Îles Kouriles

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Les îles Kouriles entre mer d'Okhotsk et Océan Pacifique
Les îles Kouriles entre mer d'Okhotsk et Océan Pacifique
Les îles Kouriles et les frontières fixées par les différents traités russo-japonais
Les îles Kouriles et les frontières fixées par les différents traités russo-japonais
Photo d'Ekarma prise par un satellite Landsat
Photo d'Ekarma prise par un satellite Landsat
Côte d'une île Kourile
Côte d'une île Kourile

Les Îles Kouriles sont un archipel d'îles volcaniques qui forme une ligne discontinue de 1200 kilomètres de l'extrême Nord du Japon à la pointe sud de la péninsule du Kamtchatka séparant ainsi la mer d'Okhotsk de l'océan Pacifique. Ces îles qui par le passé ont changé plusieurs fois de propriétaires font aujourd'hui partie du territoire de la Russie bien que certaines d'entre elles soient revendiquées par le Japon

En japonais l'archipel est appelé Chishima rettō (千島列島 ) qui signifie l'archipel des mille îles ou Kuriru rettō (クリル列島), l'archipel Kourile. En russe on écrit Курильские острова dont le nom vient de la tribu des Aïnous qui vivent dans la région du Kamtchatka.

Sommaire

[modifier] Géographie

Les îles Kouriles sont situées sur la zone d'instabilité tectonique qui entoure la plaque tectonique du Pacifique et à ce titre fait partie de la ceinture de feu du Pacifique. Les îles constituent le sommet d'une chaîne de stratovolcans qui résultent de l'enfoncement (subduction) de la plaque du Pacifique sous la plaque d'Okhotsk. Le même phénomène est à l'origine de la fosse des Kouriles qui longe l'archipel à 200 km au large.

La chaîne des volcans des Kouriles comprend environ 100 volcans dont 40 actifs ainsi que de nombreuses sources d'eau chaude et fumerolles. C'est un des endroits du monde où l'activité tectonique est la plus fréquente avec un tremblement de terre d'une magnitude supérieure à 5 tous les deux mois environ. Ainsi un séisme de magnitude 8,3 a été enregistré dans l'archipel le 15 novembre 2006 créant un tsunami; celui-ci a créé des vagues de 1,5 mètres qui ont atteint la côte de Californie.

L'archipel est compris entre les 40ème et 50ème parallèles Nord, et est baigné d’un courant froid appelé Oya shivo qui descend de la mer de Béring le long de Kamtchatka. Le climat dans les îles est généralement rude avec des hivers longs et froids soumis à de nombreuses tempêtes et des étés particulièrement brumeux. Les précipitations sont en moyenne de 760 à 1000 mm par an, en majorité sous forme de neige. Le climat est de type pré-arctique à océanique : en conséquence la végétation comprend des zones de toundra au nord et des forêts épaisses d'épicéa et de mélèze dans les îles les plus méridionales.

Les plus hauts sommets sont le volcan Alaid (2339 mètres) sur l'île Atlassov à l'extrémité nord de l'archipel et le volcan Tiatia (1819 mètres) dans l'île de Kounachir à l'extrémité sud.

On trouve dans l'archipel plusieurs types de plage et de côtes rocheuses, des falaises, des rivières et des torrents, des forêts, des prairies, des toundras alpines, des lacs de cratère et des tourbières. Les sols sont généralement riches grâce à l'apport des cendres des volcans ainsi que, dans certains endroits, l'accumulation du guano. Mais les zones pentues instables sont souvent sujettes à des glissements de terrain et les éruptions volcaniques peuvent brutalement détruire toute végétation.

[modifier] Faune terrestre et marine

La faune terrestre de l'archipel est dominée par des espèces qui sont venues du continent en transitant par Hokkaïdo, l'île de Sakhaline et le Kamtchatka. Bien que les espèces présentes soient très diversifiées le niveau d'endémisme (la proportion d'espèces spécifiques à l'archipel) est relativement faible.

