1921 (Chronologie de Dada et du surréalisme)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sommaire |
[modifier] Éphéméride
[modifier] Janvier
-
- 12 janvier
André Breton
« Dada soulève tout », tract[1]
- 12 janvier
-
- 14 janvier
Breton et Tristan Tzara perturbent une conférence sur le "tactilisme" donnée à Paris par Filippo Tommaso Marinetti (fondateur du futurisme), pour cause de ralliement au fascisme de Mussolini.[2]
- 14 janvier
-
- 15 février
Paul Éluard
« Les Nécessités de la vie et les conséquences des rêves ».[3]
- 15 février
-
- 17 février
Louis Aragon
« Anicet ou le panorama »[4]:
« Une fois qu'on apercevait en lui un autre homme que ce passant incolore, on était pendant un certain temps arrêté par sa mimique : une moue, le clignement prolongé des paupières ; dans l'attention, le rapprochement des poings serrés ; un certain sourire errant dans lequel les dents inférieures mordaient les autres ; un rire assez convulsif bien plus aigu que sa voix, d'ordinaire grave avec de brusques cassures ; une intonation pour le mot crétin, une autre pour l'expression cher ami ; une façon de se frotter les mains, et diverses emphases imprévues. On pouvait encore commettre l'erreur de prendre Baptiste pour le héros amoureux d'une grande dame que Ponson du Terrail appelle immanquablement Raoul. Pour peu que l'on vécût avec lui, cette illusion tombait de soi-même quand on savait le respect dans lequel il tenait l'amour et la place que cette passion occupait dans sa vie. »
- 17 février
[modifier] Mars
-
- La revue "Littérature" publie sous le titre de « Liquidation » un tableau où sont notées de - 25 à + 25 toute sorte de personnalités comme :
Charles Baudelaire (Aragon : 17, Breton : 18, Éluard : 12, Tzara : - 25),
Lénine (A. : 13, B. : 12, É. : - 25, T. : - 2),
Picasso (A. : 19, B. : 15, É. : - 2, T. : - 3)
Rimbaud (A., B. et É. : 18, T. : - 1).[5]
- La revue "Littérature" publie sous le titre de « Liquidation » un tableau où sont notées de - 25 à + 25 toute sorte de personnalités comme :
[modifier] Avril
-
- 4 avril
Jean Crotti et Suzanne Duchamp exposent une série d'œuvres sous le titre « Tabu Dada ».[6]
- 4 avril
-
- 14 avril
À l'initiative d'André Breton, visite de l'église St-Julien-le-Pauvre dans le cadre d'une série d'« excursions et visites à travers Paris de lieux volontairement dérisoires » auxquelles est convié le public.[7]
« Les dadaïstes de passage à Paris voulant remédier à l'incompétence de guides et de cicerones suspects, ont décidé d'entreprendre une série de visites à des endroits choisis, en particuliers à ceux qui ont vraiment pas de raison d'exister, - C'est à tort qu'on insiste sur le pittoresque (Lycée Janson de Sailly), l'intérêt historique (Mont Blanc) et la valeur sentimentale (La Morgue). - La partie n'est pas perdue mais il faut agir vite. - Prendre part à cette première visite c'est se rendre compte du progrès humain, des destructions possibles et de la nécessité de poursuivre notre action que vous tiendrez à encourager par tous les moyens. »[8]
C'est l'occasion pour Roger Vitrac et Jacques Baron de faire connaissance avec Aragon.[9]
- 14 avril
[modifier] Mai
-
- 13 mai
Breton préside le procès Barrès : « Mise en accusation et jugement de Maurice Barrès pour crime contre la sûreté de l'esprit »,[12] organisé contre l'avis de Tzara.
L'acte d'accusation proclame « qu'il est temps [pour Dada] de mettre au service de son esprit négateur un pouvoir exécutif et décidé avant tout à l'exercer contre ceux qui risquent d'empêcher sa dictature, prend dès aujourd'hui des mesures pour abattre leur résistance. »[13]
Benjamin Péret y incarne le Soldat inconnu revêtu d'un uniforme allemand, marchant au pas de l'oie, le visage dissimulé par un masque à gaz.
