Lyndon LaRouche

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Lyndon LaRouche vers 2006.
Lyndon LaRouche vers 2006.

Lyndon Hermyle LaRouche, Jr. (né le 8 septembre 1922), est un essayiste et polémiste américain.

Il est le fondateur de l'hebdomadaire Executive Intelligence Review[réf. nécessaire]. Sa femme, Helga Zepp-LaRouche, est la présidente de l'Institut Schiller, un mouvement pro-Larouche, et fut candidate à la chancellerie allemande pour le Bûrgerrechtsbewegung Solidarität (Büso/Mouvement des droits civiques Solidarité).[réf. nécessaire]

Sommaire

[modifier] Biographie

Originaire d'une famille quaker[1], LaRouche entre en politique comme militant trotskyste opposé à la chasse aux sorcières sous Joseph McCarthy[réf. nécessaire] ; au début des années 80, il découvre la pensée économique du « système américain » (Alexander Hamilton, Henry Carey, Mathew Carey et Friedrich List) sur le libéralisme et le marxisme. [réf. nécessaire]

Il se présente comme spécialiste de «l'économie physique»[2] (qu'il retrace de Gottfried Wilhelm von Leibniz et Jean-Baptiste Colbert jusqu'aux pères fondateurs américains), bien qu'il n'ait aucun diplôme en économie. LaRouche fut parmi ceux qui anticipèrent[réf. nécessaire] la décision de Nixon, le 15 aout 1971, de suspendre la convertibilité du dollar avec l'or, et prédit une catastrophe financière mondiale à très court terme depuis ce moment.[réf. nécessaire]

Après avoir tenté de créer un « troisième parti » (l'US Labor Party)[réf. nécessaire], dont il sera le candidat en 1976, il se porte candidat à chaque investiture démocrate : 1980, 1984, 1988, 1992, 1996, 2000, 2004 ; il n'obtient jamais un seul délégué (en 1996, il reçoit assez de voix en Louisiane pour en avoir deux, mais n'est pas reconnu par le parti Démocrate, puis est débouté en justice)[réf. nécessaire].

En décembre 1988, le tribunal d'Alexandrie (Virginie) condamne LaRouche à 15 ans de prison pour « fraude postale » et « conspiration en vue de commettre une fraude fiscale », après qu'il s'est défaussé du remboursement de 30 millions de dollars empruntés à ses soutiens lors de la campagne présidentielle. Il continue cependant ses activités politiques pendant son incarcération, dont sa candidature présidentielle en 1992. Il est libéré sur parole en 1994.[3]

En 1999, il est à l'origine d'un mouvement de jeunes[réf. nécessaire], le Larouche Youth Movement (LYM), qui permet de renouveler ses partisans avec des adhérents de 18 à 25 ans[réf. nécessaire].

LaRouche se dit « dans le droit fil du Mouvement des droits civiques de Martin Luther King[4] et dans la tradition du New Deal de Franklin Delano Roosevelt et de Harry Hopkins »[réf. nécessaire]. Après la convention de Boston en 2004, il donne son soutien au candidat démocrate John Kerry, désigné par le parti.[réf. nécessaire]

Pendant le premier mandat de Ronald Reagan, LaRouche prétend être à l'origine de l'Initiative de défense stratégique[5], qu'il défend comme une alternative à la doctrine folle de la Destruction mutuelle assurée (Mutual Assured Destruction ou MAD). Il prétend[réf. nécessaire] également avoir été chargé par le gouvernement américain de négociations non-officielles avec l'URSS sur ce sujet délicat. Des officiers américains comme le Général Daniel O. Graham ont démenti explicitement ces allégations[6].

[modifier] Thèses politiques

LaRouche dénonce la dérégulation grandissante du système monétaire international[réf. nécessaire] ; selon lui, la mondialisation met en place une « dictature prédatrice de spéculateurs »[réf. nécessaire] à l'image de l'internationale synarchiste[réf. nécessaire] qui serait à l'origine des mouvements fascistes des années 20.

