Messe (musique)

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En musique, une Messe est un ensemble cohérent de pièces musicales, susceptible de servir d'accompagnement aux rites liturgiques catholique, anglican ou luthérien. À l'origine suite chorale, elle s'enrichit plus tard de pièces instrumentales. Les textes chantés sont généralement en latin.

La Messe en si mineur de Bach (BWV 232) ou la Messe du Couronnement (KV 317) de Mozart illustrent ce genre.

Dans le genre connexe de la musique liturgique, plusieurs compositeurs ont mis en musique des sections isolées de la messe. On peut citer en particulier le Gloria (Vivaldi, Poulenc par exemple), mais aussi l’Agnus Dei (Barber), ou dans certains courants contemporains le Kyrie ou le Sanctus (Lacrimosa).

Simone Martini, religieux chantant la messe, Assise
Simone Martini, religieux chantant la messe, Assise

Sommaire

[modifier] Structure

[modifier] Composition d'une Messe

« Composer une messe » a un sens assez différent suivant que l'on est intéressé à la liturgie, ou à la musique. Dans le domaine liturgique, composer une messe consiste à préciser les éléments du propre (introït, graduel, alléluia ou trait, offertoire et Communion): ceci conduit à la messe qui peut être dite dans une circonstance particulière (propre d'un saint, d'une fête particulière, ou d'une circonstance spécifique).

Les compositeurs ont eu tendance à se restreindre aux éléments de l'ordinaire, qui sont communs à toutes les célébrations liturgiques: de cette manière, les messes correspondantes sont génériques et peuvent être interprétées en n'importe quelle circonstance. Quand ils composent une messe spécifique avec des éléments du propre, le cas le plus fréquent dans le genre musical est la messe votive: Messe de Requiem (messe votive pour les morts), Messe du Couronnement, messe d'action de grâce, messe pour la paix. La circonstance particulière pour laquelle est composée la messe impose alors ses propres textes. Le requiem (Missa pro defunctis ou Missa defunctorum ) est une messe funéraire qui doit son nom aux premiers mots de l’introït : Requiem æternam dona eis, Domine (Donne leur, Seigneur, le repos éternel). Il ne comporte ni Gloria, ni Credo.

[modifier] Messe brève ou solennelle

Dans le rite catholique on distingue la Missa brevis, messe ordinaire (qui est de courte durée et omet le Gloria et le Credo), de la Missa solemnis réservée aux plus grandes occasions.

Dans la tradition protestante, la missa brevis est une composition qui comporte un Kyrie et un Gloria, par opposition à la missa tota, assez rare, dont l’exemple le plus remarquable est la messe en ut mineur de Jean-Sébatien Bach.

Ces titres sont souvent utilisés par les compositeurs (Missa Brevis KV 194 en Ré majeur de Mozart, et Missa Solemnis en ré majeur opus 123, de Beethoven).

[modifier] Ordre des pièces

  • Antienne d’entrée ou Introït, du verbe latin entrarer, entrer, c'est le moment de la procession du célébrant et des acolytes vers l'autel qui inaugure le début de la messe ; le chant qui accompagne cette entrée suit la nature de la circonstance célébrée, ainsi les introïts joyeux de Noël (« Puer natus est nobis, et filius datus est nobis » - Livre d'Isaïe IX, V) et de Pâques ( Resurrexi) seront-ils très différents de l'introït d'un requiem pour la messe de Toussaint.
  • Graduel : ce chant tire son nom des degrés (marches) que montait le chantre. C'est un psaume antiphoné chanté après la première lecture ; il disparaît de la messe célébrée le samedi saint et la veille de la Pentecôte[1]. Les premiers mots du graduel donnent normalement leur nom à la messe, c'est en par exemple le cas pour les messes de requiem.
  • Kyrie La structure du Kyrie (texte fixe de l'ordinaire) reflète souvent la symétrie et la concision du texte. De nombreux kyrie ont une structure ternaire (ABA) les deux "Kyrie eleison" construits de façon analogue encadrent un "Christe eleison" qui s'en distingue vivement. La structure 'AAABBBCCC' correspond à des œuvres plus tardives. Mozart est célèbre pour avoir utilisé les textes du "Kyrie" et du "Christe" dans la messe du Requiem en ré mineur KV 626 comme motifs d'une double fugue.
  • Gloria : Le Gloria est un passage qui glorifie Dieu et le Christ. C'est une pièce de l'ordinaire dont le texte est fixe.
  • Alleluia (en hébreux : Louez le seigneur), est chanté avant l'évangile, sauf pendant la messe de Carême où il est remplacé par le trait? Son texte est variable.
  • Credo: C'est le plus long des textes chantés, il fait partie de l'ordinaire de la messe, suit normalement le texte du Symbole de Nicée. Une de ses incises, le et incarnatus est, peut faire l'objet d'une pièce musicale séparée (comme par exemple dans la Messe en ut mineur de Mozart).
  • Offertoire ;
  • Le Sanctus est une pièce de l'ordinaire. Il s'agit d'une doxologie à la gloire de la Trinité. Il peut éventuellement être coupé en deux morceaux, la partie commençant par le benedictus étant alors normalement chantée après l'élévation.
  • Agnus Dei : Il s'agit d'une mise en musique de la litanie adressée à l’agneau de Dieu. C'est le seul chant de l'ordinaire qui varie dans les messes de Requiem[2], où ses paroles sont légèrement différentes (dona eis requiem au lieu de dona nobis pacem).
  • Antienne de communion. Elle varie suivant le propre.
  • Ite : c'est la formule finale de la messe, ite missa est, à laquelle l'assistance répond Deo gratias. Il est rare que cette pièce, qui est normalement un dialogue entre le prêtre et l'assistance, soit incluse dans une messe.

On trouve également des pièces liées à des fonctions liturgiques spéciales, par exemple, dans la Messe de Requiem (messe des morts), la très fameuse séquence du Dies Irae, qui se place après le trait.

La Messe liturgique comporte également d'autres pièces susceptibles d'être chantées, comme l'épitre, l'évangile ou la préface. Cependant, ces pièces ne sont pas "libres", mais doivent être interprétées par un acteur particulier: le diacre pour l'évangile, le prêtre pour la préface. De ce fait, elles ne sont jamais intégrées dans la composition musicale d'une messe, parce que le clerc chargé par son rôle pastoral d'une liturgie particulière peut n'avoir par ailleurs aucun talent musical. C'est pour les mêmes raisons que dans le missel officiel, les pièces chantées par le célébrant (et en particulier la préface) sont toujours très simples musicalement parlant.

[modifier] Exemples

Exemples de messes
Liturgie chantée Machaut Des Prés Richafort Byrd Bach Mozart Beethoven
Messe de Nostre Dame L'Homme armé 6. toni Requiem à 3 voix en si mineur Requiem Solemnis
  XIVe siècle début XVIe siècle XVIe siècle fin XVIe siècle début XVIIIe siècle fin XVIIIe siècle début XIXe siècle
Introït     Introït     Introït  
Kyrie Kyrie Kyrie Kyrie   Kyrie Kyrie Kyrie
Gloria Gloria Gloria   Gloria Gloria   Gloria
Graduel ou séquence     Graduel     Dies Irae  
Credo Credo Credo   Credo Credo   Credo
Offertoire         Offertoire Offertoire  
Sanctus Sanctus Sanctus Sanctus Sanctus Sanctus Sanctus Sanctus
Benedictus     Benedictus Benedictus   Benedictus  
Agnus dei Agnus dei Agnus dei Agnus dei Agnus dei Agnus dei Agnus dei Agnus dei
Communion     Communion        
  Ite missa est            

[modifier] Histoire

[modifier] Moyen Âge

Missa de Barcelona, XIVe siècle
Missa de Barcelona, XIVe siècle
Manécanterie, Luca della Robbia, Florence, XVe siècle
Manécanterie, Luca della Robbia, Florence, XVe siècle

[modifier] Les débuts du chant liturgique

Dans les premiers temps, la forme musicale de la Messe est indissociable de la liturgie, et entièrement subordonnée à celle-ci; une messe ne se conçoit pas comme une œuvre musicale, mais comme une manière d'orner une cérémonie liturgique.

