Élisabeth de Wittelsbach

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L'impératrice Élisabeth d'Autriche, par Franz Xaver Winterhalter
L'impératrice Élisabeth d'Autriche, par Franz Xaver Winterhalter

Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach (née le 24 décembre 1837 à Munich et décédée le 10 septembre 1898 à Genève) née duchesse en Bavière, épousa l’empereur François-Joseph Ier et fut impératrice d’Autriche (18541898) et reine couronnée de Hongrie (18671898). Elle est universellement connue sous le surnom de Sissi, bien que la graphie autrichienne soit Sisi.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Duchesse en Bavière

Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, dite Sissi, naît le dimanche 24 décembre 1837 dans un palais de la Ludwigstrasse à Munich. Le nourrisson a déjà une dent - tout comme Napoléon Ier - ce qui est perçu comme un signe de chance. Elle est le troisième enfant et la deuxième fille du duc Maximilien de Bavière et de la princesse née Ludovica de Bavière. Le duc, couramment appelé "Max", est le chef de la branche cadette des Wittelsbach et la duchesse Ludovica, la fille cadette du roi de Bavière Maximilien Ier Joseph et de la princesse née Caroline de Bade. Leur mariage était au sens le plus strict un mariage dynastique et de raison. Les deux époux n'avaient aucun goût en commun. la duchesse était une princesse des plus conformistes ( éprise de l'ex-roi Michel Ier de Portugal) et le duc Maximilien se révéla un époux excentrique et volage. Grand voyageur, il délaissait très souvent sa femme et ses enfants. De plus, il ne se cachait pas d'avoir des enfants naturels et deux d'entre eux mangeaient régulièrement à la table du couple avec leur enfants légitimes.

L’enfant reçoit le prénom d’Élisabeth en l’honneur de sa marraine et tante maternelle, la reine de Prusse, née princesse royale de Bavière (1801-1873). Les autres sœurs de sa mère sont la princesse de Leuchtenberg, épouse du fils adoptif de l'Empereur des Français Napoléon Ier , les reines de Saxe et l'archiduchesse Sophie, belle-sœur de l'empereur Ferdinand Ier d'Autriche. Quant à ses oncles maternels, le prince héritier Maximilien est un intellectuel et le prince Charles Théodore vit à l'écart de la cour ayant préféré épouser la femme roturière de son choix plutôt qu'un membre d'une famille princière. Le père de Sissi était fils unique et son père le duc Pie, profondément misanthrope, époux de la fille du duc d'Arenberg, mourut en 1837.

La petite Élisabeth grandit l’hiver à Munich et l’été dès que possible à Possenhofen, dit Possi. Élevée sans contrainte ni manières, elle est passionnée d’équitation, de poésie et adore faire de longues promenades en forêt.

[modifier] Impératrice d’Autriche

L'impératrice Sissi
L'impératrice Sissi

En août 1853, l'Empereur François-Joseph d’Autriche fête son vingt-troisième anniversaire dans la résidence impériale d’été d'Ischl. C’est à cette occasion qu’il doit se fiancer officiellement avec sa cousine germaine la duchesse Hélène en Bavière, sœur aînée d’Élisabeth. Mais c’est de Sissi dont le jeune souverain s'éprend. À la surprise de sa mère l’archiduchesse Sophie, il annonce le 19 août son intention d'épouser la jeune Sissi, à peine âgée de quinze ans, perturbée par la perte de son premier amour, le conte Richard, jeune écuyer de son père. En effet, les parents d'Elisabeth, ne trouvant pas le conte assez bien pour elle, on décidé d'éloigner le jeune homme. Il revint plusieurs mois plus tard, malade et décèdera peu après. Le mariage est célébré le 24 avril 1854 à Vienne, en Autriche. Les premières années du mariage semblent heureuses[réf. nécessaire], donnant au couple deux filles et un fils. Mais ce n'était qu'une apparence. L'archiduchesse Sophie, décida de prendre en charge l'éducation des enfants du couple ce qui créa des conflits à répétition. De plus la mort de la première fille d'Elisabeth, la petite archiduchesse Sophie, marqua profondément sa mère. La naissance difficile de Rodolphe par la suite et la culpabilité qui la rongeait n'a rien arrangé entre elle et François-Joseph, ni avec sa belle-mère. Les relations entre Élisabeth et sa belle-mère (qui est aussi sa tante), l'archiduchesse Sophie, furent souvent orageuses. Les deux femmes ne pouvaient se comprendre et bien au-delà du conflit familial traditionnel il y avait entre elles le fossé de deux visions différentes des devoirs d'une souveraine et de deux conceptions politiques différentes de l'avenir de l'Autriche. Sophie avait sacrifié sans se plaindre les espérances d'une jeune fille romantique, acceptant son destin de princesse mariée malgré elle qu'elle jugeait tout à fait acceptable[réf. nécessaire].

