Étienne Joseph de La Fare

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Étienne Joseph de La Fare
Blason des La Fare.
Blason des La Fare.
Naissance 1691
à Paris, France
Décès 23 avril 1741 (à 50 ans)
à Château de Leschelles
Nationalité Française
Profession Évêque-duc de Laon (1723-1741)
Formation Docteur en théologie
Distinctions Cardinal-archevêque
Membre de l'Académie française
Autres fonctions Second pair de France
Comte d'Anizy-le-Château

Étienne Joseph de La Fare est né en 1691 à Paris et mort le 23 avril 1741 au château de Leschelles.

Né dans une famille noble depuis des siècles, proche des Orléans, Étienne Joseph de La Fare va devenir du fait du jeu des parentèles et des clientèles évêque-duc de Laon (1723-1741), second pair ecclésiastique de France et comte d'Anizy-le-Château. Toute sa vie, il va être un ennemi des jansénistes, un constitutionnaire[1]. Il nous laisse un grand nombre de textes qui révèlent un grand amour de la France, de son armée, et de la monarchie.

Sommaire

[modifier] Sa famille

Étienne Joseph de La Fare est le fils de Charles-Auguste de la Fare, capitaine des gardes de Monsieur, et de Louise-Jeanne de Lux de Ventelet (1667-1691). Il est le frère de Philippe Charles de La Fare, et le cousin des cardinaux Anne Louis Henri de La Fare et François-Joachim de Pierre de Bernis.

Comme son frère, pendant toute sa vie, Étienne Joseph de La Fare va aider ses parents et ses amis à obtenir des charges, des avancements, des pensions… Le mécanisme des nominations fait intervenir le jeu des parentèles et des clientèles : pour obtenir une charge d’aumônier par exemple du roi, rien ne vaut un parent bien placé à la cour, parent qui a toujours le souci de sauver de l’oubli une branche de sa famille enterrée en province. Cela est vrai pour les Moreton de Chabrillan, les Sabran, Choiseul, Lascaris, Durfort, Grimaldi, Talleyrand ou les La Fare.

La famille a bénéficié des appuis de la maison d’Orléans. Ils sont leurs serviteurs à la cour, depuis que la monarchie s’est faite absolue et la mort de Mazarin. Ils reçoivent et fréquentent à la cour, en leurs hôtels, dans les villes qu’ils gouvernent et dans leurs salons tout ce que la France compte de personnages importants au niveau de l’administration de l’État, de l’armée, du clergé, de la culture.

Armoiries de la famille de La Fare : D'azur à 3 flambeaux d'or allumés de gueules, posés en pal.

[modifier] Biographie

[modifier] Sa jeunesse

Le cardinal Louis Antoine de Noailles lui refuse les ordres...
Le cardinal Louis Antoine de Noailles lui refuse les ordres...

Durant sa jeunesse, il se montre très dépensier et vend un bénéfice, dont il était pourvu. Pour le punir, son père le fait enfermer à Saint-Lazare. L'archevêque de Paris, le cardinal Louis Antoine de Noailles lui refuse les ordres[2].

Il est petit, laid et tordu[3], mais Étienne Joseph de La Fare devient docteur en théologie, puis abbé des prémontrés de l'abbaye Saint-Martin de Laon. Il est ensuite grand vicaire de Soissons. Intrigant, actif, bavard, ne doutant jamais de rien, difficile à déconcerter.. c'est, aux yeux de ses ennemis, une espèce de petit monstre par son corps et plus encore par son âme.

Toutefois ces portraits sont ceux de partisans des jansénistes. Ils voient en La Fare un persécuteur des jansénistes et un protecteur des jésuites. Ce qui est en partie vrai. Étienne Joseph de La Fare représente un courant du catholicisme qui s'oppose au Gallicanisme.

Charles de Saint-Albin, fils du régent Philippe d'Orléans, est un autre ennemi des jansénistes. Le projet des mariages de Louis XV avec l'Infante d'Espagne et celui du prince des Asturies, Louis d'Espagne, avec la fille du régent a besoin pour être conclu de l'aide des jésuites. Pour ces raisons, le régent, Philippe d'Orléans qui est pourtant un libertin, devient leur protecteur et fait en sorte que les cardinaux, les archevêques et les évêques soient tous favorables aux jésuites.

[modifier] Un voleur, selon Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon !

Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon va écrire le pire des réquisitoires contre Étienne Joseph de La Fare
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon va écrire le pire des réquisitoires contre Étienne Joseph de La Fare

Dans ses Mémoires, qui sont le pire des réquisitoires, Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon affirme que le futur successeur de Charles de Saint-Albin [4], comme évêque-duc de Laon est surpris en train de voler et scandalise étrangement : « Ce fut le frère de la Fare, qui ne lui ressembloit en rien. L’ennemi est un misérable déshonoré par ses débauches et par son escroquerie, que personne ne vouloit voir ni regarder. »

D’après ce vieux courtisan aigri, Philippe d'Orléans (1674-1723) lui aurait dit qu’il l’avait chassé du Palais-Royal pour avoir volé « cinquante pistoles[5] qu'il envoyoit, par lui, à Madame de Polignac[6]. Je la nomme, parce que sa vie a été si publique que je ne crois pas manquer à la charité, à la discrétion, à la considération de son nom. »

Mais, cinquante pistoles, environ 1.000 francs représentent une somme vraiment dérisoire par rapport à la fortune des La Fare. Son frère va dépenser quatre millions et sa fille sera encore très riche. François Bluche critique la passion que l’on trouve dans les Mémoires de Saint-Simon. Là, il s’agit de jalousie provoquée par la réussite des enfants de La Fare. Saint-Simon va jusqu’à nous décrire une scène vraiment peu crédible, quand on sait qu’Étienne Joseph de La Fare est un ecclésiastique important, que son père était ami du régent, que son frère Philippe Charles de La Fare, après avoir été officier des mousquetaires, est maréchal de France et membre de l'Ordre du Saint-Esprit et de la Toison d’or. Un autre La Fare est aumônier du roi.

Sacha Guitry, dans Si Versailles m’était conté, nous montrera dans une autre scène devenue célèbre ce que le roi Louis XIV devait penser des Mémoires de Saint-Simon. Donc, Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon exagère peut-être en écrivant : « Ce bon ecclésiastique fut une fois chassé des Tuileries à coups de pied, depuis le milieu de la grande allée jusque hors la porte du Pont-Royal, par les mousquetaires et d'autres jeunes gens qui s'y attroupèrent, avec des clameurs épouvantables, répétées par la foule des laquais amassés à la porte. Enfin, et c'est un fait qui fut très-public, les deux capitaines des mousquetaires leur défendirent à l'ordre de le voir. »

[modifier] La politique et la religion

Vitrail de la cathédrale de Soissons. Étienne Joseph de La Fare réussit à être grand vicaire de Soissons
Vitrail de la cathédrale de Soissons. Étienne Joseph de La Fare réussit à être grand vicaire de Soissons

La politique et la religion sont, elles-aussi, à l'origine de ses propos haineux. Saint-Simon continue son réquisitoire : Pour sortir d'un état si pitoyable, ce rebut du monde fit le converti, frappa à plusieurs portes pour être ordonné prêtre sans y pouvoir réussir, à ce que me conta lors Rochebonne[7] , évêque-comte de Noyon, qui fut un de ceux qui le refusèrent, malgré une prétendue retraite qu'il fit dans un bénéfice qu'il avoit dans Noyon[8].

Enfin il trouva un prélat plus traitable par la conformité de conduite. J'aurois horreur de le nommer et de dire avec quel scandale il l'ordonna contre toutes les règles de l'Église. Incontinent après, il se jeta au cardinal de Bissy[9], et à Languet[10], évêque de Soissons, à qui tout étoit bon moyennant le fanatisme de la constitution[11], qui le rendit digne d'être grand vicaire de Soissons, où il se signala en ce genre à mériter toute leur protection.

[modifier] Évêque de Viviers (février 1723)

Les La Fare sont du Vivarais
Les La Fare sont du Vivarais

Saint-Simon ajoute : Avec ce secours et celui des jésuites[12], il trafiqua l'évêché de Viviers avec Martin de Ratabon[13], qui y avoit passé du siège d'Ypres, et que l'épiscopat ennuyoit, malgré la non-résidence. Il lui donna deux abbayes qu'il avoit, avec un bon retour, et fut sacré évêque de Viviers, au scandale universel.