Les premières célébrations de la messe font appel à une forme de récitation ou de cantillation dont sont chargés les chantres, qui devient le plain-chant. Différents répertoires musicaux se développent dans la chrétienté à partir du chant vieux-romain et du chant des gaules ( ou chant gallican)[3], répertoires qui seront unifiés progressivement entre le VIe siècle et le VIIIe siècle quand le chant chrétien donne naissance au chant grégorien. Les voix chantent a capella, et à l’unisson mais le caractère officiel du chant grégorien n'exclut pas l'emploi d'autres formes.

Icône de détail Article détaillé : chant grégorien.

Les sections de l’ordinaire s’imposent à des époques différentes, en commençant vraisemblablement par le kyrie (qui serait chanté dès le VIIe siècle), le Crédo n'intervenant pas avant 1014 dans l'ordinaire romain catholique[4].

Icône de détail Article détaillé : Messe.

[modifier] Les livres de chants

La nécessité d’organiser, de préserver et de transmettre le corpus de chants a donné naissance à plusieurs formes de recueils : le graduel, qui contient le propre des chants de messe, temporal et sanctoral. Le graduel peut comporter une notation musicale, mais ce n'est pas une règle absolue[2]. Le tropaire contient les tropes, le prosaire les proses ou Séquences qui peuvent être intégrés au propre dans certaines messes. Destiné au soliste, le cantatorium est particulier au haut Moyen Âge[2]. Ces recueils sont destinés aux chantres ou à la schola cantorum.

Vers le XIe siècle apparaît le Missel, somme de tous les textes nécessaires à la messe, qu'il s’agisse des prières, des références textuelles ou des chants réservés au prêtre célébrant[2]. Citons aussi l’antiphonale ou antiphonaire, qui contient les antiennes et les autres parties de l'office destiné non à la messe mais à l'office des heures.

Dans tous les recueils grégoriens traditionnels, les pièces musicales sont notées en neumes.

Dans cette époque intermédiaire, l'exécution de la fonction musicale est progressivement transférée à la schola cantorum - du moins, pour les pièces qui n'exigent pas un acteur liturgique particulier. Ce sont ces pièces qui formeront finalement les différents éléments de la "messe" musicale.

[modifier] Naissance de la polyphonie

Au début du XIVe siècle, les compositeurs commencent à écrire des versions polyphoniques de certaines sections de l'ordinaire. Les historiens ignorent la cause de cette renaissance soudaine de la musique religieuse et font l’hypothèse que les compositeurs s’étant tournés de plus en plus fréquemment vers la musique profane au cours des siècles précédents, un désintérêt pour la musique religieuse avait provoqué son déclin et donc la nécessité d’un renouveau [5].

Deux manuscrits du XIVe siècle siècle, le codex Ivrea et le codex Apt sont les sources principales des chants polyphoniques de l'ordinaire. Sur le plan stylistique, les compositions ressemblent à la fois aux motets et à la musique profane de l'époque, écrits pour trois voix, la plus aigüe portant la mélodie. La majeure partie de ces compositions ont été écrites ou collectées pour la cour papale en Avignon.

Plusieurs messes anonymes du XIVe siècle nous sont parvenues intactes, dont la Messe de Tournai. Les musicologues ont noté des différences stylistiques laissant supposer que les différentes séquences ont été composées par des musiciens différents et rassemblées ensuite par les scribes dans une même compilation. La première messe que les spécialistes attribuent avec certitude au même compositeur est la Messe de Nostre Dame de Guillaume de Machaut.

[modifier] Renaissance

Guillaume Dufay à gauche représente la musique sacrée avec l'orgue
Guillaume Dufay à gauche représente la musique sacrée avec l'orgue

La messe est la forme majeure des grandes compositions musicales de la Renaissance. Nous avons vu que les premières messes dataient du XIVe siècle. Les compositeurs de cette époque écrivaient souvent des mouvements isolés, ou des couples de mouvements (Gloria-Credo, ou Sanctus-Agnus), mais dès le milieu du XVe siècle il est devenu courant pour un compositeur d'écrire une messe complète, et la messe devient le genre musical sacré le plus à même d'offrir aux compositeurs la possibilité de réaliser des œuvres monumentales, s'articulant autour d'une série de mouvements contrastés. Elle n’est éclipsée que plus tard, au moment où le motet et ses formes dérivées lui volent la vedette au début du XVIe siècle.

