Sisteron

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sisteron

Carte de localisation de Sisteron
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Canton Sisteron
(chef-lieu)
Code Insee 04209
Code postal 04200
Maire
Mandat en cours
Daniel Spagnou
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Sisteronais
Latitude
Longitude
44° 11′ 28″ Nord
         5° 56′ 50″ Est
/ 44.1911111111, 5.94722222222
Altitude 448 m (mini) – 1 145 m (maxi)
Superficie 50,25 km²
Population sans
doubles comptes
6 964 hab.
(1999)
Densité 139 hab./km²

Sisteron (en occitan vivaro-alpin et en occitan provençal : Sisteron [sisteˈɾuⁿ] selon la norme classique ou Sisteroun [sisteˈɾuⁿ] selon la norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Sisteronais -ses[1].

Le nom de Sisteron se prononce [sistəʀɔ̃] avec un [ə] prononcé comme dans «venir».

Sommaire

[modifier] Géographie et généralités

Sisteron se situe à 485 m d'altitude, sur les rives de la Durance, à 45km de Forcalquier, à 133 km de Marseille, à 145 km de Grenoble et à 180 km de Nice.

Surnommée « la Porte de la Provence », elle confine au Dauphiné. Elle possède de nombreux monuments dont sa citadelle face au rocher de la Baume dont les strates sont presque verticales, une cathédrale du XIIe siècle, Notre-Dame des Pommiers, cinq tours, plusieurs chapelles et les vestiges d'anciens couvents. C'est une ville qui accueille de nombreux touristes attirés par son climat méditerranéen, avec une moyenne annuelle de 300 jours de soleil, son patrimoine riche et varié, son plan d'eau ou son aérodrome.

Un tunnel, ouvert à la circulation en 1957, a été percé sous la butte portant la citadelle. Tout en facilitant la traversée de cette ville de passage, il a permis de préserver tout son cachet ancien.

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

Village préhistorique il y a 4 000 ans, localité importante à l'époque romaine (Segustero) sur la voie domitienne (Via Domitia) qui reliait l'Italie à l'Espagne par le col du Montgenèvre et Briançon, puis Apt, Nîmes et Narbonne, la ville devient siège d’un évêché au VIe siècle.

[modifier] Moyen Âge

Au Moyen Âge, la ville est une place forte des comtes de Forcalquier au XIe siècle, propriété des comtes de Provence, elle est pour ces derniers la frontière du nord.

C'est à Sisteron, au couvent des cordeliers, que Bérenger V, comte de Provence, signe au XIIIe siècle le testament par lequel il attribue le comté de Provence à l'une de ses quatre filles, Béatrix, future femme de Charles d'Anjou, frère de saint Louis. De là datent les droits des rois de France sur la Provence.

Les Templiers possédaient une maison à Sisteron, établissement secondaire qui dépendait d’une commanderie. Cette maison appartenait auparavant aux frères pontifes, qui avaient demandé leur rattachement au grand ordre[2].

Léguée en 1483 à Louis XI, la Provence rejoint le royaume de France.

[modifier] Guerres de religion

De 1562 à 1594 les guerres de religion voient les protestants et les catholiques se disputer la ville et sa forteresse. La ville est assiégée par les catholiques de Sommerive, lieutenant général du roi, en 1562[3], défendue par son père le comte de Tende, Paulon de Mauvans et 5000 hommes. Les chefs protestants s’enfuient de nuit, et la ville est prise le 6 septembre : la garnison est massacrée et les protestants expulsés[4] : ils se réfugient à Lyon. Après l’édit de pacification d’Amboise (mars 1563), ils sont reconduits sous escorte armée[5] par le comte de Tende, gouverneur de Provence, et Paulon de Mauvans, capitaine protestant.

En 1567, la ville est à nouveau assiégée et prise, par les protestants, qui la rendent peu après aux catholiques[6].

Au printemps 1585, les Ligueurs tentent un coup de main contre la ville, sans succès[7].

C'est alors que Jehan Sarrazin renforce et imagine la citadelle actuelle.

[modifier] XVIIe et XVIIIe siècles

Sur l'ordre de Richelieu, le prince Jean Casimir de Pologne y est enfermé en 1639. La ville est le siège d’une viguerie jusqu’à la Révolution[8].

[modifier] Révolution française

L’évêché est supprimé en 1790. La création d’une société patriotique est proposée en avril 1791, puis rapidement dissoute sur l’intervention des réactionnaires (22 mai)[9], avant d’être recréée un an plus tard[10]. Des émeutes sont provoquées par les royalistes le 17 mai 1792[11]. Cependant, une part importante de la population soutient la Révolution : il y avait 137 adhérents à la Société révolutionnaire en 1793[12] (affiliée au club des Jacobins de Paris le 10 octobre 1794[13]) et un cercle d’opposition, Deus probidebit. Environ 40 % de la population masculine fréquente la société populaire[14]. Le 5 frimaire an III, elle est épurée par le représentant en mission Gauthier[15].