Contrairement à la légende, Sophie n'avait pas été déçue du choix d'Élisabeth. Elle en appréciait les qualités personnelles et elle l'aimait. De plus, sur le plan dynastique et diplomatique, une duchesse en Bavière en valait bien une autre, l'essentiel étant de trouver des alliés au sein de la Confédération germanique pour contrer les ambitions du royaume de Prusse. Au départ, les ambitions de Sophie et de François-Joseph se portèrent sur la princesse Anne de Prusse mais le gouvernement de Berlin s'y opposa pour mieux préserver sa liberté de manœuvre face à la prééminence autrichienne. Le « couple » archiducal se tourna alors vers la famille royale de Saxe mais la princesse Sidonie n'eut pas l'heur de plaire au jeune empereur qui s'éprit ensuite d'une de ses cousines hongroises déjà veuve et mère d'une petite fille. L'archiduchesse, qui gardait un souvenir cuisant de la révolution hongroise - soutenue par le frère de la jeune archiduchesse, chef de la branche hongroise - y était opposée et femme de caractère, fit épouser l'archiduchesse veuve - qui se prénommait également Elisabeth - par un cousin autrichien de la branche de Teschen. Elle se rabattit, en désespoir de cause, sur une de ses nièces issues de la branche ducale de sa maison. C'était le moins mauvais parti à prendre.

L'archiduchesse Sophie reprochait à sa belle-fille un tempérament puéril qui refusait de sacrifier sa vie privée, plaçant sa vie et ses goûts personnels au dessus des devoirs de sa charge. Intelligente, sensible et cultivée, ayant sacrifié sa vie, ses ambitions et ses amours à une union certes prestigieuse mais avec un homme sans éclat, Sophie ne pouvait comprendre ni admettre que la jeune impératrice refusât d'être une souveraine, préférât être Élisabeth et -somme toute- privilégiât sa vie privée au détriment de sa vie publique. Ni la ville ni la Cour de Vienne n'aimaient Élisabeth dont le mépris pour sa capitale et ses institutions était connu de tous. Ironiquement, un journal titra un 1er janvier : « Nous remercions Votre Majesté d'avoir daigné passer quatre jours à Vienne cette année ! ».

Elle ne refusa toutefois aucun des avantages financiers de sa position. Elle dépensait sans compter en toilettes, chevaux, équipages et voyages. François-Joseph paya toutes ses dépenses sans jamais lui en faire le reproche. En 1875, à la mort de l'Empereur Ferdinand Ier, qui avait abdiqué en sa faveur en 1848, François-Joseph remit à Élisabeth des sommes importantes prélevées sur cet héritage considérable car il avait conservé la possession de tous les apanages du défunt. Élisabeth plaça lesdites sommes en Suisse[réf. nécessaire]. Elles furent ensuite partagées entre ses héritiers à sa mort.

Sa beauté, qu'elle entretenait excessivement, lui ayant reconnu un certain pouvoir, était unanimement admirée et célébrée. Ses aptitudes équestres étaient également remarquables. Elle fut considérée comme la meilleure cavalière de son temps[réf. nécessaire].

