Soissons

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Vue panoramique depuis le haut des silos du bord de l’Aisne.
Vue panoramique depuis le haut des silos du bord de l’Aisne.
Soissons
Carte de localisation de Soissons
Pays France France
Région Picardie
Département Aisne
Arrondissement Soissons
(chef-lieu)
Canton Chef-lieu de 2 cantons :
Soissons-Nord
Soissons-Sud
Code Insee 02722
Code postal 02200
Maire
Mandat en cours
Patrick Day
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Soissonnais
Latitude
Longitude
49° 22′ 54″ Nord
         3° 19′ 25″ Est
/ 49.3816666667, 3.32361111111
Altitude 38 m (mini) – 130 m (maxi)
Superficie 12,32 km²
Population sans
doubles comptes
28 000 hab.
(2007)
Densité 2 272 hab./km²

Soissons est une commune française, située dans le département de l'Aisne et la région Picardie.

Les habitants sont les Soissonnais.

Sommaire

[modifier] Géographie

Localisation de Soissons
Localisation de Soissons

Soissons est traversée par l'Aisne. La région environnante est appelée le Soissonnais.

[modifier] Histoire

[modifier] La cité des Suessiones

Icône de détail Article détaillé : Augusta Suessionum.

Soissons doit son nom aux Suessions (en lat. Suessiones), peuple belgo-gaulois mentionné par César dans la La Guerre des Gaules. La cité gauloise originelle de Noviodunum fut renommée Augusta Suessionum sous l'empereur Auguste.

[modifier] Moyen Âge

À l’époque mérovingienne, la ville devient la première capitale du royaume des Francs après la victoire (en 486 après J.C.) de Clovis sur le général romain Syagrius. C’est l’époque du fameux épisode du vase de Soissons.

Soissons redevint capitale de la Neustrie sous le règne de Clotaire Ier et sa région fut le théâtre des affrontements opposant la Neustrie à l’Austrasie. En 752, Pépin le Bref y fut proclamé roi et sacré par saint Boniface. En 768, à la mort de Pépin le Bref, Carloman monte sur le trône du royaume Franc partagé avec son frère Charles (futur Charlemagne) qui est, quant à lui, proclammé à Noyon.

La ville connaît la prospérité aux XIIe siècle et XIIIe siècle qui ont laissé de nombreux édifices gothiques.

[modifier] Ville martyre de la Première Guerre mondiale

La ville en ruines, 1914-1918
La ville en ruines, 1914-1918
Le chevet de la cathédrale et le monument aux morts, Place F. Marquigny
Le chevet de la cathédrale et le monument aux morts, Place F. Marquigny

Soissons est l’une des villes martyres de la Première Guerre mondiale. D’abord prise à la fin août 1914 par l’armée allemande, elle est récupérée par les Français en septembre à l’issue de la bataille de la Marne. Le général Louis de Grandmaison, y meurt d’un éclat d’obus dans la tête. Le front se stabilise au nord de la ville, qui est amplement bombardée jusqu’en 1917. Henri Barbusse y écrit Le Feu. Pendant les mutineries de 1917, la ville voit défiler des soldats refusant de monter au front après la désastreuse offensive du Chemin des Dames. Soissons est prise encore une fois au printemps 1918 lors de l’offensive allemande, avant d’être définitivement libérée au cours de l’été.

Particularité de Soissons, sa cathédrale, qui ne possède qu’une seule tour (contre deux habituellement...). Suite aux importants dégâts infligés à cette cathédrale en 1915, le manque de moyen financier de la ville n’a pas permis de créer une seconde tour.

Une statue dressée à l’effigie des soldats français tombés au combat en 1917 se trouve d’ailleurs derrière l’église Saint-Pierre, à côté du palais de Justice de Soissons.

[modifier] Seconde guerre mondiale

[modifier] Déportations

Au cours de l’Occupation durant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de Soissons est déportée lors de deux grandes rafles : la première, le 17 juillet 1942, est opérée par la police soissonnaise, en même temps que la rafle du Vél d'Hiv, tandis que la Gestapo réalise la seconde le 4 janvier 1944.

[modifier] La Résistance à Soissons

Après l’appel du 18 juin du général de Gaulle, des réseaux de résistance se mirent en place à Soissons, de juin à août 1940. Ce furent les résistants de la "première heure". Le réseau "Vérité Française" était affilié à celui de Paris (lui-même rattaché au réseau "Musée de l’Homme" ou "Boris Vildé").

Des structures pour aider et cacher les évadés furent mises en place (faux papiers, fausses cartes d’alimentation, filières pour Londres, etc.).