La plupart des messes du XVe siècle sont des messes unitaires qui emploient un thème commun, le cantus firmus, d’abord emprunté au chant grégorien, qui est tenu par la voix la plus aiguë (la teneur, d'où vient le mot ténor). Le cantus firmus va ensuite apparaître dans la ligne mélodique tenue par les autres voix, grâce à l’utilisation de diverses techniques de contrepoint. À la fin du XVe siècle, des compositeurs comme Guillaume Dufay, Johannes Ockeghem et Jacob Obrecht emploient des mélodies profanes comme cantus firmus. La mélodie de L'Homme armé apparaît ainsi dans plus d'une quarantaine de messes.

Manuscrit de la Missa de Beata Virginie de Josquin des Prés
Manuscrit de la Missa de Beata Virginie de Josquin des Prés

Ces innovations vont donner naissance à de nouvelles formes au début du XVIe siècle. Il s’agit d'abord de la technique de l’écriture en imitation, la « messe paraphrase », dans laquelle un motif musical porté par une première voix est repris successivement par une seconde puis une troisième voix tandis que la première passe au motif suivant. On voit aussi apparaître la « messe parodique » ou « parodie » où le compositeur utilise une mélodie populaire sur laquelle sont chantées les paroles de l’ordinaire à cinq ou six voix, voire plus chez Antoine Brumel qui compose plusieurs messes dont une Messe du tremblement de terre (et ecce terrae motus) à douze voix. L’imitation et la parodie ont peu à peu évincé le cantus firmus au cours du XVIe siècle. Palestrina à lui seul a composé cinquante-et-une messes-parodies. Ces pratiques se répandent sans difficulté jusqu'au Concile de Trente, en 1562, qui réintroduit la musique linéaire et le contrepoint, réputé permettre une écoute plus claire des textes, et qui décourage le recours au ténor profane[6].

Les compositeurs ont également recours au canon. Les premières messes qui emploient cette forme sont la Missa prolationum de Johannes Ockeghem, dont chaque mouvement est un canon de proportion sur une mélodie libre, et la Missa L’Homme armé de Guillaume Faugues qui compose un canon sur la célèbre mélodie de L’Homme armé. Pierre de La Rue a composé quatre messes en canon basées sur le plain-chant, et l’une des messes de la maturité de Josquin des Prez, la Missa ad Fugam, est entièrement composée sous forme de canon de proportion, sans emprunt extérieur[7].

La Missa sine nomine, littéralement messe sans nom, est une expression qui s’applique aux œuvres composées à partir de nouvelles mélodies. Il arrive parfois que ces messes aient reçu un titre particulier, comme la Missa Papae Marcelli de Palestrina et il s'agit souvent de compositions en forme de canon, par exemple la Missa sine nomine de Josquin des Prés. Ce dernier a composé de nombreuses messes et apparaît comme le compositeur le plus important de la Renaissance. À la fin du XVIe siècle, les représentants les plus remarquables du contrepoint sont l’Anglais William Byrd, le Castillan Tomás Luis de Victoria et l’Italien Giovanni Pierluigi da Palestrina, dont la messe pour le pape Marcellus a peut-être sauvé la polyphonie sacrée des foudres du concile de Trente. À cette époque, les compositeurs s'étaient tournés vers d’autres formes de musique sacrée qui leur permettaient de donner libre court à leur créativité comme le motet et le madrigal spirituel. Les musiciens de l'école vénitienne, notamment, donnaient la préférence à d'autres formes musicales sur celle de la messe, bien qu'il nous soit parvenu des messes d'Adrian Willaert dans le style de Josquin des Prés, ou d'Annibale Padovano, qui a laissé une Missa a 24 qui emploie trois chœurs de huit voix. Enfin d’autres musiciens comme Roland de Lassus, installé à Munich c’est à dire à une distance confortable des réformes tridentines, continuent à écrire des messes-parodies sur des mélodies profanes.

