Radio Courtoisie

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Radio courtoisie
Pays d'origine : France France
Langue : français
Statut : association (C.D.A.R.S.)
Création : novembre 1987
Disparition :
Ancien nom :
Slogan : « La radio libre du pays réel et de la francophonie »
Groupe :
Siège : 61, boulevard Murat, XVIe arrondissement de Paris
Site Web : www.radiocourtoisie.net
Diffusion
FM : 95.6 - Paris/IdF
100.6 - Caen
104.5 - Chartres
87.8 - Cherbourg
101.1 - Le Havre
98.8 - Le Mans
RDS :
AM :
Numérique via DAB :
Numérique via DRM :
Numérique via TNT :
Bouquets satellite : HOT BIRD d'Eutelsat :
* bouquet TPS, radio n°80
* via le transpondeur 120, à la fréquence 10911 MHz, polarisation verticale, 27500 Msymb/s, FEC 3/4, SID 3305, audio 3335
Réseaux câblés :
ADSL :
Streaming : Flux Windows
via tv-radio.com
Podcasting :

Radio Courtoisie est une radio culturelle associative créée en 1987 par le journaliste Jean Ferré. Parmi ses fondateurs, on trouve également Serge de Beketch et Yannick Urrien.

Radio Courtoisie se définit comme « la radio libre du pays réel et de la francophonie » et se déclare « ouverte à toutes les droites, de Bayrou à Le Pen[1] » ; d'autres, comme Christiane Chombeau, du journal Le Monde, la considèrent comme « ouverte à la droite et à l’extrême droite[2] ».

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Radio Solidarité

En septembre 1981, Bernadette d'Angevilliers et Philippe Malaud, ancien ministre du général de Gaulle et de Georges Pompidou, créent Radio Solidarité. Cette radio libre est proche du RPR et de l’UDF.

À l’époque, Jean Ferré est chroniqueur de radio et de télévision au Figaro Magazine, dont il fut l’un des fondateurs avec Louis Pauwels. Ses chroniques, favorables à Radio Solidarité, le font remarquer et Bernadette d'Angevilliers lui propose de collaborer à la radio.

En mai-juin 1982, Jean Ferré crée sur les ondes la formule du « Libre Journal » : une heure et demie d’émission chaque soir autour d’un invité appartenant à la droite politique. Cette formule sera reprise à Radio Courtoisie.

Jean Ferré propose qu’on ouvre la radio à « toutes les droites ». C’est ainsi que Serge de Beketch est invité à diriger une émission chaque mercredi soir. Mais, à la suite des élections européennes de 1984, cette ouverture vaudra à la radio l’accusation d’avoir favorisé la percée du Front National. Serge de Beketch est alors sommé de partir, puis Jean Ferré qui cherchait à le défendre.

[modifier] Le Comité de défense des auditeurs de Radio Solidarité

Écarté de l’antenne, Jean Ferré crée alors le Comité de défense des auditeurs de Radio Solidarité (CDARS). C’est sous ce nom, déclaré à la préfecture de police, qu’il fonde Radio Courtoisie, dont la première émission est diffusée le 7 novembre 1987.

[modifier] Radio Courtoisie

Jean Ferré en 1987, fondateur de Radio-Courtoisie
Jean Ferré en 1987, fondateur de Radio-Courtoisie

De novembre 1987 jusqu’à la fin de sa vie, Jean Ferré, officiellement président du Comité éditorial de Radio Courtoisie, a dirigé en fait la radio en lui consacrant tout son temps. Chaque lundi soir, il y anima lui-même un Libre Journal, sans interruption jusqu’au 31 juillet 2006, date de sa dernière émission.

En novembre 2006, après la mort de Jean Ferré survenue le 10 octobre, une vive polémique a opposé Henry de Lesquen, le nouveau président du Comité éditorial, et Claude Reichman, patron d’émission, au sujet de la succession à la tête de la radio. Leurs divergences se sont exprimées à l’antenne, au cours de leurs émissions respectives. La polémique a conduit à l’éviction de Claude Reichman, puis de plusieurs autres patrons d’émission de longue date. Sur un coup d’éclat lors de son émission du le 23 février 2007, Jean-Gilles Malliarakis a quitté de lui-même la radio jusqu’à ce que « Radio Courtoisie soit libérée ».