En 1723, La Fare est effectivement nommé évêque de Viviers, dans le Vivarais, moyennant une démission qu’il donne de l’abbaye cistercienne de Mortemer, en Normandie, et de celle de Noyon. Il perd deux bénéfices importants, mais il est évêque dans une région d'où est originaire sa famille.

Étienne Joseph de La Fare a trente deux ans. Il vit très peu de temps dans le palais construit par l'ancien évêque Martin de Ratabon à Viviers, avec l'argent de la vente du château et la baronnie de l’Argentière au marquis de Brison.

[modifier] Évêque-duc de Laon (12 août 1724[14])

Son éphémère prédécesseur à Laon : Henri François-Xavier de Belsunce-Castelmoron.
Son éphémère prédécesseur à Laon : Henri François-Xavier de Belsunce-Castelmoron.

Le duc d'Orléans, Philippe d'Orléans (1674-1723), lui donne plusieurs grands bénéfices. Il est assez étonnant que le régent fasse d’un prélat qui l'a volé, du rebut du monde, un évêque et un duc, le second pair de France[15], un comte d'Anizy, en remplacement de Henri Henri François-Xavier de Belsunce-Castelmoron (1670-1755), devenu évêque de Marseille. Celui-ci, connu pour son rôle pendant la peste, avait été nommé à l'évêché de Laon avec un grand applaudissement. Mais il n'accepta Laon que du vivant de son oncle, ce dernier n’ayant que peu de semaines à vivre. La Fare, évêque de Viviers qui n'étoit pas pour être si délicat, fut mis à Laon, à son refus, où on a vu depuis ce qu'il savoit faire. Il y est mort abhorré et banqueroutier, après avoir de gré ou de force escroqué tout son diocèse qu'il avoit d'ailleurs dévasté, crache comme du venin, Saint-Simon.

La réalité des faits est bien différente...
La Fare est consacré évêque de Laon à Paris, le 25 juillet 1724. Il prête serment entre les mains du roi, Louis XV, le 6 août suivant. Il prend possession de son diocèse le 12 du même mois et lors d’une séance au Parlement de Paris, le 22 janvier 1725. Il sait que lui, l'évêque-duc de Laon, en tant que titulaire de l'une des anciennes pairies de France, il a le privilège de porter la sainte Ampoule lors du sacre des rois de France à Reims.
Le 12 mai 1726, La Fare accomplit normalement les tâches ordinaires d’un évêque. Par exemple, il confirme à Coucy-le-Château, 25 hommes et garçons, 22 femmes et filles de la paroisse[16].

[modifier] Une tâche bien difficile

Charles de Saint-Albin, son vrai prédecesseur à Laon.
Charles de Saint-Albin, son vrai prédecesseur à Laon.

Dès 1724, l'évêque de La Fare, en prenant possession du siège épiscopal de Laon, trouve un clergé profondément divisé par les passions entre constitutionnaires et anticonstitutionnaires[17] qui se livrent une lutte acharnée les uns contre les autres.

Le dernier évêque, Charles de Saint-Albin, le fils du Régent, qui succéda à un appelant, avait dû prendre des mesures de rigueur contre quelques membres de son chapitre, même contre des dignitaires. Le zèle avec lequel de La Fare continue le combat, s'efforçant par tous les moyens de ramener les âmes à l'unité romaine, suscite contre lui de vives inimitiés. Et ce zèle lui vaut plusieurs fois les foudres du Parlement[18]

Étienne-Joseph de la Fare écrit, le 18 janvier 1730, un mandement sur la soumission due à la constitution apostolique de la bulle Unigenitus[19] : Mandement de Monseigneur l'Évêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d’Anizy, et Sur la soûmission dûe à la Constitution Unigenitus, sur la fidélité indispensable des Sujets envers leur Souverain, & sur les Droits Sacrez de l’Épiscopat ….

La Fare est un fidèle serviteur du roi et du pape. Il écrit au cardinal Thomas-Philippe d'Alsace (1716-1759), archevêque de Malines, en lui demandant de refuser la communion à ceux qui sont notoirement rebelles à la Constitution Apostolique Unigenitus. Dans une lettre à un chanoine d'Arras, Étienne Joseph de la Fare précise à nouveau ses idées sur la Constitution Unigenitus, le 18 décembre 1738.

