Plain-chant

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Chant grégorien
Plain-chant
Latin ecclésiastique - Rythmique grégorienne

♦Précurseurs: Chant messin - Chant mozarabe - Gallican

♦Styles: Psalmodique - Syllabique - Neumatique - Mélismatique

Organum

Neumes
Modalité grégorienne
Répertoire grégorien
Articles sur la musique sacrée

Le Plain chant est un genre musical sacré. Dans la musique occidentale médiévale, le plain-chant est :

  • un chant, donc une musique essentiellement vocale,
  • a cappella c’est-à-dire sans accompagnement instrumental,
  • monodique, c’est-à-dire à une seule voix, non polyphonique,
  • modal, c’est-à-dire que chaque pièce est sans modulation harmonique et s'inscrit dans un cadre modal (ou mode) fixe,
  • et qui suit une rythmique verbale, c’est-à-dire sans division ni mesure.

Le terme est l'équivalent français du latin Cantus Planus. Ici, le terme plain (à ne pas écrire « plein ») est de la même famille que plaine, et désigne quelque chose qui n'a pas de rupture, d'accident ou d'altération.

Le Plain chant est un type de Musique vocale traditionnel, apparaissant généralement dans un contexte religieux. Ce style musical est ancien et répandu. Il n'est pas propre aux rites catholiques, mais on en trouve également des exemples dans les cantillations et les pièces de rites hébreux, musulmans ou bouddhistes. Bien que les termes soient souvent pris l'un pour l'autre, il convient de distinguer le plain chant (un style musical) du chant grégorien (un répertoire liturgique composé dans ce style).

Homonymie

Sommaire

[modifier] Plain-chant occidental

Exemple de plain-chant non liturgique

Le plain-chant occidental (chrétien) a son origine dans le chant des psaumes et des hymnes déjà présent dans la liturgie de la synagogue, à la naissance de l'ère chrétienne. Ce chant primitif comprend initialement deux genres principaux :

  • La psalmodie ou la cantillation des lectures et des psaumes, effectuée par un lecteur soliste.
  • Le chant responsorial, où l'assemblée chante ensemble une réponse au texte du soliste.

S'y ajoutent rapidement des hymnes, dans la liturgie catholique, dont un grand créateur a été Saint Ambroise, à l'origine du répertoire ambrosien.

En tant que genre de la musique occidentale, le plain chant classique apparaît au haut Moyen Âge (entre les Ve et IXe siècles, et principalement du VIe au VIIIe siècle), dans la musique sacrée. Ces pièces forment le fond « classique » du chant grégorien.

Au Moyen Âge, le plain-chant désigne l'ensemble des mélodies en langue latine, essentiellement présentes dans la liturgie chrétienne d'Occident (mais ce genre accueille également des pièces profanes). À cette époque, le plain-chant s'oppose aux musiques mesurées et polyphoniques caractéristiques de la fin du Moyen Âge.

À la suite du Concile de Trente, le plain-chant subit une première évolution : simplification et modification des mélodies, déplacement des accents sur les notes longues. Ces modifications ont conduit à un remaniement du fonds primitif.

Parallèlement, le répertoire grégorien lui-même fut modifié : suppression de pièces (notamment la quasi-totalité des séquences), et ajout de compositions originales de l'ère baroque (messes, offices et hymnes).

Ce répertoire sera en usage jusqu'à la restauration de Solesmes et à l'édition de la Vaticane (début XXe siècle). À l'époque moderne, le plain-chant reste une musique sacrée essentiellement vocale et inspirée du chant grégorien, mais ayant subi l'influence des nouvelles techniques musicales avec l'Organum : la mesure, et parfois, l'harmonie. Ce second type de plain-chant donnera naissance au genre du choral, en Allemagne. Ce « plain-chant mesuré » ou « plain-chant figuré » est généralement considéré par les puristes comme une grave altération du plain-chant originel. C'est en réaction à ce plain-chant tardif qu'a été entrepris, dès la fin du XIXe siècle, un mouvement de restauration du plain-chant médiéval par l'école Niedermeyer.

[modifier] Quel avenir pour le chant grégorien ?

Le chant grégorien est déjà un genre musical plus que millénaire, et l'on peut se demander quel va être son avenir. De nombreux monastères ou de choeurs laïcs pratiquent encore cet art, et certains compositeurs comtemporains s'y intéressent.

Une des questions qui se pose à l'heure actuelle dans le milieu de la composition de chants grégoriens est celle de l'accompagnement de celui-ci. En effet, le chant grégorien est traditionnellement monodique, mais il est peut-être possible de concilier tradition et polyphonie.

Voir, à ce sujet :

Plusieurs groupes modernes ont fait du « Grégorien-pop ». C'est le cas de Gregorians - Master of Chants ainsi que Enigma qui a connu un grand succès dans les années 1990 avec son tube Sadness.

[modifier] Emploi dans la liturgie

Le plain chant est pratiquement toujours chanté en latin, pour des chants destinés à accompagner des liturgies religieuses.

Le chant grégorien est le plus connu et le plus diffusé des répertoires du plain-chant, à tel point qu'on finit par confondre les deux concepts. Mais le plain-chant comprend également des répertoires autres que le grégorien : citons le vieux-romain (plus sobre), le chant ambrosien (ou milanais), le mozarabe (plus exubérant) appelé également hispanique ou wisigothique, le gallican (plus coloré et dramatique), le bénéventain (dans le sud de l'Italie).

Le répertoire grégorien est un mélange des traditions romaines et gallicanes, qu'il a supplanté. Cette création date de l'époque carolingienne, et a fait partie de la politique d'alliance entre l'empire de Charlemagne et la papauté. Une légende tardive (rédigée par un moine du Mont Cassin en 872) rattacha ensuite cette réforme musicale à la réforme liturgique qu'avait entrepris le pape saint Grégoire, donnant le nom de « grégorien » à ce qui n'était initialement que le « chant messin » (de l'école de Metz). Cette légende subsise jusque dans le frontispice de l'édition vaticane du Graduel.

Icône de détail Article détaillé : Chant grégorien.

[modifier] Styles d'ornementation

Suivant leur ornementation, les pièces de plain-chant grégorien (ou les passages de ces pièces) se répartissent en quatre styles (qui font l'objet d'articles séparés):

  • Le style psalmodique : une note = plusieurs syllabes.
  • Le style syllabique : une syllabe = une note.
  • Le style neumatique : une syllabe = un (parfois deux) neume de deux ou trois notes.
  • Le Style mélismatique : un mélisme = plusieurs neumes sur une seule syllabe.

N.B.: Les styles psalmodiques et syllabiques sont souvent regroupés, dans la mesure où les pièces de style psalmodique sont traditionnellement notées à raison d'un punctum par syllabe. Cependant, cette notation est évidemment superflue.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sujets connexes

[modifier] Liens extérieurs