[modifier] La ligne éditoriale définie par Jean Ferré

Deux objectifs sont définis dans le dossier de candidature déposé en 1986 : respecter le droit à l’expression de toutes les familles de la droite française ainsi que défendre et illustrer la langue française. En pratique, la ligne éditoriale de Radio Courtoisie s'oriente autour de trois axes : l'axe politique (droite[s]), l'axe religieux (majoritairement catholique traditionnel) et l'axe culturel. Une même émission aborde souvent des thèmes politiques et des thèmes religieux, alors que les émissions culturelles ne mélangent que rarement les genres.

Une des nouveautés de l'année 2008 est pour Radio-courtoisie la mise en place d'une émission quotidien d'information, le « Bulletin de réinformation », qui dure quinze minutes.

La station préserve sa liberté éditoriale en s'interdisant tout recours à la publicité. C’est une radio associative à laquelle les auditeurs sont régulièrement invités à contribuer par une adhésion annuelle et par des dons.

[modifier] La ligne politique

Sur le plan politique, Jean Ferré a souhaité que Radio Courtoisie fût à la fois ancrée à droite et ouverte à toutes les familles de la droite, du centre droit au Front National. Jean Ferré a très souvent expliqué à son antenne les attaques dont sa radio faisait l’objet : pour certains de ses détracteurs, Radio Courtoisie était « la radio de Le Pen », pour d’autres « la radio de Chirac ». À tous, il opposait toujours sa ferme volonté (selon lui « poitevine ») de faire de sa radio une radio « ouverte à toutes les droites », c’est-à-dire ouverte aussi au Front National.

Jean Ferré était lui-même royaliste et personnellement très anti-gaulliste. Mais, dans une émission de Catherine Gourin en date du 3 octobre 1991, il rappelait qu’il avait « sacrifié son antigaullisme sur l’autel de la réconciliation », qu’il s’était « engagé vis-à-vis de lui-même à ne jamais argumenter en public contre le général de Gaulle », que, par ailleurs, il respectait certains « grands gaullistes » comme Alain Griotteray. Comme il le précisait lui-même dans son propre Libre Journal du 16 avril 2001, son projet était de « rassembler tous les patriotes ». À de nombreuses reprises, Jean Ferré a affirmé qu’il n’était pas d’accord avec tout ce qui se disait à l’antenne de Radio Courtoisie mais qu’il avait voulu, conformément à sa ligne éditoriale, donner pleine et entière liberté à ses « patrons » d’émission, dans leurs propos et dans le choix de leurs invités.

S’expriment ainsi régulièrement au micro de Radio Courtoisie des chrétiens-démocrates, des libéraux, des gaullistes, des nationalistes, des royalistes, etc.

Pour présenter les émissions les plus directement politiques, on trouve des animateurs comme Yannick Urrien, Alain Griotteray, Paul-Marie Coûteaux, Michel de Rostolan, Benoîte Taffin, Henry de Lesquen, Martial Bild, Jacques Garello, Henri Fouquereau, Bernard Antony, Catherine Rouvier. Parmi les anciens animateurs on peut noter Claude Reichman, Olivier Pichon et Jean-Gilles Malliarakis jusqu’à fin 2006, Serge de Beketch jusqu'à son décès en 2007, et autrefois le commandant Pierre Guillaume ou l'historien Pierre Chaunu.

Parmi les patrons d'émissions les plus anciens, plusieurs se sont déclarés maurrassiens. La notion de « pays réel », présentée par le slogan de la radio, témoigne de cette influence historique.

[modifier] La ligne religieuse

La radio fait une large place à la religion catholique et, notamment, aux catholiques traditionnels de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, de l'Institut du Bon-Pasteur et de la Fraternité Saint-Pierre.

S’expriment ainsi régulièrement au micro de Radio Courtoisie l'abbé Guillaume de Tanoüarn, l'abbé Philippe Laguérie, le père Michel Lelong, l'abbé Grégoire Célier. Jean Ferré invitait aussi régulièrement l'abbé "conciliaire" André Wartelle jusqu'à sa mort en 2001. Certains invités sont moins fréquents, mais plus consensuels, tel l'abbé Alain de La Morandais.

Pour présenter les émissions les plus directement religieuses, on trouve en semaine des animateurs comme Philippe Maxence et Daniel Hamiche. Le dimanche est placé sous le sceau de Lumière 101 « la radio du dimanche de Radio Courtoisie », radio chrétienne fondée en 1981, qui fusionna avec Radio Courtoisie à la création de cette dernière. Les émissions dominicales sont donc fortement religieuses.

[modifier] La ligne culturelle

Radio Courtoisie fait une large place à l'histoire, à la littérature, à la francophonie, et, dans une moindre mesure, à la peinture, à la sculpture, au cinéma, aux spectacles et à la poésie.