Le comte Maxime de Sars nous donne un portrait plus fidèle du prélat, en qui il voit un confesseur de la foi. Son étude insiste sur la lutte de La Fare contre le jansénisme du XVIIIe siècle. C’est toutefois réduire sa pensée à son action dans cette querelle religieuse.

Jacques-François-Laurent Devisme[20] est plus sévère : Il ne se contenta plus de punir de l’interdit et de la suspense, le refus d’accepter la Bulle, il fit prononcer contre les refusants la perte de leurs bénéfices... la persécution s’étendit jusque sur les laïcs... C’était un crime d’avoir des livres suspects de jansénisme... La Fare prit un mandement qui fut censuré par le Parlement, puis une instruction pastorale qui fut supprimée par un arrêt du conseil privé du roi... Enfin la Fare fit exiler les professeurs du Collège pour y faire venir ... les jésuites.

Devismes précise : Les exemples de proscription sont si nombreux que l’énumération en serait fatigante.

L’histoire de Laon et du Laonnois résume ainsi la situation : Étienne de La Fare, aidé des seuls jésuites, entre en guerre contre chapitre, bourgeoisie de Laon, Parlement de Paris, Conseil du Roi, oratoriens, bénédictins, sœurs de la Congrégation, régent du Collège de France et même contre soixante curés qu’il renvoie pour ramener le diocèse dans l’obéissance du Pape.

Toutes ces querelles ont eu un écho à Mauregny-en-Haye, localité située près de Laon. Un obit du 6 mars 1728 institue un salut avec exposition du Saint Sacrement le jour de Pâques. À Mauregny, Joseph de La Fare autorise le curé à y célébrer tous les ans un salut solennel en ladite paroisse le jour de Pâques, d’y exposer le saint sacrement et d’en donner la bénédiction au peuple avec les cérémonies et prières accoutumées[21]. D’autre part on trouve parmi les biens appartenant à la fabrique un Pré la Passion, au lieudit Le Crotoy. Tout cela relève des querelles religieuses : le refus de faire ses Pâques, d’adorer le Saint Sacrement, et de célébrer la Fête de la Passion, étaient une forme de résistance des jansénistes.

[modifier] Un grand amour de la France et du roi

Laon et sa cathédrale
Laon et sa cathédrale

En réalité l’évêque écrit de nombreux textes et fait de nombreux sermons sur l'heureux succez des armes de Sa Majesté le 29 décembre 1733, et les autres victoires de la France[22].

Tous ses textes révèlent un grand amour de la France, de son armée, et de la monarchie. Étienne Joseph de la Fare dit des messes et publie une messe pour le repos des âmes des officiers et soldats morts en Allemagne et en Italie au service du roi de France, le 4 novembre 1734. L’évêque de Laon écrit aussi un mandement pour rétablir la fête de saint Louis, le 1er août 1736. Mais, il se préoccupe surtout de son diocèse, comme le montrent un texte du 24 février 1731, aux doyens, curés, vicaires et autres prêtres, tant séculiers que réguliers de son diocèse, et un autre sur la mission dans la ville de Laon, le premier jour de mai 1735. L’évêque n’oublie pas d'écrire sur le sort des mendiants, l'Hôpital Saint Hubert, les Biens de la terre... ou au Premier ministre.

Étienne Joseph de La Fare vit la plupart du temps à Lyon. Il est l’ami de son cousin, Cerice François de Vogüé((1683-1739), un grand baron millionnaire qui a vingt domestiques et un carrosse de six chevaux de princière apparence[23].

[modifier] La fin de sa vie, son successeur

Comme le dit le duc de Saint-Simon, l’évêque-duc est un homme de petite taille, prétentieux et excessif. D’ailleurs un autre duc, Charles Philippe d'Albert de Luynes[24], ami de son frère, écrit à l’occasion de sa mort, le 23 avril 1741, au château de Leschelles : Du jeudi 1er juin 1741 Fête-Dieu, Versailles. - II y a déjà un mois environ que M. l'évêque de Laon est mort; il étoit frère de M. le marquis de La Fare, ci-devant commandant en Languedoc, mais il ne lui ressembloit point du tout, car il étoit petit et d'une vilaine figure. Il a beaucoup fait parler de lui par son zèle pour la Constitution. Ce sentiment, quelque louable qu'il soit et quoique très-digne d'être approuvé, étoit accompagné dans M. de Laon d'une si grande vivacité que l'on a souvent pensé qu'il poussoit les choses à l'excès.