A cause de l'isolement et de la faible taille des îles centrales, peu de mammifères terrestres majeurs les ont colonisées, malgré la présence du renard roux et du renard polaire introduits par l'homme dans les années 1880 pour le commerce de la fourrure. L'essentiel de la biomasse des mammifères terrestres est représenté par les rongeurs souvent introduits au cours des siècles passés. Les îles situées les plus au sud et les plus au nord comprennent des population d'ours bruns, de renards et de martes. Certaines espèces de cervidés sont également présentes dans les îles méridionales. Les espèces d'oiseaux les plus courantes sont les corbeaux, les faucons pèlerins, certaines espèces de troglodytinés et de bergeronnettes.

L'archipel abrite plusieurs millions d'oiseaux de mer, en particulier des fulmars boréals, macareux huppés, pingouins, guillemots, goélands, pétrels, mouettes et cormorans. Sur les plus petites îles où les prédateurs sont absents, toutes les niches dans la falaise, terriers et tertres sont occupés durant la saison de reproduction par un nid d'oiseau.

En raison de leur situation en bordure du plateau continental et de la collision entre le courant marin d'Oya shivo et les courants giratoires de la mer d'Okhotsk, les eaux entourant l'archipel sont parmi les plus poissonneuses de l'océan Pacifique et comprennent une grande variété d'espèces marines.

[modifier] Situation économique

Aujourd'hui environ 16 800 habitants (en majorité russes avec des minorités d'ukrainiens belarusses, tatars , coréens, nivkhes, orochs et aïnous) vivent dans l'archipel. Selon l'administration régionale, la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. La pêche est la première activité. Les îles ont une importance stratégique et économique grâce à leurs eaux poissonneuses et leurs gisements de pyrite, soufre et minéraux polymétalliques.

Le relèvement récent de l'économie russe a eu une influence bénéfique sur l'archipel. La manifestation la plus flagrante a été la construction de nouvelles infrastructures. Un quai et un brise-lame sont en cours de construction dans la baie de Kitovy à Itouroup (le débarquement des marchandises se fait aujourd'hui essentiellement via des barges faisant la navette entre les bateaux mouillés au large et la côte). Une nouvelle route a été percée à travers les bois près de Kourilsk pour desservir l'aéroport qiu doit ouvrir en 2010 (coût de 1,25 milliards de roubles soit 44 millions $). Gidostroy, la plus grosse entreprise de l'archipel avec des activités diversifiées dans la pêche les travaux publics et l'immobilier, a construit une seconde unité de transformation de poissons à Itouroup en 2006 avec un système de convoyage à la pointe de la technique.

Pour faire face à la demande croissante d'électricité, le gouvernement local fait relever la puissance de la centrale géothermique exploitant la vapeur et l'eau chaude résultant de l'activité du volcan du Mont Baranski. [1]

[modifier] Les îles

La principale agglomération sur l'île de Chikotan
La principale agglomération sur l'île de Chikotan
Rue principale de Severo-Kourilsk sur Paramouchir
Rue principale de Severo-Kourilsk sur Paramouchir

L'archipel des Kouriles compte 30 îles d'une certaine taille et de nombreuses autres petites pour une surface d'environ 10600 km². Seules 4 de ces îles sont habitées. On distingue traditionnellement les Kouriles méridionales (4 îles principales) proches du Japon et revendiquées par celui-ci des Kouriles septentrionales.

Principales Kouriles septentrionales du nord au sud (Kita-chishima / 北千島) :

  • Choumchou (Shumushu / 占守島)  : 360 km²
  • Atlassov (Araido / 阿頼度島) : 154 km², elle est constituée uniquement d'un seul volcan actif l'Alaïd qui avec ses 2339 mètres constitue le point culminant des Kouriles
  • Paramouchir ( japonais :Paramushiru, Horomushiro / 幌筵島) : la plus grande des Kouriles septentrionales, 2 042 km² pour 3500 habitants
  • Makanrouchi ( japonais :Makanru / 磨勘留島) : 48 km²
  • Onékotan ( japonais :Onnekotan / 温禰古丹島)  : 432 km²
  • Kharimkotan ( japonais :Harimukotan, Harumukotan / 春牟古丹島) : 75km²
  • Ekarma ( japonais :Ekaruma / 越渇磨島) : 28 km²
  • Chiachkotan ( japonais :Shasukotan / 捨子古丹島) : 122km²
  • Raïkoke ( japonais :雷公計島) : 4 km²
  • Matoua ( japonais :Matsuwa, Matsua / 松輪島) : 52 km²
  • Rasschoua ( japonais :Rasutsuwa, Rashowa, Rasuwa / 羅処和島) : 62 km²
  • Kétoy ( japonais :Ketoi / 計吐夷島) : 64 km²
  • Simouchir( japonais :Shimushiru, Shinshiru / 新知島) : 362 km²
  • Brouton ( japonais :Buroton, Makanruru / 武魯頓島) : 6 km²
  • Brat Tchirpoev ( japonais : Chirihoi, Chieruboi / 知理保以島) : fait partie du groupe des 3 îles des frères noirs, 20 km²
  • Ouroup ( japonais : Uruppu / 得撫島) : 1 430 km²

