Mirabeau (Vaucluse)

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Mirabeau
Carte de localisation de Mirabeau
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Vaucluse
Arrondissement Arrondissement d'Apt
Canton Canton de Pertuis
Code Insee 84076
Code postal 84120
Maire
Mandat en cours
Henri Sumian
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes Luberon-Durance
Latitude
Longitude
43° 42′ 18″ Nord
         5° 39′ 24″ Est
/ 43.705, 5.65666666667
Altitude 214 m (mini) – 628 m (maxi)
Superficie 31,66 km²
Population sans
doubles comptes
907 hab.
(1999)
Densité 29 hab./km²

Mirabeau est une commune française, située dans le département du Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Mirabelains et Mirabelaines.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le château
Le château

La commune se situe à la sortie de la clue ouverte par la Durance dans le plateau calcaire. Ce dernier est appelé plateau du Saint-Sépulcre depuis le Moyen Age. La clue de Mirabeau est un endroit privilégié de franchissement de la Durance, dont le cours large et impétueux est difficilement franchissable sur tout son cours. Elle fait 300 m de profondeur.

Le village est située entre Pertuis et Manosque au carrefour de quatre départements : le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, les Alpes-de-Haute-Provence, et le Var, sur la Route départementale 973.

Mirabeau est aujourd'hui un village pittoresque du massif du Luberon.

[modifier] Histoire

[modifier] Préhistoire et antiquité

Sur le plateau du Saint-Sépulcre ont été retrouvées les premières traces d’occupation humaine datée de la période laténienne, aux alentours de -500. Ce site défensif pourrait, d’après les spécialistes cacher d’autres vestiges archéologiques n’ayant jamais été fouillé systématiquement.

La période gallo-romaine est mieux représentée avec un four de potier mis à jour au lieu dit Le Moulin. Il a sans doute approvisionné en amphores gauloises et en dolia la villa située près de la Ferme de l’Étang dont on a retrouvé les mosaïques.

[modifier] Moyen-Âge

Le premier «castrum» fut bâti au début du XIIe siècle. Il existait quand Mirabel fut confirmé par une bulle de Gélase II comme possession de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon en 1119 [1]. Cinquante ans plus tard, une bulle d’Alexandre III renouvela les droits des Bénédictins du Mont Andaon sur Mirabello, avec obligation d’y desservir le prieuré consacré à la «Beate Mariae Magdalena de Ponte Cantus Pernicis ».

Cette chapelle de Cante Perdrix, un des plus anciens prieurés de Provence dédié à la Madeleine, était le lieu de culte d’une confrérie de bateliers-pontonniers de la Durance. Sa façade conserve une inscription latino-provençale au sujet d’une éclipse du XIIIe siècle «L’an du Seigneur 1239, le 3 des nonnes de juin, le soleil s’est obscurci. Réfléchis, prend garde, si tu commences comment tu finiras. Qui bien fera, bien [finira]».

Peu après cet événement, le seigneur civil fut le noble Cornut Vilane qui accorda, en 1257, à ses villageois des franchises d’imposition et fit construire un pont sur la Durance en 1260. Ses fils Pierre et Bertrand se défirent de ce fief, en 1287, ils en vendirent une partie à Charles II de Provence, l’autre à Guillaume III de Sabran, comte de Forcalquier. La chapelle de «S. Michealis de Beccojeune» date de cette époque.

Au XIVe et au XVe siècle la seigneurie est inféodée aux Barras, dont le descendant le plus connu sera Paul de Barras, membre du Directoire. Un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1364[2]. Cette famille fit reconstruire cette même année le vieux pont qui avait été endommagé par une crue à la fin du XIIIe siècle. Une colline porte encore le nom de «Colle Barras».

[modifier] Renaissance

Une tradition lorraine veut que le Roi René, comte de Provence et duc de Lorraine, implanta dans son duché la mirabelle et qu’elle soit originaire de Mirabeau. La vérité veut qu’on rappelle que le nom de ce fruit vient du grec myribolanos ce qui se traduit par «gland parfumé».

Le fief fut vendu en 1570 quand Anne de Savournin, veuve de Pompée de Barras, épousa Gaspard de Glandevès. Le nouveau propriétaire était Jean Riquetti, mari d’une cousine Glandevès. Ce riche négociant, premier consul de Marseille, par cette acquisition voulait obtenir la noblesse. Il se fit même dresser un faux arbre généalogique se réclamant d’une origine noble et napolitaine. La supercherie réussit et en 1685 le fief fut érigé en marquisat pour Honoré II, syndic de la noblesse provençale.

[modifier] Époque moderne

Ses petits-fils furent Victor «l’Ami des Hommes» et Jean-Antoine «le Bailli de Mirabeau», son arrière-petit-fils étant Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau, «l’Hercule de la Révolution». Les trois hommes ont marqué par leur présence, plus ou moins constante, la vie du village et de la commune. Ce fut une descendante de cette famille la comtesse de Martel qui hérita du château qu'elle laissa ensuite à Maurice Barrès.

