Napalm

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Lance à napalm depuis un Boat Patrol durant la Guerre du Viêt Nam
Lance à napalm depuis un Boat Patrol durant la Guerre du Viêt Nam

Le Napalm, inventé en 1942, est une substance basée sur de l'essence. Il est habituellement utilisé comme bombe incendiaire. Sa formule est faite pour brûler à une température précise et coller aux objets et aux personnes. En 1980, son usage contre les populations civiles a été interdit par une convention des Nations unies.

Sommaire

[modifier] Arrière-plan

Larguage de napalm sur des positions Viet Minh par l'aéronavale française durant la guerre d'Indochine (1953).
Larguage de napalm sur des positions Viet Minh par l'aéronavale française durant la guerre d'Indochine (1953).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, autant les Alliés que l'Allemagne utilisèrent l'essence comme une arme dans les lance-flammes mais elle avait le défaut de brûler trop vite pour être un dispositif incendiaire efficace.

Le napalm fut inventé à l'université Harvard en 1942 pour utilisation dans des bombes et les lance-flammes. La réaction chimique est modérée par une poudre de palmitate de sodium (d'où NaPalm) ou d'aluminium, formant une substance semblable à du savon. La quantité relative de poudre change les propriétés incendiaires, et diffère entre les lance-flammes et les bombes.

Un gel aux propriétés incendiaires améliorées, le napalm-B, fut introduit pour rendre le napalm moins dangereux à manipuler et plus précis et contrôlable en brûlant. Le napalm-B ne contient aucun des éléments originaux duquel le nom est dérivé, mais utilise le benzène et le polystyrène pour solidifier l'essence. Il est reconnaissable à l'odeur particulière produite par sa combustion.

[modifier] Usage militaire

Explosion à un mélange de napalm-B.
Explosion à un mélange de napalm-B.
Une bombe Mark 77 placée sous un McDonnell Douglas F/A-18 Hornet en 1993.
Une bombe Mark 77 placée sous un McDonnell Douglas F/A-18 Hornet en 1993.

Le napalm fut utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale (pour la première fois par un P-38 à Coutances). La première grande opération l'utilisant en Europe fut contre la ville de Royan. L'historien Howard Zinn, alors pilote de l'Air Force, décrit dans ses mémoires les 1200 bombardiers qui furent lancés dans la nuit du 13 au 14 avril 1945 sur cette dernière poche de résistance allemande et les bombes au napalm qui y furent employées. Le napalm fut aussi utilisé sur les villes allemandes (cf. Opération Gomorrah sur Hambourg, Berlin et Dresde) et japonaises (cf. Bombardement de Tokyo).

La première utilisation du napalm en Indochine par les Français a eu lieu le 17 janvier 1951, lors de la bataille de Vinh Yen, dans le but de stopper l'attaque des soldats viet-minh. Les forces des États-Unis d'Amérique l'employèrent également durant les guerres de Corée et du Viêt Nam.

Pendant la Révolution culturelle, Wei Guoqing utilisa des bombes au napalm pour réduire les rebelles à Wuzhou[1],[2].

Une convention des Nations unies de 1980 l'interdit contre les populations civiles. Les États-Unis d'Amérique n'ont pas signé cette convention, mais ont affirmé avoir détruit leur arsenal en 2001.

Lors de l'invasion de l'Irak en 2003 les États-Unis utilisèrent des bombes incendiaires du type 77 notamment autour des ponts pour les nettoyer.

Le napalm a été utilisé par plusieurs états dans de multiples conflits tels que : Algérie (1954) , Angola , Argentine (1982) , Brésil (1972) , Cameroun (1960,1970) , Chypre (1964,1974) , Colombie (1965-?) , Croatie (1995) , Égypte (1973) , États-Unis , France (1946-1954, 1954-1962) , Irak (1980–88, 1991, 2003 - ?) , Iran (1980-88) , Macédoine (2001) , Nigeria (1969) , Soudan (2003-?) , Syrie (1973, 1982) , Russie (1995, 1999-?) , Turquie (1963, 1974, 1997) , URSS (1980-1988) , Maroc contre Sahara Occidental (1976).

En plus de sa puissance létale, l'impact psychologique provoqué par cette arme est très apprécié par la hiérarchie militaire. De plus, les écosystèmes touchés par le napalm sont détruits pour plusieurs années. On peut rapprocher cette technique de la politique de la terre brûlée. Utilisée au Viêt Nam, elle a affaibli le pays pour de longues années. Cet effet est très marquant dans les films des années 1970, comme Voyage au bout de l'enfer, Nous étions soldats et Apocalypse Now, d'où vient la citation célèbre "there's nothing like the smell of napalm in the morning", ou bien "il n'y a rien de tel que l'odeur du napalm au petit matin".

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, Paris, Armand Colin, 2000, p.135
  2. Collectif, Le Livre noir du communisme, Paris, Robert Laffont, 1998, p.628

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes