Sigmaringen

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Sigmaringen
Blason de Sigmaringen
Image:Transparent3x3.gif
Données générales
Toponyme officiel '
Pays Allemagne Allemagne
Land  Bade-Wurtemberg
District
(Regierungsbezirk)
Tübingen
Arrondissement
(Landkreis)
Sigmaringen
Code communal
(Gemeindeschlüssel)
08 4 37 104
Code postal 72481-72488
Indicatif téléphonique 07571
Immatriculation SIG
Latitude
Longitude
48° 05′ 12″ Nord
         9° 12′ 59″ Est
/ 48.0868, 9.2165
Altitude (NN) 578-794 m
Superficie 92,85 km²
Population 16.651 hab.
(30 juin 2005)
Densité 180 hab./km²
Nombre des quartiers (Ortsteile) 6
Site web www.sigmaringen.de
Politique
Maire
(Bürgermeister)
Dr. Daniel Rapp (CDU)
Partis au pouvoir

Sigmaringen est une ville située dans le sud de l'Allemagne, sur le Danube dans le land du Bade-Wurtemberg.

Elle fut successivement capitale de la Principauté de Hohenzollern-Sigmaringen , puis de la Province de Hohenzollern.

Elle est mentionnée en 1077 et est particulièrement célèbre pour son château parfaitement préservé. Ce château a pendant la Seconde guerre mondiale servi de siège au gouvernement en exil du régime de Vichy, voir plus bas.

C'est le lieu de naissance de Ferdinand, roi de Roumanie de 1914 à 1927 et de Carol Ier de Roumanie. C'est aussi le lieu de naissance de Saint Fidèle de Sigmaringen, capucin et martyr (1577-1622).

voir aussi: Hohenzollern-Sigmaringen

[modifier] L'enclave française

Le 7 septembre 1944 fuyant l'avancée des troupes alliées en France, alors que l'Allemagne est en flammes et que le régime de Vichy n'existe plus, un millier de Français collaborateurs (comme la rédaction du journal Je suis partout) s'exilent à Sigmaringen pour y construire une illusion de gouvernement.

Après avoir fait expulser la famille princière du château, les Français se sont installés à sa place et les visiteurs étaient même obligés de présenter une pièce d’identité, puisqu’ils pénétraient en territoire français. Ce « gouvernement de Sigmaringen » dura jusqu'en avril 1945.

Le maréchal Pétain, chef du régime, qui fut expatrié de force, décide de ne plus prendre de décision pour protester, se considérant avec ses ministres comme prisonniers. Une commission gouvernementale, dirigée par Fernand de Brinon, est alors proclamée pour le remplacer et tenir une illusion de gouvernement (avec drapeaux, fanfares, radios, journaux et timbres) jusqu'en avril 1945. Malgré cela, Jacques Doriot parvient à y remplacer son rival Marcel Déat de la commission avant de trouver la mort, mitraillé par un avion de nationalité inconnue, quelques semaines avant la fin du « gouvernement de Sigmaringen ».

Le Maréchal Pétain, sa suite, et ses ministres, quoiqu'en « grève », logeaient dans le château de Sigmaringen. Tous les autres étaient logés dans le Bären et le Löwen, les deux hôtels de la ville. Le Bären accueillait les journalistes peu connus ou les petits fonctionnaires ; l'acteur Robert Le Vigan et l'écrivain Lucien Rebatet y ont chambré. L'hôtel existe encore aujourd'hui.

Le Löwen, où logeaient les invités plus prestigieux, accueillit notamment le célèbre écrivain Céline qui en raconta plus tard les détails, à sa manière, dans son livre best-seller D'un château l'autre. Il y parle longuement de la brasserie du Löwen où les Français se donnaient rendez-vous pour suivre l'avancée des alliés et parler des dernières rumeurs improbables sur la victoire imminente de l'Allemagne.

La nourriture était principalement du Stammgericht, sorte de purée de raves bouillies qui leur donnaient la diarrhée. À ce sujet, Céline donne une vision terrible sur plusieurs pages de l'unique toilette de l'hôtel, à laquelle tout le monde devait faire la queue pour accéder, et qui était toujours bouché.

Le château de Sigmaringen
Le château de Sigmaringen

[modifier] Bibliographie

  • Sigmaringen - Une France en Allemagne (septembre 1944 - avril 1945), par Jean-Paul Cointet, 2003, (ISBN 2262018235)
  • La grande encyclopédie du dérisoire - Tome 3, art. « Retour à Sigmaringen », par Bruno Léandri, 1999

[modifier] Liens externes