Lyndon Larouche s'attaque régulièrement à ce qu'il appelle l'Empire Britannique en général et en particulier à la reine d'Angleterre. Il soutient que la Grande-Bretagne, malgré sa décolonisation apparente, n'a jamais renoncé à l'impérialisme. Il a prétendu que la Reine est "la force derrière les barons de la drogue en Colombie, qui diffusent l'héroïne et la cocaïne partout dans le monde" en continuation de la politique de la reine Victoria depuis au moins la guerre de l'opium de 1839. Il affirme que la Maison de Windsor est impliquée dans des projets "plus vastes et plus maléfiques que tous ceux dont on connaît l'existence, et qui ont été mis en oeuvre ou imaginés par l'équipe de Hitler". Il a aussi prétendu que la monarchie a organisé la mort de la Princesse Diana[7]. Il déclare aussi que l'arrivée d'Hitler et de Mussolini au pouvoir se sont fait avec l'approbation de la Grande-Bretagne[8].

Il pense que depuis le rapport Kissinger de 1965, où il était déclaré que l'Afrique avait déjà une population trop nombreuse et qu'elle ne devait pas se développer au risque de consommer toutes les ressources disponibles pour les pays développés, les États-Unis ont tout fait pour empêcher le Tiers-monde en général de se développer économiquement et a même encouragé des politiques génocidaires en Afrique[8].

Au sujet des guerres balkaniques des années 90, il déclare que les empires ont toujours sauvegardé leur prééminence en faisant éclater des conflits partout où ils le pouvaient, sans avoir l'intention le moins du monde de mener une guerre à terme ou même de la gagner. Dans la foulée, il juge très sévèrement le rôle de Madeleine Albright dans le conflit[8].

Larouche s'attaque à l'influence grandissante des jeux vidéos, surtout ceux basés sur la violence, sur la psyché des masses et des jeunes en particulier; il les voit comme des réducteurs de la créativité humaine[8].

Il ne croit pas à l'origine anthropique du réchauffement climatique mais soutient que c'est un surplus d'activité solaire qui en est la cause[8].

[modifier] Doctrine économique

LaRouche défend un « nouvel ordre économique mondial » fondé sur une réorganisation de fond en comble du système financier international actuel. De pair avec un « Nouveau Bretton Woods », LaRouche milite pour un retour à une politique volontariste, inspiré par le New Deal voulu par Franklin Delano Roosevelt[8] et par la planification à la française[réf. nécessaire] : grands travaux (eau, énergie, transports, espace, santé, recherche) : transferts de technologies avancées pour le développement des pays du Sud, éducation, services publics et sécurité sociale[réf. nécessaire].

Dans son schéma de « triple courbe », LaRouche indique[réf. nécessaire] le gouffre grandissant entre accroissement de la masse monétaire (M3), explosion des valeurs de la bulle spéculative (agrégats financiers) d'une part, et effondrement de la production de biens physiques d'autre part. Selon lui, pour entretenir ce schéma, le système doit recourir à l'austérité sociale. En finale, une politique de ce type, si elle n'est pas renversée, conduirait le monde vers la dépression, la crise, la guerre et la chute.

LaRouche explique que les États-Unis doivent se réformer d'abord puis convaincre la Russie, l'Inde et la Chine d'entrer dans ce nouvel ordre économique. Ainsi seulement l'économie mondiale actuelle, qui serait dominée par un conglomérat entrepreneurial anglo-hollandais basé à Londres, pourra contrebalancer leur influence[8].

Larouche défend le développement économique de toute l'humanité et de chaque nation qui la compose. Il défend en particulier l'Inde et son droit à développer sa propre énergie nucléaire civile basée sur le cycle du thorium[8] et non plus l'uranium qu'elle ne produit pas. Il prétend aussi que les États-Unis font tout pour barrer la route à l'Inde sur cette voie[8].

Aux États-Unis, il s'oppose catégoriquement à l'expulsion des propriétaires de biens immobilier de leur propre maison suite à l'augmentation de leur taux hypothécaire les mettant dans l'insolvabilité, car il dit que ce n'est pas leur faute mais celle du système qu'il faut réguler. Il propose d'ailleurs de mettre les gens concernés sous "protection fédérale de banqueroute"[8].