Kouriles méridionales Territoires du Nord pour le Japon (japonais Minami-chishima / 北方領土).:

  • Itouroup (Итуруп japonais : Etorofu / 択捉島) : la plus grande des Kouriles (3 238 km²) et la plus peuplée (7000 hab.)
  • Kounachir (Кунашир japonais : Kunashiri / 国後島) : la plus méridionale des Kouriles à 7 km de l'ile d'Hokkaïdo au Japon, 1 550 km² pour 4000 habitants
  • Chikotan (Шикотан japonais : 色丹島) : c'est la plus grande des petites Kouriles, 182 km² pour 1500 habitants
  • groupe des Habomai (Хабомай japonais : Habomai Shotō / 歯舞諸島) : archipel d'îles basses et inhabitées faisant partie des petites Kouriles

[modifier] Histoire

En 1643 le capitaine hollandais Maarten Gerritszoon de Vries est le premier européen à découvrir les Kouriles. A l'époque entre 3000 et 3500 Aïnous natifs du lieu vivent sur l'archipel de la pêche, de la chasse et vont commercer juqu'aux îles Aléoutiennes et au Kamtchatka.

L'archipel des Kouriles est administré de manière effective par les japonais à compter de l'époque d'Edo, date à laquelle le clan Matsumae en revendique la possession. Dans leurs revendications les japonais indiquent qu'ils connaissent les îles du nord depuis 370 ans et que le commerce entre ces îles et Ezo (Hokkaïdo) existe depuis encore beaucoup plus longtemps. Sur une carte japonaise datant du shogunat Tokugawa (carte "Shōhō Onkuko Ezu" réalisée en 1644), sont indiquées 39 îles grandes et petites situées au nord de la péninsule de Shiretoko et du cap Nosappu.

La Russie commence à progresser vers les Kouriles au début du XVIIIe siècle. Mais, quoique les russes envoient souvent des expéditions pour chercher et chasser les otaries dans l'archipel, ils ne dépassent pas le sud de l'île d'Ouroup. En effet, à cette époque, le shogunat Tokugawa contrôle les îles au sud d'Itouroup et y a placé des garnisons pour prévenir les incursions étrangères.

En 1811, le capitaine Golovnine et son équipage qui s'étaient arrêté à Kounachir pour effectuer des relevés hydrographiques sont capturés par des serviteurs du clan Nambu et envoyés aux autorités du clan Matsumae. Comme un marchand japonais Takadaya Kahei, avait été à la même époque capturé par un vaisseau russe près de Kounachir, le Japon et la Russie entament alors des négociations pour fixer la frontière entre les deux pays (1813).

Le traité de Shimoda,signé le 7 février 1855, place la frontière dans l'archipel entre Russie et Japon au niveau du chenal séparant les îles d'Itouroup et d'Ouroup. L'île de Sakhaline, quant à elle, est déclarée "indivise".

À la fin de l'été 1855, durant la guerre de Crimée, des troupes anglaises et françaises débarquent dans l'île d'Ouroup, territoire russe, et prennent possession de l'île qu'ils baptisent "Ile de l'Alliance". L'archipel est rebaptisé "Archipel des Brumes". Mais ces troupes ne restent pas longtemps et les territoires occupés sont restitués à la fin de la guerre.