[modifier] Souveraine malade

En 1860, Elisabeth souffre d'une toux incessante. On diagnostique une tuberculose et on l'envoie à Madère pour se soigner. En réalité, cette toux était la conséquence de toute une série d'évênements qui faisaient souffrir Elisabeth. Il y a d'abord eu la mort de sa première fille, la petite Sophie. La culpabilité qui la rongeait, et sa belle mère qui ne cessait de l'accuser d'avoir tué sa fille. Puis la naissance de Rodolphe qui l'a affaiblit. François-Joseph la laisse seule à Vienne pour faire la guerre contre Napolèon III. Pendant ce temps, Elisabeth ouvre un hôpital au chateau de Laxembourg pour soigner les blessés qui remontent sur la capitale. Elle y passe des journées entières et suscite même l'admiration de sa belle-mère qui pour une fois reconnais son courage. Quand elle n'en peut plus des blessés, elle part des journées entières à cheval pour épuiser ses forces. La nuit elle écrit à son mari, l'implorant de revenir et détrempant le papier par ses larmes. Elle s'est mise à fumer et scandalise la cour. Surtout que beaucoup de jeunes filles se mettent à l'imiter et un drame se produit. Une de ses jeunes cousines, entendant son père arriver, à voulu cacher sa cigarette dans un des pans de sa robe, et aussitôt elle s'est transformée en torche vivante. Elle décèdera peu après. Pour célébrer le printemps, Elisabeth organise des bals privés dans ses appartements avec de jeunes couples de petite noblesse mais elle se lasse très vite. Elle vit la nuit et le jour, épuise ses forces et mange très peu. Aussi, à Vienne il y a maintenat une nouvelle ennemie, Charlotte de Belgique, sa belle-soeur, épouse de Maximilien. Charlotte et ambitieuse, rompue au protocole, et très jalouse d'Elisabeth. De plus, elle sait comment plaire à l'archiduchesse Sophie. Immédiatement Elisabeth et Charlotte se détestent. Surtout qu'à la cour on murmure que Charlotte est bien plus jolie qu'Elisabeth. S'en est trop, Elisabeth ne sait plus qui elle est, et ne reconnait même plus son image. L'empereur revient à Vienne, il est défait, il a perdu et dans la foule on crie à l'abdication. De plus à son retour, tout à changé, il ne reconnait plus sa femme, et s'en éloigne. Il part retrouver les contesses qu'il voyait avant son mariage pour faire son éducation sexuelle et bien sur à la court on ne se gêne pas pour en parler pour que cela arrive aux oreilles d'Elisabeth. C'est la goûte d'eau qui provoque son mal. Elle se met à tousser et on la croit perdue. Elle passera quelques mois à Madère puis on la fera revenir à Vienne, mais dès son retour son mal réapparait encore plus fort que lorsqu'elle était partie. On l'emmène à Corfou, croyant qu'elle n'en reviendra pas. Là bas, les médecins cherchent à soigner son aversion pour Vienne et pour la cour, bien plus que son mal physique. C'est à Corfou qu'elle commencera une collection de photos de femmes en tout genre, afin de l'aider à apprivoiser son image. Elle revient à Vienne après deux ans d'absence. Plus sereine, prête à accepter la court et le palais qu'elle appelle sa "prison dorée", elle a pourtant l'envie de voyager de part le monde, ce qu'elle fera très souvant, délaissant mari, devoirs et enfants.

Nonobstant, si Élisabeth n'a pas eu le droit d'éduquer ses trois premiers enfants (la première, Sophie, est morte très jeune), elle a su intervenir quand il le fallait, par exemple pour le choix du précepteur de l'archiduc héritier Rodolphe).

Pour éviter de prendre du poids, Sissi s'astreignait à consommer uniquement du lait et du bouillon de poulet, des substances très nourrissantes[réf. nécessaire] mais absolument répugnantes au palais, mises au point pour combler les besoins alimentaires des ouvriers trop pauvres pour acheter la nourriture normale des marchés. L'impératrice était tellement obsédée par la peur de grossir - elle ne pesait pourtant qu'un frêle 41 kilos pour 1 m 72 - que certains la considèrent a posteriori comme souffrante d'anorexie mentale.

[modifier] Reine de Hongrie

Le 8 juin 1867, Élisabeth, passionnée par la Hongrie, sa langue, le hongrois et son peuple, est couronnée reine de Hongrie aux côtés de son mari. Élisabeth devient donc Érzsébet, une souveraine aimée, admirée, acclamée, fêtée et adulée[réf. nécessaire] par le peuple magyar. Celui-ci lui offre[réf. nécessaire] le château de Gödöllö qui est situé à une trentaine de kilomètres de Budapest. Gödöllö est le seul véritable endroit où elle se sent chez elle (à l'inverse des palais de Vienne). Elle s'y rendra très souvent.

Le rôle politique d'Élisabeth dans l'élaboration du compromis austro-hongrois, sans avoir été déterminant, est incontestable. Au moins dans l'influence qu'elle eut auprès de François-Joseph à surmonter sa répugnance vis-à-vis des Magyars et celle de ces derniers à l'encontre de leur roi. La répression de la révolution hongroise de 1849 avait laissé des traces d'amertume d'autant plus profondes dans les élites et dans le peuple hongrois qu'il avait fallu que François-Joseph fasse appel aux troupes russes pour rétablir l'ordre.

En 1868, en hommage au pays qu'elle a adopté, Élisabeth met au monde son quatrième enfant,une fille qu'elle fait prénommer Marie-Valérie, qu'elle élève elle-même cette fois.Valéria est le nom de la région où se situe Budapest. Les autrichiens sont soulagés: la naissance d'un fils aurait peut-être signifié à terme une partition de l'Empire Austro-Hongrois.