La Réforme a introduit des divergences entre la liturgie catholique et protestante. Luther publie en 1526 un texte sur La Messe allemande et l’Ordre du Service divin dans lequel il préconise l'emploi de l’allemand plutôt que du latin, méconnu des simples fidèles. Ainsi le dimanche, le crédo sera chanté en allemand[1].

[modifier] Du baroque au romantisme

[modifier] Évolution

À la fin du XVIe siècle des compositeurs comme Pedro Bermúdez (1558-1605) vont s'installer en Amérique latine et composer des messes (Misa de bomba et Misa de feria) dans le style des messes catholiques européennes. Ces compositeurs donneront naissance à la musique baroque de la Nouvelle-Espagne, qui comporte un vaste répertoire d'œuvres sacrées.

Même si avec l’avènement de nouvelles formes musicales, comme l’opéra, l'oratorio ou la cantate[8] la messe n'est plus le seul genre qui permette des compositions monumentales, elle continue à inspirer des chef d’œuvres. Un certain nombre de musiciens, comme Claudio Monteverdi ou Gregorio Allegri continuent à composer des messes chorales dans le style de celles de Palestrina, mais à partir du XVIIe siècle apparaissent des innovations en Italie et en France : Marc-Antoine Charpentier compose des musiques instrumentales et des morceaux pour solistes ou pour plusieurs chœurs (Messe à quatre chœurs). Alessandro Scarlatti (Messe de sainte Cécile), Giovanni Battista Pergolese (grande Messe solennelle à dix voix, double chœur, deux orchestres et deux orgues ) enrichissent le répertoire sacré.

Les compositeurs ont toujours recours au réemploi, continuant la tradition de la « messe parodie ». Dans la messe en si mineur de Bach, par exemple, le compositeur reprend certains des thèmes qu'il a élaborés dans des morceaux antérieurs. C'est également dans cette messe que l'on constate l'influence de l'opéra sur la musique sacrée, avec l'apparition d'airs et de duos[8].

Le rituel anglican (aussi appelé communion service) s'écarte du rituel catholique. Non seulement les textes sont-ils chantés en anglais, mais le gloria vient généralement en dernière position. Comme le texte du Benedictus et de l'agnus dei ne figurent pas dans la liturgie du Book of Commons Prayers de 1662, ces mouvements n'apparaissent pas dans les compositions anglicanes[9].

[modifier] Quelques compositeurs

  • Francesco Cavalli ( 1602-1656 ) : Messa Concertata;
  • Heinrich Ignaz Franz Biber ( 1644-1704 ) : Missa Salisburgensis, Missa Sancti Henrici, Missa Bruxellensis, Missa Christi resurgentis;
  • Jan Dismas Zelenka ( 1679-1745 ) a composé plus de vingt messes ;
  • Johann Sebastian Bach ( 1685-1750 ): Messe en si mineur ;
  • Joseph Haydn ( 1732-1809 ) a composé quatorze messes, dont la Messe Nelson, la Theresien et la Messe des Timbales ;
  • Michael Haydn ( 1737-1806 ) compose une messe de Requiem qui est jouée à Salzbourg en 1771 devant Mozart ;
  • Wolfgang Amadeus Mozart ( 1756-1791 ), compose dix-huit messes dont la Messe du Couronnement en Ut majeur, KV 317 (1779), la Messe en Ut mineur, KV 427 ( 1782-83 ), et le Requiem en ré mineur, KV 626 ( 1791, Vienne );
  • Luigi Cherubini ( 1760-1842 ) : onze messes;
  • Ludwig van Beethoven ( 1770-1827 ) : Messe en ut majeur (1807), Missa solemnis ( 1818-22 ) ;
  • Rossini ( 1792-1868 ) : Messe (Bologne 1808), Messe (Ravenne 1808), Messe (Rimini 1809), Messa di Gloria (1820) pour soliste, chœur et orchestre, Petite messe solennelle (1863) ;
  • Franz Schubert ( 1797-1828 ) a composé six messes en latin, dont la messe en mi bémol majeur D.950 et la Messe allemande ;
  • Liszt ( 1811-1886 ) : Missa Choralis; Missa solemnis (1856) ;Messe du couronnement composée pour François-Joseph Ier et son épouse Élisabeth de Wittelsbach (1867) ;
  • Gounod ( 1818-1893 ) : a composé une quinzaine de messes dont une Messe Saint-Louis (1841), une Messe pascale (1843), la Messe de sainte Cécile (1854) qui le rendra célèbre, une Messe solennelle de Pâques (1874) et une Messe du Sacré-Cœur (1876) et plusieurs requiems;
  • Anton Bruckner ( 1824-1896 ), Messe en Do majeur pour alto, deux cors et orgue ( WAB 25 )( 1842 ), Requiem en ré mineur ( WAB 39 )( 1848/49 ), Missa solemnis en si majeur ( WAB 29 )( 1854 ), Messe en Ré mineur ( WAB 26 )( 1864 ), Messe en mi mineur pour chœur de huit voix et instruments à vent ( WAB 27 )( 1866 ), Messe en Fa mineur (WAB 28)( 1868 ) ;
  • Gabriel Fauré ( 1845-1924 ) : Requiem en Ré mineur;

