Ligne Marseille - Briançon

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Ligne Marseille - Briançon
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Ligne Marseille - Briançon
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Longueur : 315 km
Mise en service : 1870-1884
Écartement : 1435 mm standard
Nombre de voies : voie unique
Pente maximale : {{{pente maximale}}} ‰
Propriétaire : RFF
Exploitant : SNCF
Électrification : 1500 V continu à Marseille
Signalisation : BM-VU SNCF de Marseille à Veynes, BM-VU Sud-Est de Veynes à Gap, BAPR-VB de Gap à Briançon
Types de trafic : TER, Fret
Lignes affluentes : Paris - Marseille ; Marseille - Vintimille ; Rognac - Aix-en-Provence ; Saint-Auban - Digne ; Ligne des Alpes
Principales gares : Marseille-Saint-Charles, Aix-en-Provence, Manosque, Sisteron, Saint-Auban, Veynes-Dévoluy, Gap, Briançon

L' itinéraire Marseille-Briançon, avec ses 315 kilomètres, est le plus long parcours ferroviaire de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il traverse, du sud au nord, les départements des Bouches-du-Rhône, des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes[1]. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les villes éloignées de la Durance (Forcalquier, Digne, Barcelonnette) étaient ou auraient dû être reliées par des embranchements. Celui de Forcalquier a disparu, celui de Digne est coordonné, et celui de Barcelonnette n'a jamais été mis en service. Dans les Hautes-Alpes par contre, la voie ferrée dessert la quasi-totalité des villes importantes.
Le parcours est à voie unique de bout en bout[2] et n'est pas électrifié. Est assuré presque exclusivement un trafic TER, sauf entre Veynes et Briançon où quelques trains Corail (Lunéa) assurent une liaison depuis Paris.

La section de Marseille à Veynes est la partie sud d'une « ligne des Alpes » joignant Lyon à Marseille par Grenoble et Aix-en-Provence. Cette section, d'un profil difficile, à voie unique sur la plus grande partie de son itinéraire, et comportant un rebroussement à Veynes[3], a perdu progressivement son intérêt, notamment après l'électrification de la section Lyon-Grenoble (ligne de Lyon à Marseille), qui induisait un changement de locomotive supplémentaire. Les trains directs ont disparu, alors que les relations entre Marseille et la haute vallée de la Durance prenaient de l'importance.

Sommaire

[modifier] Description

Le profil est assez contrasté. Paradoxalement, c'est dans la partie sud que les déclivités sont les plus importantes : entre Marseille et la Durance, la ligne doit franchir le seuil de Bouc-Cabriès (alt. 210 m), la cuvette d'Aix (75 m au niveau de l'Arc), puis l'extrémité de la Trévaresse (325 m). La partie médiane de l'itinéraire, le long de la Durance, n'offre guère de difficultés, et permet des vitesses de l'ordre de 100 km/h. Au nord de Sisteron, le contexte devient montagneux, et le profil redevient par moment plus difficile ; c'est le cas notamment à l'approche de Gap.

[modifier] De gare en gare

De Marseille à Aix-en-Provence. Voir ligne des Alpes.
De la gare d'Aix-en-Provence, la ligne monte jusque sur le plateau de Puyricard, qu'elle atteint par un tunnel. Elle traverse à niveau la route nationale 7 au lieu-dit La Calade, d'où partait une ligne vers Salon-de-Provence, aujourd'hui disparue. Elle longe Puyricard, Venelles, puis descend par un long vallon jusqu'à Meyrargues qu'elle contourne largement jusqu'à atteindre la vallée de la Durance (alt. 200 m).
La gare de Meyrargues fut une gare triple, car de la ligne principale se détachaient au début du XXe siècle deux lignes secondaires. Elle reste une gare de croisement, et sert de point de correspondance pour les voyageurs à destination de Pertuis à partir des trains qui continuent vers le nord.
À la sortie de la gare de Meyrargues, la voie ferrée traverse la Durance, et entre dans le département de Vaucluse. Immédiatement après le viaduc se trouve un double embranchement de 2 kilomètres vers Pertuis, suivi par certaines circulations en provenance d'Aix-en-Provence. Lors de la construction de la ligne, le rebroussement à Pertuis était le passage obligé. Le raccorfement direct, actuellement suivi, n'a été posé qu'au début des années 1950.
De là la ligne principale remonte la Durance sur sa rive droite, qu'elle ne quittera qu'à la sortie de Sisteron. Passé le défilé de Mirabeau, elle entre dans les Alpes-de-Haute-Provence. Elle n'y dessert aujourd'hui plus que

