Maurice Schumann

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ne doit pas être confondu avec l'homme d'État français, Robert Schuman
Pour les articles homonymes, voir Schumann (homonymie).
Maurice Schumann
Parlementaire français
Naissance 10 avril 1911
Décès 10 février 1998
Mandat Député 1945-1973
Sénateur 1974-1998
Début du mandat
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Nord
Groupe parlementaire MRP (1945-1958)
RPCD (1958-1962)
CD (1962-1967)
UDVème (1967-1968)
UDR (1968-1978)
RPR (1978-1998)
Quatrième République-Cinquième République

Maurice Schumann, né le 10 avril 1911 à Paris, décédé le 10 février 1998 dans sa ville natale, est un homme politique et journaliste français.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Il étudie aux lycées Janson-de-Sailly et Henri-IV puis à la faculté de lettres. Entré dans le journalisme, ses articles sont publiés dans Grand Reportage, Sept, Temps présent, La Vie intellectuelle, l’Aube, Réalités et Entreprise.

[modifier] Ici Londres, les Français parlent aux Français…

Engagé volontaire en 1939, il rejoint le général de Gaulle en juillet 1940 et devient le porte-parole de la France libre. On entend sa voix familière sur les ondes de Radio Londres de la BBC. Il prend part à la bataille de France, d’abord avec l’armée britannique, puis avec la 2e D.B.

De Gaulle dit de lui : il fut l'un des premiers, l'un des meilleurs, l'un des plus efficaces.

En 1946, le colonel Passy ternit cette image en accusant Schumann de ne pas avoir osé sauter en parachute. Ce dernier, ulcéré demanda au général de Gaulle de lui donner un signe de sympathie. De Gaulle lui répondit dans une lettre dont Le Canard enchaîné connut le texte et qu'il publia le 6 novembre 1946 :

  • Vous attribuez trop d'importance à l'affaire. On a vu des gens très braves au feu qui reculaient au moment de sauter en parachute. Vous avez eu tort de vous mettre en avant pour cette mission de Bretagne, car, pendant 4 ans, vous n'avez pas bougé.
  • Quant à la lettre de Passy, voici ma façon de penser : Il vous a outragé, mais il faut reconnaître que sa fureur est explicable. Il a répondu par l'outrage à l'infamie. L'infamie c'est le fait de lui avoir refusé un jugement.[1] Infamie à laquelle votre parti a contribué activement ou passivement car le président du Conseil, le ministre des Armées et le ministre de la Justice sont tous les trois MRP jusqu'à preuve du contraire. Voilà ce qu'il arrive dans un régime où la justice elle-même est politique. Je souhaite qu'on mette fin à cette affaire pour l'honneur de tous ceux de la Résistance.

On attribue à De Gaulle la réaction suivante à la nouvelle de la conversion du judaïsme au catholicisme, en 1942, de Maurice Schumann : « Cela fera un chrétien de plus, cela ne fera pas un Juif de moins » (Josy Eisenberg dans Le Figaro des 8 et 9 septembre 2007).

[modifier] Entre démocratie-chrétienne et gaullisme

Il préside le Mouvement républicain populaire de 1945 à 1949.

Député MRP, puis UDR, du Nord de 1945 à 1973. Il a été de 1957 à 1967, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Battu aux élections de 1973, il est sénateur UDR et RPR du Nord en septembre 1974, vice-président du Sénat de 1977 à 1983, réélu sénateur en 1983 et en 1992, président de la Commission des Affaires culturelles du Sénat de 1986 à 1995. Il siège jusqu'à sa mort dans la Haute Assemblée.

[modifier] Ministre de la IVe et de la Ve

Il a occupé plusieurs fonctions ministérielles : secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans les cabinets Pleven, Faure, Pinay, Mayer et Laniel de 1951 à 1954. Avec la Ve République, il devient ministre de l’Aménagement du territoire de Georges Pompidou en avril 1962 mais il quitte le gouvernement dès le mois suivant, après la conférence de presse du général de Gaulle sur l’Europe, avec les autres ministres MRP, demeurant toutefois dans la majorité. Il est ensuite ministre d’État chargé de la Recherche scientifique et des questions atomiques de Georges Pompidou (1967-1968), ministre d’État chargé des Affaires sociales de Maurice Couve de Murville (1968-1969), où il était fier d'avoir été le seul ministre chargé de la famille de son époque à ne pas avoir fait baisser les allocations familiales.

[modifier] Ministre des Affaires étrangères de Pompidou

Le poste de ministre des Affaires étrangères est le dernier de sa carrière gouvernementale. Il est chef de la diplomatie française de 1969 à 1973 dans les gouvernements de Jacques Chaban-Delmas et de Pierre Messmer. Chaban-Delmas lui annonce en ces termes sa nomination : « il nous faut à la fois assurer la continuité du gaullisme et donner un nouveau départ à l'Europe, tu es notre homme. » Pendant son passage au Quai d'Orsay, le Royaume-Uni entre dans la Communauté économique européenne (Europe des Neuf). Il se rend en Chine et Mao lui dit : « vous direz aux maoïstes français qu'ils veuillent bien me lire avant de m'invoquer ! ». Aux côtés de Pompidou, il assiste au lancement d'une fusée à Baïkonour. Il renoue aussi avec l'Algérie lors d'une visite à Boumédiène. Auprès de Nixon, il plaide pour une Europe européenne.

Il quitte le Quai d'Orsay après son échec aux élections législatives.

Le « plus européen des gaullistes et le plus gaulliste des Européens », Maurice Schumann s'oppose pourtant au Traité de Maastricht en 1992 puis fonde l'Alliance pour la souveraineté de la France.

Élu à l’Académie française le 7 mars 1974, il échoua dans la conquête de la mairie de Lille en 1977 contre Pierre Mauroy ; passionné de bridge, Omar Sharif raconte dans son livre le tournoi qu'ils avaient joué ensemble.

[modifier] Récapitulatif de ses mandats

[modifier] Fonctions gouvernementales

[modifier] Autres fonctions et mandats

[modifier] Œuvres

  • Honneur et patrie (1946)
  • Le vrai malaise des intellectuels (1957)
  • Le rendez-vous avec quelqu'un (1962)
  • Armées d'aujourd'hui
  • Les flots roulant au loin (1973)
  • La mort née de leur propre vie (1974)
  • Angoisse et certitude (1978 ; Grand Prix catholique de littérature)
  • Un certain 18 juin (1980)
  • Une grande imprudence (1986)
  • La victoire et la nuit (1989)
  • Bergson ou le retour de Dieu (1999)

[modifier] Décorations

  • Compagnon de la Libération
  • Croix de guerre
  • Chevalier de la Légion d’honneur

[modifier] Notes et références

  • Schumann et Asnelles : la belle histoire, article d'Arnaud Wajdzik publié dans Ouest-France le 11 février 1998
  1. Passy fut après-guerre accusé à tort de détournement de fond au profit du mouvement gaulliste. Il fit de la prison préventive avant que les poursuites ne soient abandonnées

[modifier] Lien externe

[http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/911.html Le portrait de Maurice Shumann sur le site de l'Ordre de la Libération}

Précédé par Maurice Schumann Suivi par
Michel Debré
Ministre français des Affaires étrangères
1969-1973
André Bettencourt


Précédé par
Wladimir d'Ormesson
Fauteuil 13 de l’Académie française
1974-1998
Suivi par
Pierre Messmer