Sans aller jusqu'à défendre le prêt sans intérêt, il pense que l'économie mondiale ne peut soutenir des taux d'intérêts du crédit de plus d'1% ou 2% sans aller vers l'anéantissement. Il s'oppose à toute augmentation de ces taux en dehors du cadre de l'intervention étatique[8].

[modifier] Positions controversées

Selon Pierre de Villemarest, journaliste et ancien officier du SDECE, LaRouche et sa « secte politico-philosophique » travaillent « au service de Moscou »[9], affirmation reprise dans un livre par Clara Lejeune (épouse Gaymard)[réf. nécessaire].

Sa politique en faveur d'une grande mobilisation scientifique contre le SIDA, un dépistage anonyme mais systématique, et en faveur d'un isolement des malades[10], est interprétée comme identique à celle de la tuberculose au début du XXe siècle.

Enfin, Larouche a tenu des propos homophobes dénoncés par les associations homosexuelles[11],[12].

L'arrivée des néo-conservateurs, de Richard Perle et de Paul Wolfowitz notamment, au pouvoir à Washington DC en 2001, faction à laquelle LaRouche s'est toujours opposé[réf. nécessaire], lui permet d'apparaître comme une figure de « l'autre Amérique »[réf. nécessaire] et de recevoir une certaine attention au sein du parti démocrate[réf. nécessaire], notamment à Los Angeles et San Francisco (Californie), où six jeunes de son courant, le LaRouche Youth Movement (LYM), ont été élus comme membres du comité central du parti.

En France, son plus proche collaborateur est Jacques Cheminade[13], candidat à l'élection présidentielle de 1995 et président du parti Solidarité et Progrès. Cette alliance lui permet de fonder une section française de son mouvement de jeunes, le Mouvement de jeunes de LaRouche et Cheminade (ou LYM-France)[14].

[modifier] Notes et références

  1. LAROUCHE Jr., Lyndon H., Le Pouvoir de Raison, essai autobiographique, Éditions Alcuin, 1989
  2. Alors, vous voulez tout savoir sur l'économie, Éditions Alcuin, juin 1998.
  3. LaRouche Is Released And Plans Campaign, New York Times, 27 janvier 1994
  4. Amelia Boynton Robinson, Le combat des noirs aux États-Unis, Éditions Duboiris, 2007
  5. Fusion, Special Report, December 1982, Directed Energy Beams - A Weapon for Peace
  6. (en) Fascism Wrapped in an American Flag - Part Three - Political Research Associates, 10 mars 1989
  7. La Reine d'Angleterre reconnait l'infuence de LaRouche - Solidarité et Progrès, 12 août 1999
  8. abcdefghijk (en) [vidéo] Webcast de Larouche du jeudi 17 janvier 2008
  9. sa lettre d'information du 24 avril 1995
  10. California Proposition 64 (1986) par wiki english
  11. Lyndon H. LaRouche, Jr., The End of the Age of Aquarius? EIR (Executive Intelligence Review), January 10, 1986, page 40
  12. Berlet and Bellman, Fascism Wrapped in an American Flag
  13. www.solidariteetprogres.org
  14. Site du Mouvement de jeunes LaRouchistes

[modifier] Bibliographie

  • (fr) En défense du sens commun, ou comment s'affranchir de la pensée logico-déductive (2005)
  • (en) Earth's Next Fifty Years (2005)
  • (fr) Alors, vous voulez tout savoir sur l'économie ? (1998)
  • (fr) Le pouvoir de Raison (1989)
  • (fr) Méthodes d'évaluation comptable pour estimer le coût et la rentabilité des grands projets infrastructurels (1986)
  • (fr) La France après de Gaulle (1981)
  • (ru) KM.ru, 17 May 2007. Amerikansky ekonomichesky guru predrek krizis v SSha - interview.

http://www.km.ru/magazin/view.asp?id=B142810D3E054EB2A39ECBF1BCC66931

[modifier] Liens externes