Au traité de Saint-Pétersbourg conclu le 7 mai 1875 le Japon cède l'île de Sakhaline à la Russie , qu'ils ne peuvent vraiment défendre contre la colonisation rampante des russes, mais récupére en échange 18 îles Kouriles (de Ouroup à Choumchou). Le Japon obtient le droit de commercer le long littoral de la mer d'Okhotsk. Les Japonais perçoivent toutefois ce traité comme l'échange d'un territoire japonais pour un autre. Il est stipulé que les sujets des deux empires peuvent conserver leur nationalité et retourner dans leur pays. Selon les termes du traité, les japonais qui décident de rester à Sakhaline, doivent accepter de se placer sous les lois de leur nouveau pays. A compter de la signature du traité, l'archipel des Kouriles fait intégralement partie du Japon et est rattaché administrativement à Hokkaïdo.

Le traité de Tokyo signé le 22 août 1875 ajoute un article au traité de Saint-Pétersbourg:

  1. Il précise que les sujets russes et japonais conservent leurs droits de chasse et de pêche et sont exemptés de taxes pour leur travail jusqu'à leur mort.
  2. Les sujets japonais de Sakhaline (île appartenant désormais à la Russie) et les sujets russes présents dans l'archipel conservent leur propriétés et un certificat devra leur être remis.
  3. La liberté de religion est accordée aux Japonais de Sakhaline et aux sujets russes de l'archipel. Notamment les cimetières, églises et temples doivent être conservés.
  4. Les Aïnous (peuple aborigène) de l'archipel et de Sakhaline doivent devenir sujets japonais ou russes dans les trois ans s'ils veulent rester sur place et conserver leurs propriété et droits.
  5. Les Aïnous conservent leur droit de liberté de religion sur l'île de Sakhaline et dans l'archipel. Leurs cimetières et temples sont conservés.

Durant la guerre russo-japonaise de 1905 l'île de Sakhaline, Gunji un militaire japonais retraité et un colon de Choumchou, montent depuis les Kouriles une force d'invasion qui débarque sur la côte du Kamtchatka. La Russie envoie des renforts qui capturent le groupe. A la fin de guerre le Japon reçut des droits de pêche dans les eaux russes.

[modifier] L'administration japonaise de l'archipel durant la période 1869-1945

En 1869, le nouveau gouvernement de l'ère Meiji créa à Sapporo une commission de colonisation pour faciliter le développement de la région nord. Ezo, renommée Hokkaïdo, fut divisée en 11 provinces et 86 districts placés sous le contrôle des clans. Comme le gouvernement Meiji ne pouvait contrôler la progression des russes vers le sud de Sakhaline, un traité fut signé en 1878 qui convenait d'échanger Sakhaline contre 18 îles situées au nord d'Ouroup, qui appartenaient aux russes .

Un réseau routier et un système postal furent mis en place à Kounachiri et Itouroup. La vie sur les îles devint moins précaire grace à une desserte maritime régulière depuis Hokkaido et à la mise en place d'un système télégraphique. Chaque village avait un bureau forestier de district, un centre d'examen de la production de la pêche, un centre de reproduction du saumon, une poste, une école élémentaire, un temple Shinto et d'autres services publics. En 1930 8300 personnes résidaient à Kounachiri et 6000 à Itouroup, la plupart vivant de la pêche cotière ou hauturière. Il y avait alors en tout 17 000 japonais vivant dans les Kouriles.

[modifier] La seconde guerre mondiale (1941-1945)

L'amiral Yamamato Isoroku ordonna le rassemblement le 22 novembre 1941 de la force navale qui allait participer à l'attaque de Pearl Harbor dans les baies de Tankan et d'Hittokappu de l'île de d'Itouroup. Ce site avait été choisi car l'archipel était peu peuplé, les étrangers peu nombreux et le brouillard fréquent. L'amiral donna l'ordre aux navires de se mettre en route le 26 novembre.

En juillet 1943 eurent lieu les premiers bombardements des bases japonaises de Choumchou et Paramouchir par des avions américains. Ces bombardements s'intensifièrent en 1944 pour faire croire aux forces japonaises qu'une invasion était envisagée depuis les Aléoutiennes. Les japonais renforcèrent la défense des Kouriles du nord faisant passer les effectifs de 8000 à 41000 hommes en 1944 et installèrent 400 avions sur des aéroports situés à Hokkaïdo et dans les Kouriles. Par la suite les américains envisagèrent plus sérieusement une invasion par le nord et agrandirent à cet effet leurs bases dans les Aléoutiennes dans la perspective d'une attaque en 1945.