  • Manosque, deuxième arrêt depuis Aix, à 70 km de cette dernière
  • La Brillanne - Oraison, gare de croisement
  • Château-Arnoux - Saint-Auban, nouvelle appellation de la gare traditionnelle de Saint-Auban, au milieu des usines chimiques, gare de croisement et point d'embranchement de la ligne vers Digne-les-Bains (22 km), qui n'est plus desservie en trafic voyageurs. Jusqu'à la fin des années 1970, des circulations en provenance de Marseille allaient à Digne, et d'autres en provenance de Genève via Grenoble étaient relayées à Digne par les chemins de fer de Provence à destination de Nice (liaisons "Alpazur")
  • Sisteron, gare de croisement.

À la sortie de Sisteron, la ligne quitte la Durance pour son affluent le Buëch, et entre dans les Hautes-Alpes. Après Serres, elle oblique vers l'est pour suivre le Petit Buëch, et rejoint peu avant Veynes une double voie venant d'Aspres-sur-Buëch, où se sont réunies deux lignes venant de Valence et de Grenoble.
Veynes fut longtemps un noeud ferroviaire important : relai pour les locomotives à vapeur, jusque dans les années 1970 des rames s'y scindaient, des liaisons Marseille - Grenoble ou Digne - Genève y rebroussaient. Ce n'est aujourd'hui qu'une simple gare de croisement, avec 4 voies à quai le plus souvent vides.

la voie descendant de Veynes à l'entrée de Gap
la voie descendant de Veynes à l'entrée de Gap

De Veynes à Briançon, le trafic est plus important, du fait de l'adjonction des relations TER en provenance de Grenoble et Valence, et des Corail en provenance de Paris via Valence (en moyenne 14 circulations dans chaque sens en semaine, plus en période de sports d'hiver).A Veynes, les trains quittent la ligne Lyon-Marseille (par Grenoble) pour emprunter la ligne Veynes-Briançon. Cette dernière, anciennement à double voie sur ce tronçon, a été ramenée à voie unique pendant la guerre ; des installations de croisement ont été maintenues dans les gares intermédiaires (aujourd'hui fermées). A partir de la Freissinouse (altitude 965 m) s'amorce la descente sur la cuvette de Gap, nécessitant plusieurs ouvrages d'art. Sur cette section -- 220 mètres de dénivelé en 17 kilomètres-- les rames tractées nécessitent une double traction.
La gare de Gap (alt. 743 m) compte 3 voies à quai et plusieurs voies de débord. Une partie des TER en provenance de Grenoble, de Valence et de Marseille terminent à Gap.
La ligne continue vers l'est. De Chorges partait la plateforme d'une ligne prévue pour desservir la vallée de l'Ubaye, jamais achevée, et partiellement noyée par le lac de Serre-Ponçon.
La voie ferrée retrouve enfin la Durance, qu'elle suivra jusqu'à son terminus. La retenue de Serre-Ponçon a nécessité de rectifier le tracé de la ligne sur quelques kilomètres ; la halte de Prunières a été fermée, et Savines-le-Lac, reconstruit sur la rive opposée, n'est plus desservi.
La ligne est désormais en montée presque continue, comporte de nombreux ouvrages d'art, et franchit plusieurs fois la Durance et la route nationale.
Les gares suivantes sont des centres touristiques essentiellement liés aux stations de sport d'hiver : Embrun pour Crévoux et Les Orres, Montdauphin-Guillestre pour le Queyras et la zone touristique de Vars, l'Argentière-les-Ecrins pour la Vallouise, et Briançon, son terminus, à 1 203 mètres d'altitude, pour Serre-Chevalier et Montgenèvre.