Jean François Joseph de Rochechouart-Faudoas[25] lui succède comme évêque-duc de Laon. Le duc-évêque Étienne Joseph de La Fare ne s’est pas enrichi du fait de ses fonctions. Il vivait dans un état proche de la misère et ne laisse comme héritage que quelques livres et des vieux vêtements, alors que ses cousins les cardinaux Anne Louis Henri de La Fare et François-Joachim de Pierre de Bernis mourront millionnaires.

Il est inhumé dans d'église paroissiale de Leschelles. Son épitaphe est : HIC JACET/STEPHANUS JOSEPHUS DE LA FARE/EPISCOPUS DUX LAUDUNENSIS/PAR FRANCIAE/ROMANAE FIDEI DEFENSOR ARDENS/DEBITUM FECIT CLERO FIDELI/OBSEQUIUM ASSERVANS PAPAE/PAUPERUM PATER SEDULUS/HOS SUA LARGITATE SUSTINUIT/EXTREMAM DIOECESIM VISITANS/PASTOR BONUS/OBIIT/IN HUJUS LOCI CASTELLO/DIE 23A APRILIS ANNO CHRISTI 1741/AETATIS IN EUNTE 49/ET HAC IN ECCLESIA/QUAMIPSE ANNO 1733 CONSECRAVERAT/SEPELIRI VOLUIT/ABI VIATOR/ET TANTI PROESULIS AEMULARE/CHARITATEM SI CHRISTIANUS/FIDEM SI CATHOLICUS. La dalle, autrefois dans le coeur, a été relevée et placée debout, contre le mur sud du bras sud du transept.