Le traité de neutralité signé entre le Japon et l'Union Soviétique le 13 avril 1941 stipulait que chaque signataire respecterait l'intégrité territoriale de la partie adverse. Le 5 avril 1945 alors que la défaite du Japon se profilait, l'Union Soviétique indiqua qu'il ne renouvellait pas le traité et que celui-ci devenait en conséquence caduque à compter du 25 avril. Le 8 août l'Union Soviétique déclarait la guerre et lançait L'opération Tempête d'août sur le continent asiatique.

Dans l'archipel, depuis octobre 1940, des unités de la 7ème division japonaise étaient installées dans les îles de Paramouchir, Choumchou à l'extrémité nord de l'archipel proche du Kamtchatka. Plusieurs installations portuaires et aérodromes militaires existaient également dans les îles. Sur les deux îles du nord, le Japon disposait en aout 1945 d'environ 22 000 hommes et 70 tanks.

Initialement les russes prévoyaient de conquerir l'archipel avant la capitulation car, jusqu'au 23 aout, les alliés n'avaient pas fixé clairement si les Kouriles et la moitié d'Hokkaîdo faisait partie de la zone d'occupation russe. Staline décida peu avant la fin du conflit d'occuper Hokkaïdo.

La conquête des Kouriles par les forces russe réussit au prix de lourdes pertes malgré l'absence de visibilité sur les objectifs de l'opération et donc du délai qui subsistait. Des troupes de l'infanterie marine russe traversèrent le 18 août au petit matin le détroit séparant le Kamtchatka de l'île de Choumchou sur des LCI fournis par les américains. La conquête de l'île ne s'acheve que le 31 août en ayant fait 1 567 morts chez les russes contre 1 018 chez les japonais. Le commandement japonais donna alors l'ordre aux garnisons de l'archipel de capituler ce qui prit effet le 19 aout. Les îles Kouriles restantes sont progressivement occupées sans combat. La population japonaise (environ 17300 personnes) fut déportée au cours de l'année qui suivit. De nombreux civils et tous les soldats sont envoyés dans des camps en Sibérie dont peu revinrent. En février 1946 le gouvernement soviétique déclare que les Kouriles faisaient désormais partie du territoire de l'Union Soviétique.

[modifier] La guerre froide

Durant la guerre froide, les Kouriles ont une grande importance stratégique. L'archipel constitue la première ligne de défense de la Russie continentale. A côté d'une division de troupes terrestres (créée en 1978 et réduite en 1995) sont stationnées dans les îles environ 40 chasseur-bombardiers Mig-23B qui peuvent atteindre Tokyo. Dans les années 1980 en particulier, ces forces étaient considérées comme représentant une menace pour Hokkaïdo.

[modifier] Le statut de l'archipel aujourd'hui

Aujourd'hui le Japon réclame toujours les quatre îles Kouriles les plus au Sud (les îles de Kounachir, Itouroup, Chikotan et l'archipel des Habomai soit un tiers de la surface totale). En effet, bien qu'il ait renoncé, par le Traité de San Francisco, à tous droits sur les îles Kouriles, le document ne précisait pas quelles îles regroupaient la dénomination îles Kouriles. La Russie, comme le faisait auparavant l'URSS, affirme que font partie des Kouriles les îles de Itouroup, Kounachir, Chikotan et l'archipel des Habomai. En revanche, le Japon considère que ces 4 îles sont des extensions de Hokkaidō, et les appelle Territoires du Nord (北方領土).

Ces îles offrent un intérêt stratégique, en effet, tant que le Japon possédait ces îles, les bateaux russes basés dans le port de Vladivostok n'avaient pas librement accès au Pacifique. L'acquisition de l'archipel après la Seconde Guerre mondiale à ainsi permis de renforcer la position géostratégique de l'URSS sur cet océan. Un autre enjeu majeur est l'attribution des zones de pêche autour de ces îles très poissonneuses.

L'Armée rouge reste vigilante à Kounachir, l'une des 4 îles de l'archipel des Kouriles revendiquées par le Japon.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Islands disputed with Japan feel Russia's boom - The China Post