Pour présenter les émissions les plus directement culturelles, on trouve des animateurs comme Jean-Paul Bled, Philippe de Saint-Robert, Dominique Paoli, Jean Sévillia, Philippe Lejeune, Jean Darnel, Aude de Kerros, Philippe d'Hugues, Jean-Paul Török, Bernard Lugan, Albert Salon, Michel Mourlet. Parmi les anciens animateurs, on peut noter Alain Paucard et Pierre-Emmanuel Prouvost d’Agostino jusqu'en 2007, et autrefois Pierre Debray-Ritzen ou encore les aventuriers Alexandre Poussin et Sylvain Tesson à la fin des années 90.

[modifier] Le déroulement des émissions

Sur Radio Courtoisie, les émissions durent entre une heure et trois heures et les invités peuvent s'exprimer librement pendant toute la durée de l'émission. L'esprit de la radio veut que l'invité puisse s'exprimer aussi longtemps qu'il le souhaite, sans être interrompu ni contredit, afin qu'il puisse « aller au fond de ses idées » et « au fond des choses ».

[modifier] L'esprit de débat sur Radio Courtoisie

Les différentes émissions de la semaine peuvent se contredire entre elles en raison de la diversité d'opinion des patrons d'émission et des invités ; car on trouve sur Radio Courtoisie des partisans de l'Europe comme des souverainistes anti-européens, des partisans du libéralisme comme du protectionnisme, des partisans de la mondialisation comme de l'anti-mondialisation, des défenseurs de la cause palestinienne comme des défenseurs du sionisme, des pro-américains comme des partisans d'un monde multipolaire, des anti-immigrationnistes comme des partisans de l'immigration (comme Georges Lane de Paris IX-Dauphine). Ainsi Jean-Louis Curtis de l'Académie française déclarait-il : « Radio Courtoisie est anticonformiste jusqu'à la provocation, ce qui n'est pas pour me déplaire, bien que je sois loin de partager toutes les opinions qu'on y professe. Mais enfin, en accord ou en désaccord, on peut, à son micro, parler librement. Aujourd'hui, c'est appréciable. »

[modifier] Soutien d'intellectuels à Radio Courtoisie

Ces témoignages sont extraits des deux tomes du « Courrier de Radio Courtoisie » (cf. plus bas).

  • Maurice Schumann de l'Académie française, compagnon de la Résistance : « Dans le domaine de l'audiovisuel, vous êtes les défenseurs obstinés et parfois le refuge du bon goût. Puisse ce rare mérite garantir votre longévité ! »
  • Jérôme Lejeune de l'Institut de France, ancien conseiller scientifique du pape Jean-Paul II : « Ce creuset de la pensée sans entrave, cet abri contre le bombardement par l'Ethique Etatique, ce minuscule studio de Radio-Courtoisie donne à la France que nous aimons le moyen de se faire entendre. »
  • René Han, journaliste d'origine chinoise, ancien président de FR3 : « "La radio libre du pays réel" & Oui, c'était bien cela la réalité profonde de notre pays. La modestie, et non pas l'exhibitionnisme et la flagornerie. L'hospitalité et non la morgue. Le respect de l'autre. Pas le terrorisme des idées à la mode... »
  • Antonio Fontan, premier président du Sénat de l'Espagne démocratique : « Dans le studio de Radio-Courtoisie, j'ai rencontré mes amis hispanistes - et amis de l'Espagne - comme Jacques Soustelle, Pierre Chaunu, Jean-François Deniau. Je crois que Radio-Courtoisie constitue une entreprise sans précédent en Europe. Elle met vraiment la technique des télécommunications au service de l'histoire culturelle de la France et du continent. Radio-Courtoisie est, à mon avis, un modèle pour d'autres pays européens. »
  • Michel Mohrt de l'Académie française : « Une radio libre, qui ne dépend pas du pouvoir, où l'on peut s'exprimer sans réticences, où le français le meilleur est à l'honneur, que peut souhaiter de mieux un écrivain et un auditeur français ? »
  • Lucien Israël de l'Institut de France, cancérologue : « Radio-Courtoisie, la vraie liberté, face aux légions de l'uniformisation et de la langue de bois ; la vision, au-dessus de la confusion entretenue par les fossoyeurs de notre civilisation ; le courage quand beaucoup hésitent frileusement. Un phare dans la tempête, remède contre les naufrages. »
  • Maurice Rheims de l'Académie française : « Dans ce monde de l'audiovisuel où le meilleur et le médiocre se pressent, vous occupez une place remarquable parce que vous favorisez l'expansion de la Culture dans nombre de ses disciplines. »

[modifier] Intervenants occasionnels

  • Des ministres du gouvernement Fillon ont recemment été invités sur Radio Courtoisie : Xavier Darcos, ministre de l'Éducation, par Catherine Rouvier ; et Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, par Yannick Urrien.

[modifier] Publication interne

Radio courtoisie publie « Le Courrier de Radio Courtoisie ». Deux numéros sont parus : le numéro 1, Dix mille heures de créations radiophoniques en 1992 et le numéro 2, Dix ans de ferveur en 1998.

[modifier] Manifestations associées

Fête de la Courtoisie (2007)
Fête de la Courtoisie (2007)
  • La Fête de la Courtoisie : grande vente-signature annuelle (en mai-juin) rassemblant des écrivains passés sur l’antenne de Radio Courtoisie. Selon la radio, ils auraient été plus de 400 en 2006.
  • Le prix Daudet : créé en l’honneur d’Alphonse Daudet et de Léon Daudet, il est remis chaque année à la personnalité ayant le mieux servi la langue française selon les auditeurs de Radio Courtoisie. A la suite de dissensions au sein de la radio, Jean-Louis Daudet, héritier d'Alphonse et de Léon, a interdit à l'actuelle direction (en l'occurrence, Henry de Lesquen) d'utiliser son nom de famille. Le prix s'intitule désormais Prix Jean Ferré, en l'honneur du fondateur de Radio Courtoisie, décédé en 2006.

[modifier] Diffusion

[modifier] En modulation de fréquence (FM)

[modifier] Par satellite

Radio Courtoisie est diffusée par un satellite HOT BIRD d’Eutelsat. On peut la capter soit par le bouquet satellite TPS (radio numéro 80), soit directement via le transpondeur 120, à la fréquence 10911 MHz, polarisation verticale, 27500 Msymb/s, FEC 3/4, SID 3305, audio 3335. Attention ! Cette diffusion va s'arrêter avec la disparition de T.P.S. Radio Courtoisie sera dorénavant accessible sur Canal Sat (satellite Astra H1 19°.2) sur le canal 179.

[modifier] Par internet

  • Via http://tv-radio.com (liens direct Windows Media : mms://viptvr.yacast.net/tvr_radiocourtoisie)

[modifier] Controverses

  • Le 26 mai 1993 Radio Courtoisie et son animateur Serge de Beketch sont condamnés pour diffamation envers Olivier Biffaud, journaliste au quotidien Le Monde, à verser un franc symbolique de dommages et intérêts, ainsi que 8 000 F de frais de justice. Au cours d'une émission diffusée le 29 avril 1992, M. de Beketch avait déclaré, évoquant les initiales de M. Biffaud, qu'il a « un joli nom de garniture hygiénique ». Le tribunal a estimé que cette phrase « porte atteinte à la délicatesse et à la dignité de la personne visée ».
  • De 1997 à 2006, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a adressé à Radio Courtoisie, pour des propos considérés comme potentiellement racistes, injurieux ou négationnistes, diffusés à l’antenne et provenant selon les cas d’un animateur ou d’un intervenant, trois courriers[3][4][5] et deux mises en demeure[6][7]. Il a ordonné, à titre de sanction, l’insertion d’un communiqué au début de l’émission Le Libre Journal du 13 novembre 2006, à 18 heures[8]. Aucun de ces propos n’a cependant fait l’objet de condamnation judiciaire.
  • Ceux qui sont hostiles à Radio Courtoisie, s’appuyant sur les émissions où s’expriment des catholiques traditionalistes, des membres du MPF, du MNR ou du Front national disent mettre en évidence la proximité des propos tenus par certains animateurs à l’antenne avec les thèses de l’extrême droite. Ils se fondent également sur une opposition présentée dans certaines émissions entre ce qui serait la « droite molle » (entendre l’UMP principalement) et le reste de la droite (entendre tout ce qui est à la droite de l'UMP). Ceux des animateurs de Radio Courtoisie qui sont proches du Front national ou qui l’accueillent refusent l’appellation « extrême droite », à l'exception de Serge de Beketch. Jean-Marie Le Pen, lui-même, a rappelé à l’antenne de Radio Courtoisie ce même refus d’être inscrit dans cette catégorie, à laquelle il préfère celle de « droite nationale ».

[modifier] Notes

[modifier] Lien interne

[modifier] Liens externes

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