Il importe de mentionner la correspondance échangée entre le cardinal Fleury et Étienne Joseph de La Fare.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Constitutionnaires : ceux qui considèrent qu'il y a un danger à laisser se développer le jansénisme, un risque pour l'unité de l'Église.
  2. Histoire de la Ville de Laon, Par Jacques-François-Laurent Devisme, p.134.
  3. L'esprit révolutionnaire avant la révolution, 1715-1789, Par Félix Rocquain, p.59
  4. Charles de Saint-Albin, fils illégitime de Florence Pellerin et du régent, Philippe d'Orléans (1674-1723), il fut évêque-duc de Laon en 1721, puis archevêque-duc de Cambrai en 1724. L'évêque-duc de Laon, et qui en avoit fait la fonction au sacre, n'avoit pu se faire recevoir pair de France au parlement. Sa mère étoit la comédienne Florence, et M. le duc d'Orléans ne l'avoit point reconnu. Ce fut l'obstacle qu'on ne put vaincre, parce qu'il faut dire qui on est, et le prouver. Dans cet embarras, il fut transféré, avec conservation du rang et honneurs d'évêque, duc de Laon. II ne perdit pas au change, puisqu'il eut l'archevêché de Cambrai. Mémoires de Saint-Simon.
  5. Monnaie d'or espagnole du XVIIe siècle, on dit aussi doublon d'Espagne. Le doublon de deux écus vaut vingt francs trente-sept centimes.
  6. D’Allonville écrira : "Trois familles seules, quoiqu’elles ne pussent citer, ni services ni talents, reçoivent environ trois millions en bienfaits annuels : c’étaient les Noailles, les Polignac et les Talleyrand." François Bluche dans "La noblesse française au XVIIIe siècle" précise que "la faveur des Polignac est récente", l’on voit ici que le régent est un précurseur en leur distribuant l'argent de la France. La somme d’argent n’a peut-être pas été volée...
  7. Charles François de Châteauneuf de Rochebonne, l'un des rares amis de Saint-Simon, devient le Primat des Gaules, en 1731.
  8. L’abbaye cistercienne de Saint-Barthélemy de Noyon.
  9. Le cardinal de Bissy, successeur de Bossuet à Meaux, est l’ennemi juré des jansénistes
  10. Compatriote de Jacques-Bénigne Bossuet, qui l'estima, docteur en Sorbonne, Languet est nommé [[Liste des évêques de Soissons|évêque de Soissons, archevêque de Sens, membre de l'Académie française, en 1721 et conseiller d'État ordinaire sous Louis XV. Il exerce toutes ses fonctions avec un zèle rigoureux dans la défense de l'orthodoxie catholique et dans la lutte contre les idées nouvelles.
  11. La bulle Unigenitus (1713), ou Constitution Apostolique condamnant le jansénisme, provoque de longues et violentes querelles entre les jansénistes (callicans) et ceux de la papauté, ainsi qu’entre Parlement et jésuites. L'évêque de Senez, Jean Soanen est l'une des figures les plus marquantes des opposants à la Constitution dans un conflit d’influences qui durera des décennies et favorisera l’expansion du courant philosophique du XVIIIe siècle siècle. Les dévots formèrent un véritable parti politique à l’ombre des jupes d’Anne d’Autriche, puis de Madame de Maintenon. Louis de France (1661-1711) et la Dauphine, que sert le frère de notre futur évêque-duc, sont opposés eux-aussi aux idées nouvelles.
  12. Jésuites et jansénistes continuent de se quereller tout au long du XVIIIe siècle. Condamné comme mouvement religieux, le jansénisme résiste en tant que philosophie, vision de l’homme et du monde. Au contraire, la morale accommodante et la soif de pouvoir des jésuites sont condamnés par une partie de la noblesse. En 1764, Louis XV dissout la Compagnie de Jésus.
  13. Martin de Ratabon, évêque d'Ypres de 1693 à 1713. Le 5 novembre 1716, Martin de Ratabon, il devient évêque de Viviers.
  14. p.11
  15. Pair de France, c’est la première dignité de l'État ; les pairs sont les grands du royaume et les premiers officiers de la couronne : ce sont eux qui composent la cour du roi, que par cette raison l'on appelle aussi la cour des pairs. Les pairs de France sont selon Diderot et d'Alembert :
    • Les princes du sang, lesquels sont pairs nés lorsqu'ils ont atteint l'âge de 20 ans, qui est la majorité féodale.
    • Les princes légitimés, lesquels sont aussi pairs nés.
    • Les pairs ecclésiastiques, qui sont présentement au nombre de sept ; savoir, les six anciens pairs, et l'archevêque de Paris, duc de Saint-Cloud ; mais le rang de cette pairie se règle par celui de son érection, qui n'est que de 1622.
    • Les ducs et pairs laïques
  16. A.D. Aisne. E Suppl. : 820 (GG3)
  17. Les anticonstitutionnaires : le milieu parlementaire et les jansénistes. Les jansénistes du XVIIIe siècle peuvent être définis comme des opposants à la bulle Unigenitus.
  18. Le parlement est pro-janséniste. En 1762, il fera fermer les collèges des jésuites, puis le 6 août condamnera les bulles, brefs, constitutions, et autres règlements de la Société se disant de Jésus. Les membres de la compagnie seront expulsés hors de France. Le Parlement est à l’origine et aussi d’un arrêt du 20 février 1731, sur le mandement de l’évêque de 1730.
  19. La bulle condamne 101 propositions extraites des Réflexions morales sur le Nouveau Testament, du père Pasquier Quesnel, théolégien janséniste et membre de la Congrégation de l'Oratoire. Les propositions condamnées par l'Unigenitus sont la toute-puissance de la volonté divine et l'impuissance de l'homme sans la grâce de Dieu, la foi et la charité, qui seules comptent devant Dieu, les propositions relatives à la conception de l'Église, à l'accès des fidèles à l'Écriture Sainte, et à l'autorité au sein de l'Église.
  20. Histoire de la ville de Laon / par J.-F.-L. Devisme... ; avec une introduction de Cécile Souchon,... 2. - Paris : Berger-Levrault ; Laon : Bruneteaux, 1980.
  21. 18 Mars 1728 - G1515
  22. La prise du château de Milan, le 18 janvier 1734, la victoire remportée sur les Impériaux par les troupes du Roy, près de Parme en Italie le 20 juillet 1734, la prise de Philippsbourg par l'armée du Roy le 1er août 1734, la victoire remportée proche de Guastalla, par les troupes de Sa Majesté & celles du Roy de Sardaigne le 9 octobre 1734 ou le rétablissement de la paix le 8 juin 1739.
  23. Luynes, Charles-Philippe d'Albert (1695-1758, duc de), Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV (1735-1758), 1860.
  24. Bluche François, La noblesse au XVIIIe siècle
  25. Bluche François, La noblesse au XVIIIe siècle...