[modifier] Embranchements

  • À Gardanne, voie unique vers Brignoles et Carnoules (sur la ligne Marseille - Vintimille); trains de bauxite seulement
  • À Aix, voie unique vers Rognac (sur la ligne Marseille - Paris) et l'étang de Berre ; trains de bauxite seulement[4]
  • À la Calade, voie unique vers Salon-de-Provence (disparue en totalité)
  • À Meyrargues, deux lignes affluentes, aujourd'hui disparues en totalité :
    • côté ouest, une ligne des chemins de fer départementaux des Bouches-du-Rhône, à voie normale, à destination de Arles
    • côté est, la ligne « Centre Var » des Chemins de fer de Provence (Sud-France), à voie métrique, vers Draguignan et Grasse
  • Au pont de Pertuis, double voie vers Pertuis (voyageurs), continuant en voie unique sur Cavaillon (fret)
  • À Volx, ancienne ligne vers Forcalquier et Apt, dont ne reste qu'un court embranchement industriel
  • À Saint-Auban, voie unique vers Digne (fret), avec correspondance vers Nice par les Chemins de fer de Provence (à voie étroite).
  • À Veynes, jonction de la ligne Lyon-Marseille via Grenoble avec la ligne Veynes-Briançon.

[modifier] Desserte

En période normale [5]:

  • 20 allers-retours Marseille - Aix-en-Provence (TER PACA)
  • 3 allers-retours Marseille - Pertuis, bifurquant au pont de Pertuis (TER PACA)
  • 3 allers-retours quotidiens Marseille - Briançon, plus 1 aller-retour Marseille - Gap (TER PACA)

à quoi s'ajoutent à partir de Veynes

  • 4 allers-retours quotidiens Grenoble - Briançon, plus 2 allers-retours Grenoble - Gap (TER Rhône-Alpes)
  • 2 allers-retours quotidiens Valence - Briançon, plus 1 aller-retour Valence - Gap (TER Rhône-Alpes)
  • 1 aller-retour quotidien Paris - Briançon (Corail Lunéa)

En week-end, la liaison Valence - Gap est renforcée. Pendant les vacances d'hiver, le trafic en provenance de Paris et de Marseille est renforcé certains jours.

[modifier] Etat actuel et perspectives

La haute et moyenne vallée de la Durance est mal desservie en matière ferroviaire. Gap est à 3 heures de Marseille (180 km, 2 heures par autoroute), autant de Grenoble (100 km, 1h30 par route[6]), et 6 de Paris, avec changement. Pour Briançon, ajouter 1h30. Digne n'est pas du tout desservi. L'autoroute est considéré par beaucoup comme "la" solution à cet enclavement. Pourtant la Région PACA, désormais gestionnaire des transports, a décidé de redonner au rail l'importance qu'il doit avoir.
La ligne est actuellement en rénovation complète entre Marseille et Aix, et le matériel est renouvelé. La section de Gap à Briançon a subi à l'automne 2007 un traitement équivalent.

Mais l'évolution la plus importante pourrait venir de la réalisation, mainte fois reportée mais désormais affirmée, d'une jonction ferroviaire de Briançon vers l'Italie. Divers projets ont été présentés depuis des dizaines d'années pour un tunnel sous le col de l'Echelle, ou sous le col de Montgenèvre, sans succès. Côté italien l'accord est acquis de longue date. En 2007, la Région a enfin obtenu l'inscription par l'Etat de cette liaison, malgré la priorité donnée par ailleurs à la liaison ferroviaire transalpine Lyon-Turin. Lorsque la jonction sera réalisée, le trafic pourra évoluer considérablement : d'une part le rail bénéficiera du transfert, au moins partiel, du trafic routier de marchandises, et d'autre part Briançon se trouvera, paradoxalement, rapproché du TGV, et donc de Paris et du nord de la France, via Susa, en Italie.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes

  1. de Pertuis à Corbières, sur 15 kilomètres, la voie est dans le département de Vaucluse, mais il ne fait qu'en longer la bordure est, et on ne peut pas dire que la ligne desserve le département
  2. des travaux sont en cours entre Marseille et Aix-en-Provence pour réaliser deux modestes tronçons à double voie de 5 kilomètres chacun
  3. et à l'origine un autre à Pertuis
  4. à titre exceptionnel, pendant la durée de la réfection de la ligne Marseille - Aix, les trains directs Marseille - Briançon empruntent cette section de ligne
  5. les circulations sont reportées sur route entre Marseille et Aix jusqu'à la fin 2008 ; pour les liaisons Marseille - Gap - Briançon, des correspondances routières sont assurées à Meyrargues, et deux allers-retours quotidiens sont assurés via Rognac
  6. sans doute bientôt 1 heure par autoroute