.LIV
  12. Bonnet, OC 1, p.LIV
  13. Bonnet, OC 1, p.LIV
  14. Scheler, p.LXV
  15. Angliviel, p. 191
  16. Angliviel, p. 192
  17. Biro, p. 279
  18. Biro, p. 14
  19. Clébert, p. 11
  20. Grossman, p. 203
  21. Angliviel, p. 53
  22. Georges Sebbag « André Breton, l'amour-folie », éd. Jean-Michel Place, 2004, p. 72
  23. Breton, "SP", p. 29
  24. Bédouin, p. 283
  25. Gabriele Crepaldi « L'Art moderne 1900-1945 », Gründ, 2006, p. 207
  26. Gille, p. 90
  27. Spies, p. 124
  28. Breton, "SP", p. 40
  29. Le Bon, p. 115
  30. Breton, "SP", p. 42
  31. Angliviel, p. 48
  32. Angliviel, p. 79
  33. Breton, "SP", p. 43
  34. René Passeron « Surréalisme », Terrail, 2005, p.98

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