[modifier] Époque moderne

[modifier] Les réformes liturgiques

Le genre musical de la Messe avait suivi une évolution parallèle à celle de la musique classique, dans un contexte où la cérémonie liturgique était conçue comme une sorte de représentation figée, auquel le public assistait passivement, comme à un spectacle. Le renouveau liturgique du XIXe siècle change cette conception artistique de la Messe, en recentrant la cérémonie sur son contexte spirituel. Au début du XXe siècle le pape Pie X entreprend en conséquence de mettre de l’ordre dans la musique religieuse, convaincu que les compositeurs célèbres se sont écarté de l’esprit qui convient au contexte religieux dans lequel se déroule la messe. Il préconise dans ce but un retour au plain-chant, au chant grégorien et à la polyphonie. Son point de vue témoigne de l’influence des recherches entreprises à l'Abbaye de Solesmes. Parmi les recommandations du pape on trouve les suivantes :

  • Que les messes soient composées de façon unitaire
  • Que les percussions en soient exclues
  • Que le chœur soit exclusivement composé d'hommes
  • Que les fidèles soient formés au chant grégorien

Au sens strict, ces règles ont à présent peu d’influence en dehors des congrégations religieuses, surtout après le concile Vatican II. Récemment, le pape Benoît XVI est revenu à la charge en préconisant le retour au chant religieux et en s’appuyant sur le texte du concile Sacrosanctum Concilium [10]. Elles ont conduit à de nombreuses compositions utilisées dans les assemblées modernes, d'un intérêt musical généralement très marginal.

Inversement, il est rare que les compositions modernes de « Messes » soient effectivement utilisées dans le domaine liturgique. On peut citer comme heureuse exception les compositions liturgiques d' André Gouzes.

[modifier] Œuvres modernes

XXe siècle

Les musiciens continuent à écrire des messes en adoptant une très grande liberté d'écriture. La Misa Criolla (1963) de l’argentin Ariel Ramirez, la Missa Luba congolaise adaptent les chants de l'ordinaire aux rythmes et aux mélodies d’autres continents que l'Europe.

XXIe siècle
  • Kentaro Sato : Messe pour la paix (Missa pro Pace)


[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. ab (en) Encyclopédie catholique
  2. abcd Jean-Baptiste Lebigue, « Les livres des chants de la messe », dans Initiation aux manuscrits liturgiques, Paris, IRHT, 2007 (Ædilis, Publications pédagogiques, 6) [1]
  3. Metz, études grégoriennes
  4. (en) Harvard Dictionary of Music, p. 472.
  5. Lockwood, "Mass", Grove (1980)
  6. Josquin des Prés
  7. Bloxham, p. 196
  8. ab Histoire de la musique baroque
  9. Lorsque plus tard encore Charles Villiers Stanford compose un Benedictus et un Agnus dei en Fa majeur qui viennent compléter sa messe en Do, ils sont publiés séparément. Les réformes récentes de la liturgie anglicane ont retrouvé l'ordre ancien analogue à celui de la liturgie catholique
  10. Sacrosanctum Concilium
  11. [ (en) notice critique
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mass (music) ».

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes