Robert Le Vigan

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Robert Le Vigan, de son vrai nom Robert-Charles-Alexandre Coquillaud (7 janvier 1900 - 12 octobre 1972), est un acteur français.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse

Il est né rue de la Charbonnière, à Paris dans le XVIIIème. Son père était médecin-vétérinaire et la légende raconte qu'il aurait choisi son surnom - Le Vigan - suite à l'apprentissage rabâché des départements, notamment du Gard, préfecture Nîmes, sous-préfectures : Alès et Le Vigan. Surnommé « La vigue » par son ami, Louis-Ferdinand Céline il n'aurait, du reste, jamais mis les pieds dans cette ville.

Refusant de prendre la relève de son père, Robert Le Vigan s'intéresse très tôt à l'art dramatique. Il est reçu au concours d'entrée au Conservatoire de Paris. Second prix de comédie en première année, il quitte le Conservatoire, apprenant qu'il ne pourrait jamais obtenir le premier prix du fait qu'il fallait partir sous les drapeaux. Le music-hall étant le seul refuge pour obtenir quelques emplois honorables et subsister, il se retrouve employé dans des petits rôles qui lui ont permis de faire ses classes. Il rencontre Marcel Dalio avec qui il poursuit les cachets. Il interprète Molière et Regnard en Belgique.

Il effectue son service en tant que fantassin au 167e régiment d'infanterie situé à Wiesbaden en zone française. Libéré, il reprend du service du côté des provinces en effectuant quelques tournées en interprétant Molière et George Bernard Shaw. Dans les troupes de : Gaston Baty et Louis Jouvet. En 1927, il tourne avec Arletty dans des sketches.

[modifier] Avant la guerre

Julien Duvivier le remarque dans une pièce de Jules Renard Donogoo. Il l'engage et lui donne un rôle dans Cinq gentlemen maudits, rôle qui le cantonnera dans des emplois équivoques et de méchants. Il tourne ensuite la Bandera , Les Bas-fonds. Et Quai des brumes films qui le rendent célèbre. Il interprète le rôle du christ dans Golgotha. Aimé de Colette, elle dira, après l'avoir vu jouer, que Le Vigan était un acteur « saisissant, immatériel, sans artifice, quasi céleste » . Entre deux contrats il fréquentait des cercles ou se retrouvait des artistes de tous ordres, Gen Paul, Marcel Aymé, le dessinateur Poulbot, et Louis-Ferdinand Céline avec qui il se lie d'amitié .

[modifier] Pendant la guerre

Pendant la guerre il est enrôlé dans les transmissions, comme conducteur et profite de quelques permissions pour retrouver ses amis comédiens à Nice.
Le Vigan fit un détour par Oran pour y rejoindre sa femme de dix ans de relation commune. Sans emploi, il regagne Marseille, ville d'où le comédien Albert Préjean l'avait fait partir pour l'Algérie.
L'Armistice déclaré il remonte à Paris. Sous l'Occupation Robert le Vigan bascule dans l'antisémitisme.
Collaborateur, dénonciateur forcené des milieux artistiques auprès de la Gestapo, on lui propose des petits rôles de propagande dans des comédies de seconde zone, il fait des émissions à Radio Paris, la radio d'Occupation collaboratrice, ou il se montre d’un antisémitisme forcené. Ces émissions avaient pour directeur Maurice Rémy, ancien comédien, qui payait chaque cachet tenu par « ses employés ». Il n'était pas dit sur les ondes, ouvertement, « mort aux juifs » mais les sketches et les répliques furent suffisamment tendancieuses pour que Le Vigan soit condamné cinq années plus tard, pendant l'épuration.
Il tourne L'Assassinat du Père Noël (1941) film de Christian-Jaque, et rédige une lettre dans laquelle il mentionna sa grande joie d'avoir collaboré à cette réalisation, produite par un collaborateur, ce qui lui sera reproché lors de son procès.
Il tourne aussi dans La Romance de Paris et interprète Goupi Tonkin dans Goupi Mains Rouges.
En 1943, il adhère au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, et rejoint Louis-Ferdinand Céline à Sigmaringen en 1944. Cette fuite, en compagnie de l'écrivain, en Allemagne pour échapper à l'Épuration sera décrite en détails par Céline dans Nord (1960) et Rigodon (1969), dont Le Vigan est un des protagonistes aux côtés de Lili et du chat Bébert. À son retour, il est emprisonné à Fresnes, et condamné, pour faits de collaboration, à l'indignité nationale et à 10 ans de travaux forcés.

[modifier] Après la Guerre

Libéré sous condition en 1948, il choisit l'exil misérable. Il se rend en Espagne puis en Argentine ou il vit dans la misère, et où il jouera ses derniers films. Il meurt le 12 octobre 1972, à l'âge de 72 ans. Malade et renonçant à tout « come-back » à tel point que François Truffaut, le contactant dans la fin des années soixante pour le réhabiliter comme comédien, n'a pu le soustraire à sa retraite .

[modifier] Filmographie

[modifier] Bibliographie