[modifier] Bibliographie

  • La Fare, Estienne Joseph de, Lettre de l'Evêque de Laon (Est. Jos. de La Fare), au Card. d'Alsace, archevêque de Malines, sur l'obligation de refuser la communion à ceux qui sont notoirement rebelles à la Constitution Unigenitus,
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de l'évêque de Laon... Est.-Jos. de La Fare... au sujet de la déclaration du roy concernant les mendians. Donné à Laon... le 14 oct. 1724
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Évêque Duc de Laon, second pair de France, comte d’Anizy, & Sur la soûmission dûe à la Constitution Unigenitus, sur la fidélité indispensable des Sujets envers leur Souverain, & sur les Droits Sacrez de l' Episcopat... 18 Janvier 1730, Laon, Chez François Meunier
  • La Fare, Estienne Joseph de, Lettre Pastorale de Monseigneur l’Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Au sujet de l’Arrêt du Parlement du 20. Février 1731, sur son Mandement du 13 Novembre 1730.
  • La Fare, Estienne Joseph de, Aux Doyens, Curez, Vicaires & autres Prêtres, tant Séculiers que * Réguliers, approuvez pour la Confession dans son Diocèse... 24 février 1731
  • La Fare, Estienne Joseph de, Lettre de l'Evêque de Laon (Etienne-Joseph de la Fare), au Card. de Fleury. Laon, ce 1er nov. 1731
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Pour faire des Prières dans son Diocèse pour les Biens de la terre... 20 avril 1731, Laon, Chez François Meunier
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Au sujet de la continuation de la Visite de son Diocèse, pour disposer le Clergé & le Peuple à en profiter. Avec une Ordonnance sur le pouvoir des Curez, Vicaires & Déservans, de Prêcher & Confesser hors de leurs Paroisses... 173[3], A Laon, Chez François Meunier
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Pour faire chanter le Te Deum dans son Diocèse en actions de graces de l'heureux succez des armes de Sa Majesté... 29 décembre 1733, Laon, Chez François Meunier
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Qui ordonne que le Te Deum sera chanté dans toutes les Eglises de son Diocèse, en actions de graces de la prise du Château de Milan. ... 18 Janvier 1734, Laon, De l' Impr. de François Meunier.
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Pour faire chanter le Te Deum dans son Diocèse en actions de graces de la Victoire remportée sur les Impériaux par les Troupes du Roy, près de Parme en Italie... 20 juillet 1734
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Pour faire chanter le Te Deum dans son Diocèse en actions de graces de la Prise de Philisbourg par l'Armée du Roy... 1er août 1734
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Qui ordonne que le Te Deum sera chanté dans toutes les Eglises de son Diocèse, en actions de graces de la Victoire remportée proche Guastalle, par les Troupes de Sa Majesté & celles du Roy de Sardaigne... 9 octobre 1734, Laon, de l'Impr. de F. Meunier
  • La Fare, Estienne Joseph de, Avertissement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Messe pour le repos des Ames des Officiers & Soldats morts cette année en Allemagne & en Italie au Service de Sa Majesté... 4 novembre 1734
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Au sujet de la Mission qui commencera dans la Ville de Laon, le premier jour de May 1735. & qui finira le dernier jour du même mois... 22 avril 1735, Laon, de l'Impr. de F. Meunier
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de l'évesque duc de Laon (Est. Joseph de La Fare), pour rétablir la fête de S. Louis, Roy de France. du 1er août 1736,
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evêque Duc de Laon, Second Pair de France, comte d'Anizy, & Pour ordonner de chanter le Te Deum dans toutes les Eglises de son Diocèse, en action de graces du rétablissement de la Paix... 8 juin 1739, Laon, De l'Impr. de François Meunier
  • La Fare, Estienne Joseph de, Mandement de Monseigneur l'Evesque Duc de Laon, Pour l'Hôpital de S. Hubert... 19 septembre 1736
  • La Fare, Estienne Joseph de, Ordonnance de Monseigneur l'Evesque Duc de Laon, Second Pair de France, Comte d'Anizy, & [fausses absolutions]... 15 mars 1737
  • La Fare, Estienne Joseph de, Lettre de l'Evêque de Laon, à un Chanoine d'Arras, sur l'obligation de priver de l'obligation du Sacrifice de la messe et des Suffrages de l'Eglise ceux qui meurent appellants de la Const. Unigenitus. Du 18 déc. 1738

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