[modifier] Héraldique

Blason de Sault

De gueules à un soleil d'or accompagné de trois fleurs de lys du même, deux en chef et une en pointe[3]

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Juillet 2014 Henri Sumian

Moynier René 1965 - 2001

[modifier] Démographie

Petit bourg castral crée entre 1096 et 1118 contrôlant un passage secondaire de la Durance. 37 feux de queste en 1315 puis diminution de 50% de la population entre 1358 et 1470. Croissance rapide à partir du XVIe siècle produit par le nouveau tracé de la voie entre Manosque et Aix-en-Provence. Le village compte seize maisons en 1599. On note une chute démographique au cours du XVIIe siècle dû à un appauvrissement des habitants ; il y a 85 maisons en 1698. À partir de 1730 la reprise s'amorce avec 618 habitants en 1765, 700 en 1787. La proximité du centre d'étude nucléaire de Cadarache et l'implantation du futur site ITER vont entraîner un renouvellement important de population.[4]

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
267 277 410 458 770 907 1100

[modifier] Économie

[modifier] Vie locale

[modifier] Éducation

Mirabeau comporte une école primaire ainsi qu'une école maternelle, bien que le nombre d'élèves soit très restreint les résultats restent bons. Le collège le plus proche est celui de La Tour-d'Aigues et le lycée à Pertuis.

[modifier] Sports

Escalade le long de la Durance, près du pont de Mirabeau.

[modifier] Lieux et monuments

En 1985, le village servit de décor au tournage de Jean de Florette et Manon des Sources par Claude Berri, d'après l'œuvre de Marcel Pagnol


[modifier] Le château

[modifier] La fontaine

[modifier] L'église Saint-Pierre

[modifier] Le pont

Pour traverser la Durance il faut, en aval aller jusqu'à Pertuis et en amont remonter jusqu'à Manosque.

Le rétrécissement de la Durance sur cette commune ou la rivière se fraye un chemin entre deux falaises de calcaire abruptes, le défilé de Canteperdrix (site d'escalade sur la rive droite), a donné lieu à pas moins de trois ponts successifs au sud du département, sur la route nationale 96. L'ancienne route romaine qui reliait Aix à Riez passait en ce lieu et à partir de la première moitié du XIIIe siècle et on utilisait des bacs à traille. Ces bacs étaient constitués de mélèze de 19 m par 5 m et 80 cm de hauteur. Le passeur utilisait des pieux, cordes et câbles pour faire avancer l'embarcation.

Le «Pont Mirabeau», homonyme de celui de Paris chanté par Guillaume Apollinaire, a eut une existence des plus mouvementées.

Celui édifié au XVe siècle fut en partie détruit quatre fois en 1440, 1635, 1843 et 1881 par une Durance déchaînée, au débit multiplié par cent. Il fut chaque fois reconstruit car son péage était lucratif.

Après deux projets de pont non retenus en 1816 et 1817, Marc Seguin évoque l'idée d'un pont suspendu en 1825. C'est Jean-François Théophile Sauzet qui s'exécute en 1831. Le pont est de type « fil de fer » sur 150 m de long pour 5,50 m de large. Les suspensions sont arrimées à deux immenses portiques néo-roman encore debout aujourd'hui (inscrit Monument historique le 6 juillet 1988). Achevé en 1835 : il est emporté par la crue millénale le 2 novembre 1843[5] et reconstruit en 1845

Les textes nous apprennent qu’il fut concédé le 14 décembre 1830 pour 34 ans 10 mois au sieur Sauzet qui refusa de prendre seul à sa charge les frais de réparation après la crue de 1843. Après procès, il perdit sa concession qui fut attribuée le 20 novembre 1845 au sieur Chaffard. La restauration lui reviendra à 210 000 F et le péage lui rapportera 28 000 F / an.

Ce pont détruit pendant la Première Guerre mondiale est remplacé par un pont d'une travée unique de 175 m de long surplombant la Durance à 14 m de hauteur et doté de deux pylônes en béton armé de 22 m de haut, l'ouvrage est achevé en juillet 1935, une sculpture et un bas relief sont exécutés par Antoine Sartorio et symbolisent les quatre départements limitrophes. On disait que le pont de Mirabeau (deuxième du nom) avait un pied dans chacun des quatre départements limitrophes (Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse) et chacun des piliers illustrait son département par une frise. Les frises sont désormais réunies au centre du giratoire, sur le côté gauche de la Durance.[6] Quelques photos des frises et de la situation.

Il fut reconstruit en 1947. Durant la Libération, les Alliés, voulant retarder la retraite des chars allemands, le firent bombarder sans succès par leur aviation pendant trois jours. Finalement ce furent les résistants qui le firent sauter le 17 août 1944.

L'actuel pont moderne date de 1988.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Buste de Mirabeau dans le village (été 2006)
Buste de Mirabeau dans le village (été 2006)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Mirabel qui se décompose en mirar + bel désigne une hauteur d’où l’on voit bien.
  2. Catherine Lonchambon, « D’une rive à l’autre de la Durance : d’étranges bateaux », in Guy Barruol, Denis Furestier, Catherine Lonchambon, Cécile Miramont, La Durance de long en large : bacs, barques et radeaux dans l’histoire d’une rivière capricieuse, Les Alpes de lumière no 149, Forcalquier 2005, ISBN 2-906162-71-X, p 55
  3. Armorial des communes du Vaucluse
  4. http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/ Page de Mirabeau
  5. Guy Baruol et Philippe Autran, « Pour en savoir plus », in Autran, Barruol et Jacqueline Ursch, D’une rive à l’autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de lumière no 153, Forcalquier, 2006. ISBN 2-906162-81-7, p 46
  6. Archives départementales du Vaucluse