Mais les résistants furent trahis. Un jeune homme, belge de dix-huit ans, Jacques D. contacta Daniel Douay. Il se disait traqué et poursuivi (en réalité, il œuvrait pour la Gestapo). Pour se mettre à l’abri, il devint secrétaire du comte de Launoy, à Paris (réseau chapeautant celui de Soissons). Là, il réussit à trouver tous les renseignements voulus.

Le 25 novembre 1941, la Gestapo organisa des rafles à Paris, Blois et Soissons. Les résistants sont incarcérés à Fresnes. Torturés, ils ne parleront pas. Le 15 avril 1942 s’ouvre le premier procès d’un réseau de résistance. Le verdict tombe : condamnation à mort ! Le 23 octobre 1942, le commandant Coqueugniot, le Comte de Launay, Pierre Stumm de Paris, Daniel Douay, Jean Vogel, Émile Louys sont fusillés à la caserne Balard. Le 5 décembre 1942, dans la forteresse de Brandebourg, le capitaine Descamps est décapité ainsi que Maurice Moreau en 1943. D’autres Soissonnais périront en camp de concentration : Aimé Dufour, Gilbert Jordana, Eugène Delhaye, André Meurghe, Ludovic Pluche et Louis Leseigneur. La ville de Soissons a voulu honorer ce réseau en donnant son nom à une rue [1].

[modifier] Août 1944 : libération de Soissons

Le 23 août 1944, vers minuit, des maquisards du groupe "Aurèle" commandés par Lucien Berger sont guidés par Madame Delhaye et Madame Douay (dont les maris, résistants du "Réseau Vérité Française" ont été fusillés) vers des caches d’armes. Un arsenal de fusils, mitrailleuses, grenades, un mortier et un char démontés (de quoi équiper mille hommes) ont été mis en lieu sûr dès juillet 1940 par les résistants « de la première heure » (entre autres, le capitaine Descamps, Messieurs Meurghe, Moreau, Vogel tous arrêtés en 1941 et exécutés) dans l’usine Zieckel où M. Delhaye était ingénieur, au cimetière de la ville, dans des carrières, etc. Les armes sont chargées sur des tombereaux recouverts de fumier. Deux agriculteurs de la région se chargent de les faire entrer dans la ville pour les mener à Pasly. Arrivés place de la République, ils sont interpellés par une patrouille allemande. Heureusement, après vérification des papiers d’identité, ils les laissent passer. Quelques jours après, Soissons sera libérée.

A la Libération, la résistance joue un grand rôle et "Roberte" (nom de résistance de Raymonde Fiolet) est maire de Soissons durant quelques mois [2].

[modifier] Héraldique

Blasonnement des armes traditionnelles de la ville de Soissons :

« D’azur, à une fleur de lis d’argent, » avec pour devise : « Fidelis aduror amore. » (Fidèle, je brûle d’amour)
tel que rapporté par Malte-Brun, dans la France illustrée (1882).


[modifier] Économie

L’industrie est, surtout depuis ces dernières années, en perte de vitesse (les plus grandes entreprises de la ville telles que BSL et AR Carton ont dû fermer entre 2002 et 2003). Les services y sont prédominants. Des parcs industriels tentent d’y être installés, ainsi qu’une politique de défiscalisation (les entreprises de moins d’un an d’existence ne payent pas d’impôts locaux), mais ces mesures ne semblent pas remporter le succès attendu.

Depuis 2004, Soissons se concentre avant tout sur les activités du secteur tertiaire, grâce à la création du Plateau route de Paris et du parc Gouraud, réhabilitation de l’ancienne caserne militaire.

L’économie est aussi assez orientée vers l’agriculture (la betterave à sucre principalement).

À la suite des travaux du Comité de Développement économique du Soissonnais, le CIADT du 18 mai 2000 valide la création et le financement d’un centre de ressource en logiciel libre à Soissons. L’association Soissons Informatique Libre est créée en janvier 2001 pour porter le projet. Le Pays Soissonnais, créé en mai 2005, inscrit lui aussi le Logiciel Libre comme identité du territoire. Soissons est aussi la ville des Trophées du Libre et bientôt du Festival du Libre. L’AFUL (Association Francophone des Utilisateurs de Linux) est domiciliée à Soissons.

Soissons possède un centre consulaire de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Aisne au 2 rue Quinette.

