Jérôme Lejeune

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Jérôme Lejeune, né en 1926 à Montrouge et mort le 3 avril 1994, est un médecin français, pédiatre et professeur de génétique, à qui l'on doit la découverte de l'anomalie chromosomique à l'origine de la trisomie 21. Il est également connu pour s'être opposé à l'avortement.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] La découverte scientifique

Après des études en médecine, Jerôme Lejeune devient chercheur au CNRS en 1952 et est ensuite nommé expert international pour la France sur l'effet biologique des radiations atomiques.

En juillet 1958, à 32 ans, lors de l’examen des chromosomes d’un enfant dit « mongolien », il découvre l’existence d’un chromosome en trop sur la 21e paire. Pour la première fois dans l'histoire de la médecine génétique est établi un lien entre un retard mental et une anomalie chromosomique. Il découvre, par la suite, avec ses collaborateurs, le mécanisme de bien d’autres maladies chromosomiques, ouvrant ainsi la voie à la cytogénétique et à la génétique moderne.

Chef de l’unité de cytogénétique à l’Hôpital Necker Enfants-Malades à Paris, Jérome Lejeune acquiert une réputation mondiale. Il étudie avec son équipe plus de 30 000 dossiers chromosomiques et soigne plus de 9 000 personnes atteintes d’une maladie de l’intelligence.

En 1963, Lejeune est le premier à décrire d'un point de vue scientifique le syndrome du cri du chat. Le nom de cette maladie provient du fait que les cris des enfants dans leurs jeunes années ressemblent fortement au miaulement du chat. Cette maladie est également appelée syndrome de Lejeune.

[modifier] La renommée et son action pour la « défense de la vie »

En 1964, il est le premier professeur de génétique à la Faculté de Médecine de Paris.

En 1978, le pape Jean-Paul II lui demande de faire partie de l’Académie pontificale des sciences, puis du Conseil pontifical pour la santé. En 1981, il est élu à l’Académie des Sciences morales et politiques et rejoint, deux ans plus tard,en 1983, l’Académie nationale de médecine. Il devient, en 1994, le premier président de l’Académie pontificale pour la vie crée par Jean-Paul II la même année

Jérome Lejeune est persuadé que toute avancée vers la guérison d'une maladie chromosomique permettra également de soigner les autres. Il espère en effet pouvoir guérir un jour tous les malades qui viennent le consulter du monde entier[réf. nécessaire].

Alors qu'il souhaite voir les fruits de sa recherche permettre l’avancée de la médecine dans la voie de la guérison, il se rend compte que ceux-ci sont utilisés à des fins qu'il désapprouve  : dépistage précoce des embryons porteurs de ces maladies afin de faciliter les interruption médicale de grossesse (IMG). Il prend alors la décision de défendre publiquement les enfants malades, de leur conception à leur fin de vie naturelles, en s’engageant contre l’avortement. Il devient président d'honneur de SOS-futures mères, s'opposant à l'avortement et à la mifépristone (pilule abortive) qu'il qualifie de « premier pesticide humain ».

[modifier] Récompense

Le professeur Lejeune a été nommé docteur honoris causa, membre ou lauréat de nombreuses autres académies, universités ou sociétés savantes étrangères. Le professeur Lejeune a reçu de nombreux prix pour ses travaux sur les pathologies chromosomiques, parmi lesquels : le prix Kennedy en 1962, le Prix William Allan en 1969 et le prix Griffuel en 1993 pour ses travaux pionniers sur les anomalies chromosomiques dans le cancer.

Il meurt le 3 avril 1994 des suites d'un cancer. La Fondation Jérôme-Lejeune, fondée après sa mort par ses proches, poursuit son action en faveur des personnes handicapées mentales. Le pape Jean-Paul II est allé se recueillir sur sa tombe à Châlo-Saint-Mars, le 22 août 1997[1], lors des JMJ à Paris.

[modifier] Famille

Marié le 1er mai 1952, il a eu cinq enfants (Anouk, épouse d'un professeur de philosophie du Collège Stanislas de Paris, Damien, Karin, Clara Lejeune-Gaymard, épouse de l'ancien ministre Hervé Gaymard) et Thomas), et 27 petits-enfants.

[modifier] Béatification

Le procès en béatification du Professeur Lejeune est ouvert[2]. Le postulateur de la cause est le prieur de l'abbaye bénédictine de Saint-Wandrille, le Père Jean-Charles Nault. L'ouverture de l'enquète diocésaine a été faite le 28 juin 2007[3].

[modifier] Annexes

[modifier] Citations

« La connaissance est le seul vrai génie de l’humanité »

« Ce n'est pas la médecine qu'il faut redouter, mais la folie des hommes. Notre pouvoir de modifier la nature en utilisant ses lois, s'accroît chaque jour de l'expérience de ceux qui nous ont précédés. Mais utiliser ce pouvoir avec sagesse, voilà ce que chaque génération doit apprendre à son tour. Certes, nous sommes aujourd'hui plus puissants qu'autrefois, mais pas mieux avisés : la technologie est cumulative, la sagesse ne l'est pas. »

« Il faut dire clairement les choses, la qualité d'une civilisation se mesure au respect qu'elle porte aux plus faibles de ses membres. Il n'y a pas d'autres critères de jugement. »

[modifier] Notes et références

  1. Article du 8 août 1997 de l'humanité
  2. Dépêche AFP du 16 mars 2007 dans le journal La Croix
  3. Dépèche Zénit sur le site catholique.org

[modifier] Bibliographie

  • Anne Bernet, Jérôme Lejeune, Presses de la Renaissance, Paris, 2004, ISBN 2-7509-0029-8.
  • Céline Soriac, Embryon, Mon Amour - Jérôme Lejeune à Maryville, Coll. e/dite, 2004, 253 pages, ISBN 2846081220.
  • Jean-Marie Le Méné, Le Professeur Lejeune, fondateur de la génétique moderne, Editions Mame.
  • Clara Lejeune, La Vie est un bonheur, Jérôme Lejeune, mon père, Éditions Critérion.

[modifier] Lien interne

[modifier] Liens externes