Télévision

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

« Télé » et « TV » redirigent ici. Pour les autres significations, voir Télé (homonymie) et TV (homonymie).
Pour les articles homonymes, voir télévision (homonymie).

Le terme télévision regroupe l'ensemble des technologies, techniques et métiers destinés à produire, diffuser, recevoir des programmes (émissions, films et spots publicitaires) comprenant du son et de l'image. La transmission de ces programmes peut se faire par ondes radioélectriques ou par réseau câblé. Ils sont reçus et transcrits sur un poste récepteur appelé téléviseur (ou, par métonymie, une télévision ou « télé »), au fur et à mesure de leur réception.

Les premières étapes de la vision à distance par l'électricité ont été les télectroscopes. La télévision, telle qu'on la connaît aujourd'hui, est également tributaire d'un réseau économique (publicité, redevance), politique et culturel (langues nationales ou régionales, genres et formats).

Un téléviseur de 1958
Un téléviseur de 1958

Sommaire

Histoire de la télévision

Les techniques de télévision

La télévision est un moyen de diffuser par un courant électrique (ligne) ou par une onde (voie hertzienne), de manière séquentielle, les éléments d'une image analysée point par point, ligne après ligne. À l'origine, un mécanisme permet l'exploration d'un ensemble de cellules photoélectriques (mosaïque). Plus tard, le balayage (scanning) de la mosaïque s'effectue par un mince faisceau d'électrons (analyse cathodique) et la première mosaïque composée d'éléments de sélénium est décrite, en 1877, par George R. Carey (Boston, États-Unis).

Inspiré par le Pantélégraphe de Caselli (1856)[1], le principe du balayage apparaît en 1879, dans un projet de « télectroscope » de Constantin Senlecq, notaire dans le Pas-de-Calais : un mécanisme de pantographe explore la face arrière d'un verre dépoli sur lequel est projetée l'image d'un objet.

Un téléviseur portatif
Un téléviseur portatif

En 1884, l'ingénieur allemand Paul Nipkow dépose un brevet de « télescope électrique » (Elektrische Teleskop). Un disque, percé à sa périphérie de trous disposés selon une spirale centripète, analyse en tournant les brillances d'une ligne de l'image transmise par un objectif. Le décalage des trous permet de passer d'une ligne à l'autre. Dans ces divers cas, le caractère réversible de chacun des procédés doit assurer la reproduction de l'image.

En 1891, Raphael Eduard Liesegang publie l'ouvrage : Beiträge zum Problem des electrischen Fernsehens (Contribution sur la question de la télévision électrique). L'ouvrage R.W. Burns, Television, an international history of the formative years, The Institution of Electric Engineers, London, 1998 ne mentionne pas Liesegang mais il dit que Rosing (cité ci-dessous) reconnaît sa dette envers lui.

En 1907, le russe Boris Rosing dépose un brevet qui propose d'utiliser un tube cathodique perfectionné en 1898 par Ferdinand Braun, pour reproduire une image analysée par des moyens électromagnétiques. L'année suivante un Anglais, Campbell-Swinton, propose l'utilisation du tube cathodique à l'analyse et à la reproduction de l'image. Aucun de ces projets ne mentionne la reproduction du mouvement.

Ces projets conduisent un Russe émigré aux États-Unis, Vladimir Zworykin, à déposer en 1923 un brevet de télévision « tout électronique » (all electronic), alors qu'en Grande Bretagne Logie Baird obtient une licence expérimentale en 1926 pour son televisor[2]. Les années trente allaient alors être marquées par des tentatives diverses d'émissions en Europe (surtout la BBC en Grande-Bretagne) et aux États-Unis mais la bataille entre les différentes licences et techniques utilisées d'une part et la Deuxième Guerre mondiale d'autre part, allaient retarder l'avènement de la télévision comme média populaire.

Les États-Unis, sortants grands gagnants de la guerre, furent les premiers à imposer une normalisation technique qui permit une progression rapide des stations d'émission et une progression fulgurante du parc de récepteurs (30 000 en 1947, 157 000 en 1948, 876 000 en 1949, 3,9 millions en 1952[3]). "L'année 1949 est [alors] celle de l'explosion. La grille des programmes de l'automne abonde en émissions en tous genres, annonciatrices de ce que nous pouvons voir à l'écran aujourd'hui : fictions comiques et dramatiques, théâtre, films, sport et, bien sûr, variétés et jeux de connaissance générale richement dotés"[4].

En 1957, le pape Pie XII proclama que Claire d'Assise était la sainte patronne de la télévision. [5]

La télévision en France

Télévision et société

Actualité et média

Une télévision LCD à écran plat.
Une télévision LCD à écran plat.

La télévision est dans la société occidentale l'un des principaux médias d'information, le journal de 20 heures enregistre de très fortes audiences mais cette portée médiatique n'est pas toujours à la hauteur de sa réputation. Certains sont insatisfaits des analyses qu'ils trouvent superficiels, d'autres y voient parfois une certaine partialité des propos des journalistes, et le choix des informations peut être le témoin, voire l'amplificateur, d'une certaine obsession planant autour d'un sujet. Par exemple, le sujet du11 septembre a martelé les écrans pendant plusieurs jours alors que d'autres conflits importants n'ont pas été abordés (notamment sur TF1, France 2, France 3 et M6).