[modifier] XIXe siècle

En 1884, la commune est touchée par une épidémie de choléra : elle cause 18 morts du 23 août au 5 septembre[16].

La citadelle est déclassée en 1889[17].

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Le 15 août, les B26 « Marauder » français et des « forteresses volantes » américaines du 42th Bomber Wing tentent de couper le pont ferroviaire et le pont routier qui enjambent la Durance. La météo n'est pas très favorable. Les accès sont atteints, mais les ponts ne sont pas détruits. Le wing de l'USAAF, forcé à une manœuvre d'évitement après son premier passage se libère des bombes non larguées et plusieurs tombent sur la ville, dont une bombe qui tombe dans l’église en pleine messe mariale. On déplorera plus de 300 victimes parmi la population civile, près d‘une centaine sont tués. Le 17 août, une formation de B-26 français revient sur les lieux et réussit cette fois à détruire les objectifs avec succès. Le résultat de ces bombardements alliés : une grande partie de la ville fut détruite, et la citadelle gravement endommagée.

[modifier] Héraldique

Armoiries de la ville de Sisteron en Provence
Armoiries de la ville de Sisteron en Provence

Blasonnement des armes traditionnelles de la ville de Sisteron :

« Porte : de gueules, à une grande S d'or, couronnée du même, accompagnée de deux fleurs de lis d'or, posées une à chaque flanc, et en pointe de deux annelets de même. »
    — Tel que rapporté dans l'Armorial des communes de Provence par Louis de Bresc (1866)

« Par ordonnance rendue le seizième du mois de juillet de l'an 1700 par MM. les commissaires Généraux du Conseil députez sur le fait des Armoiries.
Celles de la Ville de Sisteron : de gueules à une grande S d'or couronnée de même, accompagnée de deux fleurs de lis d'or possées (sic) une à chaque flanc et en pointe de deux annelets de même.
Telle qu'elles sont ici peintes et figurées, après avoir été reçues, ont été enregistrées à l'Armorial Général dans le registre cotté Provence, en conséquence du paiement des droits réglés par les tarifs et arrest du Conseil, du 20 de novembre de l'an 1696, en foi de quoi, le présent Brevet a été délivré à Paris par Nous, Charles d'Hozier, Conseiller du Roi, et Garde le l'Armorial Général de France, etc. »
    — d'Hozier

[modifier] Lieux et monuments

Sisteron - Le rocher de la Baume
Sisteron - Le rocher de la Baume

La citadelle de Sisteron est l'œuvre d'un précurseur de Vauban, Jean Érrard, ingénieur d’Henri IV. De sa position élevée on découvre un superbe panorama sur la ville et la vallée de la Durance.

La tour de l'Horloge servit de prison. La vue plonge sur la ville basse et se porte, au Nord, jusqu'aux montagnes de Laup et d'Aujour qui ferment le bassin de Laragne.

Les ruines de l'ancienne chapelle (XIIIe siècle), dans la partie la plus ancienne de la citadelle, détruite par le bombardement allié du 15 août 1944 (jour du débarquement de Provence), sont encore visibles.

L’église Notre-Dame des Pommiers, ancienne cathédrale, qui se rattache à l’art roman provençale, est remarquable pour son beau vaisseau très sombre, dépourvu de transept. Comme dans la plupart des édifices provençaux, une coupole sur trompes s'élève à l'entrée du chœur.

Les vestiges de cinq tours subsistent de l'enceinte du XIVe siècle.

Outre son ancienne cathédrale, Sisteron conserve plusieurs chapelles sur sa commune, ainsi que les vestiges d'anciens couvents désaffectés sous la Révolution.

Chapelles (servant au culte ou ayant une autre fonction) : Chapelles Saint Marcel, Saint Domnin, de l'ancien hospice de la Charité et chapelle de l'ancienne résidence des évêques de Sisteron (occupée actuellement par deux commerces).

Vestiges d'anciens couvents (les éléments subsistant sont mentionnés entre parenthèse): couvents des Clarisses (ou abbaye Sainte Claire) (chapelle toujours liée au culte) couvent des Dominicains (église et vestiges du cloître servant de cadre au festival des Nuits de la Citadelle) ,couvent des Cordeliers (vestiges de l'église et du cloître), couvent de la Visitation (ou des Visitandines) (chapelle abritant le musée Terre et Temps et les anciens bâtiments conventuels reconvertis en maison de retraite), couvent des Capucins (rares vestiges), couvent des Ursulines (maison d'habitation), et couvent des Misionnaires de la Croix ( abritant l'école de musique ).

Un musée archéologique a été fondé en 1949[18].