[modifier] Administration

[modifier] Les anciens maires

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1787 1790 Louis GODARD de CLAMECY
1790 1790 Charles GOUILLARD
1790 1791 François Pierre LELIÈVRE
1791 1792 Jean-François LAMPON
1792 1793 Louis PIOCHE
1793 1793 Sébastien BUTEL
1793 1794 Damas VIELLE
1794 1795 Jacques François GUYNOT
1795 1797 Antoine LETELLIER-LAURENDEAU
1797 1800 Sébastien BUTEL
1800 1800 Claude DUTOUR de NOIRFOSSE
1800 1805 Jacques de CHASTENET de PUYSÉGUR
1805 1814 Parfait DESÈVRE
1814 1815 Antoine LETELLIER-CAPITAIN
1815 1815 Parfait DESÈVRE
1815 1815 Joachim JOVENEAU
1815 1815 Damas VIELLE
1815 1816 Parfait DESÈVRE
1816 1817 Noël DARAS
1817 1821 André L'ESCARBOTTE de BEAUFORT
1821 1828 Henri de La NOUE
1828 1830 Alain GEHIER
1830 1832 Augustin DEVIOLAINE
1832 1847 Théodore QUINETTE
1847 1848 Paul DEVIOLAINE
1848 1851 Pépin PETIT-DIDIER
1851 1852 Barthélémy PÉRIN
1852 1853 Charles BROCQUARD de BUSSIÈRES
1853 1870 Paul DEVIOLAINE
1870 1878 Henri SALLERON
1878 1881 Etienne CHORON
1881 1882 Charles DUMONT
1882 1882 Henri SALLERON
1882 1892 Léon CAILLEZ
1892 1894 Jules VITRANT
1894 1898 Victor LETELLIER
1898 1914 Victor BECKER
1898 1898 Léon CHÊNEBENOIT
1914 1917 Georges MUZART
1917 1919 D. DEBOUT
1919 1942 Fernand MARCQUIGNY
1942 1944 Georges MUZART
1944 1945 Raymonde FIOLET PCF
1945 1965 Louis ROY
1965 1977 Jean GUERLAND
1977 1995 Bernard LEFRANC PS Député
1995 2000 Emmanuelle BOUQUILLON UDF-PSD Députée
mars2000 novembre 2001 Claude PARISOT RPR
novembre 2001 2008 Edith Errasti UMP
2008 2014 Patrick Day PS

[modifier] Évolution démographique

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
7 675 7 229 8 126 7 765 8 149 8 424 9 152 10 143 9 477
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
7 875 10 208 11 099 10 404 11 089 11 112 11 850 12 074 12 373
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
13 240 14 334 14 458 14 391 17 865 18 705 20 090 18 174 20 484
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
23 150 25 890 30 009 30 213 29 829 29 453 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Graphique de l’évolution de la population 1794-1999

[modifier] Personnages célèbres

[modifier] Monuments et lieux touristiques

Soissons est classée ville d’art et d’histoire.

Vue à 360° de la ville depuis le haut de la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais.
Vue à 360° de la ville depuis le haut de la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais.

[modifier] Spécialités et particularités

La spécialité culinaire du Soissonnais est le haricot de Soissons, haricot blanc cultivé dans l’Aisne depuis le XVIIe siècle. L’on trouve également des friandises en forme de haricot ayant également l’appellation de « haricot de Soissons». Ce haricot entre aussi dans la fabrication de cosmétiques (fards).

[modifier] Vie militaire

Unités militaires ayant été en garnison à Saint-Dié-des-Vosges :

[modifier] Jumelages

[modifier] Notes et références

  1. Le contenu de la section « La Résistance à Soissons » reproduit tout ou partie de celui de la page http://www.vallee-de-l-aisne.com/site/428/rueduquotreacuteseauveacuteriteacutefrancaisequot.html, à l’initiative de son auteur, Nicole Rommechon-Douay, cf. ticket OTRS #2007112610018935.
  2. Le contenu de la section « Août 1944 : libération de Soissons » reproduit celui de la page http://www.vallee-de-l-aisne.com/site/534/aoucirct1944libeacuterationdesoissons.html, à l’initiative de son auteur, Nicole Rommechon-Douay, cf. ticket OTRS #2007112610018935.

[modifier] Bibliographie

  • Bernard Ancien
    • Soissons, Éd. Colmar.
    • Soissons gallo-romain (musée de Soissons)
    • Abbaye Saint-Jean-des-Vignes
  • Geneviève Cordonnier, Soissons, son histoire illustrée à travers ses rues, places, monuments et ses habitants
  • Dominique Natanson, La Mémoire juive en Soissonnais, Éd. Mémoires, 1992.

[modifier] Voir aussi

Liste des évêques de Soissons

[modifier] Liens externes

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