- 13 mai
-
- 24 mai
Représentation au théâtre Michel de la comédie lyrique d'Erik Satie « Le Piège de la méduse ».[14]
- 24 mai
[modifier] Juin
-
- 6 juin
Tzara organise un salon Dada dans le hall du Studio des Champs-Élysées : des cravates suspendues à une ficelle, des pipes, un violoncelle ceint d'une écharpe blanche, des tableaux peints par des poètes et des poèmes écrits par des peintres.
Préalablement convié à exposer, Marcel Duchamp télégraphie, de New York, à Jean Crotti : « Pode balle ».
- 6 juin
-
- 10 juin
Première représentation du « Cœur à gaz » de Tristan Tzara
- 10 juin
[modifier] Juillet
-
- 10 juillet
Parution de « Pilhaou-Thibaou », supplément de la revue "391", intégralement écrit par Francis Picabia, sous le pseudonyme de Funny Guy. Très critique envers les « jeunes dadaïstes qui ont trahi l'esprit Dada lors du « Procès Barrès » en s'instituant juges, Picabia annonce, en fait, sa rupture avec Dada.[15]
- 10 juillet
-
- 14 juillet
Man Ray débarque au Havre (Seine-Maritime). Il est accueilli à Paris par Marcel Duchamp qui le présente aux surréalistes.[16]
- 14 juillet
[modifier] Août
[modifier] Septembre
[modifier] Octobre
-
- 10 Octobre
Breton rend visite à Sigmund Freud à Vienne.[19]
- 10 Octobre
-
- Paul Éluard et Gala rendent visitent à Ernst à Cologne. Début d'un ménage à trois affiché.
-
- Antonin Artaud rencontre Max Jacob qui lui suggère d'aller voir Charles Dullin, directeur du Théâtre de l'Atelier.
« On a l'impression en écoutant l'enseignement de Dullin qu'on retrouve de vieux secrets et toute une mystique oubliée de la mise en scène. »[20]
- Antonin Artaud rencontre Max Jacob qui lui suggère d'aller voir Charles Dullin, directeur du Théâtre de l'Atelier.
-
- Parution du premier numéro de la revue "Aventure" créée par Marcel Arland, René Crevel, Georges Limbour, Max Morise et Roger Vitrac.[21]
[modifier] Décembre
-
- 3 décembre
Dans une lettre à Jacques Doucet, Breton lui déconseille l'achat d'un « petit » tableau de Picasso : « Vous savez que je déplore légèrement [...] que vous n'ayiez pas fait l'acquisition d'une des œuvres maîtresses de Picasso (je veux dire d'une chose dont l'importance historique soit absolument indéniable), comme par exemple ces « Demoiselles d'Avignon » qui marquent l'origine du cubisme et qu'il serait si fâcheux de voir partir à l'étranger. »[22]
- 3 décembre
[modifier] Cette année-là
-
- Raoul Hausmann, Hannah Höch et Kurt Schwitters organisent des soirées "Merz et anti-Dada" à Prague.[24]
[modifier] Œuvres
-
- Johannes Baader
« Der Oberdada Baader », collage[26]
- Johannes Baader
-
- Erwin Blumenfeld
« Bloomfield, President-Dada-Chaplinist »,[27] photo-collage
- Erwin Blumenfeld
-
- Serge Charchoune
« Foule immobile », poème avec douze dessins de l'auteur
- Serge Charchoune
-
- Jean Crotti
« Mystère acatène »,[28] huile sur toile
- Jean Crotti
-
- Marcel Duchamp
« Why not sneeze Rrose Selavy ? »,[29]
boîte surréaliste : morceaux de marbre blanc taillés comme des cubes de sucre contenus dans une cage à oiseaux
d'où sortent un os de seiche et un thermomètre
- Marcel Duchamp
-
- Raoul Hausmann
« Hourra ! Hourra ! Hourra ! » : « Contradiction remarquable, les Allemands sont ignobles par idéalisme !
Dans cette mesure, ils ont encore un immense avenir. »
- Raoul Hausmann
-
- Richard Huelsenbeck
« La Fin du Dr. Billig », roman[35]
- Richard Huelsenbeck
-
- Clément Pansaers
« L'Apologie de la paresse » :
« O ! le luxe imprévu de la fainéantise !