[modifier] Personnalités liées à la ville

  • Jean-Baptiste d'Ornano (1581-1626), maréchal de France, gouverneur de Gaston d'Orléans (frère de Louis XIII) eut une vie politique assez agitée et mourut très probablement empoisonné alors qu'il était emprisonné au donjon de Vincennes. Il était le fils du maréchal Alphonse d'Ornano et petit-fils du fameux capitaine corse San-Piétro. Lors de la naissance de son fils, Jean-Baptiste, le colonel Alphonse d'Ornano tenait garnison au château de Sisteron.
  • Joseph Philippe François Deleuze (1753-1835), naturaliste, il fut le créateur du Muséum royal de Paris (qui devint, par la suite, le Muséum d'histoire naturelle) et dont il écrivit l'histoire. Il se écrivit plusieurs ouvrages sur le magnétisme animal et la philosophie.
  • Jean Aimé Edouard de Laplane (1774-1870), membre de l'Institut et de plusieurs Sociétés savantes françaises et étrangères, écrivit plusieurs ouvrages sur la société et l'époque, ainsi que l’"Histoire de Sisteron", de l'époque romaine à la Révolution.
  • Paul Arène (1843-1896), poète et écrivain provençal, auteur de Jean des Figues et de La Chèvre d'or est né à Sisteron et mort à Antibes. Il repose au cimetière de Sisteron, dans le tombeau familial, entre un amandier et un olivier.
Les recueils les plus connus sont :
Contes de Paris et de Provence, Le midi bouge, Au bon soleil, Paris ingénu, Vingt jours en Tunisie, Contes de Noël, Les ogresses, Friquettes et Friquets, La veine d'argile, Vers la calanque, La Gueuse parfumée (dans cet ouvrage, on trouve son roman autobiographique Jean des Figues), Domnine, La chêvre d'or.
Il écrivit aussi, en collaboration avec Alphonse Daudet, une partie des "Lettres de mon moulin" et un opéra comique, "Le char".
Grand ami de Frédéric Mistral, félibre de la première heure, ses poésies provençales lui valurent la "Cigale d'or". Malheureusement éparpillées dans diverses revues (l'Armana prouvençau, l'Aïoli, la Revue Félibréenne, la Cigale, la Farandole, le Viro-Souléou, le Mois Cigalier, etc...), elles n'ont jamais été rassemblées, à part Li Souléiado.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1789 Joseph Latil député aux États généraux de 1789
mars 1983 mars 1995 André Roman Parti socialiste
mars 1995 en cours (2008) Daniel Spagnou[20] RPR puis UMP député des AHP

[modifier] Démographie

Population sous l’Ancien Régime
Date 1716 1760
Population [21] 6094 3265
Évolution démographique
1809 1962 1968 1975 1982 1990 1999
3489 5 325 6 289 7 243 6 470 6 594 6 964
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

[modifier] Économie

[modifier] Agriculture

L'élevage ovin aux alentours de Sisteron est distingué par le Label rouge Agneau de Sisteron[22].

[modifier] Industrie

[modifier] Tourisme

Important lieu de passage entre le bassin méditerranéen et les Alpes, Sisteron a une activité touristique principalement estivale. La présence d'un plan d'eau sur les bord de la Durance renforce son attrait.

[modifier] Jumelage

Sisteron est jumelée à trois villes d'Europe:

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles de Wikipédia

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. dictionnaires Larousse et Petit Robert
  2. Jean-Paul Clébert et Jean-Pierre Rouyer, La Durance, Privat, Toulouse, 1991, dans la collection Rivières et vallées de France, ISBN 2-70899503-0, p 73
  3. Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, co-édition Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, ISBN : 2-7449-0139-3, p 196
  4. « XVe journée archéologique », dans Annales de Haute-Provence no 308, 2e trimestre 1989, p 17
  5. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858), p 250
  6. « XVe journée archéologique », dans Annales de Haute-Provence no 308, 2e trimestre 1989, p 17
  7. Jacques Cru, op. cit., p 202
  8. La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 107
  9. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 291
  10. Alphand, p 303
  11. La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 15
  12. Pierre Girardot, « Diversité, unité et prolongement de la Révolution dans les Basses-Alpes », La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 148
  13. Alphand, p 301
  14. Alphand, p 320
  15. Alphand, p 333
  16. Pierre Colomb, « L'épidémie de choléra de 1884 », Annales de Haute-Provence, Bulletin de la Société scientifique et littéraire de Haute-Provence, no 320, 3e trimestre 1992, p 207-208
  17. Jean Vandenhove. Les Alpes du Sud autrefois. Editions Horvath, Lyon, 1994. ISBN 2-7171-0917-X, p 107
  18. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p 58
  19. Éditions Atlantica, (ISBN 2-35165-038-7), livre présenté sur le site Jullien.
  20. Site de la préfecture des AHP
  21. Robert Niel, Le Roman des brigands dans les Basses-Alpes de 1789 à 1802, Impr. B. Vial (Digne-les-Bains), 2007. - 190 p, ISBN 978-2-9530563-1-0
  22. http://www.label-viande.com/fil-rouge-nos-produits-agneau-sisteron.php