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Souveraine meurtrie

Au cours des années, les morts successives de sa fille aînée Sophie (alors âgée de deux ans),de ses beaux-frères l'empereur Maximilien Ier du Mexique (éxécuté sommairement) et Maximilien, prince de Tours-et-Taxis (mari d'Hélène), de son cousin le roi Louis II de Bavière, retrouvé noyé dans le lac de Starnberg, de son père le duc Max, de son fils unique l'archiduc Rodolphe à Mayerling, de son ami le comte Gyula Andrássy, de sa sœur Sophie-Charlotte, duchesse d'Alençon brûlée vive dans le tristement célèbre incendie du Bazar de la Charité, et de sa mère la duchesse Ludovica de Bavière,la folie dont est atteinte sa belle-soeur (bien que détestée) Charlotte, plongent Élisabeth dans une douleur et une mélancolie indescriptibles.

[modifier] Impératrice assassinée

Le 10 septembre 1898, à l'âge de 60 ans, elle est assassinée à Genève, en sortant de l’hôtel Beau-Rivage, situé face au lac Léman, par un anarchiste italien, Luigi Luccheni, âgé de 26 ans, dans un acte de propagande par le fait.

Le jeune homme attend près de l'hôtel Beau-Rivage où l'impératrice-reine est descendue. À 13h35, celle-ci sort au bras de sa dame de compagnie. Passant près du jeune homme, l'impératrice reçoit ce qu'elle croit être un coup de poing et trébuche. Le meurtrier, qui vient de la poignarder au moyen d'une lime (exposée à Vienne dans un musée dédié à l'impératrice), s'échappe mais est interpellé quelques mètres plus loin. L'impératrice tient quand même à prendre le bateau, ce qu'elle fait avec peine, perdant connaissance une fois à bord. En ouvrant son corsage, sa dame de compagnie observe un infime point rouge au dessus du sein gauche. Ramenée dans ses appartements, Sissi décède dans les bras de Fanny Mayer, l'épouse du propriétaire de l'hôtel.

[modifier] Famille

Armoiries de l'impératrice Élisabeth
Armoiries de l'impératrice Élisabeth

[modifier] Parents

[modifier] Frères et sœurs

[modifier] Enfants

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • 1936 : "Elisabeth d'Autriche" de Egon C. Corti
  • 1961 : "Le vrai visage de Sissi" roman de Michel Manoll
  • 1979 : La tragédie d'Élisabeth de Carlo Scharding, Maurice Muller à Aubange
  • 1982 : "Elisabeth d'Autriche" de Brigitte Hamann
  • 1983 : Sissi ou la fatalité de Jean des Cars, Perrin, ISBN 2-262-02068-X
  • 1992 : L'Impératrice anarchiste de Catherine Clément, Gallimard, ISBN 2-07-053204-6
  • 1993 : L'Impératrice de Nicole Avril, biographie romancée, Grasset. Edition LGF-Livre de Poche en 1995.
  • 1994 : La Valse inachevée de Catherine Clément, roman. Edition LGF-Livre de poche en 1996.
  • 1998 : "Sur les pas de Sissi" de Jean des Cars
  • 1998 : "Mémoires de l'assassin de Sissi" de Louis Lucheni
  • 1998 : "Sissi, une vie retrouvée" roman d'Agnès Micheux.
  • 1998 : "Le Journal poétique de Sissi" poésie d'Élisabeth, impératrice d'Autriche
  • 2003 : Sissi les forces du Destin de Hortense Dufour
  • 2004 : Sissi, ses frères et sœurs : Valse tragique en Bavière de Erika Bestenreiner, Pygmalion, ISBN 2-85704-852-1
  • 2004 : "Sissi à Sassetot le Mauconduit - 1875: un séjour impérial en France" de Marie-Thérèse Denet-Sinsirt, Gilles Gallas éditeur
  • 2005 : "Le Roman de Sissi" roman d'André Besson
  • 2005 : " Le Livre de l’impératrice Élisabeth. Pages de Journal." de Constantin Christomanos
  • 2006 : Specchi ad angoli obliqui. Diario poetico di Elisabetta d'Austria' de Matteo Tuveri, Aracne, Roma, ISBN 88-548-0741-9
  • 2007 : Tabularium. Considerazioni su Elisabetta d'Austria de Matteo Tuveri, Aracne, Roma, ISBN 978-88-548-1148-5
  • 2007 : "Mes années avec Sissi" d'Irma Sztáray
  • 2007 : "Sissi/Une femme d'avant-garde" de Christine Mondon
  • 2007 : "Da Cioran a d'Annunzio: percorsi letterari di Elisabetta d'Austria" - "De Cioran vers d'Annunzio: sentiers littéraire de Elizabeth d’Autriche" - de Matteo Tuveri, Rassegna d'Annunziana-revue de Centre National des études sur Gabriele d'Annunzio, Pescara, Italie

[modifier] Filmographie