La grève générale sur une grève ensoleillée ! »
- Clément Pansaers
-
- Benjamin Péret
« Le Passager du transatlantique », avec quatre dessins de Jean Arp[36]
- Benjamin Péret
-
- Francis Picabia
« L'Œil cacodylate »,[37] huile, photographie et collage sur toile :
tableau recouvert de graffiti et de signature d'artistes Dadas et surréalistes
- Francis Picabia
-
- Georg Scholz
« Von kommenden Dingen »,[40] huile sur toile
- Georg Scholz
-
- Kurt Schwitters
« Merzbild 45. Das Kegelbild »,[41] assemblage
- Kurt Schwitters
-
- Philippe Soupault
« L'Invitation au suicide »
- Philippe Soupault
-
- Sophie Taeuber
« Composition en taches quadrangulaires polychromes denses »,[42] huile sur toile
- Sophie Taeuber
-
- Theo Van Doesburg
« Portrait d'I. K. Bonset »,[43] huile sur toile
- Theo Van Doesburg
[modifier] Notes et références
- Pour les références bibliographiques complètes, voir l'article principal Chronologie de Dada et du surréalisme
- ↑ Bonnet, OC 1, p. LXIII
- ↑ Bonnet, OC 1, p. XLII
- ↑ Scheler, p. LXII
- ↑ Daix, p. 131 et Le Bon, p. 84
- ↑ Daix, p. 113
- ↑ Le Bon, p. 921
- ↑ Bonnet, OC 1, p. XLII
- ↑ Le Bon, p. 857
- ↑ Daix, p. 150. Une photographie reproduite dans « Surréalisme » de René Passeron (éd. Terrail, 2005, p. 32) montre le groupe, devant Notre-Dame-de-Paris, composé de Jean Crotti, d'Esparliès, Breton, Rigaud, Éluard, Ribemont-Dessaignes, Péret, Théodore Fraenkel, Aragon, Tzara et Soupault. Aucune mention de l'auteur du cliché. Cette photographie appartient à la bibliothèque Jacques Doucet. Elle est datée de 1920 (sic!).
- ↑ Bonnet, OC 1, p. XLII
- ↑ Daix, p. 126
- ↑ Quatre mois plus tôt, dans « Liquidation », les notes données à Barrès était : Aragon + 14, Breton + 13, Éluard - 1, Soupault + 12, Tzara (qui ne l'avait jamais lu) - 25. Daix, p. 123
- ↑ Daix, p. 125
- ↑ Composée en 1913, cette œuvre est considérée comme l'une des pièces les plus représentatives du théâtre Dada et surréaliste. Le Bon, p. 860
- ↑ Le Bon p. 73 et 916 et Scheler, p. LXII
- ↑ Daix, p. 131
- ↑ Bonnet, OC 1, p. XLIII
- ↑ Bonnet, OC 1, p. XLIII
- ↑ Bonnet, OC 1, p. XLIII
- ↑ Lettre à Max Jacob
- ↑ Biro, p. 44
- ↑ Daix, p. 137
- ↑ Daix, p. 133
- ↑ Lemoine, p. 91
- ↑ Le Bon, p. 108
- ↑ Le Bon, p. 4
- ↑ Le Bon, p. 78
- ↑ Le Bon, p. 921
- ↑ Breton, "SP", p.57
- ↑ Spies, p. 118
- ↑ Breton, "SP", p.31
- ↑ Lemoine, p. 66
- ↑ Angliviel, p. 189
- ↑ Spies, p. 121
- ↑ Le Bon, p. 266
- ↑ Le Bon, p. 271
- ↑ Lemoine, p. 69
- ↑ Lemoine, p. 70
- ↑ Breton, "SP", p.32
- ↑ Le Bon, p.875
- ↑ Le Bon, p.117
- ↑ Le Bon, p.929
- ↑ Le Bon, p. 970
1916 || 1917 || 1918 || 1919 || 1920
1922 || 1923 || 1924 || 1925 || 1926 || 1927 || 1928 || 1929 || 1930 || 1931 || 1932 || 1933 || 1934 || 1935 || 1936 || 1937 || 1938 || 1939 || 1940 || 1941 || 1942 || 1943 || 1944 || 1945 || 1946 || 1947 || 1948 || 1949 || 1950 || 1951 || 1952 || 1953 || 1954 || 1955 || 1956 || 1957 || 1958 || 1959 || 1960 || 1961 || 1962 || 1963 || 1964 || 1965 || 1966 || 1967 || 1968 || 1969