La véracité des propos tenus dans un journal télévisé est présumée, mais les détracteurs émettent des réserves : les rapports économiques et financiers qu'entretiennent les chaînes télévisées avec le reste du monde peuvent biaiser l'authenticité et les faire se heurter à certaines formes de censure ; les journalistes étant dépendants de ces informations, il est possible qu'une entité fasse pression sur eux pour qu'ils n'ébruitent pas un scandale, au mépris de la transparence et de la qualité de leur compte rendu.

Place dans la vie des Européens

La télévision participe autant à la désinformation qu'à l'information des spectateurs car sa neutralité est discutable. Les séries télévisuelles sont des fictions qui s'inspirent de la réalité, parfois uniquement de la réalité d'un certain milieu où les gens ne se fréquentent qu'entre eux, elles peuvent partiellement déformer le sens des réalités des téléspectateurs ou provoquer des frustrations de par ce décalage illusoire. Le programme télévisuel peut être un moyen, chez le spectateur, de fuir la réalité, qui, de moment de détente, peut mener à l'accoutumance. La consommation des programmes télévisés chez les Européens peut prendre, suivant le profil des téléspectateurs, plusieurs heures par jour. Cette dépendance pour la télévision, si elle est ajoutée au sentiment d'insécurité (souvent entretenue par les médias), peut conduire les plus sensibles à rester chez eux, et à s'isoler.

Contre-critique

Cependant, certaines personnes refusent de critiquer la télévision dans son intégralité et voient en ce média un objet-clé de la culture populaire, à l'origine de nombreuses productions "cultes" ou tout simplement de qualité. Ces mêmes personnes dénoncent à leur tour la stigmatisation systématique de l'objet télévisuel, qu'ils relient à une forme de politiquement correct bourgeois-bohème élitiste et généralisateur, visant à rendre la culture inaccessible aux couches populaires en répandant l'idée d'une télévision abrutissante par nature.

Les défenseurs de la télévision "de qualité" mentionnent également la présence, quel que soit le média rencontré, d'un pourcentage inévitable de contenu "trash" ou racoleur. Ainsi, s’ils reconnaissent que la télévision diffuse en effet certains programmes débilitants ("Télé poubelle"), ils dénoncent le fait que la presse ou la radio soient vus comme des médias "respectables" alors que l'on y retrouve, dans les deux cas, le même type de contenu de piètre qualité.

De la même manière, les accusations visant à faire de la télévision le bouc émissaire de la propagation de critères de beauté, notamment chez les adolescentes, ne prennent pas en compte de nombreux autres vecteurs, tels que la presse (et ses dossiers "restez minces" bien que ce soit bon pour la santé), les affiches publicitaires ou le cinéma.

Ainsi, ces "défenseurs de la télévision" (qui précisent bien combattre la critique systématique de la TV, et non un certain regard critique sur les programmes de mauvaises qualité jugé nécessaire, et qu'ils reconnaissent) mentionnent, à juste titre, l'existence d'un grand nombre de programmes de qualité, diffusés sur le satellite ou les ondes hertziennes, qui sont autant de monuments de la culture populaire, mais également de documentaires et d'émissions de très bonne facture.

Pour conclure, ces personnes expliquent la multiplication des programmes racoleurs à l'antenne à la fois par l'existence d'une certaine demande, présente un peu partout dans notre société et dans n'importe quel média, mais aussi par un syndrome de lynchage de l'objet télévisuel perpétré par les détenteurs d'un politiquement correct bourgeois-bohème visant à nier en bloc l'existence de programmes de qualité et à limiter l'accès à la culture à une classe urbaine et relativement aisée. Ainsi, la propagation de l'idée d'une télévision stupide "par nature" entraîne selon eux une dévalorisation inconsciente des programmes, qui, vicieusement, pousse les responsables des grandes chaînes (toujours selon l'idée d'un objet systématiquement abrutissant) à poursuivre la multiplication des programmes stupides et racoleurs.

Selon ces personnes, il faudrait donc revaloriser l'objet télévisuel, en le considérant, au même titre que n'importe quel autre média, comme vecteur potentiel de programmes de qualité, phénomène qui aurait tendance, en accord avec les récents sondages d'opinion très critiques envers les programmes (seulement 1/3 des téléspectateurs satisfaits) à améliorer la qualité des émissions.

Critique de la télévision

Technologie

Principes de base

Standards de diffusion

Moyens de diffusion

Différents moyens de diffusion peuvent être utilisés :

Moyens de réception


Notes et références

  1. Albert, Pierre et Tudesq, André-Jean, Histoire de la radio-télévision, Paris, Presses universitaires de France, 1981, p.61
  2. Albert, Pierre et Tudesq, André-Jean, Histoire de la radio-télévision, Paris, Presses universitaires de France, 1981, p.63
  3. Albert, Pierre et Tudesq, André-Jean, Histoire de la radio-télévision, Paris, Presses universitaires de France, 1981, p.67
  4. Winckler, Martin, Séries télé. De Zorro à Friends, 60 ans de téléfictions américaines, Paris, Flammarion, Librio Références, 2005, p.12-13.
  5. Lettre apostolique du pape

Annexes

Bibliographie

Filmographie

  • Pas vu pas pris, documentaire datant de 1998 réalisé par Pierre Carles sur les relations entre le milieu de la télévision française et la classe politique française.

Articles connexes

Pages sur ce thème sur les projets Wikimedia :

Télévisions nationales :

Chaînes de télévision :

Émissions de télévision :

Liens externes